L’amour divin
Bien que l’amour divin puisse être appelé parfait, infini, permanent et universel, il ne serait pas correct de dire qu’il est inconditionnel.
Dans le monde d’aujourd’hui, tremblant de haine et de terreur, la connaissance de l’amour divin revêt la plus haute importance. Nous avons la responsabilité de comprendre et de témoigner que notre Père céleste et Jésus le Christ sont des personnages glorifiés, vivants et pleins d’amour. « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle1. » Jésus « a tant aimé le monde, qu’il a donné sa vie, afin que tous ceux qui croient deviennent les fils de Dieu2 ». En vérité, le Père et le Fils sont un, en intention et en amour3.
L’amour divin est parfait et infini
Leur amour est par définition divin. Les Écritures le décrivent aussi comme étant parfait4. Il est infini, car l’expiation était un acte d’amour pour tous ceux qui ont jamais vécu, qui vivent et qui vivront jamais5. Il est également infini car il transcende le temps.
L’amour divin est permanent
L’amour divin est permanent6. « Dieu… garde son alliance et sa miséricorde jusqu’à la millième génération envers ceux qui l’aiment et qui observent ses commandements7. »
L’amour divin est universel
L’amour divin est universel8. Dieu « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes9 ». Jésus est la lumière du monde10, il donne la vie et la loi à toute chose11. « Il les invite tous à venir à lui… et il ne repousse aucun de ceux qui viennent à lui, noirs et blancs, esclaves et libres, hommes et femmes12. » Et tous sont invités à prier notre Père céleste13.
L’amour divin est aussi conditionnel
Bien que l’amour divin puisse être appelé parfait, infini, permanent et universel, il ne serait pas correct de dire qu’il est inconditionnel . Ce mot ne figure pas dans les Écritures. Au contraire, de nombreux versets affirment que le niveau élevé d’amour que le Père et le Fils ressentent pour chacun de nous, et certaines bénédictions divines qui en résultent, sont conditionnels . Avant de citer des exemples, il serait bon de relever les différentes formes d’expression conditionnelle dans les Écritures.
Formes conditionnelles
Nous pouvons trouver dans les Écritures plusieurs formes d’expression conditionnelle :
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« Si … [certaines conditions existent], alors … [certaines conséquences s’ensuivent]. » (Les mots « si » et « alors » peuvent être écrits ou sous-entendus.)
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Dans la mesure où … [certaines conditions existent], … [certaines conséquences s’ensuivent]14. »
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« Si … ne … ne peut …15 »
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« Mettre à l’épreuve …, si … » Par exemple, un verset qui se réfère à notre création révèle le but principal de notre séjour ici-bas : « Nous les mettrons ainsi à l’épreuve, pour voir s’ils feront tout ce que le Seigneur, leur Dieu, leur commandera16. » La vie ici-bas est une période de mise à l’épreuve dans la condition mortelle. Nos pensées et nos actions déterminent si notre mise à l’épreuve dans la condition mortelle peut mériter l’approbation divine17.
La nature conditionnelle de l’amour divin
En gardant à l’esprit les formes d’expression conditionnelle des Écritures, nous relèverons de nombreux versets qui déclarent la nature conditionnelle de l’amour divin pour nous. Entre autres :
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« Si vous gardez mes commandements, [ alors ] vous demeurerez dans mon amour ; de même que j’ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour18. »
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« Si vous ne gardez pas mes commandements, [ alors ] l’amour du Père ne demeurera pas avec vous, c’est pourquoi vous marcherez dans les ténèbres19. »
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« Si quelqu’un m’aime, [ alors ] il gardera ma parole, et mon Père l’aimera20. »
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« J’aime ceux qui m’aiment, Et ceux qui me cherchent me trouvent21. »
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« Dieu ne fait point d’acception de personnes, mais… en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable22. »
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« Et il aime ceux qui veulent l’avoir pour Dieu23. »
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« Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître à lui24. »
La nature conditionnelle des bénédictions divines
Il est également clair que nous recevons certaines bénédictions de notre Seigneur aimant, seulement si nous remplissons les conditions exigées. En voici quelques exemples :
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« Et si tu marches dans mes voies, en observant mes lois et mes commandements… je prolongerai tes jours25. »
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« Si tu marches selon mes lois, si tu pratiques mes ordonnances, si tu observes et suis tous mes commandements, j’accomplirai à ton égard la promesse que j’ai faite…26 »
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« Moi, le Seigneur, je suis lié lorsque vous faites ce que je dis ; mais lorsque vous ne faites pas ce que je dis, vous n’avez pas de promesse27. »
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« Et lorsque nous obtenons une bénédiction quelconque de Dieu, c’est par l’obéissance à cette loi sur laquelle elle repose28. »
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« Et à tout royaume est donnée une loi ; et à toute loi il y a certaines limites et certaines conditions29. »
Le Seigneur déclare : « Car tous ceux qui veulent avoir une bénédiction de moi respecteront la loi qui a été désignée pour cette bénédiction, et ses conditions…
« Et en ce qui concerne la nouvelle alliance éternelle, elle fut instituée pour la plénitude de ma gloire ; et celui qui en reçoit une plénitude doit respecter et respectera la loi, ou il sera damné, dit le Seigneur Dieu.
