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Enseigner les principes de l’Evangile aux enfants
2e partie
Idées d’application
Selon vos besoins et votre situation, utilisez l’une de ces suggestions ou plusieurs.
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En famille, planifiez une activité au cours de laquelle vous rendrez service ensemble.
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Faites une tâche ménagère avec l’un de vos enfants ou avec un petit-enfant, un neveu, une nièce ou un autre enfant de votre famille. Parlez avec l’enfant tout en travaillant. Profitez des occasions d’enseigner sans être critique à l’égard des efforts de l’enfant pour aider.
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Lisez les parties suivantes de la brochure Jeunes, soyez forts (34285 140) : « Médias : films, télévision, radio, cassettes vidéo, livres et magazines » (pages 10-11), « Musique et danse » (pages 12-13), et « Pureté sexuelle » (pages 13-15). Après avoir étudié cette documentation, voyez lequel de vos enfants profiterait de la lecture et de la discussion de ces pages avec vous.
Tâche de lecture
Etudiez l’article suivant. Si vous êtes marié, lisez-le et discutez-en avec votre conjoint.
Instruisez les enfants
Boyd K. Packer
Président suppléant du Collège des douze apôtres
La nombreuse assistance ici et dans d’autres lieux témoigne de l’insatiable soif de vérité qu’éprouvent les membres de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.
En priant pour savoir ce qui aurait le plus de valeur pour vous, il m’est venu à l’esprit que j’aurai soixante-quinze ans dans trois semaines, et que j’entrerai dans ce que j’ai décidé d’appeler le degré supérieur de l’âge moyen.
Cela fait plus de cinquante ans que je suis enseignant. Il doit bien y avoir, dans ce que j’ai appris, quelque chose qui puisse vous être utile.
L’expérience m’a appris ceci : La vie nous enseigne des choses que nous ne pensions pas vouloir connaître. Ces leçons difficiles peuvent être les plus précieuses.
Il y a une autre chose que j’ai apprise sur l’apprentissage, en m’acheminant vers le degré supérieur de l’âge moyen. Réfléchissez à cette conversation entre un médecin et un patient :
Médecin : « Que puis-je pour vous ? Qu’est-ce qui ne va pas ? »
Patient : « C’est ma mémoire, docteur. Je lis quelque chose et je n’arrive pas à m’en souvenir. Je vais dans une pièce et je ne me souviens pas de ce que je suis venu y faire. Je n’arrive pas à me souvenir où je mets les affaires. »
Médecin : « Eh bien, dites-moi, depuis combien de temps est-ce que vous avez ce problème ? »
Patient : « Depuis combien de temps j’ai quel problème ? »
Si cela vous amuse, c’est que vous avez moins de soixante ans ou que vous riez de vous-même.
Instruire les enfants quand ils sont jeunes
Avec l’âge, on ne peut plus apprendre, mémoriser ou étudier comme lorsqu’on était jeune. Peut-être est-ce la raison pour laquelle le prophète Alma a donné le conseil : « Apprends la sagesse dans ta jeunesse ; oui, apprends dans ta jeunesse à garder les commandements de Dieu1. »
J’ai de plus en plus de mal à apprendre par cœur des Ecritures et des vers. Quand j’étais jeune, il me suffisait de répéter quelque chose une fois ou deux pour m’en souvenir. Si je le répétais de nombreuses fois, en particulier si je l’écrivais, c’était quasiment enregistré à jamais dans ma mémoire.
C’est dans la jeunesse qu’on apprend facilement. C’est pour cela que les dirigeants de l’Eglise se préoccupent tant des enseignants des enfants et des jeunes depuis le tout début.
Il est d’une importance capitale d’enseigner l’Evangile et les leçons de la vie aux enfants et aux jeunes.
Le Seigneur en attribue la responsabilité en premier aux parents. Il leur lance cette mise en garde :
« S’il y a des parents qui ont des enfants en Sion… qui ne leur enseignent pas à comprendre la doctrine du repentir, de la foi au Christ, le Fils du Dieu vivant, du baptême et du don du Saint-Esprit par l’imposition des mains, à l’âge de huit ans, le péché sera sur la tête des parents2. »
L’objectif fondamental de l’Eglise est d’instruire les jeunes, d’abord au foyer puis à l’église.
