2011
Occasions de faire le bien
mai 2011


Occasions de faire le bien

La manière du Seigneur d’aider les personnes qui ont des besoins temporels nécessite des gens qui, par amour, ont consacré leur personne ainsi que ce qu’ils ont à Dieu et à son œuvre.

President Henry B. Eyring

Mes chers frères et sœurs, le but de mon message est d’honorer et de célébrer ce que le Seigneur a fait et ce qu’il fait maintenant pour servir ceux de ses enfants sur terre qui sont pauvres et nécessiteux. Il aime ses enfants qui sont dans le besoin et aime aussi ceux qui veulent aider. Et il a fourni des moyens de bénir ceux qui ont besoin d’aide comme ceux qui veulent la donner.

Notre Père céleste entend les prières de ses enfants du monde entier qui demandent de la nourriture à manger, des vêtements pour couvrir leur corps et la dignité que procure la capacité de subvenir à ses propres besoins. Ces supplications sont parvenues jusqu’à lui depuis qu’il a placé les hommes et les femmes sur la terre.

Vous entendez parler de ces besoins, là où vous habitez et dans le monde entier. Vous êtes souvent émus de compassion. Quand vous rencontrez quelqu’un qui cherche du travail, vous éprouvez ce désir d’aider. Vous le ressentez lorsque vous allez chez une veuve et que vous voyez qu’elle n’a pas de nourriture. Vous le ressentez quand vous voyez des photos d’enfants en pleurs assis sur les ruines de leur maison détruite par un tremblement de terre ou un incendie.

Comme le Seigneur entend leurs cris et ressent votre profonde compassion pour eux, il a, depuis le commencement, fourni des moyens pour que ses disciples apportent leur aide. Il a invité ses enfants à consacrer leur temps, leurs moyens et leur personne afin de se joindre à lui pour rendre service aux autres.

Sa façon d’aider a parfois été appelée vivre la loi de consécration. À une autre période, sa façon a été appelée l’ordre uni. À notre époque, elle s’appelle le programme d’entraide de l’Église.

Les noms et les détails des opérations changent en fonction des besoins et de la situation des gens. Mais la manière du Seigneur d’aider les personnes qui ont des besoins temporels nécessite toujours des gens qui, par amour, ont consacré leur personne ainsi que ce qu’ils ont à Dieu et à son œuvre.

Il nous a donné l’invitation et le commandement de participer à son œuvre pour secourir les personnes dans le besoin. Nous contractons l’alliance de faire cela dans les eaux du baptême et dans les saints temples de Dieu. Nous renouvelons cette alliance le dimanche quand nous prenons la Sainte-Cène.

Mon but aujourd’hui est de décrire certaines des possibilités qu’il nous a données d’aider les personnes dans le besoin. Je ne peux pas parler de toutes dans le bref moment que nous passons ensemble. J’espère renouveler et fortifier votre engagement d’agir.

Il y a un cantique sur l’invitation du Seigneur à participer à cette œuvre que je chante depuis mon enfance. Lorsque j’étais petit garçon, je faisais plus attention à la mélodie joyeuse qu’à la puissance des mots. Je prie pour que vous ressentiez les paroles dans votre cœur aujourd’hui. Écoutons-les de nouveau :

Ai-je fait du bien dans ce monde aujourd’hui ?

Ai-je bien assisté mon prochain ?

Ai-je rendu joyeux un ami malheureux ?

Sinon j’ai vécu en vain.

Un fardeau ai-je allégé aujourd’hui

Par mon désir de partager ?

Et quand dans la détresse s’est trouvé autrui

Ai-je été là prêt à l’aider ?

Ne rêve plus, éveille-toi

Pour gagner ta couronne en haut !

Le devoir est le bonheur si l’amour, dans nos cœurs,

Nous rapproche du ciel là-haut1.

Le Seigneur nous envoie à tous régulièrement des appels à nous réveiller. Parfois, cela peut être un sentiment soudain de compassion pour quelqu’un dans le besoin. Un père peut le ressentir en voyant un enfant tomber et s’égratigner le genou. Une mère peut le ressentir en entendant le cri apeuré de son enfant dans la nuit. Un fils ou une fille peuvent ressentir de la compassion pour quelqu’un qui a l’air d’être triste ou d’avoir peur à l’école.

Nous avons tous ressenti de la compassion pour des personnes que nous ne connaissions même pas. Par exemple, lorsque vous avez appris que des vagues déferlaient dans le Pacifique après le tremblement de terre au Japon, vous vous êtes inquiétés pour les personnes qui allaient peut-être être blessées.

