Petits choix, conséquences importantes
Comment allons-nous répondre lorsque le monde demandera : « Ne veux-tu pas y aller aussi ? »
Depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours aimé le Nouveau Testament. J’aime beaucoup lire les passages où le Sauveur enseigne à ses disciples des principes éternels qui ont changé leur vie à tout jamais.
Je trouve aussi fascinant que ces mêmes principes aient changé la mienne de tant de façons. J’ai maintes fois remarqué que, lorsque nous appliquons les enseignements du Maître, nos décisions, même les petites, ont souvent des conséquences importantes.
Mon « petit » choix
Il y a de nombreuses années, en qualité de tout nouveau directeur, je me suis rendu en Amérique du Sud afin de participer à un séminaire professionnel organisé par des hauts responsables de l’agence gouvernementale pour laquelle je travaillais.
Le tout premier soir, à la fin de la conférence, le « grand patron » de l’agence a annoncé une activité spéciale pour terminer la journée. Sûr que tout le monde serait sensible à son offre, il a fièrement proclamé : « Pour vous montrer combien nous sommes contents de vous, ce soir nous vous invitons tous à faire la tournée des bars de cette ville, célèbre pour un certain cocktail. Nous goûterons tous les diverses variantes de cette boisson et élirons le bar qui prépare la meilleure. Il y aura un concours et un gagnant. Et ne vous inquiétez pas, tout est à mes frais, c’est mon cadeau. »
Pendant que tout le monde applaudissait sa proposition, il a ajouté une question rhétorique : « Quelqu’un ne vient pas ? C’est le moment ou jamais de le dire ! »
Je me suis dit qu’il serait bien gênant de dire quoi que ce soit devant tout ce monde qui applaudissait et de détromper le patron quant à son offre incroyable.
Néanmoins, en quelques secondes, j’ai pris ma décision. J’ai levé la main, j’étais le seul. De façon intimidante, il a demandé ce que j’avais à dire. De toute ma vie, je n’avais jamais entendu un silence aussi assourdissant !
J’ai dit : « Monsieur, je vous remercie de votre offre généreuse mais je ne me joindrai pas à vous tous ce soir. »
Après un autre silence, plus profond encore que je le pensais possible, il a demandé : « Pourquoi ? » À ce moment-là, j’aurais pu inventer de bonnes excuses : que j’étais malade, que j’avais un coup de téléphone important à passer à l’autre bout du monde ou n’importe quelle autre raison qui m’aurait épargné une gêne évidente. Mais j’ai dit la simple vérité, qu’en tant que membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, je ne buvais pas d’alcool.
« Nous nous amuserons sans vous »
Au bout de quelques instants de réflexion, il a fini par dire : « Alors nous nous amuserons sans vous. » Et il a dit aux autres : « Suivez-moi. Allons nous amuser ! Laissons-le seul. »
Je me souviens encore de l’écho de leurs rires alors qu’ils quittaient la salle de conférence et que je me retrouvais seul. Je me suis rendu compte que, comme le président Monson l’a enseigné, souvent, lorsque nous choisissons le Seigneur, « nous choisissons le bien, ce qui est plus difficile que de choisir le mal1 », quitte à nous retrouver seul.
Je me rappelle avoir entendu, pendant que je me dirigeais vers ma chambre, une voix distincte dans mon esprit, qui disait : « Ne veux-tu pas y aller aussi ? » J’ai été pris de court un instant puis, tout à coup, les paroles de Simon Pierre au Sauveur me sont venues à l’esprit. À cette même question, il avait répondu : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jean 6:68).
Cela m’a redonné la paix. J’avais l’impression d’être entouré d’anges qui me soutenaient. J’étais seul mais je ne me sentais pas seul. En choisissant le Seigneur et en défendant mes principes, j’ai vu que, lorsque nous le faisons, nous pouvons nous retrouver seul dans le monde mais que le Sauveur ne nous abandonnera jamais.
Petites mais importantes
Les décisions que nous prenons chaque jour peuvent sembler petites mais elles ont toujours de réelles implications et d’importantes conséquences, bonnes ou mauvaises.
En fait, quelques années après ce jour mémorable, ce même patron a visité notre bureau, à Rome. Il était toujours le même homme, plein de pouvoir et d’autorité. À nouveau, il nous intimidait tous.