Amasser la connaissance
J’ai appris une chose. Cela concerne la manière dont nous nous souvenons de ce que nous avons appris dans notre jeunesse. Il peut se passer des années avant que la connaissance, emmagasinée dans de jeunes esprits, se révèle nécessaire.
Je vais illustrer mon propos. Je suis très préoccupé par la tendance qu’ont les membres de mépriser les conseils de l’évêque ou, à l’autre extrême, de trop en dépendre.
J’ai décidé de faire un discours sur l’évêque à la conférence générale.
Je me suis préparé par la prière, et il m’est venu à l’esprit une conversation à laquelle j’avais pris part cinquante ans auparavant. Elle répondait parfaitement à mes besoins d’enseignant. Je cite cette conversation exactement comme je l’ai fait à la conférence générale :
« Il y a des années, j’ai servi au sein d’un grand conseil de pieu avec Emery Wight. Il avait été pendant dix ans l’évêque de la paroisse de Harper, à la campagne. Sa femme, Lucille, est devenue notre présidente de la Société de Secours de pieu.
« Elle m’a raconté qu’un matin de printemps, un voisin s’était présenté chez elle et avait demandé à parler à Emery. Elle lui a dit qu’il était parti labourer. Le voisin lui a alors fait part de sa grande inquiétude. De bonne heure, ce matin-là, il était passé près du champ et avait remarqué l’attelage de chevaux d’Emery arrêté au milieu d’un sillon à moitié tracé, les rênes enroulées sur la charrue. Emery n’était pas là. Le voisin ne s’en était inquiété que beaucoup plus tard quand, repassant près du champ, il avait constaté que l’attelage n’avait pas bougé. Il était passé par-dessus la clôture et avait traversé le champ jusqu’aux chevaux. Il n’avait pas trouvé Emery et s’était précipité à la maison pour voir avec Lucille ce qui se passait.
« Elle a répondu calmement : ‘Oh, ne vous inquiétez pas. C’est sûrement quelqu’un qui a des ennuis et qui est venu chercher l’évêque.’
L’image de cet attelage debout pendant des heures dans le champ symbolise le dévouement des évêques de l’Eglise et de leurs conseillers qui se tiennent à leurs côtés. Chaque évêque et chaque conseiller, laisse, au figuré, son attelage debout au milieu dsillon non achevé, quand quelqu’un a besoin d’aide3. »
Je n’avais jamais auparavant raconté cette expérience dans un discours - je n’y avais jamais pensé.
Je voulais la fixer dans mon esprit avant de l’évoquer lors de la conférence. J’ai retrouvé l’une des filles d’Emery Wight. Elle a accepté de me rencontrer dans la vieille maison de famille et de me montrer le champ que son père avait dû labourer ce jour-là.
L’un de mes fils m’y a conduit un dimanche matin de bonne heure. Il a pris plusieurs photos.
C’était un beau matin de printemps. Le champ venait d’être labouré, tout comme tant d’années auparavant. Des mouettes cherchaient leur nourriture dans la terre fraîchement retournée.
Ces rappels par l’Esprit, la conversation dont je me suis souvenu, ne sont pas quelque chose de rare pour moi. Cela confirme la vérité du passage d’Ecriture, que j’ai, d’ailleurs, appris par cœur étant jeune :
« Ne vous souciez pas d’avance de ce que vous direz, mais amassez continuellement dans votre esprit les paroles de vie, et la part qui sera attribuée à tout homme vous sera donnée à l’heure même4. »
Suit une promesse à ceux qui amassent de la connaissance :
« Là où quiconque vous reçoit je serai aussi, car j’irai devant votre face, je serai à votre droite et à votre gauche, et mon Esprit sera dans votre cœur, et mes anges seront tout autour de vous pour vous soutenir5. »
Cela a été une bonne leçon pour moi, mais la leçon ne s’est pas arrêtée là.
J’avais fait de la peinture et de la sculpture sur bois dans ma jeunesse. J’avais appris quasiment tout seul. Pendant l’enfance et l’adolescence de nos enfants, je consacrais mon temps à leur enseigner ce que j’avais appris sur la vie et sur la sculpture et la peinture quand j’étais jeune.
