L’avortement, une agression contre les sans défense
Avant de commencer, je prie les lecteurs de m’excuser de devoir employer des termes qui ne sont pas agréables. La nature de la guerre dont je vais parler impose une telle clarté.
En tant que fils et filles de Dieu, nous chérissons la vie dont il nous a fait don. Le plan éternel du Père permet à ses enfants d’obtenir un corps physique afin qu’ils acquièrent des expériences terrestres et accomplissent leur destinée divine qui est d’être héritiers de la vie éternelle1.
Nombre de morts dues aux guerres
Cette compréhension et ce profond respect pour la vie fait que nous déplorons la perte des vies due à la guerre. Les chiffres sont horribles. Pendant la Première Guerre mondiale, il y a eu plus de huit millions de soldats tués. Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, plus de vingt-deux millions de soldats hommes et femmes sont morts2. Ensemble, ces deux guerres, réparties sur une durée combinée de quatorze ans, ont coûté la vie à au moins trente millions de soldats dans le monde. Ces chiffres ne tiennent pas compte des millions de civils tués.
Cependant, ces chiffres sont largement dépassés par ceux du bilan d’une autre guerre qui coûte chaque année la vie à plus de victimes que ne l’ont fait la Première et la Deuxième Guerre mondiale réunies. Des rapports mondiaux indiquent que plus de quarante millions d’avortements sont pratiqués par an3.
Cette guerre, appelée avortement, est une guerre contre les sans défense et les sans voix. C’est une guerre contre les non nés. Elle est menée à l’échelle mondiale. Paradoxalement, les sociétés civilisées qui ont en général institué des protections pour la vie humaine ont maintenant fait voter des lois qui autorisent cette pratique.
Doctrine divine
Cela a une importance considérable pour nous parce qu’à maintes reprises le Seigneur a déclaré cet impératif divin : « Tu ne tueras point4 », auquel il a ajouté : « ni ne feras rien de semblable5 ». Avant même le rétablissement de la plénitude de l’Évangile, des personnes éclairées ont compris la nature sacrée de la vie humaine. Jean Calvin, réformateur du seizième siècle, a écrit : « S’il semble plus horrible de tuer un homme dans sa propre maison que dans un champ… il devrait assurément sembler plus atroce de détruire un fœtus dans le sein de sa mère, avant qu’il ne vienne au monde6. »
Les règles des hommes ont maintenant légalisé ce qui a été interdit par Dieu depuis la nuit des temps ! Le raisonnement humain a déformé et transformé une vérité absolue en slogans accrocheurs qui font la promotion d’une pratique qui est parfaitement fausse.
Les cas particuliers
Le souci pour la santé de la mère est une préoccupation vitale. Mais les situations dans lesquelles il est nécessaire de mettre un terme à une grossesse pour sauver la vie de la mère sont très rares, particulièrement quand les soins médicaux modernes sont disponibles. Une autre préoccupation provient des cas de grossesses résultants d’un viol ou d’un inceste. Cette tragédie est aggravée par le fait qu’une femme innocente a été privée de sa liberté de choisir. Dans ces circonstances, l’avortement est parfois recommandé afin de préserver la santé physique et mentale de la mère. Les avortements pour ces motifs sont également rares.
Certains défendent l’avortement en raison des craintes de malformations congénitales que pourrait avoir un enfant. Il est certain que les effets nuisibles de certains agents infectieux ou toxiques au cours du premier trimestre de la grossesse sont réels, mais on doit faire preuve de prudence avant d’envisager de mettre fin à une grossesse. La vie a une grande valeur pour tous, y compris pour les personnes qui naissent avec des handicaps. En outre, il se peut que l’issue ne soit pas aussi grave que prédite.
