2005
Que devait-il arriver ?
mars 2005


Que devait-il arriver ?

Avant la Première Vision et avant le rétablissement de l’Évangile, il fallait que le monde soit préparé.

Le rétablissement de l’Église ne s’est pas fait lorsque notre Père céleste et son Fils sont apparus à Joseph Smith pour la première fois. De même qu’il faut préparer le sol avant de planter des graines, de même, il fallait que la bonne sorte de nourriture soit être donnée à la terre avant que l’Église de Jésus-Christ puisse être rétablie avec succès.

Pendant des centaines d’années après la grande apostasie (voir « Qu’est-il arrivé à l’Église du Christ ? » Le Liahona, février 2005, p. 12), le Seigneur a préparé la terre afin d’y implanter son Église. Il a établi un endroit qui permettrait à l’Église de grandir et une époque où les gens seraient prêts à commencer à l’accepter.

Renaissance et Réforme

À partir du quatorzième siècle, à la Renaissance, les gens commencèrent à se libérer des modes de penser du passé. La science, l’art, la littérature et de nombreux autres domaines de connaissance se développèrent en Europe. Cela ouvrit la voie à des idées, des explorations et des inventions nouvelles.

Toutes ces nouvelles idées et la plus grande disponibilité de la Bible permise par de nouvelles techniques d’imprimerie incitèrent beaucoup de personnes à s’interroger sur ce qu’elles savaient et à évaluer leurs sentiments concernant la religion. Des personnes comme John Wycliffe en Angleterre et Jean Calvin en Suisse commencèrent à remettre en question les pratiques de l’église chrétienne. Elles virent que l’Église de leur époque et l’Église de l’époque du Nouveau Testament n’étaient pas les mêmes.

Martin Luther faisait partie de ces gens, appelés les Réformateurs, qui virent que certaines pratiques de l’Église chrétienne n’étaient pas correctes. C’était un homme pieu et instruit et il voulait changer les pratiques de l’Église qui n’étaient pas conformes aux enseignements de la Bible. En 1517, pour essayer d’amener une discussion sur les pratiques de l’Église, Luther écrivit un document, appelé les quatre-vingt-quinze Thèses, et le cloua sur la porte d’une église, à Wittenberg, en Allemagne. Cela marqua le début de la Réforme protestante.

Luther fut excommunié de l’Église catholique pour ses actes de protestation mais garda le désir de se conformer aux enseignements de la Bible. Il ouvrit la voie à d’autres Réformateurs par ses années de travail et sa traduction de la Bible en allemand. Beaucoup de gens suivirent Luther et d’autres qui se battirent comme lui pour réformer l’Église chrétienne ou pour établir de nouvelles Églises. Ces personnes furent appelées Protestants.

Certains Protestants et d’autres groupes aspiraient à une plus grande liberté religieuse et économique. Animés par un esprit d’exploration très vif, beaucoup quittèrent l’Europe pour fonder des colonies ailleurs. L’un de ces endroits était l’Amérique.

La terre des hommes libres

À partir de l’époque où Christophe Colomb découvrit les Amériques, des gens eurent envie d’y aller. En Amérique du Nord, ils formèrent treize colonies et créèrent finalement une union qui obtint son indépendance de la Grande-Bretagne et de tout autre pays. Ce nouveau pays, les États-Unis d’Amérique, se dota d’une constitution qui garantissait la liberté religieuse.

À la fin du dix-huitième siècle et au début du dix-neuvième, à peu près à la même époque où les États-Unis devinrent un pays libre, un renouveau religieux commença dans le Nord-Est des États-Unis. Joseph Smith, le prophète, décrivit ce renouveau : « Il y eut, dans l’endroit où nous vivions, une agitation peu commune à propos de la religion… En effet, toute la contrée paraissait en être affectée, et de grandes multitudes s’unirent aux différents partis religieux, ce qui ne causa pas peu de remue-ménage et de divisions parmi le peuple » (Joseph Smith, Histoire 1:5).

En 1820, en raison de la confusion religieuse qui l’entourait, et poussé par sa foi dans les Écritures, Joseph alla dans les bois près de chez lui. Il pria pour avoir une réponse à ses questions. La réponse à sa prière eut pour résultat le rétablissement de la véritable Église de Jésus-Christ dans ces derniers jours.

Au bon moment

Le rétablissement de la véritable Église de Jésus-Christ ne pouvait se produire qu’après que notre Père céleste eut mis en place tout ce qui permettrait à son Église de s’épanouir dans un pays préparé. La Renaissance, la Réforme protestante, l’établissement des États-Unis comme pays libre et la préparation d’un garçon de quatorze ans appelé Joseph Smith faisaient tous partie du plan du Seigneur pour rapporter la plénitude de l’Évangile sur terre, afin que ses enfants puissent être sauvés.

La Bible

Avant la Renaissance, les exemplaires de la Bible sont reproduits lentement à la main. Ils sont chers et écrits dans des langues difficiles à lire pour la plupart des gens. Seuls les riches, les gens instruits et le clergé de l’Église peuvent donc se procurer les Écritures et les lire.

