Chapitre 6
Devenir parfaits devant le Seigneur : « Un peu meilleurs de jour en jour »
« N’espérez pas devenir parfaits tout de suite. Si c’est ce que vous espérez, vous serez déçus. Soyez meilleurs aujourd’hui qu’hier et soyez meilleurs demain qu’aujourd’hui. »
Épisodes de la vie de Lorenzo Snow
Un jour que le président Snow assistait à une réunion de la prêtrise, un représentant de chaque collège d’anciens se leva et fit rapport de ce que son collège avait accompli. En écoutant ces jeunes gens, il se revit bien des années auparavant. Quand il se leva pour prendre la parole, il dit :
« Je tiens à dire quelque chose que, je l’espère, vous n’oublierez jamais et je crois que je peux peut-être le faire.
« Comme presque toujours quand de jeunes anciens sont réunis et même quand des anciens d’âge mûr sont ensemble, je constate une sorte de réticence à parler en public. C’est ce que je vois ici ce matin chez les jeunes gens qui se sont levés pour s’exprimer et donner des informations concernant l’œuvre particulière qu’ils ont accomplie.
« Il ne serait peut-être pas mauvais que je vous parle un peu de mon expérience quand j’ai commencé à parler en public, avant même d’être ancien. Je me souviens de la première fois où l’on m’a demandé de rendre mon témoignage… C’était quelque chose que je redoutais beaucoup. En même temps, je sentais qu’il était de mon devoir de me lever, mais j’attendais le plus possible. Quelqu’un témoignait, un autre en faisait autant, puis un autre et presque tous le faisaient, et moi, j’appréhendais toujours de me lever. Je n’avais jamais parlé en public… [Finalement], j’ai conclu qu’il était temps que je me lève. C’est ce que j’ai fait. Pendant combien de temps ai-je parlé, croyez-vous ? Une demi-minute environ, je pense, une minute tout au plus. Cela a été mon premier effort et je pense que le deuxième a été à peu près semblable. J’étais timide… mais j’ai pris la décision, ferme et solide, que chaque fois que l’on me demanderait d’accomplir un devoir de cette nature ou d’une autre, je le ferais, quel qu’en soit le résultat. Cela fait partie des fondements de ma réussite d’ancien en Israël. »
Le président Snow dit aux jeunes hommes que, peu de temps après cette expérience, il tint sa première réunion comme missionnaire à plein temps : « Je n’ai jamais autant redouté quelque chose dans ma vie que cette réunion. J’ai prié toute la journée, je me suis isolé et j’ai invoqué le Seigneur. Je n’avais jamais parlé [en public] auparavant, excepté lors de ces réunions de témoignage. Je redoutais de le faire. Je ne pense pas que quelqu’un ait jamais craint davantage une situation que moi, à ce moment-là. La réunion a débuté et il y avait beaucoup de monde dans la salle… Je me suis mis à parler et je pense l’avoir fait pendant environ quarante-cinq minutes1. » Dans un autre récit de la même réunion, il raconte : « Quand je me suis tenu devant cette assemblée, bien que n’ayant pas la moindre idée de ce que j’allais dire, dès que j’ai ouvert la bouche pour parler, le Saint-Esprit a reposé sur moi avec une grande puissance, emplissant mon esprit de lumière et me communiquant des idées et les termes corrects pour les exprimer. Les personnes présentes ont été étonnées et m’ont demandé de tenir une autre réunion2. »
Le président Snow a expliqué la leçon qu’il voulait que les jeunes hommes tirent de son expérience : « Mes jeunes amis, vous avez la possibilité de devenir grands, aussi grands que vous le voulez. En commençant dans la vie, vous pouvez décider de faire des choses très difficiles à atteindre mais qui peuvent être à votre portée. Vos premiers efforts pour réaliser vos souhaits peuvent échouer et les suivants peuvent s’avérer ne pas être ce que l’on peut appeler un succès. Mais, dans la mesure où ils ont été honnêtes et où vos désirs ont été justes, l’expérience que vous acquérez en essayant de réaliser les aspirations de votre cœur doivent forcément vous être profitables et même vos erreurs, si vous en faites, tourneront à votre avantage3. »
C’était l’un des thèmes préférés du président Snow. Il rappelait souvent aux saints le commandement du Seigneur d’être parfait et il leur assurait qu’ils pouvaient obéir à ce commandement par leur diligence personnelle et avec l’aide du Seigneur. Il a enseigné : « Nous devons sentir intimement que Dieu est notre Père et que, même si nous commettons des erreurs et sommes faibles, si nous vivons de manière aussi parfaite que nous le pouvons, tout ira bien pour nous4. »
Enseignements de Lorenzo Snow
Par la diligence, la patience et avec l’aide divine, nous pouvons obéir au commandement du Seigneur d’être parfait.