Je me souviens fort bien d’un couple qui a enduré une telle expérience. La femme, belle et dévouée, n’avait que vingt-et-un ans à l’époque. Dans le courant de son premier trimestre de grossesse, elle a contracté la rubéole. L’avortement était conseillé parce qu’il était quasiment certain que le bébé qui grandissait aurait des malformations. Partant d’un bon sentiment, quelques membres de sa famille ont exercé des pressions supplémentaires en faveur d’un avortement. Avec ferveur, le couple s’est adressé à son évêque. Celui-ci a adressé les futurs parents au président de pieu qui, après avoir écouté leurs préoccupations, leur a conseillé de ne pas mettre un terme à la vie de ce bébé, malgré le grand risque de problème chez l’enfant. Il a cité ce passage des Écritures :
« Confie-toi en l’Éternel de tout ton cœur, et ne t’appuie pas sur ta sagesse ;
« Reconnais-le dans toutes tes voies, et il aplanira tes sentiers7. »
Les futurs parents ont décidé de suivre ce conseil et ils ont laissé leur enfant naître, une belle petite fille, normale en tous points, excepté pour une perte totale d’audition. À la suite de l’évaluation de leur fille dans une école pour sourds, les parents ont appris que cette enfant possédait une intelligence de génie. Elle a obtenu une bourse d’étude dans une grande université. Aujourd’hui, quelque quarante ans plus tard, elle jouit d’une vie merveilleuse.
Priver quelqu’un de la vie à cause d’un risque de handicap est une affaire très sérieuse. Une politique conforme à cette logique imposerait que ceux qui vivent déjà avec les mêmes déficiences soient, de la même manière, supprimés. En allant encore plus loin dans ce tragique cheminement de pensée, on pourrait être conduit à la conclusion que les gens qui sont infirmes ou gênants devraient aussi être éliminés. Un tel manque de respect pour la vie serait totalement impensable !
Avortement sur demande
Relativement peu d’avortements s’accomplissent en raison des circonstances spéciales dont je viens de parler8. La plupart des avortements sont effectués sur demande afin de traiter les grossesses non désirées. Ces avortements ne sont qu’une forme de contrôle des naissances.
L’avortement pour convenance a été légalisé dans de nombreux pays en partant du principe qu’une femme est libre de choisir ce qu’elle fait de son corps. Dans une certaine mesure, c’est vrai de chacun de nous, homme ou femme. Nous sommes libres de penser. Nous sommes libres de prévoir. Et nous sommes libres d’agir. Mais une fois que nous fait une action, nous ne sommes jamais libres de ses conséquences.
Pour comprendre ce concept plus clairement, nous pouvons prendre l’exemple de l’astronaute. À tout moment au cours de la sélection ou de la préparation, il ou elle est libre de se retirer du programme. Mais une fois que l’engin spatial a décollé, l’astronaute est lié aux conséquences du choix antérieur de faire le voyage.
Il en est de même pour les personnes qui choisissent d’embarquer pour un voyage qui mène à la parentalité. Ils ont la liberté de choisir, de s’engager ou de ne pas s’engager dans cette voie. Quand la conception a lieu pour de bon, ce choix a déjà été fait.
Oui, une femme est libre de choisir ce qu’elle va faire de son corps. Qu’il conduise à une mission d’astronaute ou à un bébé, son choix de commencer le voyage la lie aux conséquences de ce choix. Elle ne peut pas « déchoisir. »
Dans les débats sur l’avortement, on invoque « le droit individuel de choisir » comme s’il s’agissait de la vertu suprême. Cela ne pourrait être vrai que si une seule personne était concernée. Les droits de n’importe quel individu ne permettent pas aux droits d’un autre individu d’être maltraités. Dans le mariage ou en dehors, l’avortement n’est pas uniquement une affaire individuelle. Écourter la vie d’un bébé qui grandit implique deux personnes ayant un corps, un cerveau et un cœur distincts. Le choix qu’une femme fait de son propre corps n’inclut pas le droit de priver son bébé de la vie et de la possibilité de faire des choix pendant toute son existence.
Nous, saints des derniers jours, nous devrions défendre le droit de faire le choix, le bon choix, pas simplement le droit comme principe9.
