Une avancée rapide
En 1946, on demanda à quatre missionnaires d’apprendre le français pour apporter l’Évangile aux francophones du Québec. Peu de progrès furent accomplis et, en 1950, le travail prit soudainement fin lorsque les missionnaires affectés à l’œuvre parmi les Français furent transférés dans la mission française.
Dix ans plus tard, sous la direction de Thomas S. Monson, alors président de la mission canadienne, l’œuvre permanente du prosélytisme commença dans les régions franco-canadiennes. L’œuvre avançait lentement, et la progression était faible, principalement en raison de la forte présence de l’Église catholique au Québec. Toutefois, grâce à des efforts constants, une branche francophone fut organisée le 7 juin 1964. Il s’agissait d’une classe d’École du Dimanche francophone dépendante, c’est-à-dire qu’elle ne tenait pas ses propres réunions de Sainte-Cène ou de prêtrise, mais que celles-ci étaient regroupées avec celles de la branche anglophone.
Stephan Jehoda, un des premiers convertis, raconta qu’au début, les réunions de l’École du Dimanche francophone « regroupaient principalement quelques personnes qui appartenaient à la branche anglophone et qui avaient quelque intérêt à voir l’œuvre auprès des francophones se développer » et deux autres membres francophones en plus de lui-même. À mesure que l’œuvre avançait, ils se rendirent compte que ce système de branche dépendante ne fonctionnait pas bien. Ils « manquaient de manuels, d’argent et de soutien, parce que chaque décision prise devait être approuvée par la Première branche de Montréal. Et la Première branche de Montréal avait ses propres problèmes. »
En 1964, cinq ans après son baptême, Stephan fut appelé en tant que président de branche de l’unité francophone. Il travailla en étroite collaboration avec le président de district pour rendre l’unité indépendante, car à ce moment-là, la branche avait grandi, passant de trois membres à soixante-quinze. Ils commencèrent par changer le nom de l’unité, jusqu’alors appelée Deuxième branche de Montréal, pour l’appeler branche de Hochelaga. Pour Stephan, ce nom était important parce qu’Hochelaga était le nom du premier camp indigène où Montréal avait été bâti, et ce nom distinctif était enraciné dans l’héritage local. Lors de leur première réunion en tant que présidence de branche, Stephan et ses conseillers, Sam McCracken et Luc Salm discutèrent des besoins de leur branche et déterminèrent que la seule façon d’établir une organisation durable serait de la réorganiser totalement. Ils n’étaient pas sûrs de la manière d’accomplir une tâche d’une telle ampleur, aussi, chaque membre de la présidence dressa-t-il ses propres listes de plans de réunions et d’officiers pour les organisations de la prêtrise, de la Société de Secours, des Jeunes Gens, des Jeunes Filles et de la Primaire. Lorsqu’ils comparèrent leurs listes, elles étaient identiques. Immédiatement, ils s’agenouillèrent pour prier et rendirent grâce pour l’inspiration qu’ils avaient reçue. Ils procédèrent ensuite à la mise en œuvre de ces changements au cours des semaines et des mois qui suivirent.
L’année suivante, Stephan fut appelé au conseil de district, où il contribua à répondre aux besoins des unités francophones et à créer d’autres branches indépendantes comme celle d’Hochelaga. Après cela, l’Église progressa rapidement dans les régions franco-canadiennes, en particulier au cours de la décennie qui suivit l’exposition « Terre des hommes » qui se tint à Montréal en 1969 et 1970. Près de cinquante mille personnes visitèrent le pavillon que l’Église avait loué pour présenter les saints des derniers jours et leurs croyances au moyen de photographies de la vie de l’Église et du film L’homme à la recherche du bonheur. Sandra Jehoda, la femme de Stephan, décrivit que « l’œuvre française connaissait une avancée rapide ».