Cette fois-ci, à la fin de toutes les réunions, il m’a abordé d’une façon différente. Il était étonnamment aimable. Il m’a dit qu’il se rappelait encore le jour où j’avais défendu mes convictions. Puis, à ma grande surprise, il a demandé si j’accepterais de devenir le directeur de l’agence chapeautant toute l’Europe, ce qui était une grande percée dans ma carrière. Tout en essayant de me convaincre que le nouveau poste serait intéressant en terme de salaire, déplacements et avantages sociaux, il a dit quelque chose qui m’a vraiment touché : « Non seulement nous prenons en compte les qualifications mais nous avons besoin de personnes intègres, qui défendent leurs principes. Nous avons besoin de gens comme vous. »
J’étais surpris d’entendre ces paroles, de voir que ma petite décision de défendre mes croyances des années auparavant avait finalement eu une telle influence sur lui. En fin de compte, elle s’est révélée être une grande bénédiction pour moi, temporellement et spirituellement. Ironie du sort, dans le cadre de mes nouvelles attributions, je suis également devenu le directeur de la plupart des gens qui s’étaient moqués de moi des années plus tôt.
Le bon choix
Le président Monson a dit : « Quand nous réfléchissons aux décisions que nous prenons chaque jour de notre vie, que ce soit pour tel ou tel choix, si nous choisissons le Christ, ce sera toujours le bon choix2. »
L’apôtre Paul a aussi enseigné que choisir le Seigneur est toujours la meilleure option, quelle que soit la difficulté que cela représente : « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu » (Romains 8:28).
Chaque jour, les choix que nous faisons déterminent effectivement ce que nous devenons. Comme l’a dit le président Monson, si nous choisissons le Seigneur, « ce sera toujours le bon choix » parce que, comme l’a fait remarquer Paul, « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu ».
Souvent nous hésitons à faire le bon choix parce que nous essayons de plaire au Seigneur sans offenser Satan. Mais nous ne pouvons pas plaire à Dieu sans contrarier Satan. Nous ne pouvons tout simplement pas servir deux maîtres. Finalement, il nous appartiendra toujours de décider si nous allons respecter les deux premiers commandements dans le bon ordre : servir Dieu d’abord puis notre prochain ou bien mettre le deuxième commandement en premier en essayant de plaire aux autres avant de plaire à Dieu (voir Matthieu 22:37-39).
Être témoins
L’alliance la plus universelle que nous contractons au baptême est « [d’]être les témoins de Dieu en tout temps, et en toutes choses, et dans tous les lieux où [nous serons] » (Mosiah 18:9 ; italiques ajoutés). Cette alliance de défendre nos croyances en tant que témoins de Dieu à tout moment de notre vie est une décision que nous prenons une fois pour toutes. La bénédiction promise est que l’Esprit sera déversé plus abondamment sur nous (voir Mosiah 18:10).
Le monde, nos pairs et les personnes qui ne partagent pas les mêmes valeurs que nous font toujours pression sur nous, pression qui s’exerce lorsque nous nous efforçons de respecter une loi céleste dans un monde téleste. En effet, mener une vie juste dans un monde méchant n’est pas tâche facile. Cela peut parfois présenter d’énormes difficultés. Cela peut parfois engendrer des conflits quotidiens. Mais nous avons la promesse de recevoir l’Esprit plus abondamment si nous sommes des témoins loyaux de Dieu. Lorsque nous prions notre Père céleste, il nous accorde le pouvoir du Saint-Esprit, l’aide indispensable supplémentaire dont nous avons besoin. La grâce divine comblera le fossé spirituel inévitable que nous rencontrons tous en tant qu’êtres imparfaits qui essaient d’accéder à un niveau plus élevé et plus sacré.
Conséquences éternelles
Des choix qui semblent petits sur le moment peuvent en fait avoir des conséquences éternelles. Mais, parce que nous avons contracté une alliance, nous avons une promesse. Lorsque nous choisissons le Seigneur (lorsque nous sommes témoins en tout temps, en toutes choses et dans tous les lieux), alors toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. Si nous choisissons le Seigneur, bien que nous risquions de nous retrouver parfois seuls, des anges seront autour de nous pour nous soutenir et nous ne nous sentirons plus seuls (voir Doctrine et Alliances 84:88).
Je témoigne solennellement que, dans ces moments sacrés de petites décisions aux conséquences importantes, c’est uniquement grâce à notre Père céleste et à son Fils, Jésus-Christ, que nous trouverons la paix et le repos. Souvent, on nous demandera de choisir entre suivre le monde et défendre nos principes. Comment allons-nous répondre lorsque l’on nous demandera : « Ne veux-tu pas y aller aussi ? » Irons-nous avec le monde ou resterons-nous avec le Seigneur ? Garderons-nous le silence et serons-nous manipulés ou défendrons-nous nos croyances et agirons-nous ?
Puissions-nous toujours choisir le Seigneur et répondre sans hésiter : « À qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Ensuite nous goûterons les bénédictions de nos décisions justes, temporellement et spirituellement, pendant cette vie et pendant l’éternité.