Lorsque Abram fut âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, l’Éternel apparut à Abram et lui dit : « Je suis le Dieu tout-puissant. Marche devant ma face, et sois parfait » [Genèse 17:1, traduction littérale de la version du roi Jacques, N.d.T.].
À ce propos, je cite ce que le Sauveur dit dans le sermon sur la montagne, au dernier verset du cinquième chapitre de Matthieu.
« Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait » [Matthieu 5:48]…
Nous apprenons que le Seigneur est apparu à Abraham et lui a fait de très grandes promesses et, qu’avant qu’il soit préparé à les recevoir, une certaine chose fut requise de lui : qu’il [Abraham] devienne parfait devant le Seigneur. C’est aussi ce que le Sauveur a exigé de ses disciples, qu’ils deviennent parfaits, comme son Père céleste et lui étaient parfaits. Je crois que c’est un sujet qui inquiète les saints des derniers jours et je souhaite faire quelques réflexions à titre de suggestion, pour que les intéressés méditent à leur propos.
Le Seigneur a l’intention de conférer les plus grandes bénédictions aux saints des derniers jours, mais, comme Abraham, nous devons nous préparer à les recevoir et, pour ce faire, nous avons reçu la même loi que le Seigneur lui a donnée. De nous aussi il est requis que nous parvenions à un état de perfection devant le Seigneur et celui-ci, dans ce cas comme dans tous les autres, n’a pas exigé quelque chose que nous ne pouvons pas accomplir mais, en même temps, il a donné aux saints des derniers jours le moyen de se conformer à son saint ordre. Quand il a exigé cela d’Abraham, le Seigneur lui a donné le moyen de se qualifier pour obéir à cette loi et se conformer pleinement à cette exigence. Il avait la bénédiction de la compagnie du Saint-Esprit, parce qu’il nous est dit que l’Évangile a été prêché à Abraham, et cet Évangile lui a permis d’obtenir cette aide divine qui lui permettrait de comprendre les choses de Dieu, aide sans laquelle aucun homme ne pourrait arriver à un état de perfection devant le Seigneur.
Il en est de même pour les saints des derniers jours ; il ne leur serait pas possible d’atteindre un tel niveau moral et spirituel sans aide surnaturelle [céleste]. Nous n’espérons pas non plus que les saints des derniers jours se conformeront ou pourront instantanément se conformer à cette loi en toutes circonstances. Cela prend du temps ; il faut beaucoup de patience et de discipline de l’esprit et du cœur pour obéir à ce commandement. Il se peut que nous échouions d’abord dans nos tentatives, cependant cela ne doit pas décourager les saints des derniers jours de s’efforcer d’exercer leur détermination à se conformer à cette grande exigence. Bien qu’Abraham ait pu avoir la foi de marcher devant le Seigneur selon cette loi divine, il y a cependant eu des moments où sa foi a été durement éprouvée, mais il ne s’est pas découragé parce qu’il a fait preuve de détermination pour se conformer à la volonté de Dieu.
Nous pouvons penser que nous ne pouvons pas nous hisser à la hauteur de la loi parfaite, que les efforts nécessaires à notre perfectionnement sont trop difficiles. Ce peut être vrai en partie, mais il n’en reste pas moins vrai que c’est un commandement que le Tout-Puissant nous a donné et nous ne pouvons l’ignorer. C’est quand nous vivons des situations éprouvantes que nous nous prévalons de cette grande bénédiction de pouvoir faire appel au Seigneur pour qu’il nous donne la force, la compréhension, l’intelligence et la grâce qui nous permettront de surmonter la faiblesse de la chair contre laquelle nous devons lutter constamment5. [Voir les idées n° 1 et 2, pages 110 et 111.]
