L’araignée et la petite voix douce
« C’était une voix douce, d’une douceur parfaite, comme si cela avait été un chuchotement » (Hélaman 5:30).
Merci de m’avoir invité, Jake, dit Britton en sortant de la maison de son ami. Il faut maintenant que je rentre déjeuner chez moi. »
Les amis se font au revoir de la main au moment où Britton prend le chemin de terre qu’il a l’habitude d’emprunter pour aller chez Jake ou en revenir. Puis ses yeux se promènent sur le champ qu’il appelle « la jungle ». Elle n’a ni plantes tropicales ni animaux sauvages, simplement un petit sentier dans une mer de hautes herbes et de plantes sèches. C’est le chemin le plus rapide pour rentrer chez lui.
Britton réfléchit une seconde puis se faufile rapidement entre les piquets de la clôture qui entourent le champ.
Cric ! Crac ! Les herbes sèches craquent sur le passage de Britton. Le soleil qui lui chauffe le dos lui donne l’impression que sa chemise est collante. Puis une légère brise se lève et il décide de faire la course avec le vent jusque chez lui.
Le sentier se rétrécit. Britton sait qu’il y a un cours d’eau devant lui alors il court un peu plus vite. Derrière un virage, il va sauter au-dessus du ruisseau lorsque soudain il entend : Stop !
Britton s’arrête immédiatement et écoute. Il n’entend que le bruissement de l’herbe dans la brise. Il fronce les sourcils. La voix qu’il a entendue était douce mais parfaitement claire, comme si quelqu’un avait chuchoté à son oreille. Mais il n’y a personne en vue.
Britton hausse les épaules et se retourne pour sauter au-dessus du ruisseau. Puis il s’immobilise. Juste devant son visage, une immense toile d’araignée scintille et s’étale comme un filet au travers du sentier, près du ruisseau. Au centre de la toile, une grande araignée attend.
Pendant quelques secondes, Britton fixe l’araignée, les yeux écarquillés. Puis il fait le chemin inverse en courant pour sortir de la jungle. Il décide, après tout, de prendre le chemin de terre jusque chez lui.
« Maman ! Maman ! Tu sais quoi ? » s’écrie Britton en franchissant la porte et en courant chercher sa maman. Pantelant, il lui raconte son voyage dans la jungle, la voix et sa rencontre avec l’araignée.
« Elle était à ça de moi, maman ! » Il lève les doigts pour lui montrer.
« Oh là là ! Tu as dû avoir très peur, s’exclame maman. À ton avis, d’où venait la voix que tu as entendue ? »
« Je ne sais pas, répond Britton. Il n’y avait personne. Tu penses que ce n’était que le vent ? »
« Tu te souviens de ce que nous avons appris à la soirée familiale au sujet de la petite voix douce ? » demande Maman.
« Oui. C’est comme ça que notre Père céleste nous parle parfois, c’est ça ? »
Maman attrape les Écritures qui se trouvent sur l’étagère à côté de la table de la cuisine et les ouvre au livre d’Hélaman.
Elle explique : « Voici à quoi ressemblait la voix du Seigneur pour les Néphites. Ce ‘n’était pas une voix de tonnerre, ni la voix de grands bruits tumultueux, mais voici… c’était une voix douce, d’une douceur parfaite, comme si cela avait été un chuchotement’ » (Hélaman 5:30).
« Eh, c’est ça, c’était comme un chuchotement ! J’ai entendu la petite voix douce ! »
Maman sourit. « Mais oui. Et tu as écouté comme tu devais le faire. Je suis très fière de toi. »
Britton sert maman fort dans ses bras. Il est tout content qu’elle soit fière de lui. Et encore plus content de savoir qu’il a écouté la petite voix douce.