Une fois les enfants devenus adultes, j’ai fait de la sculpture pour me détendre. Je sculptais des oiseaux. Je passais des heures sur une sculpture. Quand on me demandait : « Combien d’heures vous a-t-il fallu pour faire cette sculpture ? » je répondais toujours : « Je ne sais pas. Si je le savais, j’arrêterais. »
Pendant les heures où je travaillais de mes mains, je méditais sur les merveilles de la création, et l’inspiration affluait. Tout en sculptant le bois, j’élaborais des discours.
La sculpture me reposait. Parfois, quand j’étais un peu tendu et grincheux, ma femme me disait : « Tu ferais bien de commencer une nouvelle sculpture. »
Je suppose que si ma mémoire du degré supérieur de l’âge moyen s’aiguisait un peu, je pourrais vous montrer l’une de ces sculptures et vous dire quel discours elle représente. J’ai appris que dans ces moments de calme je pouvais faire deux choses à la fois.
Les fruits de l’enseignement
Je ne suis plus capable de faire ces sculptures. C’est un travail trop délicat, avec des verres à triple foyer et les articulations des doigts qui se raidissent maintenant un peu par suite d’une polio que j’ai eue étant enfant. De plus, la pression croissante de mon appel limite le temps que je peux consacrer à la sculpture et à la préparation des discours.
J’ai perdu presque complètement la capacité de faire de la sculpture, mais nos enfants, eux, l’ont conservée. Nous la leur avons enseignée quand ils étaient jeunes.
L’image de cet attelage arrêté dans le champ continuait de m’habiter. Je me suis dit que je pourrais peut-être faire un tableau représentant l’attelage de l’évêque arrêté au milieu du champ, les rênes enroulées sur la charrue.
J’hésitais parce que cela faisait neuf ans que je n’avais pas peint. Deux amis dotés d’un talent et d’une inspiration remarquables m’ont proposé de m’aider à peindre l’attelage de l’évêque. Comme je ne voyageais pas en juillet, j’ai commencé.
Ces deux amis m’ont beaucoup appris, et ils sont tout à fait présents dans mon tableau. Mais mes deux fils m’ont plus aidé encore. L’un d’eux a pris les photos du champ labouré, car je m’efforce d’être toujours le plus fidèle possible quand je représente quelque chose dans le bois, sur la toile, ou par des mots.
C’est là une autre leçon. Je pouvais retirer de mes enfants quelque chose qu’ils avaient appris quand ils étaient jeunes.
Mon autre fils a décidé de faire une sculpture de l’attelage de l’évêque qui serait coulée dans le bronze et accompagnerait mon tableau. Nous avons passé de nombreuses heures enrichissantes à nous entraider.
Il a sorti de notre remise deux vieux harnais qui y étaient accrochés depuis plus de cinquante ans. Il les a époussetés et les a emportés chez lui. Il a disposé l’un d’eux sur un cheval de selle très patient. L’animal est resté immobile pendant qu’il plaçait correctement le harnais et en faisait des esquisses précises.
Son voisin avait récupéré de vieilles charrues, dont une de l’époque qui nous intéressait. Mon fils en a fait également une esquisse.
Ainsi nous a été rendu ce que nous avions donné à ces fils dans leur jeunesse. Comme nos autres enfants, ils ont amélioré ce que nous, leurs parents, leur avons enseigné lorsqu’ils étaient très jeunes. Et si nos jours se prolongent ici-bas, il y aura une deuxième moisson, celle de nos petits-enfants, et peut-être une troisième.
Réveiller les talents endormis
J’ai appris autre chose encore. Autrefois, j’ai peint un tableau inspiré par des propos entendus dans mon enfance. Il représentait les monts Willard. J’avais entendu les anciens les appeler La Présidence. Ces trois pics gigantesques, massifs, dressés vers le ciel, symbolisaient les dirigeants de l’Eglise.
C’était il y a neuf ans. Mon fils m’avait emmené à Willard, en Utah, et avait photographié les monts. Nous y sommes retournés une autre fois à un moment où il y aurait plus d’ombre et de contraste.
