1. Accroître sa résilience en situation de stress

Ce chapitre contient des suggestions pour éviter un stress trop important et pour gérer les situations stressantes lorsqu’elles se produisent. Ces conseils peuvent servir à tous les missionnaires.

A. Réagir positivement au stress

• Priez avec ferveur et régulièrement. Parlez au Seigneur de vos sentiments, de vos expériences, de vos projets et de vos soucis. Demandez à l’Esprit de vous accompagner en toutes choses. Notez les impressions que vous recevez quand vous priez et étudiez les Écritures. Soyez attentif aux inspirations spirituelles que vous recevez pendant la journée. Écoutez la voix de l’Esprit. Si vous le faites, vous continuerez à recevoir des conseils, du réconfort et de l’aide. « Car voici, je vous le dis encore : si vous voulez entrer par le chemin et recevoir le Saint-Esprit, il vous montrera tout ce que vous devez faire » (2 Néphi 32:5). Demandez au Seigneur de vous aider à reconnaître et à suivre les incitations spirituelles.

• Soyez calme. Être calme ne signifie pas simplement rester physiquement tranquille, même si cela en fait partie. Être calme est une attitude intérieure. C’est un état de sérénité intérieure qui favorise la présence de Dieu. « Soyez calmes et sachez que je suis Dieu » (Doctrine et Alliances 101 :16). Apprenez à être calme. Ainsi, vous serez plus sensible aux murmures de l’Esprit. Vous serez plus en mesure d’affronter les exigences de votre mission. Dès que vous commencez à ressentir trop de stress, entraînez-vous à être calme. Au lieu de vous concentrer sur vos pensées, soyez attentif aux sensations de votre corps. Vos muscles sont-ils contractés ou détendus ? Percevez-vous les sons et les odeurs ? Essayez surtout de vous concentrer sur votre respiration (voir Exercices de respiration). N’essayez pas de vous débarrasser de vos pensées ni de faire le vide dans votre esprit. Détournez simplement votre attention de vos inquiétudes et de vos peurs. Cela laisse plus de place à l’Esprit . Cela peut également vous aider à vous sentir plus en paix.

Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point.

Jean 14:27

• Reconnaissez la main du Seigneur en toutes choses. Vous avez le privilège de participer à l’œuvre miraculeuse de Dieu qui consiste à faire du bien à ses enfants. Entraînez-vous chaque jour à penser aux bénédictions dont vous êtes reconnaissant. Prêtez attention à l’influence de l’Esprit dans votre vie et notez ce que vous ressentez (voir Moroni 10:3).

• Utilisez vos points forts et vos talents pour servir. Faites la liste de vos points forts, de vos talents et de vos dons spirituels. Ils font partie du magasin du Seigneur. Il s’en sert pour faire du bien à ses enfants et édifier son royaume. Une partie essentielle de votre mission consiste à cultiver vos dons. Utilisez vos points forts à la manière du Christ pour venir en aide aux autres. Prenez en considération ce que l’Esprit a murmuré à un missionnaire : « Ce n’est pas pour tes faiblesses que j’ai fait appel à toi, mais pour tes forces. » Concentrez-vous davantage sur ce que vous faites bien plutôt que sur ce que vous faites mal. Chaque semaine, prévoyez de développer et d’utiliser vos dons pour servir les autres et leur faire du bien (voir Doctrine et Alliances 82:18-19).

• Trouvez et apprenez par cœur des Écritures réconfortantes. Pendant votre étude des Écritures, relevez les versets qui vous fortifient et vous réconfortent. Vous pouvez les lire, les écouter ou les mémoriser.

• Concentrez-vous sur les besoins des personnes que vous servez. Pensez à ce que vous pouvez faire pour elles. Cherchez l’inspiration pour savoir comment mieux les aider. Essayez d’affermir leur foi.

• Faites le lien entre votre travail et les personnes que vous connaissez. Réfléchissez à la façon dont votre service les aide à surmonter leurs difficultés actuelles. Dans votre journal, expliquez comment votre service change la vie des autres.

  

• Examinez vos attentes. Votre mission de service ne répondra pas toujours à vos attentes. Tout ne se passera pas comme vous l’espérez. Vos tâches ne seront pas toujours stimulantes ou valorisantes. Vous ne ferez pas toujours tout parfaitement. Mais souvenez-vous du conseil donné par le Seigneur à Joseph Smith dans la prison de Liberty : « Toutes ces choses te donneront de l’expérience et seront pour ton bien. Maintiens-toi donc sur ta route » (Doctrine et Alliances 122:7, 9).

