Sauvetage
Qu’est-ce que la préparation aux situations d’urgence signifie pour vous ? En République Dominicaine, cela évoque des jeunes gens et des jeunes filles qui sont prêts à porter secours.
Ils aident les personnes blessées dans des accidents de voiture. Ils secourent les nageurs en train de se noyer et retrouvent les randonneurs ou les spéléologues perdus ou blessés. Les jours fériés, ils tiennent des stands sur le trottoir pour aider les personnes en difficulté. Ils participent à des campagnes de vaccination dans leurs quartiers. Et ils savent quoi faire en cas de tremblement de terre, d’ouragan ou d’autres catastrophes.
Ils reçoivent des formations de base et poussées sur le secourisme, le sauvetage dans l’eau, le sauvetage en espace confiné, la réaction aux catastrophes et les techniques de survie. Ils connaissent leurs manuels d’apprentissage et leurs exercices en classe mais ils s’entraînent aussi à l’extérieur : ils font des randonnées en montagne ou dans des grottes pour faire des simulations de dangers réels. Ils affrontent ensuite les vraies urgences.
Depuis leur organisation, en 2003, ils ont aidé plus de trois cents personnes, dont beaucoup étaient gravement blessées ou dans un état critique. Ils ont également attiré dans leurs rangs beaucoup d’adolescents vivant à la rue et leur ont appris la discipline et l’amour.
Tournés vers le service
Ils forment le Comité de Emergencias Santo de los Últimos Días (comité d’urgence des saints des derniers jours), groupe de bénévoles ouvert à toutes les personnes prêtes à suivre leurs règles de politesse et de service. Leur noyau est constitué d’adolescents saints des derniers jours dirigés par des adultes dévoués. Plus de deux cents jeunes y ont participé depuis sa création.
Junior Rivera explique : « J’ai découvert le comité quand je suis allé à un service de baptême un samedi. Dans une autre pièce, j’ai vu plein de jeunes comme moi, habillés en noir, avec un logo sur leur tee-shirt et leur casquette, qui apprenaient des techniques de secourisme. Cela m’a vraiment intéressé quand j’ai découvert qu’ils se préparaient à aider les gens. J’y ai vu une façon de faire du bien et cela fait partie des enseignements de l’Église de tendre la main et d’aider les gens qui nous entourent. »
Onel Rodriguez explique que le groupe apprend des procédures qui ressemblent aux principes de l’Évangile. « Par exemple, nous apprenons qu’en cas d’urgence, nous devons d’abord prendre soin des membres de notre famille. Lorsque nous savons qu’ils vont bien, nous pouvons alors aider d’autres personnes. C’est ce que l’Église enseigne concernant l’entraide. Prenez soin de votre famille puis aidez les autres. »
Franklin de los Santos rapporte que sa formation sur la préparation aux catastrophes l’a aidé à se rendre compte que le sauvetage spirituel est parfois aussi important que les soins physiques. « Certaines personnes ont besoin d’un coup de main, d’un mot gentil ou du témoignage d’une autre personne pour être plus fortes. Si nous vivons conformément à l’Évangile, nous devons nous soucier des autres et les fortifier spirituellement aussi. »
Tournés vers la pratique
Omar Rodriguez fait remarquer qu’un grand nombre des activités du comité ont été utilisées pour remplir les conditions du Devoir envers Dieu et ont été planifiées en coordination avec les activités de la Prêtrise d’Aaron et les activités d’échange.