Après tant d’années, je n’ai pu m’empêcher de réveiller ce que j’avais laissé tomber dans le sommeil. Au début, j’ai dû mener une lutte terrible. J’ai menacé plusieurs fois d’arrêter. L’un de mes amis m’a exhorté à continuer en me disant : « Vas-y ! Il y a beaucoup de gens qui commencent, mais peu qui terminent ! »
Si je n’ai pas arrêté, c’est parce que ma femme ne me l’aurait pas permis. J’en suis heureux maintenant. A présent que je m’y suis remis, peut-être que je ferai un autre tableau un jour, qui sait.
Je suppose que quelqu’un qui essaie de se remettre à la peinture n’est pas très différent du membre de l’Eglise qui n’est plus pratiquant depuis de nombreuses années et qui décide de réintégrer le troupeau. Pendant une période, on doit faire de grands efforts pour retrouver le sens de ce qui est endormi mais n’est pas vraiment perdu. Et cela aide d’avoir un ou deux amis.
C’est là un autre principe de l’apprentissage : savoir tirer des leçons des expériences ordinaires de la vie.
Le tableau représentant l’attelage de l’évêque sera bientôt fini. La sculpture de mon fils est à la fonderie, où on la coule dans le bronze.
Soit dit en passant, sa sculpture est bien meilleure que mon tableau. Et c’est ainsi qu’il doit en être. Ses doigts et son esprit jeunes réagissent plus facilement que les miens.
Quand on passe au degré supérieur de l’âge moyen, on apprend que les vieux os ne plient pas facilement, que les vieilles articulations ne se meuvent pas aussi vite. Il n’est pas facile de lacer ses chaussures quand on a dépassé soixante-cinq ans. Le sol est de plus en plus bas.
Alors on se rappelle la leçon : « Apprends la sagesse dans ta jeunesse ; oui, apprends dans ta jeunesse à garder les commandements de Dieu6. »
« La gloire de Dieu c’est l’intelligence ou, en d’autres termes, la lumière et la vérité7. »
« Je vous ai commandé d’élever vos enfants dans la lumière et la vérité8. »
Le don divin du Saint-Esprit est conféré à nos enfants quand ils n’ont que huit ans.
« Le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit9. »
Notez les mots enseignera et rappellera.
Le fait d’instruire les enfants porte, en soi, sa récompense. Ne vous êtes-vous pas aperçus que lorsque vous les instruisez vous apprenez plus que vos enfants ?
Faire appel aux souvenirs spirituels
Il y a une différence entre l’acquisition de la connaissance temporelle et l’acquisition de la connaissance spirituelle. Les étudiants l’apprennent le jour des examens. Il est extrêmement difficile de se rappeler quelque chose qu’on n’a pas appris.
C’est vrai de la connaissance temporelle, mais spirituellement, nous pouvons faire appel à une mémoire qui remonte au-delà de la naissance. Nous pouvons acquérir une sensibilité à des choses que nous ne comprenions pas lorsque nous étions plus jeunes.
Le poète William Wordsworth avait la sensation d’une vie antérieure quand il a écrit :
Notre naissance n’est qu’un sommeil et un oubli :
L’âme qui se lève avec nous, l’étoile de notre vie,
S’est levée ailleurs et vient de loin.
Ce n’est pas dans un oubli total
Ni dans un dénuement complet
Mais en traînant des nuées de gloire
Que nous venons de Dieu,
Qui est notre foyer10.
J’ai dit ces vers de mémoire, où je les avais enregistrés en cours d’anglais pendant mes études universitaires.
Les leçons les plus importantes nous sont fournies par les événements ordinaires.
Certaines personnes attendent que des expériences spirituelles d’une force irrésistible confirment leur témoignage. Ce n’est pas comme cela que les choses se passent. Ce sont les impressions et les murmures discrets des choses ordinaires qui nous donnent l’assurance de notre identité d’enfants de Dieu. Nous vivons bien en deçà de ce à quoi nous avons droit lorsque nous recherchons des signes et des événements merveilleux, en regardant « au-delà du point marqué11 ».