• Demandez l’autorisation de faire une pause. Vous ne pourrez peut-être pas la faire immédiatement. Dans ce cas, dites-vous : « Je peux attendre jusqu’à l’heure de ma pause. »

• Faites de l’exercice. Faire régulièrement de l’exercice est un moyen efficace de gérer le stress. Essayez de participer à des activités variées, à la fois agréables et physiquement stimulantes. Ce faisant, vous ressentirez un regain d’énergie. Vous serez en mesure d’oublier les soucis de votre journée. N’importe quel exercice renouvellera votre énergie et votre capacité à servir le Seigneur. Accordez-vous des récompenses pour avoir découvert des moyens de faire plus d’exercice.

• N’essayez pas de maîtriser les choses que vous ne pouvez pas contrôler. Les résultats de vos efforts vertueux peuvent dépendre du libre-arbitre d’autres personnes. Vous ne pouvez pas les contrôler ni les forcer à faire quelque chose. « Aucun pouvoir, aucune influence ne peuvent ou ne devraient être exercés en vertu de la prêtrise autrement que par la persuasion, par la longanimité, par la gentillesse et la douceur, et par l’amour sincère. » (Doctrine et Alliances 121:41) « C’est pourquoi, frères tendrement aimés, faisons de bon gré tout ce qui est en notre pouvoir ; alors nous pourrons nous tenir là avec la plus grande assurance pour voir le salut de Dieu, et voir son bras se révéler. » (Doctrine et Alliances 123:17)

• Pratiquez la pleine conscience. La pleine conscience est une technique de gestion du stress. Elle implique de prêter attention à l’instant présent. Utilisez-la lorsque vous vous sentez particulièrement stressé ou angoissé. Portez votre attention sur ce qui vous entoure. Concentrez-vous sur « ici et maintenant » et non sur l’avenir. Remarquez comment votre esprit réagit à cette prise de conscience.

  • Inspirez profondément, fermez les yeux si cela vous aide, et essayez de vous détendre.

  • Faites une petite promenade si cela vous fait du bien.

  • Observez, presque comme une personne extérieure, ce qui vous inquiète. Comment vous sentez-vous par rapport à cela ?

  • Laissez vos préoccupations s’éloigner. Concentrez-vous sur ce que vous pouvez ou devez faire dans les prochaines minutes.

  • Si vous ne vous sentez pas mieux, parlez-en à votre dirigeant de mission.

Exercice de respiration

• Asseyez-vous dans une position confortable ou restez tranquillement debout.

• Respirez profondément et lentement par le nez en faisant une pause après chaque inspiration.

• Relâchez vos épaules et essayez de respirer en faisant bouger votre ventre et non vos épaules.

• Concentrez-vous sur votre respiration. Si vos pensées s’égarent, ramenez-les doucement à votre respiration.

• Continuez à respirer lentement et calmement pendant cinq minutes ou jusqu’à ce que votre inquiétude se dissipe.

• Liez-vous d’amitié avec vos collègues et les autres missionnaires. Échangez vos idées, rendez-vous service, aidez-vous et pardonnez-vous mutuellement.

  

• Servez-vous de la musique. Rappelez-vous les paroles de vos Écritures ou cantiques préférés. Quand vous vous sentez stressé ou découragé, souvenez-vous-en. Demandez la permission d’utiliser des écouteurs pendant que vous effectuez votre tâche. Écoutez de la musique apaisante si cela ne risque pas de compromettre votre tâche. Utilisez l’application « Calm » ou une application similaire sur votre smartphone.

• Souvenez-vous de ce que vous avez appris. Toute votre vie, vous avez rencontré des changements et des difficultés. Faites la liste de ce que vous avez appris pendant les périodes de stress importants que vous avez vécues (un déménagement, un décès, une nouvelle école ou un nouvel emploi). Comment ces expériences peuvent-elles vous aider maintenant ?