José Núñez, deuxième conseiller dans l’épiscopat de la paroisse de La Caleta, dit que les jeunes apprennent l’Évangile dans leurs classes et dans leur collège de la prêtrise mais que le comité les aide à appliquer dans la vie de tous les jours ce qu’ils apprennent. « Quand ils ont un contact direct dans la rue avec les personnes qui sont dans le besoin, ils apprennent vraiment ce que signifie s’aimer les uns les autres. Ils apprennent à aimer les personnes qui les entourent. Ils apprennent également à s’aimer eux-mêmes car ils apprennent la discipline personnelle. Cela leur donne la confiance nécessaire pour agir correctement, quelle que soit la situation. »
Frère Núñez fait également remarquer que le comité ne remplace pas les activités normales de l’Église. « Il les complète. Dans les collèges de la prêtrise et les classes des Jeunes Filles, par exemple, ils apprennent les principes de l’Évangile. Mais lors des activités centrées sur l’Évangile comme celles du comité ou d’autres projets de service, ils peuvent appliquer ce qu’ils ont appris. » Il explique que c’est l’une des façons de mettre en pratique la parole et de ne pas se borner à l’écouter (voir Jacques 1:22).
Tournés vers la collectivité
Omar explique que l’on demande souvent au comité de participer à des projets d’intérêt public, par exemple la vaccination contre la rougeole. « Nous voulons être présents chaque fois que l’on a besoin d’aide et la collectivité le sait. Elle nous fait confiance parce que nous nous préparons bien. » En fait, le comité fondé par des membres de l’Église, Basilio Cabrera et Domingo Peralta, utilise les mêmes techniques que la Croix Rouge et les unités de protection civile. Ce groupe parrainé par l’Église de Jésus-Christ a reçu une citation spéciale du ministère de la santé publique et la municipalité et la province lui ont également accordé des distinctions.
Frère Núñez explique que le comité élabore des plans de réaction aux cas d’urgence en étudiant les zones à risques de Saint-Domingue et des villes voisines. « En cas d’urgence, nous irions dans ces zones pour voir s’il y a des membres de l’Église qui ont besoin d’aide. En même temps, nous évaluerions les besoins de toutes les personnes de cette région pour en faire rapport aux autorités. Nous avons déterminé les endroits les plus sensibles en cas de cyclone, de tremblement de terre, d’inondation ou de catastrophe semblable. Nous savons quelles zones devront être évacuées immédiatement. Nous savons même où l’on peut couper des branches d’arbre pour éviter les dégâts en cas de vents violents. Cela fait partie des tâches que les jeunes reçoivent. »
À Noël et à Pâques, les membres du comité prennent également du temps qu’ils consacreraient à la fête pour participer à une garde de vingt-quatre heures sous la supervision d’adultes. Frère Núñez explique : « Nous faisons cela parce que ce sont des jours où il y a beaucoup d’accidents de voiture ou de problèmes à cause de l’alcool. » D’une manière très pratique, cela enseigne aux membres du comité la valeur de la Parole de Sagesse (voir D&A 89).
Prêts, volontaires et motivés
Alors pourquoi les membres du comité donnent-ils de leur temps pour servir ? Pourquoi subir toute cette formation ?
Pour Omar, le temps et les efforts nécessaires en valent la peine. Il est très content de pouvoir aider les autres. C’est quelque chose qu’il a appris en particulier après la tempête tropicale Noël. Il raconte : « Notre devoir était d’aider les personnes en difficulté en leur donnant des vêtements et de la nourriture. Je voyais des gens qui souffraient et j’étais heureux de pouvoir leur apporter de quoi se vêtir et de quoi manger puis de voir leur satisfaction. »
Osiris Rodriguez aime l’unité qu’il ressent au sein du comité. Il la voit comme le prolongement de l’unité qu’il ressent dans son collège de la prêtrise et parmi les jeunes de l’Église en général.
Junior Batista, qui s’est joint à l’Église il y a plusieurs mois, raconte que, lorsqu’il a appris l’existence du comité d’urgence, il a eu très envie d’y participer. Et il n’a pas été déçu. « Nous sommes contents parce que nous respectons le commandement de nous aimer les uns les autres. Nous sommes ensemble en tant que frères et sœurs, fils et filles de Dieu. »
Lorsque l’on a ce genre de sentiments au sujet du service, on veut continuer de servir.