Quand nous nous conformons à une exigence du Seigneur, nous sommes parfaits dans ce domaine.
Abraham fut appelé à quitter sa famille et son pays [voir Abraham 2:1-6]. S’il n’avait pas obéi à cette exigence, le Seigneur ne l’aurait pas approuvé. Mais il a obéi et il ne fait aucun doute qu’en quittant son foyer, il obéissait à cette loi divine de la perfection. S’il ne l’avait pas fait, il n’aurait certainement pas pu obéir aux exigences du Tout-Puissant. En quittant la maison de son père, en se soumettant à cette épreuve, il faisait ce que sa conscience et l’Esprit de Dieu le justifiaient de faire, et personne n’aurait pu faire mieux tant qu’il ne faisait aucun mal en accomplissant cet effort.
Quand les saints des derniers jours ont reçu l’Évangile dans les pays lointains et quand la voix du Tout-Puissant leur a dit de quitter le pays de leurs ancêtres, de quitter leur famille comme Abraham l’a fait, tant qu’ils se sont conformés à cette exigence, ils ont obéi à cette loi et ils ont été aussi parfaits que des hommes pouvaient l’être dans ces circonstances et dans la sphère où ils évoluaient, non pas qu’ils étaient parfaits en connaissance et en pouvoir, etc., mais ils l’étaient dans leurs sentiments, leur intégrité, leurs motivations et leur détermination. Quand ils ont traversé l’océan, tant qu’ils n’ont pas murmuré ou ne se sont pas plaints, mais qu’ils ont obéi aux conseils qui leur étaient donnés et se sont comportés en tout de façon appropriée, ils étaient aussi parfaits que Dieu leur demandait de l’être.
Le but du Seigneur est de nous amener au royaume céleste. Par révélation directe, il a fait savoir que nous sommes ses enfants, engendrés dans les mondes éternels, que nous sommes venus sur cette terre dans le but spécial de nous préparer à recevoir une plénitude de sa gloire, quand nous retournerons en sa présence. Par conséquent, nous devons nous efforcer d’obéir à cette loi pour sanctifier nos motivations, nos désirs, nos sentiments et nos affections afin qu’ils soient purs et saints, que notre volonté en toute chose soit soumise à celle de Dieu et que nous n’ayons pas de volonté propre hormis de faire celle de notre Père. Les actions d’un tel homme sont parfaites et il mérite la bénédiction de Dieu dans tout ce qu’il fait et où qu’il aille.
Mais nous sommes sujets à la folie, à la faiblesse de la chair et nous sommes plus ou moins ignorants, par conséquent susceptibles de commettre des erreurs. Oui, mais cela n’est pas une raison pour ne pas être désireux de nous conformer à ce commandement de Dieu, particulièrement quand nous voyons qu’il a mis à notre portée le moyen d’accomplir cette œuvre. Pour moi, c’est cela la signification du mot perfection, tel que notre Sauveur et Seigneur l’a exprimé à Abraham.
Une personne peut être parfaite dans certaines choses et pas dans d’autres. Une personne qui obéit fidèlement à la Parole de Sagesse est parfaite en ce qui concerne cette loi. Quand nous nous sommes repentis de nos péchés et avons été baptisés pour leur rémission, nous étions parfaits dans ce domaine6. [Voir l’idée n° 3, page 111.]
Plutôt que de nous décourager quand nous chutons, nous pouvons nous repentir et demander à Dieu la force de faire mieux.
L’apôtre Jean nous dit : « Nous sommes enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui-même est pur » [voir 1 Jean 3:2-3]. Les saints des derniers jours espèrent parvenir à cet état de perfection ; nous espérons devenir comme notre Père et Dieu, des enfants dignes et capables de demeurer en sa présence ; nous espérons que lorsque le Fils de Dieu apparaîtra, nous recevrons notre corps renouvelé et glorifié et que « le corps de notre humiliation [sera rendu] semblable au corps de sa gloire » [voir Philippiens 3:21].
