Persévérer jusqu’à la fin
Garder le Christ malgré les épreuves
On me demande souvent d’où vient ma résilience.
Je me le demande aussi…
Mes 36 années d’existence ont été marquées par une quantité d’épreuves partant d’une malformation de la moelle épinière, du cerveau et d’une partie de la colonne vertébrale qui ont conduit à une paralysie.
J’ai aussi connu l’amour… et la mort de l’amour en un instant ; des tumeurs, des opérations chirurgicales, des licenciements.
Une liste bien chargée…
Avant mon baptême, je me demandais si j’allais survivre à ces épreuves. L’idée du suicide m’a bien souvent tenu compagnie tant la charge émotionnelle était forte, et vient de temps en temps encore me rendre visite.
Un nouveau diagnostic de tumeur bénigne progressive au cerveau, saupoudré d’une hypertension intracrânienne, couronné par un accident de voiture qui m’a causé des blessures aux pieds et à la tête, est venu à bout de ma foi.
Pourquoi les gens affichaient-ils tant de bonheur sur les réseaux sociaux, alors que je vivais un véritable calvaire physique et émotionnel ?
Pourquoi mon opération du cerveau et de mon cœur devait-elle être repoussée parce qu’il y avait un risque prioritaire d’une double amputation de mes pieds suite à mon accident de voiture ?
Comment trouver le repos quand la vie n’est qu’une succession d’épreuves ?
Désespérée, j’ai cessé de prier, de lire le Livre de Mormon et la Bible.
J’ai même décidé de quitter l’Église…
Cependant, l’infime espoir que Père céleste qui m’a placée sur terre ressentait peut-être une quantité infime d’amour pour moi m’a permis de ne pas sombrer…
Mon but n’est pas d’émouvoir quiconque. Je souhaite juste partager ma conviction que, quelles que soient vos épreuves, vous n’êtes pas seul. Le Seigneur aime chacun d’entre vous, avec vos faiblesses et vos forces.
Les périodes d’incertitudes semblent faire partie de la condition humaine.
Russell M. Nelson compatit et nous encourage :
« J’ai de la peine pour les personnes qui quittent l’Église parce qu’elles trouvent que leur appartenance à l’Église exige trop d’elles. Chaque personne qui contracte des alliances dans les fonts baptismaux et les temples, et qui les respecte, bénéficie d’un accès plus grand au pouvoir de Jésus-Christ.1 »
Un de ces pouvoirs précieux, et le service désintéressé et puissant des bergers dans son royaume. C’est dans les grandes âmes que l’on trouve refuge et espoir. Notre évêque est l’une d’elles. J’ai pu puiser dans son optimisme et sa détermination pour rester à flot pendant les longs mois de convalescence physique, émotionnelle et spirituelle.
Je peux dire aujourd’hui, après un an de travail spirituel avec notre évêque et bien d’autres, que le Seigneur met sur notre route des âmes pour nous relever, comme des instruments divins.
Mais c’est en notre Père céleste que nous devons puiser notre force. J’ai parfois du mal à m’appuyer sur lui, mais j’essaye. J’avance patiemment en me préparant pour les ordonnances du temple.
C’est une renaissance après une mort résolue, la mort d’un passé douloureux avec les 7 étapes du deuil : le choc, le déni, la colère, la dépression, la résignation, l’acceptation et la renaissance.
Je souhaite renaître un jour avec l’espoir d’avoir dans ma vie cet amour que je convoite depuis un moment, une paix intérieure, l’acceptation de ce corps meurtri par la maladie et les opérations chirurgicales.
Je souhaite avant tout le retour de ma foi et de mon lien avec le Seigneur, cet être que j’ai toujours craint, mais que j’aime tant et avec qui j’ai une relation pleine de doutes, d’espoirs, mais surtout éternelle, et un Père céleste qui me permet de rester debout aujourd’hui après tant de défis.
J’ai compris que je pouvais déposer mes rêves dans les mains de mon Père céleste tout en étant reconnaissante pour les choses qu’il m’a déjà données.
J’ai ressenti que l’amour que j’avais pour lui pouvait s’étendre à ses enfants. Mon désir d’aider, d’écouter, d’être un instrument entre ses mains, à une époque où tant de gens souffrent dans les églises, dans le monde entier, me permet de développer cet amour, sans jugement.
C’est un travail de toute une vie, une vie remplie de hauts et de bas, comme celle de Job, mais dont l’issue promise est pleine de joie d’avoir persévéré jusqu’à la fin.
Notes