Documentation pour la famille
Faire face aux difficultés conjugales


4

Faire face aux difficultés conjugales

Idées d’application

Selon vos besoins et votre situation, utilisez l’une de ces suggestions ou plusieurs.

  • Dans la tâche de lecture indiquée ci-dessous, Lynn G. Robbins décrit une « recette de désastre ». Lisez sa description ci-après. Puis élaborez une recette de foyer harmonieux. Déterminez les « ingrédients » de votre recette.

  • Engagez-vous à réagir aux difficultés avec patience et amour et non avec colère. Décidez d’une chose à faire qui vous rappellera fréquemment votre engagement. Par exemple, vous pourriez mettre une pièce ou un petit objet dans votre chaussure, ou une note dans votre poche.

  • Si vous avez le Recueil d’idées pour les soirées familiales (31106 140), lisez « Résoudre les conflits conjugaux », pages 278 et 279. Si vous êtes marié, lisez ce passage et discutez-en avec votre conjoint.

Tâche de lecture

Etudiez l’article suivant. Si vous êtes marié, lisez-le et discutez-en avec votre conjoint.

Le libre arbitre et la colère

Lynn G. Robbins
des soixante-dix

Satan suscite la colère dans la famille

« Dans ma famille, chaque jour, je vois tant de bonté ». C’est là l’espoir de tout enfant exprimé dans les paroles d’un de nos cantiques (« Dans ma famille », Cantiques, n° 192 ; italiques ajoutées).

Dans la Déclaration sur la famille, nous apprenons que « la famille est essentielle au plan du Créateur… » et que « le mari et la femme ont la responsabilité solennelle de s’aimer et de se chérir… » et « le devoir sacré d’élever leurs enfants dans l’amour et la droiture… » (La famille, déclaration au monde, 23 septembre 1995).

La famille est aussi la cible principale de Satan. Il lui fait la guerre. L’une de ses astuces est la façon subtile et rusée qu’il a de se glisser derrière les lignes ennemies et de s’insinuer jusque dans notre foyer et dans notre vie.

Il endommage et détruit souvent les familles dans leur foyer même. Sa stratégie consiste à susciter la colère entre les membres de la famille. Satan est le père des querelles et il « excite le cœur des hommes à se quereller avec colère » (3 Néphi 11:29). « Il excite » , voilà la recette du désastre : échauffer les esprits. Ajouter quelques mots bien choisis et porter à ébullition. Continuer à faire chauffer jusqu’à lier la sauce. Laisser refroidir. Laisser les sentiments se glacer plusieurs jours. Servir froid. Beaucoup de restes.

Nous pouvons choisir de ne pas nous mettre en colère

Un élément astucieux de sa stratégie consiste à dissocier la colère du libre arbitre et à nous faire croire que nous sommes victimes d’une émotion incontrôlable. On dit : « J’ai perdu mon sang-froid. » Perdre son sang-froid est un choix de mots intéressant et c’est devenu une expression couramment utilisée. « Perdre quelque chose » sous-entend : « pas intentionnel » , « accidentel » , « involontaire » , « pas responsable » , négligent peut-être, mais « pas responsable » .

« Il m’a énervé. » C’est encore une expression que nous entendons qui implique aussi l’absence de maîtrise de soi ou de libre arbitre. C’est une illusion qu’il faut démythifier. Personne ne nous met en colère. Ce ne sont pas les autres qui nous mettent en colère. Rien ne nous y force. La colère est un choix conscient, une décision. Nous pouvons donc choisir de ne pas nous mettre en colère. C’est nous qui choisissons !

A ceux qui disent : « Mais je ne peux pas m’en empêcher », l’écrivain William Wilbanks répond : « Sottises. »

« Agresser… contenir sa colère, en parler, crier et hurler, ce sont là des stratégies acquises face à la colère. Nous choisissons celle qui s’est révélée efficace pour nous dans le passé. Avez-vous déjà remarqué qu’il est bien rare que nous perdions notre sang-froid quand nous sommes contrariés par notre patron, mais combien de fois cela nous arrive d’être énervés par nos amis ou notre famille ? » (The New Obscenity, Reader’s Digest, décembre 1988, p. 24 ; italiques ajoutées).

En deuxième année au lycée, Wilbanks a essayé de devenir membre de l’équipe de basket-ball du lycée et il y est parvenu. Le premier jour d’entraînement, son entraîneur l’a fait jouer à un contre un pendant que l’équipe observait. Ayant raté un tir facile, il s’est mis à se plaindre, il a tapé du pied et a fulminé. L’entraîneur s’est approché de lui et lui a dit : « Tu me refais un coup comme celui-là, et tu ne joueras plus jamais pour mon équipe. » Les trois années suivantes, il n’a plus jamais perdu sa maîtrise de soi. Des années plus tard, en repensant à cet incident, il s’est rendu compte que l’entraîneur lui avait enseigné ce jour-là un principe qui peut changer la vie : la colère se domine (voir « The New Obscenity », p. 24).