« … Les conditions de cette loi sont les suivantes : tous contrats, alliances, conventions, obligations, serments, vœux, actes, unions, associations ou attentes qui ne se font pas et ne sont pas contractés et scellés… de la main de celui qui est oint… n’ont aucune validité, vertu ou force dans et après la résurrection d’entre les morts30. »
D’autres lois ont été données pour notre bien-être dans cette vie. La loi de la dîme en fait partie. « Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes… mettez-moi de la sorte à l’épreuve , dit l’Éternel des armées. Et vous verrez si je n’ouvre pas pour vous les écluses des cieux, si je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance31. » Ce genre de bénédiction est conditionnel . Les gens qui ne paient pas la dîme n’ont pas de promesse32.
Et encore : « … tout ce qu’il exige de vous, c’est que vous gardiez ses commandements ; et il vous a promis que si vous gardiez ses commandements, vous prospéreriez dans le pays ; et il ne varie jamais de ce qu’il a dit ; c’est pourquoi, si vous gardez ses commandements, il vous bénit et vous fait prospérer33. »
Pourquoi l’amour divin est-il conditionnel ? Parce que Dieu nous aime et qu’il veut que nous soyons heureux. « Le bonheur est l’objet et le but de notre existence et en sera la fin si nous suivons le chemin qui y mène ; et ce chemin c’est la vertu, l’intégrité, la fidélité, la sainteté et le respect de tous les commandements de Dieu34. »
Notre défense contre des idéologies erronées
Le fait de comprendre que l’amour et les bénédictions divines ne sont pas « inconditionnels » peut nous protéger des erreurs courantes telles que celles qui consistent à penser : « Puisque l’amour de Dieu est inconditionnel, il m’aimera même si… », ou bien « Puisque ‘Dieu est amour35’, il m’aimera sans condition, même si… »
Ces arguments sont employés par les antéchrists pour séduire les gens par la tromperie. Néhor, par exemple, se rendait populaire en enseignant des mensonges. Il « témoigna aussi au peuple que toute l’humanité serait sauvée au dernier jour… car le Seigneur avait créé tous les hommes… et, à la fin, tous les hommes auraient la vie éternelle36. »Malheureusement certaines personnes croyaient les idées fausses et inconditionnelles de Néhor.
À l’opposé des enseignements de Néhor, l’amour divin nous avertit que « la méchanceté n’a jamais été le bonheur37 ». Jésus explique « venez à moi et soyez sauvés… à moins de garder les commandements… vous n’entrerez en aucun cas dans le royaume des cieux38 ».
L’amour divin et le pécheur
Cela veut-il dire que le Seigneur n’aime pas le pécheur ? Bien sûr que non. L’amour divin est infini et universel. Le Sauveur aime les saints et les pécheurs. L’apôtre Jean a dit : « Pour nous, nous l’aimons, parce qu’il nous a aimés le premier39. » Et Néphi a déclaré après avoir eu la vision du ministère du Seigneur dans la condition mortelle : « Et le monde, à cause de son iniquité, le jugera comme n’étant que néant ; c’est pourquoi, ils le flagellent, et il le souffre ; et ils le frappent, et il le souffre. Oui, ils crachent sur lui, et il le souffre, à cause de sa bonté aimante et de sa longanimité envers les enfants des hommes40. » Nous connaissons l’immensité de l’amour du Rédempteur, car il est mort afin que tous ceux qui meurent puissent vivre de nouveau41.