Nous sommes des enfants de Dieu car nous avons vécu avec lui dans la préexistence. De temps en temps, le voile s’écarte. Il nous vient l’intuition de notre identité et de notre place dans le dessein éternel des choses. Qu’on appelle cela souvenir ou perception spirituelle, c’est l’un des témoignages de la véracité de l’Evangile de Jésus-Christ. Ces révélations nous sont données lorsque nous enseignons.
J’ai entendu un jour Marion G. Romney (1897-1988) dire : « Je sais toujours quand je parle sous l’influence du Saint-Esprit car alors j’apprends toujours quelque chose de ce que je dis. »
Le Seigneur a dit aux anciens :
« Vous n’êtes pas envoyés pour être enseignés, mais pour enseigner aux enfants des hommes ce que j’ai mis entre vos mains par le pouvoir de mon Esprit.
« Et vous allez être enseignés d’en haut. Sanctifiez-vous et vous serez dotés de pouvoir, afin de donner tout comme je l’ai dit12. »
Même lorsque les missionnaires ont une maigre moisson de convertis, de la puissance spirituelle leur est donnée ainsi qu’à l’Eglise parce qu’ils apprennent du fait qu’ils enseignent.
Le président d’un collège de diacres doit siéger en conseil et instruire ses frères diacres13. Le président d’un collège d’anciens doit instruire les membres de son collège conformément aux alliances14.
Paul a dit à Timothée : « Ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres15.
Il a expliqué en quelques mots en quoi l’enseignement porte en soi sa récompense :
« Toi donc, qui enseignes les autres, ne t’enseignes-tu pas toi-même ? Toi qui prêches de ne pas dérober, dérobes-tu ?
« Toi qui dis de ne pas commettre adultère, commets-tu adultère16 ? »
Etre disposé à apprendre
L’autre jour, j’ai reçu une lettre d’excuses, comme j’en reçois souvent. Elle émanait de quelqu’un que je ne connais pas. Ce membre me disait qu’il avait longtemps éprouvé de la rancœur et de la colère à mon égard à cause d’un discours que j’avais fait. Il me demandait de lui pardonner.
Je suis prompt à pardonner. Que je donne un discours ou que j’accorde le pardon, je ne suis qu’un agent.
De nombreux passages des Ecritures révèlent combien les enseignements des prophètes et des apôtres étaient « durs17 » pour les Israélites et pour les Néphites. Il est si facile de résister à l’enseignement et d’en vouloir à l’enseignant ! C’est le lot des prophètes et des apôtres depuis le commencement.
L’une des Béatitudes enseigne :
« Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi.
« Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux ; car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous18. »
En général ces lettres d’excuses disent : « Je ne comprenais pas quel besoin vous aviez de me mettre mal à l’aise et de me faire me sentir coupable. » Puis, à force d’efforts, ils obtiennent une inspiration, une compréhension des causes et des effets. Ils finissent par comprendre pourquoi l’Evangile est ce qu’il est.
Je ne mentionne qu’un sujet parmi d’autres. Une sœur peut enfin voir pourquoi nous soulignons tant qu’il est important que la mère reste au foyer avec ses enfants. Elle comprend qu’aucun service n’égale le raffinement exaltant qui se manifeste par la maternité dénuée de tout égoïsme. Il n’est pas nécessaire qu’elle renonce pour autant au raffinement intellectuel, culturel ou social. Ces choses sont intégrées, le moment venu, parce qu’elles accompagnent la vertu éternelle qu’on acquiert en élevant des enfants.
Nul enseignement n’égale celui que prodigue la mère à ses enfants ni n’est plus spirituellement enrichissant ou plus exaltant. Elle peut avoir l’impression de ne pas être experte en Ecritures parce qu’elle est occupée à instruire ses enfants. Mais sa récompense n’en sera pas moins grande.
Grant Bangerter était engagé dans une conversation sur les Ecritures avec Joseph Fielding Smith, qui était en visite dans sa mission, au Brésil. Sœur Bangerter, qui écoutait, a fini par dire : « President, j’élève mes enfants et je n’ai pas le temps de devenir une érudite des Ecritures comme lui. Est-ce que je vais aller au royaume céleste avec Grant ? »
Le président Smith a réfléchi posément pendant un instant puis a dit : « Eh bien, peut-être, si vous lui faites un gâteau. »
Il sera bien difficile à un homme d’égaler le raffinement spirituel que connaît naturellement sa femme en instruisant leurs enfants. Et s’il comprend tant soit peu l’Evangile, il sait qu’il ne peut être exalté sans elle19. Son plus grand espoir est de prendre la direction de l’éducation de leurs enfants en partenaire attentif et responsable.