Les enseignements du Seigneur

Dans la traduction d’Ephésiens 4:26 par Joseph Smith, Paul demande si l’on peut se mettre en colère sans commettre le péché. Le Seigneur est très clair à ce propos :

« Celui qui a l’esprit de querelle n’est pas de moi, mais il est du diable, qui est le père des querelles; et il excite le cœur des hommes à se quereller avec colère.

« Voici, ce n’est pas ma doctrine d’exciter le cœur des hommes à la colère les uns contre les autres mais c’est ma doctrine que de telles choses soient abandonnées » (3 Néphi 11:29-30).

Cette doctrine ou commandement du Seigneur, présuppose le libre arbitre et invite l’être pensant à prendre une décision. Le Seigneur attend de nous que nous prenions la décision de ne pas nous mettre en colère.

On ne peut pas non plus justifier la colère. Dans Matthieu 5, verset 22 [dans la version anglaise du roi Jacques, N.d.T.] le Seigneur dit : « Mais moi je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère sans cause mérite d’être puni par les juges. » Il est très intéressant de constater que l’expression « sans cause » ne se trouve pas dans la traduction inspirée de Joseph Smith (voir Matthieu 5:24) ni dans la version de 3 Néphi 12:22. Comme le Seigneur élimine l’expression « sans cause » , il ne nous laisse aucune excuse. « Mais c’est ma doctrine que de telles choses soient abandonnées » (3 Néphi 11:30). Nous pouvons « abandonner » la colère, car il nous l’a enseigné et nous a commandé de le faire.

La colère consiste à céder à l’influence de Satan

Se mettre en colère consiste à céder à l’influence de Satan, en perdant la maîtrise de soi. C’est le péché en pensée qui suscite des sentiments ou un comportement hostiles. C’est le détonateur de l’agressivité au volant, des éclats sur le terrain de sport et de la violence au foyer.

Quand on ne la maîtrise pas, la colère peut rapidement provoquer une explosion de paroles cruelles et d’autres formes de sévices émotionnels qui peuvent blesser un cœur tendre. Comme le dit le Sauveur: « Ce qui sort de la bouche, c’est ce qui souille l’homme » (Matthieu 15:11).

David O. McKay a dit: « Mari et femme ne doivent jamais élever la voix, sauf si la maison brûle » (David O. McKay, Stepping Stones to an Abundant Life, 1971, p. 294).

Les sévices physiques sont l’expression d’une colère sans frein; ils ne se justifient jamais et sont toujours iniques.

La colère est une tentative discourtoise de culpabiliser autrui ou une manière cruelle d’essayer de le corriger. On lui donne souvent à tort le nom de discipline, mais elle va presque toujours à l’encontre du but recherché. De là l’avertissement lancé par les Ecritures: « Maris, aimez vos femmes, et ne vous aigrissez pas contre elles » et « Pères, n’irritez pas vos enfants, de peur qu’ils ne se découragent » (Colossiens 3:19, 21).

« Jamais plus je ne me mettrai en colère »

Le choix et la responsabilité vont de pair. La colère étant un choix, la Déclaration lance le sérieux avertissement que « les personnes… qui font subir des sévices à leur conjoint ou à leurs enfants… devront un jour en répondre devant Dieu ».

La première chose à faire pour éliminer la colère de notre vie est de comprendre le lien qui existe entre elle et le libre arbitre. Nous pouvons décider de ne pas nous mettre en colère. Et nous pouvons prendre cette décision aujourd’hui, immédiatement. « Jamais plus je ne me mettrai en colère. » Réfléchissez à cette résolution.

La 121e section des Doctrine et Alliances est l’une de nos meilleures sources pour apprendre les principes corrects de l’art de diriger. C’est sans doute dans les relations avec le conjoint et les parents que l’on trouve l’application la plus importante de cette section. Nous devons diriger notre famille « par la persuasion, la longanimité, la gentillesse, l’humilité et l’amour sincère » (D&A 121:41-42).

Puisse le rêve de chaque enfant de voir tant de bonté dans sa famille se réaliser.

Tiré d’un discours de frère Robbins à la conférence générale de l’Eglise d’avril 1998 (voir L’Etoile, juillet 1998, pp. 91-93).