L’immortalité et la vie éternelle
Dieu a déclaré que son œuvre et sa gloire sont de « réaliser l’immortalité et la vie éternelle de l’homme42 ». Grâce à l’Expiation, le don de l’immortalité est inconditionnel43. Cependant le don plus grand, de la vie éternelle, est conditionnel44. Pour nous qualifier, nous devons nous refuser toute impiété45et honorer les ordonnances et les alliances du temple46. Le bouquet resplendissant de l’amour de Dieu, y compris la vie éternelle, comporte des bénédictions pour lesquelles nous devons nous qualifier, non pas des droits auxquels nous pourrions prétendre en étant indignes. Les pécheurs ne peuvent pas faire changer sa volonté à leur guise et exiger qu’il les bénisse dans leur péché47. S’ils veulent jouir de toutes les fleurs de son beau bouquet d’amour, ils doivent se repentir48.
Invitation au repentir
Brigham Young (1801-1877) a déclaré : « Toute bénédiction que le Seigneur offre à son peuple est liée à des conditions. Ces conditions sont : ‘Obéissez à ma loi, gardez mes commandements, suivez mes ordonnances, observez mes statuts, aimez la miséricorde… restez purs dans la loi, alors vous aurez le droit de recevoir ces bénédictions, et pas avant.’49 »
Joseph F. Smith (1838-1918) a exprimé une idée similaire : « Voici comment je considère les exigences que Dieu a imposées à son peuple collectivement et individuellement et je crois que je n’ai pas le droit de réclamer de Dieu ou de mes frères des bénédictions, des faveurs, de la confiance ou de l’amour, sans avoir prouvé par mes œuvres que j’en suis digne, et je ne m’attends jamais à recevoir des bénédictions que je ne mérite pas50. »
Spencer W. Kimball (1895-1985) a dit que le Seigneur « ’ne peut considérer le péché avec la moindre indulgence’ (D&A 1:31)… Nous apprécierions mieux son amour… si cette horreur du péché nous poussait à transformer notre vie par le repentir51. »
Étant donné les imperfections que nous avons tous, l’initiative individuelle est impérative. « … Celui qui se repent et obéit aux commandements du Seigneur sera pardonné ;
« et à celui qui ne se repent pas, on ôtera même la lumière qu’il a reçue ; car, comme l’a dit le Seigneur des armées, son Esprit ne luttera pas toujours avec l’homme52. »
Dans l’ascension du chemin du repentir, l’effort compte autant que le résultat. Le Seigneur a enseigné que les dons spirituels sont donnés pour le profit de ceux qui l’aiment et qui gardent tous ses commandements, et de celui qui cherche à faire ainsi53.
L’amour divin nous donne un modèle
Jésus nous a demandé de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés54. Est-ce possible ? Notre amour des autres peut-il s’approcher réellement de l’amour divin ? Oui55!L’amour pur du Christ est accordé à tous ceux qui le cherchent et qui se qualifient pour le recevoir56. Cet amour comporte le service57 et exige l’obéissance58.
L’obéissance aux lois divines exige la foi, élément clé des épreuves de la condition mortelle. Notre foi est en même temps la preuve de notre amour pour Dieu59. Plus nous nous efforçons de faire ressembler notre vie à la sienne, plus notre amour devient pur et divin60.
Il n’y a peut-être aucun amour dans la condition mortelle qui s’approche autant de l’amour divin que celui que les parents portent à leurs enfants. En tant que parents, nous avons le même devoir d’enseigner l’obéissance à nos enfants que nos parents célestes ont ressenti à notre égard. Bien que nous puissions enseigner la nécessité de la tolérance pour les différences des autres61, nous ne pouvons pas tolérer leurs infractions aux lois de Dieu. Il faut enseigner à nos enfants la doctrine du royaume62, à avoir confiance dans le Seigneur, et à savoir qu’ils reçoivent les bénédictions de son amour en obéissant d’abord à ses commandements63.
L’amour divin est parfait, infini, permanent et universel. La plénitude de cet amour et les plus grandes bénédictions qu’il nous donne sont conditionnelles, liées à notre obéissance à la loi éternelle. Je prie pour que nous puissions nous qualifier pour ces bénédictions et nous réjouir éternellement.
Que Veut Dire Conditionnel ??
Le mot conditionnel est d’origine latine : con signifie « avec », et dicere signifie « dire ». Ainsi, conditionnel veut dire que « des limites ou des conditions ont été communiquées oralement. »
Le mot inconditionnel veut dire « sans condition ou limitation, absolu. »