B. Réagir à un « stress soudain »

Un stress soudain se produit quand vous vous trouvez subitement dans les zones de stress orange ou rouge. Si vous vous retrouvez dans une situation de danger physique ou émotionnel, appelez immédiatement vos parents ou votre dirigeant de mission. Dans d’autres situations, essayez de faire ce qui suit :

• Faites une petite pause. Si vous êtes contrarié ou très stressé, faites une pause. Respirez plusieurs fois lentement et profondément, étirez-vous et détendez-vous physiquement. Quand votre corps et votre esprit seront apaisés, vous réfléchirez avec davantage de lucidité. Allez vous promener, mangez ou buvez quelque chose. Ou asseyez-vous simplement et restez calme pendant quelques minutes. Formulez ce que vous ressentez (par exemple : « je suis frustré ou je me sens exclu ») pour aider votre cerveau à s’attaquer au problème.

• Soyez indulgent envers vous-même. Parlez-vous en employant les mêmes paroles aimables et réconfortantes que vous utiliseriez avec quelqu’un d’autre. Il arrive à tout le monde d’être contrarié ou de faire des erreurs. Sachez que le Seigneur comprend. Imaginez qu’il est assis près de vous, qu’il vous écoute et qu’il vous offre son soutien. Rappelez-vous que les sentiments d’impuissance, de désespoir ou de condamnation sévère ne viennent pas du Seigneur.

• Pensez aux choses dont vous êtes reconnaissant. Remarquez ce qui vous entoure. Concentrez-vous sur ce qui est bien, bon et positif, en vous et autour de vous. Priez pour remercier Dieu d’au moins cinq choses précises. Dites-vous : « Je suis disciple de Jésus-Christ, le Fils de Dieu. J’ai été appelé par lui pour annoncer sa parole parmi son peuple » (3 Néphi 5:13).

• Procédez une étape à la fois. Trouvez le problème immédiat et franchissez une étape à la fois pour le résoudre. Gardez à l’esprit : « Tout ce que je dois faire maintenant, c’est . »

• Venez en aide à quelqu’un d’autre. Recentrez votre énergie en aidant quelqu’un. Souriez aux gens, proposez-leur votre aide. Entamez une conversation avec quelqu’un afin de ramener votre attention dans le présent.

• Répondez à vos pensées négatives. Dès maintenant, ou avant d’aller vous coucher, faites la liste de vos pensées négatives du jour. Réécrivez-les ensuite, mais en les rendant plus utiles, plus vraies, plus encourageantes (voir les exemples suivants).

Répondre aux pensées négatives

MES PENSÉES	MA REFORMULATION
MES PENSÉES Je n’arrive pas à faire cette tâche.	MA REFORMULATION Cette tâche est difficile pour le moment. Mais j’apprendrai à l’accomplir.
MES PENSÉES Ce travail m’ennuie.	MA REFORMULATION Je vais trouver un moyen de rendre ce travail plus intéressant.
MES PENSÉES Mon responsable peut bien penser ce qu’il veut ; je vais le faire à ma façon.	MA REFORMULATION L’avis de mon responsable est important pour moi, je suis juste frustré. J’essaierai de mieux écouter et de poser plus de questions. Cela me permettra de comprendre pourquoi il voit les choses différemment.
MES PENSÉES Je me sens tout le temps jugé.	MA REFORMULATION Je sais que je fais du bon travail ; le Seigneur le sait aussi. Pour le moment, je ne contrôle que mes efforts.
MES PENSÉES Je suis toujours tellement désorganisé.	MA REFORMULATION Parfois, je suis désorganisé et parfois je le suis moins. Je peux choisir une chose et faire en sorte de mieux m’organiser pour la réaliser.
MES PENSÉES Je n’arriverai jamais au bout de cette journée.	MA REFORMULATION Jusqu’ici, j’y suis arrivé chaque jour et j’y arriverai aussi aujourd’hui. Tout ce que j’ai à faire maintenant se trouve devant moi, une étape à la fois. Je vais me détendre cinq minutes pour me calmer.
MES PENSÉES Depuis le temps, je devrais connaître ma tâche.	MA REFORMULATION Qui a dit que ça devait être le cas ? Je travaille dur. Le Seigneur et les autres m’aideront à accomplir ma tâche.
MES PENSÉES Mes collègues sont agaçants.	MA REFORMULATION Je sais que Dieu aime tous ses enfants. Il m’aidera à les aimer aussi.

C. Aider les personnes très stressées

• Remarquez les personnes qui traversent une période difficile. Faites-leur savoir que vous les comprenez. Proposez votre aide. Prenez le temps d’écouter leurs problèmes. Conseillez-leur de faire une petite pause.