C’est ce que nous espérons. Maintenant, nous tous qui sommes présents, posons-nous cette question à nous-mêmes : Nos espérances sont-elles fondées ? En d’autres termes, cherchons-nous à nous purifier ? Comment un saint des derniers jours peut-il se sentir justifié s’il ne cherche pas à se purifier comme Dieu est pur, s’il ne cherche pas à garder, chaque jour de sa vie, sa conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes ? Sans doute, beaucoup d’entre nous progressent devant Dieu de jour en jour, de semaine en semaine et de mois en mois, ne se sentant sous aucune condamnation, se comportant correctement et cherchant sérieusement et en toute humilité que l’Esprit de Dieu leur dicte ce qu’ils doivent faire quotidiennement. Cependant, il peut arriver que nous soyons, à certains moments de notre vie, grandement éprouvés et peut-être même accablés. Même s’il en est ainsi, il n’y a aucune raison de ne pas essayer à nouveau, avec une énergie et une détermination renouvelées, d’accomplir ce que nous devons7.
Le Seigneur souhaite montrer de la clémence envers ses enfants sur la terre, mais il exige d’eux un repentir véritable quand ils enfreignent la loi ou n’accomplissent pas leur devoir. Il attend d’eux qu’ils soient obéissants et qu’ils s’efforcent de mettre de côté tout péché, qu’ils se purifient et deviennent vraiment son peuple, ses saints, afin qu’ils soient préparés à venir en sa présence, qu’ils soient rendus semblables à lui en tout et règnent avec lui dans sa gloire. Pour accomplir cela, ils doivent avancer sur le sentier étroit et resserré, rendant leur vie de plus en plus brillante et meilleure, emplie de foi et de charité, qui est l’amour pur du Christ et s’acquittant fidèlement de tout devoir dans l’Évangile8.
Si nous pouvions lire en détail la vie d’Abraham ou celle d’autres grands hommes saints, nous constaterions sans aucun doute que leurs efforts pour être justes n’ont pas toujours été couronnés de succès. Par conséquent, nous ne devrions pas nous décourager si nous devions être dominés par un moment de faiblesse, mais au contraire, nous repentir aussitôt de l’erreur ou du mal que nous aurions pu commettre et, autant que possible, le réparer, puis demander à Dieu de nouvelles forces pour continuer et faire mieux.
Abraham a pu marcher parfaitement devant Dieu jour après jour quand il a quitté la maison de son père et a révélé un esprit supérieur et bien discipliné dans sa solution au conflit opposant ses bergers à ceux de Lot, son neveu [voir Genèse 13:1-9]. Cependant, il s’est produit un moment dans la vie d’Abraham qui a dû être très éprouvant. En fait, on peut difficilement imaginer quelque chose de plus pénible. Cela s’est produit quand le Seigneur lui a demandé d’offrir en sacrifice son fils unique et bien-aimé, celui-là même par l’intermédiaire duquel il espérait voir s’accomplir la grande promesse que le Seigneur lui avait faite. Mais parce qu’il a manifesté sa volonté de s’y soumettre, il a pu surmonter l’épreuve et prouver sa foi et son intégrité à Dieu [voir Genèse 22:1-14]. On n’imagine pas qu’Abraham ait pu hériter un tel état d’esprit de ses parents idolâtres, mais il est logique de croire qu’avec la bénédiction de Dieu il a pu l’acquérir, après être passé comme nous par une lutte avec la chair et en étant sans aucun doute parfois vaincu, puis la surmontant jusqu’à ce qu’il puisse supporter une épreuve aussi difficile.
L’apôtre Paul a dit : « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu » [voir Philippiens 2:5-6]. Tout homme qui a cet objectif devant lui se purifiera comme Dieu est pur et essaiera de marcher parfaitement devant lui. Nous avons nos petites sottises et nos faiblesses ; nous devons essayer de les surmonter aussi vite que possible et inculquer ce sentiment dans le cœur de nos enfants, afin que la crainte de Dieu grandisse avec eux dès leur plus jeune âge et qu’ils apprennent à se comporter correctement devant lui en toutes circonstances.
