Viens écouter la voix d’un prophète
Comment donner
Tiré de « Giving with Joy », Liahona, déc. 1996, p. 11-14.
C’était un jour d’été. Ma mère était décédée à l’hôpital, en début d’après-midi. Mon père, mon frère et moi venions de rentrer de l’hôpital et nous n’étions que nous trois. Nous nous sommes fait un casse-croûte ; ensuite nous avons parlé avec des visiteurs. Le temps a passé, le crépuscule est tombé, et je me souviens que nous n’avions pas encore allumé.
On a sonné à la porte et papa a répondu. C’étaient ma tante Catherine et mon oncle Bill. J’ai vu qu’il tenait un bocal de cerises. Je revois encore les cerises d’un rouge profond, presque pourpre, et le couvercle doré et brillant du bocal. Je crois qu’elles vous plairont, a-t-il dit, vous n’avez probablement pas pris de dessert.
C’était vrai. Nous nous sommes assis à la table de la cuisine, nous avons mis les cerises dans des bols et nous les avons mangées pendant que mon oncle Bill et ma tante Catherine rangeaient la vaisselle.
À ma connaissance, le fait de donner et de recevoir un beau cadeau comporte trois parties. Je vais les illustrer par l’histoire du don des cerises.
Premièrement, je me suis rendu compte que mon oncle Bill et ma tante Catherine comprenaient ce que je ressentais. Ils savaient que nous serions trop fatigués pour préparer un vrai repas. Ils pensaient qu’un bocal de cerises fait maison nous donnerait un instant le sentiment que nous étions de nouveau une famille. Je ne me souviens pas du goût des cerises, mais je me souviens que quelqu’un comprenait ce qu’il y avait au fond de mon cœur et s’en préoccupait.
Deuxièmement, je savais que ce cadeau était spontané. Je savais que mon oncle Bill et ma tante Catherine avaient décidé de l’apporter de leur plein gré. Et le fait de le donner avait l’air de leur apporter de la joie.
Enfin, troisièmement, il y avait un élément de sacrifice. Je savais que ma tante Catherine avait mis ces cerises en conserve pour sa propre famille. Les membres de sa famille aimaient certainement les cerises. Mais ma tante avait choisi de les priver de ce plaisir pour me l’offrir. Cela s’appelle le sacrifice. Depuis, j’ai compris ce principe merveilleux : mon oncle Bill et ma tante Catherine ont eu plus de plaisir à me donner les cerises qu’à les manger eux-mêmes.
Les cadeaux qui comptent comportent trois éléments : on se met à la place des autres, on donne spontanément et l’on considère le sacrifice comme une bonne affaire.
Dieu le Père nous a donné son Fils et Jésus-Christ nous a offert l’Expiation, cadeaux qui sont pour nous d’une valeur et d’une profondeur insondables. On reconnaît à coup sûr une personne qui a accepté le don de l’Expiation de notre Sauveur à son désir de donner.