Presque toutes les législations qui ont trait à l’avortement tiennent compte de la durée de la grossesse. L’esprit humain s’est permis de déterminer le moment à partir de quel moment commence la « vie réelle ». Au cours de mes études de médecine, j’ai appris qu’une nouvelle vie voit le jour quand deux cellules spéciales s’unissent pour n’en former plus qu’une, combinant les vingt-trois chromosomes du père et les vingt-trois chromosomes de la mère. Ces chromosomes contiennent des milliers de gènes. Dans le merveilleux processus qui entraîne une combinaison de code génétique en fonction de laquelle toutes les caractéristiques humaines de base de la personne à naître sont établies, un nouveau complexe d’ADN se forme. La croissance ininterrompue aboutit à un nouvel être humain. Approximativement vingt-deux jours après l’union des deux cellules, un petit cœur commence à battre. Au vingt-sixième jour commence la circulation du sang10. Légiférer sur le moment où une vie qui se développe est considérée comme « véritable » est, à mon avis, présomptueux et tout à fait arbitraire.
L’avortement a été légalisé par des instances gouvernementales sans considération pour Dieu et ses commandements. Les Écritures affirment à maintes reprises que les hommes ne prospèreront que s’ils obéissent aux commandements de Dieu11. Les individus ne prospèrent que lorsqu’ils avancent avec foi et dans l’obéissance à Dieu, qui a dit :
« Moi, le Seigneur, j’ai déployé les cieux et bâti la terre, mon œuvre, et tout ce qui s’y trouve est à moi.
« Et j’ai l’intention de pourvoir aux besoins …
« Mais il faut que cela se fasse à ma façon …
« Car la terre est pleine, et il y a assez, et même en réserve12. »
L’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours s’est systématiquement opposée à la pratique de l’avortement. Il y a plus d’un siècle, la Première Présidence écrivait : « Nous saisissons de nouveau l’occasion de mettre en garde les saints des derniers jours contre ces … pratiques foeticides et infanticides13. »
Au début de sa présidence, Spencer W. Kimball (1895-1785) a dit : « Nous avons affirmé à maintes reprises la position de l’Église dans son opposition immuable à tout avortement, sauf dans deux cas rares : quand la grossesse résulte d’un viol et quand un avis médical compétent indique que la santé de la mère serait sérieusement en péril14. » Les directives actuelles comprennent maintenant deux autres exceptions, l’inceste et le cas où le bébé ne pourrait pas survivre après la naissance selon le rapport d’un diagnostic médical compétent. Même ces exceptions ne justifient pas un avortement automatique. Il ne « doit être envisagé qu’une fois que les personnes concernées ont consulté leur évêque et reçu une confirmation divine par la prière15. »
L’adoption
Pourquoi détruire une vie qui pourrait apporter une grande joie à d’autres ? Il existe de meilleures façons d’agir en cas de grossesse non désirée. Quand la vie est engendrée par suite d’un comportement pécheur, le meilleur moyen de commencer un repentir sincère est de préserver la vie de l’enfant. Ajouter un autre péché grave à un péché grave déjà commis ne fait qu’ajouter au chagrin. L’adoption est une excellente alternative à l’avortement. Le bébé et les parents adoptifs peuvent être grandement bénis par cette adoption dans un foyer où l’enfant sera élevé avec amour et où les bénédictions de l’Évangile seront disponibles.
Le repentir est possible
Y a-t-il un espoir pour la personne qui a pris part à un avortement ? Y a-t-il un espoir pour les gens qui ont ainsi péché et qui éprouvent un immense chagrin ? La réponse est oui ! « Conformément à ce qui a été révélé, on peut se repentir et être pardonné pour le péché de l’avortement16. » Nous savons que le Seigneur aidera tous ceux qui sont réellement repentants17.
La vie est précieuse ! Personne ne peut bercer un enfant innocent, regarder dans ses beaux yeux, sentir ses petits doigts et l’embrasser sur les joues sans éprouver un plus grand respect pour la vie et pour notre Créateur. La vie est engendrée par la vie. Elle n’est pas un accident. Elle est un don de Dieu. Il n’envoie pas une vie innocente pour qu’elle soit détruite. C’est lui qui la donne et c’est lui seul qui la reprend naturellement18. Je témoigne que la vie est éternelle comme l’est Dieu.