Des milliers d’entre vous ont éprouvé de la compassion lorsqu’ils ont entendu la nouvelle de l’inondation au Queensland, en Australie. Les bulletins d’informations étaient principalement des estimations du nombre de gens dans le besoin. Mais beaucoup d’entre vous ont ressenti la souffrance de ces personnes. Répondant à l’appel à se réveiller, au moins mille cinq cents membres de l’Église d’Australie sont allés bénévolement aider et réconforter.

Ils ont transformé leurs sentiments de compassion en une décision de traduire leurs alliances en actions. J’ai vu les bénédictions accordées à la personne dans le besoin qui reçoit l’aide et à la personne qui saisit l’occasion de la donner.

Les parents pleins de sagesse voient dans chaque besoin des autres le moyen d’apporter des bénédictions à leurs fils et à leurs filles. Récemment trois enfants ont porté jusqu’à chez nous des récipients contenant un délicieux dîner. Leurs parents savaient que nous avions besoin d’aide et ils les ont fait participer à cette occasion de nous servir.

Par leur service généreux, les parents ont été une bénédiction pour notre famille. En choisissant de faire participer leurs enfants à ce don, ils ont également apporté des bénédictions à leurs futurs petits-enfants. Quand les enfants sont partis, leur sourire m’a donné la certitude que cela se produira. Ils parleront à leurs enfants de la joie qu’ils ont ressentie en accomplissant un acte de gentillesse pour le Seigneur. Je me souviens de ce sentiment discret de satisfaction lorsqu’enfant j’arrachais les mauvaises herbes du jardin d’un voisin sur l’invitation de mon père. Chaque fois que l’on m’invite à donner, je me souviens des paroles « Douce est la tâche, ô Dieu mon roi2 » et j’y crois.

Je sais que ces paroles ont été écrites pour exprimer la joie que l’on a à adorer le Seigneur lors du sabbat. Mais les enfants qui se sont présentés à notre porte avec de la nourriture ressentaient, un jour de semaine, la joie d’accomplir l’œuvre du Seigneur. Et leurs parents y ont vu l’occasion de faire du bien et de répandre la joie sur plusieurs générations.

La façon du Seigneur de prendre soin des nécessiteux donne une autre occasion aux parents d’apporter des bénédictions à leurs enfants. Je l’ai vu dans une salle de culte un dimanche. Un petit enfant a tendu à l’évêque l’enveloppe de don de sa famille lorsqu’il est entré dans la salle avant la réunion de Sainte-Cène.

Je connaissais cette famille et ce garçon. Elle venait d’apprendre que quelqu’un dans la paroisse était dans le besoin. Lorsqu’il avait mis dans l’enveloppe une offrande de jeûne plus généreuse que d’ordinaire, le père du garçon avait dit quelque chose de ce genre à son fils : « Aujourd’hui nous avons jeûné et prié pour les personnes dans le besoin. Est-ce que tu peux donner cette enveloppe à l’évêque pour nous ? Je sais qu’il utilisera cet argent pour aider les personnes qui en ont encore plus besoin que nous. »

Au lieu de se souvenir que la faim le tenaillait ce dimanche-là, le garçon se rappellera ce jour avec joie. Je pouvais voir à son sourire et à la façon dont il serrait l’enveloppe qu’il avait conscience de la grande responsabilité que lui avait confiée son père de porter l’offrande de la famille pour les pauvres. Il se souviendra de cette journée lorsqu’il sera diacre et peut-être pour toujours.

J’ai lu le même bonheur sur le visage de personnes qui avaient aidé pour le Seigneur en Idaho, il y a des années. Le barrage de Teton s’est rompu le 5 juin 1976. Onze personnes ont été tuées. En quelques heures, des milliers de personnes ont dû partir de chez elles. Des maisons ont été emportées. Et des centaines d’habitations n’ont pu être rendues habitables que par des efforts et des moyens qui allaient bien au-delà de ceux des propriétaires.

Les gens qui ont entendu parler de la tragédie ont ressenti de la compassion et certains ont perçu l’appel à faire le bien. Des voisins, des évêques, des présidentes de Société de Secours, des dirigeants de collège, des instructeurs au foyer et des instructrices visiteuses sont partis de chez eux ou ont laissé leur travail pour nettoyer les maisons inondées d’autres personnes.

Un couple qui rentrait de vacances est arrivé à Rexburg juste après l’inondation. Le mari et la femme ne sont pas allés voir leur propre maison. Au lieu de cela, ils sont allés trouver leur évêque pour lui demander où ils pouvaient aider. Il leur a indiqué une famille dans le besoin.