Bénédictions promises aux enseignants
Réfléchissez à cette promesse :
« Enseignez diligemment, et ma grâce vous accompagnera [vous l’enseignant], afin que vous [l’enseignant, la mère, le père] soyez instruits plus parfaitement de la théorie, des principes, de la doctrine, de la loi de l’Evangile, de tout ce qui a trait au royaume de Dieu, qu’il est opportun que vous [la mère, le père] compreniez20. »
Remarquez que la promesse s’adresse à l’enseignant, non à l’élève.
« Enseignez diligemment et ma grâce vous accompagnera [vous qui instruisez vos enfants, ou qui enseignez à la Primaire, à l’Ecole du Dimanche, aux Jeunes Filles, aux Jeunes Gens, à la prêtrise, au séminaire, à la Société de Secours], afin que vous soyez instruits plus parfaitement…
« des choses qui se trouvent dans le ciel, sur la terre et sous la terre ; des choses qui ont été, des choses qui sont, des choses qui doivent arriver sous peu ; des choses qui se passent au pays, des choses qui se passent à l’étranger ; des guerres et des perplexités des nations, et des jugements qui sont sur le pays ; et aussi d’une connaissance des pays et des royaumes,
« afin que vous [qui enseignez] soyez préparés en tout, lorsque je vous enverrai de nouveau magnifier l’appel auquel je vous ai appelés et la mission dont je vous ai chargés21. »
Paul a adressé cette prophétie au jeune Timothée : « Dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles22. » Il a dit : « Les hommes méchants et imposteurs avanceront toujours plus dans le mal, égarant les autres et égarés eux-mêmes23. »
Mais nous pouvons encore être en sécurité. Notre sécurité réside dans l’enseignement que nous donnons aux enfants :
« Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre ; et quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas24. »
Paul a donné ce conseil à Timothée :
« Toi, demeure dans les choses que tu as apprises, et reconnues certaines, sachant de qui tu les as apprises :
« Dès ton enfance, tu connais les saintes lettres, qui peuvent te rendre sage à salut par la foi en Jésus-Christ25. »
C’est l’Eglise de Jésus-Christ. C’est son Eglise. Il est notre modèle et notre Rédempteur. Nous avons reçu le commandement d’être comme lui26.
Il a instruit les enfants. Il a commandé à ses disciples à Jérusalem de laisser les petits enfants venir à lui, car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent27.
Dans le récit du ministère du Sauveur parmi les Néphites, on peut peut-être lire plus profondément en lui que dans n’importe quel autre passage :
« Et il arriva qu’il commanda qu’on lui amenât les petits enfants.
« Ils amenèrent donc leurs petits enfants et les posèrent à terre tout autour de lui, et Jésus se tint au milieu d’eux ; et la multitude s’écarta jusqu’à ce qu’ils lui eussent tous été amenés…
« … Il pleura, et la multitude en témoigna, et il prit leurs petits enfants, un par un, et les bénit et pria le Père pour eux.
« Et lorsqu’il eut fait cela, il pleura de nouveau ;
« et il parla à la multitude et lui dit : Voyez vos petits enfants.
« Et comme ils regardaient, ils jetèrent les regards vers le ciel, et ils virent les cieux ouverts, et ils virent des anges descendre du ciel comme au milieu d’un feu ; et ils descendirent et entourèrent ces petits enfants, et ils étaient environnés de feu ; et les anges les servirent.
« Et la multitude vit, et entendit, et témoigna ; et ils savent que leur témoignage est vrai, car ils virent et entendirent tous, chacun pour lui-même28. »
Je sais que ce témoignage est vrai. Je témoigne du Christ et je vous bénis tous, vous qui instruisez des enfants en son nom.
Tiré d’un discours donné le 17 août 1999, lors de la semaine de l’éducation de l’université Brigham Young (voir Le Liahona, mai 2000, pp. 14-23).