Si le mari peut vivre avec sa femme une journée sans se quereller ou sans traiter qui que ce soit méchamment ni affliger l’Esprit de Dieu en aucune façon, c’est bien, il est parfait en cela. Qu’il essaie alors d’être ainsi le lendemain. Mais supposons qu’il échoue le lendemain, ce n’est pas une raison pour qu’il ne réussisse pas à le faire le surlendemain…
Les saints des derniers jours doivent nourrir constamment cette ambition que les apôtres des temps passés ont si clairement décrite. Nous devons essayer d’agir chaque jour de telle sorte que notre conscience soit sans reproche devant tout le monde. Dieu a placé dans l’Église certains moyens qui peuvent nous aider, c’est-à-dire les apôtres, les prophètes, les évangélistes, etc. « pour le perfectionnement des saints », etc. [Voir Éphésiens 4:11-12]. Il nous a aussi conféré son Saint-Esprit, qui est un guide infaillible, qui se tient à nos côtés, tel un ange de Dieu, nous disant ce que nous devons faire et nous accordant force et secours quand l’adversité se dresse en travers de notre chemin. Nous ne devons pas nous permettre de nous décourager quand nous découvrons nos faiblesses. Il n’est guère de cas, parmi tous les exemples merveilleux que les prophètes anciens et modernes nous ont montrés, où ces derniers aient permis au Malin de les décourager. Mais au contraire, ils ont constamment cherché à vaincre, à remporter le prix et à se préparer ainsi à une plénitude de gloire9. [Voir l’idée n° 4, page 111.]
Avec l’aide divine, nous pouvons vivre au-dessus des folies et des vanités du monde.
Une fois que nous avons intégré dans notre esprit que l’Évangile que nous avons reçu nous donne vraiment le pouvoir de conquérir nos passions, nos appétits et, en toutes choses, de soumettre notre volonté à celle de notre Père céleste et de contribuer grandement à créer un coin de ciel sur la terre au lieu d’être le moyen de générer des sentiments déplaisants dans notre cercle familial et chez nos fréquentations, alors on peut dire que la bataille est à moitié gagnée. L’une des principales difficultés dont beaucoup de personnes souffrent est que nous sommes trop enclins à oublier le grand but de notre vie, le motif pour lequel notre Père céleste nous a envoyés ici dans la condition mortelle, de même que le saint appel que nous avons reçu. En conséquence, au lieu de nous élever au-dessus des petites choses momentanées du temps, nous nous permettons trop souvent de descendre au niveau du monde sans recourir à l’aide divine qui, seule, peut nous permettre de les surmonter. Nous ne sommes pas meilleurs que le reste du monde si nous ne cultivons pas le sentiment d’être parfaits, comme notre Père céleste est parfait.
Telle était l’exhortation du Sauveur aux saints des temps anciens, qui étaient des personnes ayant les mêmes passions et sujettes aux mêmes tentations que nous et il savait si les personnes pouvaient s’y conformer ou non. Le Seigneur n’a jamais exigé et n’exigera jamais de ses enfants des choses qu’il leur est impossible d’accomplir. Les anciens d’Israël qui veulent aller dans le monde prêcher l’Évangile du salut au milieu d’une génération perverse et tordu, parmi un peuple qui est plein de méchanceté et de corruption, doivent particulièrement cultiver cet esprit. Et pas seulement eux, mais tout le monde, chaque jeune homme et chaque jeune fille appartenant à cette Église, qui est digne d’être appelé saint, doit cultiver ce désir de vivre à la hauteur de cette exigence afin que sa conscience soit claire devant Dieu. C’est une belle chose chez jeunes et vieux d’avoir en vue cet objectif. Il est particulièrement charmant de voir nos jeunes décider d’agir de sorte que leur visage reflète la lumière et l’intelligence de Dieu, afin qu’ils aient une compréhension correcte de la vie, qu’ils puissent vivre au-dessus des folies et des vanités du monde, des erreurs et de la méchanceté des hommes10.
Les saints des derniers jours n’ont pas besoin de se soucier des choses de ce monde. Tout aura une fin. Notre cœur doit se porter sur les choses d’en haut, s’efforcer d’atteindre la perfection qui était en Christ Jésus, qui était parfaitement obéissant en toutes choses à son Père et, ainsi, a obtenu sa grande exaltation et est devenu un modèle pour ses frères. Pourquoi devrions-nous nous tourmenter et nous faire du souci au sujet des choses temporelles quand notre destin est si grandiose et si glorieux ? Si nous nous attachons au Seigneur, si nous respectons ses commandements, prenons modèle sur ses perfections et nous efforçons d’atteindre les réalités éternelles de son royaume céleste, tout ira bien pour nous, nous triompherons et nous serons finalement victorieux11.
