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Une voix m’a chuchoté : « Bénis-les ! »
Nous pouvons être les mains du Seigneur si nous écoutons les murmures de l’Esprit.
J’ai rencontré mon directeur quatre mois avant mon départ à la retraite. Après avoir exprimé sa gratitude pour ce que j’avais accompli, il m’a remercié de l’avoir accueilli quand il était arrivé dans cet établissement. Ne voyant pas de quoi il parlait, je lui ai demandé de me rafraîchir la mémoire.
« Quelque temps après mon arrivée, vous êtes venu me remettre une invitation pour l’inauguration de votre Église à Versailles. Vous aimez vraiment les gens et je l’ai tout de suite ressenti ».
En effet, pour les portes ouvertes du temple, je lui avais remis une invitation VIP1 obtenue par mon évêque. Et pour Noël, il a reçu une carte de vœux éditée par l’Église.
Il m’a ensuite conseillé de trouver rapidement des projets pour ma retraite. Je lui ai appris que dans mon Église, les couples retraités pouvaient faire une mission un peu partout dans le monde. Il s’est alors enthousiasmé :
« C’est vraiment super ça ! N’hésitez pas, faites une mission. Et surtout, revenez de temps en temps nous voir pour nous raconter vos expériences. »
La réunion plénière de fin d’année était l’occasion de faire mes adieux.
J’ai donc préparé un petit discours basé sur des modèles publiés en ligne. Mais la veille, une voix m’a chuchoté : « Bénis-les !... »
J’étais perplexe : comment faire une chose pareille ?
La loi du pays impose « la laïcité » dans tout établissement scolaire. De plus la plupart de mes collègues sont indifférents, voire hostiles à toute manifestation religieuse ; et je craignais de « gâcher » un pareil moment.
Désireux de suivre cette inspiration, j’ai décidé de « me laisser conduire par l’Esprit, ne sachant pas d’avance ce que j’allais faire » (1 Néphi 4:6).
À la fin de la réunion, le directeur m’a invité sur l’estrade. Il a réitéré en public, de manière très surprenante ce qu’il m’avait dit en privé :
« Ah, Joseph, quel phénomène ! Figurez-vous que Joseph m’a invité à son Église. Il m’a dit : venez chez nous, vous serez bien accueilli ! »
J’ai commencé mon discours par des banalités concernant mon parcours. Pour finir, j’ai suivi l’inspiration reçue la veille.
M’imaginant imposer les mains à chacun, je me suis concentré sur les paroles prononcées.
« Vous êtes tous beaux ! Vous êtes beaux, car en tant que parents vous donnez vie à des êtres de chair et d’os. Vous êtes beaux, car en tant qu’éducateurs vous donnez vie à des intelligences. Ce métier, je l’ai aimé, mais plus que le métier, les collègues. J’aurai toujours à l’esprit ces paroles de Karen Lynn Davidson :
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Chaque être qui nous ennoblit, Seigneur, est ton reflet béni. D’en haut ta grâce nous parvient par ceux qui croisent nos chemins2.
Il y a un temps pour chaque chose sous le ciel : un temps pour planter, et un temps pour arracher. Un temps pour pleurer, et un temps pour rire3…
J’ai pris le temps de venir ici tous les matins, maintenant est arrivé le temps de m’éloigner. Je me retire du travail, mais pas de la vie.
Je prie pour que chacun de vous ait la santé physique et émotionnelle dont il a besoin pour accomplir sa mission ; que chacun ait les épaules larges afin de porter les fardeaux dont il sera chargé ; que chacun ait des jambes et des pieds solides afin de marcher sans jamais faiblir. »
En descendant de l’estrade, j’avais les yeux embués et certaines personnes pleuraient. Pendant le cocktail qui a suivi, quelques-unes sont venues me voir et ont exprimé leur gratitude, affirmant que je les avais touchées, réconfortées ou que j’avais répondu à des questions qu’elles se posaient. L’une d’elles m’a demandé le texte du discours ; elle en a fait son livre de chevet et le relit quand elle a besoin de réconfort.
Cet épisode de ma vie m’a enseigné certaines choses :
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notre Père céleste aime tous ses enfants, sans exception
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le pouvoir de la prêtrise est bien réel, et nous devons l’utiliser sans hésiter
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nous devons toujours écouter les murmures de l’Esprit
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il faut avoir le courage d’inviter
Je témoigne que l’Église de Jésus-Christ a été rétablie sur terre, nous donnant des clés pour le bonheur des hommes ; et que nous pouvons être les mains du Seigneur si nous écoutons les murmures de l’Esprit.
Notes