Quelques jours plus tard, ils sont allés voir leur maison. Elle n’était plus là ; elle avait été emportée dans l’inondation. Ils sont simplement retournés voir leur évêque et lui ont demandé : « Qu’est-ce que vous aimeriez que nous fassions maintenant ? »

Où que vous viviez, vous avez vu ce miracle de la compassion transformé en action désintéressée. Peut-être cela n’a-t-il pas été suite à une catastrophe naturelle de grande ampleur. J’ai vu cela dans un collège de la prêtrise, lorsqu’un frère se levait pour décrire les besoins d’un homme ou d’une femme qui recherchait un emploi afin de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. J’ai pu ressentir la compassion dans la pièce mais certains ont donné des noms de personnes qui pourraient employer ce frère ou cette sœur qui avait besoin d’un travail.

Ce qui s’est passé dans ce collège de la prêtrise et ce qui s’est passé pour les maisons inondées de l’Idaho sont des manifestations de la manière du Seigneur d’aider les personnes en grande difficulté à devenir autonomes. Nous ressentons de la compassion et nous savons comment agir à la manière du Seigneur pour aider.

Cette année, nous fêtons le soixante-quinzième anniversaire du programme d’entraide de l’Église. Il a été mis en place pour répondre aux besoins des personnes qui avaient perdu leur emploi, leur exploitation agricole ou même leur maison à la suite de ce qui a été appelé la Grande Dépression.

À notre époque, les enfants de notre Père céleste ont une nouvelle fois de grands besoins temporels, comme cela a été le cas dans le passé et comme cela se produira à toutes les époques. Les principes de la mise en place du programme d’entraide de l’Église ne sont pas prévus uniquement pour une époque ou un endroit. Ils sont faits pour toutes les époques et pour tous les lieux.

Ces principes sont spirituels et éternels. En conséquence, le fait de les comprendre et de les intégrer dans notre cœur nous permettra de voir et de saisir les occasions d’aider quand et où le Seigneur nous y invite.

Voici quelques principes qui m’ont guidé lorsque j’ai voulu aider à la manière du Seigneur et quand j’ai reçu l’aide d’autres personnes.

Premièrement, chacun est plus heureux et a une plus grande estime de soi quand il peut subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille et ensuite tendre la main à d’autres. J’ai éprouvé de la reconnaissance envers les personnes qui m’ont aidé à subvenir à mes besoins. Au fil des ans, j’ai été encore plus reconnaissant envers celles qui m’ont aidé à acquérir plus d’autonomie. Et puis j’ai été extrêmement reconnaissant envers celles qui m’ont montré comment utiliser une partie de mon excédent pour aider les autres.

J’ai appris que, pour avoir un excédent, il faut que je dépense moins que je gagne. Grâce à cet excédent, j’ai pu apprendre qu’il est réellement mieux de donner que de recevoir. Cela est en partie dû au fait que, lorsque nous aidons à la manière du Seigneur, il nous bénit.

Marion G. Romney a dit au sujet de l’entraide : « On ne peut pas s’appauvrir en donnant trop à cette œuvre. » Il a ensuite cité son président de mission, Melvin J. Ballard : « On ne peut pas donner un croûton au Seigneur sans recevoir un pain en retour3. »

J’ai constaté, dans ma vie, que c’est vrai. Lorsque je suis généreux envers les enfants de notre Père céleste qui sont dans le besoin, il est généreux avec moi.

Le deuxième principe de l’Évangile qui m’a guidé dans l’entraide est le pouvoir et la bénédiction qu’apporte l’unité. Quand nous nous donnons la main pour servir les gens dans le besoin, le Seigneur unit nos cœurs. J. Reuben Clark, fils, l’a dit en ces termes : « Ce service a… suscité un… sentiment de fraternité du fait que des hommes de toute formation et de tout métier ont travaillé côte à côte dans un potager ou à un autre projet d’entraide4. »

Ce sentiment accru de fraternité est aussi vrai pour le bénéficiaire que pour le donateur. Aujourd’hui encore, un homme avec qui j’ai travaillé côte à côte à enlever la boue de sa maison inondée à Rexburg ressent un lien particulier avec moi. Et il ressent une plus grande dignité d’avoir fait tout ce qu’il a pu pour lui-même et pour sa famille. Si nous avions travaillé seuls, nous aurions tous les deux perdu une bénédiction spirituelle.

Cela mène à ce que je considère comme le troisième principe d’action de l’entraide : faites participer vos enfants afin qu’ils apprennent à prendre soin les uns des autres en même temps qu’ils prennent soin des personnes à l’extérieur de la famille. Vos fils et vos filles qui travaillent avec vous pour servir les personnes qui sont dans le besoin seront plus enclins à s’aider mutuellement en cas de besoin.

