Le toucher divin
J’ai personnellement appris que les blessures des gens qui souffrent spirituellement peuvent être guéries lorsque nous faisons, vous et moi, l’effort personnel supplémentaire requis pour aller à eux.
Jésus-Christ a le pouvoir de guérir toutes sortes de maladies, spirituelles ou physiques. Une femme a été guérie simplement en touchant le bord de son vêtement, comme le rapporte le livre de Luc :
« Mais Jésus répondit : Quelqu’un m’a touché, car j’ai connu qu’une force était sortie de moi.
« La femme, se voyant découverte, vint toute tremblante se jeter à ses pieds, et déclara devant tout le peuple pourquoi elle l’avait touché, et comment elle avait été guérie à l’instant.
« Jésus lui dit : ‘Ma fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix’ » (Luc 8:46-48).
Le Maître peut-il toucher la vie des gens par votre intermédiaire et par le mien ? Oh ! oui, il le peut, et il le fera si nous faisons simplement notre part.
Elle a fait sa part
Une instructrice des Jeunes Filles avait dans sa classe une aveugle dont la participation était limitée parce qu’elle ne pouvait pas étudier normalement. L’instructrice est allée chez cette jeune fille et a lu à haute voix le livret du progrès personnel tandis que celle-ci le traduisait en Braille. Le travail a pris deux ans. L’instructrice a aussi encouragé les autres filles de la classe à apporter leur aide. Sous sa direction, elles sont allées chez la jeune fille aveugle et lui ont lu le manuel jusqu’à ce qu’il soit traduit en Braille.
Le toucher du Maître par l’entremise de cette instructrice a aidé et béni non seulement cette jeune fille mais aussi beaucoup d’autres aveugles parce que la traduction en Braille existe maintenant dans les bureaux généraux de l’organisation des Jeunes Filles.
Petite personne, grand cœur
Parfois le toucher du Sauveur peut aider des gens par l’entremise de petites personnes au grand cœur. Une dame charmante avait suivi les leçons missionnaires, mais n’avait pas pris l’engagement final de se faire baptiser. Un dimanche elle a décidé d’assister à la réunion de Sainte-Cène d’une paroisse où personne ne la connaissait. Elle cherchait un endroit où elle serait seule avec ses pensées. Elle s’est assise à côté d’un petit garçon. Quand on a distribué la Sainte-Cène, ce petit garçon a remarqué que la dame ne prenait pas le pain de la Sainte-Cène. Quand le plateau est arrivé à lui, il a rompu soigneusement en deux un morceau de pain, et lui en a donné la moitié. Cette femme a été profondément impressionnée qu’un enfant ait un tel geste de gentillesse. Ce jour-là elle a pris contact avec les missionnaires et leur a dit : « Si c’est là ce que vous enseignez aux enfants dans votre Église, je veux devenir membre. »
Aide-le à comprendre
Le Seigneur a enseigné aux Néphites : « C’est pourquoi, élevez votre lumière pour qu’elle brille pour le monde. Voici, je suis la lumière que vous élèverez » (3 Néphi 18:24). Un exemple de la lumière du Seigneur touchant quelqu’un qui en avait désespérément besoin s’est produit quand j’ai rendu visite à un ami très proche peu de temps après le décès de son épouse éternelle. Je lui ai demandé : « Que puis-je faire maintenant pour t’aider ? » Il m’a répondu : « Aide mon fils à comprendre. » Ce fils aimait beaucoup sa mère. Quand il l’a vue souffrir mois après mois, il a commencé à avoir le sentiment que les prières et les bénédictions de la prêtrise n’étaient pas exaucées. Cela a fait vaciller sa foi en notre Père céleste, et il a perdu la lumière du Seigneur.
Les paroles raisonnaient dans mes oreilles : « Aide mon fils à comprendre. » Je me suis demandé : « Comment ? Que puis-je faire ? » Finalement, je l’ai invité à venir au siège de l’Église pour parler avec moi. Quand il est arrivé, nous sommes allés à la salle à manger du bâtiment et il s’est passé quelque chose de tout à fait inhabituel pendant que nous mangions. Durant notre conversation, de nombreuses Autorités générales sont passées près de notre table et nous ont salués. Il a serré la main à huit des douze apôtres. Je n’avais jamais vu et je n’ai jamais vu depuis autant de membres du Collège des douze apôtres en même temps dans la salle à manger.