Dans toutes vos actions et dans la façon dont vous vous conduisez, soyez toujours conscients que vous vous préparez maintenant et vous vous formez à une vie qui continuera pendant les éternités. Ne faites rien dont vous auriez honte ou que vous ne voudriez pas faire dans les cieux. Pour atteindre un but, n’utilisez aucun moyen qu’une conscience céleste éclairée désapprouverait. Quand les sentiments et les passions vous poussent à l’action, laissez toujours les principes purs, honorables, saints et vertueux vous diriger et vous gouverner12.
Nous ne pouvons devenir parfaits immédiatement mais nous pouvons être un peu meilleurs chaque jour.
L’enfant passe de l’enfance à l’adolescence et de l’adolescence à l’âge adulte par une croissance constante, mais il ne peut dire comment ou quand la croissance se produit. Il ne se rend pas compte qu’il grandit, mais en observant les lois de la santé et en étant prudent tout au long de sa croissance, il devient finalement un homme. Il en est de même pour nous, les saints des derniers jours. Nous grandissons et nous croissons. Nous n’en sommes pas conscients sur le moment, mais après environ un an nous découvrons que nous sommes, pour ainsi dire, en haut de la colline, et que nous approchons du sommet de la montagne. Nous sentons que nous avons foi au Seigneur, que sa providence nous est toujours bénéfique, que nous lui sommes liés, qu’il est vraiment notre Père et qu’il nous conduit tout au long de la vie13.
N’espérez pas devenir parfaits tout de suite. Si c’est ce que vous espérez, vous serez déçus. Soyez meilleurs aujourd’hui qu’hier et meilleurs demain qu’aujourd’hui. Ne permettons pas aux tentations qui nous dominent peut-être partiellement aujourd’hui d’avoir autant raison de nous demain. Ainsi, continuez à être un peu meilleurs chaque jour et ne laissez pas votre vie passer sans faire du bien aux autres ainsi qu’à vous-mêmes14.
Chaque jour, chaque semaine qui vient de passer doit être le ou la meilleure que nous ayons connue, c’est-à-dire, progressons un peu chaque jour en connaissance et en sagesse et dans la faculté de faire le bien. En vieillissant nous devons vivre chaque jour plus proches du Seigneur15. [Voir l’idée n° 5, page 111.]
Idées pour l’étude et l’enseignement
Réfléchissez à ces idées pendant votre étude du chapitre ou pour vous préparer à enseigner. Vous trouverez des aides supplémentaires pages vii à x.
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Le président Snow reconnaît que le commandement d’être parfait inquiète certains saints des derniers jours (pages ). En étudiant ce chapitre, trouvez des conseils pouvant rassurer quelqu’un que le commandement d’être parfait préoccupe.
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À la section commençant page 101, l’expression « aide surnaturelle » désigne l’aide du Seigneur. De quelles façons le Seigneur nous aide-t-il à devenir parfaits ?
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Page 103, examinez les commentaires du président Snow concernant Abraham et les premiers pionniers de l’Église. À votre avis, que veut dire être parfaits « dans la sphère où [nous évoluons] » ? Méditez sur ce que vous pouvez faire pour devenir plus parfaits dans vos « sentiments… [votre] intégrité, [vos] motivations et [votre] détermination ».
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Le président Snow a dit : « Nous ne devons pas nous permettre de nous décourager quand nous découvrons nos faiblesses », (page 108.) Comment pouvons-nous nous élever au-dessus des sentiments de découragement ? (Vous trouverez des exemples pages 105 à 108.)
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Comment cela vous aide-t-il de savoir que vous ne devez pas « espérer devenir parfaits tout de suite » ? (Voir page .) Réfléchissez à des façons précises de suivre le conseil du président Snow « d’être un peu meilleurs chaque jour ».
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Dans ce chapitre, cherchez un ou deux passages qui vous inspirent particulièrement. Pourquoi les aimez-vous ?
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