J’ai appris le quatrième principe important de l’entraide de l’Église quand j’étais évêque. Il découle de l’application du commandement scripturaire de rechercher les pauvres. L’évêque a le devoir de trouver et d’aider les personnes qui ont toujours besoin d’assistance après tout ce qu’elles et leur famille peuvent faire. J’ai constaté que le Seigneur envoie le Saint-Esprit pour nous aider à trouver les pauvres qui ont besoin que l’on prenne soin d’eux, accomplissant ainsi la promesse « cherchez et vous trouverez5 », comme il le fait quand il s’agit de trouver la vérité. Mais j’ai aussi appris à impliquer la présidente de la Société de Secours dans la recherche. Elle peut avoir la révélation avant vous.

Certains d’entre vous auront besoin de cette inspiration dans les mois à venir. Pour commémorer le soixante-quinzième anniversaire du programme d’entraide de l’Église, les membres du monde entier seront invités à participer à une journée de service. Les dirigeants et les membres rechercheront la révélation pour concevoir les projets.

Je vais faire trois suggestions concernant la planification de votre projet de service.

Premièrement, préparez-vous spirituellement, vous et les personnes que vous dirigez. Ce n’est que si vous avez le cœur adouci par l’expiation du Sauveur que vous pouvez voir clairement que le but du projet est d’apporter des bénédictions spirituelles et temporelles aux enfants de notre Père céleste.

Ma deuxième suggestion est de choisir comme bénéficiaires de votre service, dans le royaume ou dans la collectivité, des gens dont les besoins toucheront le cœur des personnes qui rendront le service. Les gens que ces personnes aideront ressentiront leur amour. Cela fera plus pour les rendre heureux, comme le cantique le promet, que le fait de répondre uniquement à leurs besoins temporels.

Ma dernière suggestion est de prévoir d’utiliser la force des liens qui unissent les membres de la famille, les collèges, les organisations auxiliaires ainsi que les gens que vous connaissez là où vous vivez. Les sentiments d’unité multiplieront les effets positifs du service que vous rendrez. Et ces sentiments d’unité qui existeront dans les familles, dans l’Église et dans les collectivités s’amplifieront et deviendront un héritage permanent bien après la fin du projet.

Je voudrais profiter de l’occasion pour vous dire à quel point je vous apprécie. Suite aux services aimants que vous avez rendus pour le Seigneur, j’ai eu, quand je les ai rencontrés, les remerciements des gens que vous avez aidés dans le monde entier.

En aidant à la manière du Seigneur, vous avez trouvé le moyen de les édifier. Vous et d’humbles disciples du Sauveur comme vous, avez jeté votre pain sur la face des eaux dans le service et les gens que vous avez aidés ont essayé de me donner en retour un pain entier de gratitude.

Je reçois les mêmes expressions de reconnaissance de la part des gens qui ont travaillé avec vous. Je me souviens qu’un jour je me tenais aux côtés du président Benson. Nous avions parlé de l’entraide dans l’Église du Seigneur. Il m’a surpris par sa vigueur juvénile lorsqu’il a dit, en agitant le poing : « J’aime ce travail et c’est du travail ! »

De la part du Maître, je vous remercie de vos efforts pour servir les enfants de notre Père céleste. Il vous connaît et voit votre travail, votre diligence et vos sacrifices. Je prie pour qu’il vous accorde la bénédiction de voir les fruits de vos efforts dans le bonheur des personnes que vous avez aidées et avec qui vous avez aidé pour le Seigneur.

Je sais que Dieu le Père vit et qu’il entend nos prières. Je sais que Jésus est le Christ. Vous et les personnes que vous aidez pouvez être purifiés et fortifiés en le servant et en respectant ses commandements. Vous pouvez savoir comme moi, par le pouvoir du Saint-Esprit, que Joseph Smith était le prophète de Dieu qui a rétabli l’Église vraie et vivante, qui est celle-ci. Je témoigne que Thomas S. Monson est le prophète vivant de Dieu. Il est un très bon exemple de ce que le Seigneur faisait : aller de lieu en lieu, faisant du bien. Je prie pour que nous saisissions toutes les occasions de fortifier les mains languissantes et affermir les genoux qui chancellent6. Au nom sacré de Jésus-Christ. Amen.

Notes

  1. « Ai-je fait du bien » Hymnes, 1971, n° 194.

  2. « Douce est la tâche, ô Dieu mon roi », Cantiques, n° 84.

  3. Marion G. Romney, « Welfare Services: The Savior’s Program », Ensign, nov. 1980, p. 93.

  4. J. Reuben Clark, fils, Conference Report, oct. 1943, p. 13.

  5. Voir Matthieu 7:7-8 ; Luc 11:9-10 ; 3 Néphi 14:7-8.

  6. Voir Doctrine et Alliances 81:5.