• Pensez à votre alliance du baptême. Nous avons promis de « porter les fardeaux les uns des autres, afin qu’ils soient légers… [de] pleurer avec ceux qui pleurent, oui, et [de] consoler ceux qui ont besoin de consolation, et [d’]être les témoins de Dieu en tout temps et en toute chose » (Mosiah 18:8-9). Mettez cette alliance en pratique en (1) prenant une part de leur fardeau, (2) faisant preuve d’empathie et de compréhension et (3) témoignant de l’amour de Dieu.

• Posez quelques questions, mais ne forcez pas la personne à vous parler. Dites par exemple : « Tu sembles tracassé. Que s’est-il passé ? » ou « Veux-tu m’en parler ? » Vous pourriez aussi dire :

  • « Je ne sais pas quoi répondre, mais je suis vraiment content que tu m’en aies parlé. »

  • « Dis-moi ce que tu ressens là, maintenant ».

  • « Je me soucie de toi ».

  • « Je suis là pour toi ».

  • « C’est normal de se sentir ainsi. Tu n’es pas brisé ».

• Rappelez-lui ce qu’elle fait bien. Vous pouvez par exemple lui dire : « J’apprécie vraiment ton intégrité et ton désir de servir Dieu. »

• Écoutez pour comprendre et apportez votre soutien et vos encouragements. Si la personne ne se sent pas comprise, il est souvent inutile de donner son avis et de proposer des solutions. Posez des questions et aidez-la à trouver ses propres réponses. Évitez de prendre le rôle de psychologue. Offrez plutôt une oreille attentive et bienveillante pour l’aider et la soutenir.

• Rendez témoignage. Témoignez avec conviction de l’amour de Dieu et de sa volonté de nous aider.

• Agissez avec sagesse quand vous aidez les autres. Votre appel est sacré. Soyez digne de confiance et respectez les confidences.

  

• Concentrez-vous sur ce qui doit être décidé tout de suite. Aidez les personnes particulièrement stressées à mettre de côté leurs problèmes et à se concentrer sur les décisions à prendre immédiatement. Proposez-leur votre aide. Encouragez-les à revenir aux plus gros problèmes quand les choses se seront calmées. Aidez-les alors à trouver des solutions. Rappelez-leur qu’avec le temps, le Seigneur les aidera à trouver une solution. Nous devons faire de notre mieux et lui confier nos problèmes.

Spencer W. Kimball a déclaré : « Dieu nous remarque et il veille sur nous. Mais c’est généralement par l’intermédiaire d’une autre personne qu’il répond à nos besoins. […] Dans les Doctrine et Alliances, nous lisons à quel point il est important d’aller au secours des faibles, de fortifier les mains languissantes et d’affermir les genoux qui chancellent [voir Doctrine et Alliances 81:5]. Très souvent nos actes de service consistent en un simple encouragement ou en une aide banale dans des tâches banales, mais quelles conséquences merveilleuses peuvent découler d’actes banals et de gestes petits mais délibérés ! ».

Voir Enseignements des présidents de l’Église : Spencer W. Kimball, 2006, p. 92

D. Gérer les problèmes personnels

Vous êtes unique, avec des forces et des faiblesses qui vous sont propres. Si vous rencontrez un problème personnel sur lequel vous voulez travailler, écrivez-le ici :

Faites la liste de ce que vous avez déjà appris pour vous aider à le gérer :

Ajoutez-y également de nouvelles choses à essayer. Vous serez inspiré par des personnes qui vous entourent, des professionnels ou vos recherches personnelles. Pensez à des approches physiques, émotionnelles, sociales, intellectuelles ou spirituelles qui pourraient vous aider. Une nouvelle approche nécessitera sans doute plusieurs semaines de mise en application. Vous saurez alors si elle porte ses fruits ou non.

Entraînez-vous à expliquer votre problème à d’autres personnes et à leur demander de l’aide pour le résoudre. Faites-le avec vos parents ou vos dirigeants de mission.

Jeffrey R. Holland a conseillé : « Mes frères et sœurs, quel que soit votre combat, mental, émotionnel, physique ou autre […] faites confiance à Dieu. Tenez bon dans son amour. […] Bien que nous puissions sentir que nous sommes ‘comme un vase brisé’, comme le dit le psalmiste [Psaumes 31:12], nous devons nous souvenir que ce vase est dans les mains du potier divin. Les esprits brisés peuvent être guéris de la même façon que les os cassés et les cœurs brisés le sont. »

« Comme un vase brisé », Le Liahona, novembre 2013, p. 42