Tandis que nous quittions les bureaux de l’Église, une autre chose inhabituelle s’est produite. Nous avons aperçu le président Kimball (1895-1985), et mon jeune ami m’a demandé : « Est-ce qu’il arrive jamais au président Kimball de parler à quelqu’un comme moi ? » Des circonstances qui se reproduiraient rarement ont fait que nous avons été quelques minutes en présence du président Kimball. Ces brefs instants passés avec lui ont fait sur le jeune homme une impression inoubliable. Ses instructions étaient éternelles, et son amour pour ce jeune homme ne faisait aucun doute. Le cœur du garçon et le mien ont été profondément touchés pendant ces quelques minutes.
Les dernières paroles que le président Kimball lui a adressées, après l’avoir serré avec affection dans ses bras, l’ont beaucoup impressionné. Il lui a dit : « Mon garçon, quand tu reviendras de mission, tu comprendras plus complètement ce dont nous venons de parler. » Ce jour-là un prophète de Dieu a parlé comme seul un prophète, je suppose, peut le faire. Par son intermédiaire, le Sauveur a touché mon jeune ami et l’a tourné vers la lumière du Seigneur.
Tandis que nous retournions vers le parc de stationnement, j’ai mis mon bras autour de ses épaules et je lui ai dit : « Je sais que ta mère sait que tu es ici aujourd’hui. À cause de son amour et de son dévouement pour le Seigneur et de son grand amour pour toi, notre Père céleste a permis, j’en suis sûr, que son influence se fasse sentir ici aujourd’hui. » Il a pleuré, son attitude a changé, la direction à suivre est devenue claire et il a pris des engagements.
Quelle joie j’ai eue de pouvoir dire quelques mois plus tard au président Kimball que cet excellent jeune homme faisait fidèlement et diligemment une mission à plein temps !
Le toucher du Sauveur
Et enfin, je voudrais vous dire comment le Seigneur peut toucher notre vie grâce à notre foi et nos prières. Une jolie petite fille est née dans le foyer de notre fils pour ne rester sur terre avec ses parents que moins de cinq mois. L’amour et les soins qu’ils lui ont donnés étaient profondément touchants. Les efforts de cette petite-fille pour vivre étaient presque insupportables à voir. Le soir qui a précédé sa mort, nous sommes allés à l’hôpital pour soutenir nos enfants de notre mieux.
Plus tard ce soir-là, ma femme et moi, chez mon fils, nous nous sommes agenouillés avec lui et nous avons prié pour être guidés. De retour à l’hôpital, quand j’ai pris la main minuscule de ma petite-fille et regardé son visage, j’ai senti le toucher du Sauveur. J’ai entendu dans mon esprit, comme si c’était elle qui me parlait : « Ne t’en fais pas, grand-père ; tout ira bien pour moi. » La paix est entrée dans mon cœur. Nous avons tous ressenti le toucher du Maître. Peu après, elle était libérée pour retourner chez elle auprès de ses parents célestes.
Oh ! oui, nous pouvons sentir le toucher du Sauveur, et nous pouvons aider des gens à ressentir ce toucher divin. Nous pouvons nous apporter du bonheur les uns aux autres en venant en aide aux jeunes égarés, à l’adulte non pratiquant, au veuf ou à la veuve, aux personnes âgées, aux malades et à tous les enfants de Dieu de partout, membres de l’Église ou non.
Nous avons besoin de nous rendre compte qu’il est capital de ressentir individuellement les bénédictions de l’Évangile et la paix du Seigneur. Nous pouvons nous apporter du bonheur les uns les autres en permettant à nos semblables de ressentir le toucher du Sauveur.
Je me rends compte que beaucoup d’entre vous sont très conscients des besoins des autres. Je sais aussi que nous pouvons, vous et moi, faire beaucoup plus. Faisons le choix de ne jamais laisser passer un jour sans nous efforcer de toucher la vie de quelqu’un par notre service ! Alors nous pourrons chérir et apprécier davantage l’admirable exhortation du Sauveur : « Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites » (Matthieu 25:40).
D’après un discours de la conférence générale d’octobre 1980.