Aux environs de 1450, l’invention de la presse typographique permet la production massive de la Bible. Cette fabrication massive rend les Bibles moins chères. Le prix moins élevé et de nouvelles traductions permettent à beaucoup de personnes d’avoir accès aux Écritures.

La version anglaise officielle de la Bible utilisée par l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours est la version du roi Jacques. Pendant environ sept ans, plus de cinquante érudits travaillent à la version du roi Jacques en utilisant les meilleures sources disponibles. Elle est publiée en 1611.

En 1820, Joseph Smith est en train de lire la Bible lorsqu’il est poussé à « demander à Dieu » (voir Jacques 1:5). Après des centaines d’années d’accès limité aux Écritures, tout le monde, même les petits paysans de quatorze ans, peuvent lire la Bible et apprendre grâce à elle.

Martin Luther

Né en 1483, Martin Luther est l’un des Réformateurs religieux les plus importants de l’histoire, bien qu’il ne soit pas le premier. Il n’est pas un érudit religieux à l’origine. Son père veut qu’il soit avocat mais Martin arrête sa formation de droit pour entrer dans un monastère.

Il étudie soigneusement la Bible et en conclut que les gens sont sauvés par la foi seulement et non par leurs bonnes œuvres (croyance que l’Église luthérienne a gardée jusqu’à nos jours). Sa connaissance des Écritures l’amène également à défier les dirigeants ecclésiastiques de l’époque, qui, selon lui, sont corrompus. Il est particulièrement en colère contre la vente des indulgences, qui sont censées permettre aux gens d’acheter le pardon.

Les études de Martin Luther l’amènent à écrire un document appelé les quatre-vingt-quinze Thèses, qui remet en question les pratiques de l’Église. Ses efforts posent une fondation pour les Réformateurs suivants, qui continueront l’œuvre visant à apporter la liberté religieuse en Europe.

Christophe Colomb

Le prophète Néphi a écrit au sujet de Christophe Colomb, au sujet de qui il a eu une vision : « Je regardai et vis un homme parmi les Gentils, qui était séparé de la postérité de mes frères par les nombreuses eaux ; et je vis que l’Esprit de Dieu descendait et agissait sur cet homme ; et il s’en alla sur les nombreuses eaux vers la postérité de mes frères qui était dans la terre promise » (1 Néphi 13:12).

Dans son journal personnel et dans des lettres à d’autres personnes, Christophe Colomb a écrit à quel point il s’est senti inspiré lors de son voyage pour les Amériques : « Notre Seigneur à ouvert mon intelligence, m’a envoyé sur les mers et m’a donné du feu pour accomplir cet exploit… Qui peut douter que le Saint-Esprit m’a inspiré ? » (cité dans Mark E. Petersen, The Great Prologue, 1975, p. 26).

Après des semaines de navigation, l’équipage de Christophe Colomb en avait assez d’attendre de trouver la terre ferme. Colomb a dit à son équipage que, s’ils ne trouvaient pas la terre avant deux jours, ils feraient demi-tour et rentreraient chez eux. Il a ensuite prié le Seigneur. Le lendemain, ils ont vu la terre : ils avaient découvert les Amériques. Bien d’autres personnes allaient ensuite se rendre en Amérique et former des gouvernements qui fonderaient un pays de liberté.

Les Pères Fondateurs

Le Seigneur a inspiré des gens des treize colonies d’Amérique d’origine à rédiger une constitution et à former un gouvernement. Dans D&A 101:80, le Seigneur dit : « J’ai établi la Constitution de ce pays, par la main des sages que j’ai suscités dans ce but même, et… j’ai racheté le pays par l’effusion du sang. »

Wilford Woodruff (1807-1898), ancien président de l’Église, a parlé des hommes bons qui ont participé à la fondation des États-Unis d’Amérique : « Ces hommes qui ont posé les fondations de ce gouvernement américain… étaient les meilleurs esprits que le Dieu des cieux pouvait trouver sur la surface de la terre. Ils étaient des esprits de choix… [et] ont été inspirés par le Seigneur » (dans Conference Report, avril 1898, p. 89).

« Les Réformateurs étaient des pionniers, qui ouvrirent des voies nouvelles dans le désert dans leur quête désespérée de ces points de référence perdus qui, ils le sentaient, une fois retrouvés, ramèneraient le genre humain à la vérité que Jésus avait enseignée.

« John Wycliffe, Martin Luther, Jan Hus, Zwingli, Knox, Calvin et Tyndale firent tous œuvre de pionniers et amenèrent la période de la Réforme. Citons la déclaration de Tyndale à ses détracteurs : ‘Je ferai en sorte qu’un petit laboureur en sache plus que vous sur les Écritures’ [voir Roger Hillas, « The History of the Book », Washington Post, 10 avril 1996].

« Tels furent les enseignements et la vie des grands Réformateurs. Cependant, malgré leurs actions héroïques, leurs contributions nombreuses, leurs sacrifices immenses, ils ne rétablirent pas l’Évangile de Jésus-Christ. »

Thomas S. Monson, premier conseiller dans la Première Présidence, « Ils ont montré la voie », L’Étoile, juillet 1997, p. 63.

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