Acquérir la vision de l’autonomie
Beaucoup de membres peuvent penser que l’entraide est un programme visant à aider ceux qui ont des difficultés temporaires. Mais le but du plan d’entraide de l’Église est bien plus vaste ; il est aussi de promouvoir l’autonomie comme mode de vie. Le président Monson a enseigné que l’autonomie, « la capacité, l’engagement et les efforts pour subvenir aux nécessités de la vie pour soi-même et sa famille1 », est un élément essentiel à notre bien-être temporel et spirituel2.
Il ne suffit pas d’avoir le désir de devenir autonome. Nous devons aussi faire un effort conscient et actif pour pourvoir à nos besoins et à ceux de notre famille. H. David Burton, Évêque président, nous rappelle que « lorsque nous avons fait tout ce que nous pouvons pour être autonomes… nous pouvons nous adresser au Seigneur avec confiance pour lui demander ce qui peut encore nous manquer3. » Robert D. Hales, du Collège des douze apôtres, a dit : « Ce n’est qu’une fois que nous sommes autonomes que nous pouvons réellement suivre le modèle du Sauveur en servant autrui et en lui faisant du bien4. »
L’autonomie englobe plusieurs aspects d’une vie équilibrée : (1) les études, (2) la santé, (3) l’emploi, (4) la production et les réserves de nourriture au foyer, (5) les finances familiales, et (6) la force spirituelle.
1. Études
Le Seigneur nous commande : « Cherchez la connaissance par l’étude et aussi par la foi » (D&A 88:118). Gordon B. Hinckley (1910-2008) a dit : « Nous croyons en l’instruction. Cette Église encourage l’instruction. Le Seigneur commande à chaque membre de cette Église de faire le plus d’études possible. … Il prescrit lui-même aux saints des derniers jours de former leur esprit et leurs mains5. »
Roberto Flete Gonzalez, de la République dominicaine, avait pour but de faire des études et s’était inscrit à la faculté peu après son retour de mission. Son père avait accepté de payer ses dépenses courantes afin que Roberto puisse se concentrer sur ses études mais, peu de temps après, le père de Roberto mourut, laissant la famille dans une situation financière très difficile.
Roberto arrêta ses études et se mit à travailler pour subvenir à ses besoins, ainsi qu’à ceux de sa mère et de sa sœur. Il se demandait s’il pourrait jamais terminer ses études.
Quelques semaines plus tard, le président Hinckley annonçait la création du Fonds perpétuel d’études, « projet audacieux » qui aiderait les jeunes des pays en voie de développement « à sortir de l’état de pauvreté qu’eux-mêmes et des générations avant eux ont connu6. » Roberto envoya une demande et obtint un prêt du FPE qui lui permit de poursuivre ses études. Ce prêt non seulement lui fournit des fonds immédiats, mais il l’aida aussi à avoir assez de foi pour se marier et fonder une famille éternelle parce qu’il savait qu’il serait en mesure de pourvoir aux besoins de sa famille.
Il a terminé ses études à la faculté de médecine pendant qu’il était évêque et est devenu le premier membre de l’Église à faire partie du Conseil national des facultés de médecine de la République dominicaine. Il dit cependant que les meilleurs résultats se sont produits dans son foyer. « Il y a eu des changements dans ma famille, car maintenant nous sommes plus loin du cycle de la pauvreté. Je suis reconnaissant de savoir que mon fils n’aura pas à vivre de la même façon que moi, parce que nous sommes sortis de ce cycle. »
2. Santé
Du fait que nous sommes créés à l’image de Dieu (voir Genèse 1:27), notre corps est un temple et doit être traité avec soin et respect (voir 1 Corinthiens 3:16-17).
La parole de Sagesse, énoncée dans Doctrine et Alliances 89, est le code de santé du Seigneur et fut révélée à Joseph Smith en 1833. Elle nous apprend que nous devons manger des aliments nourrissants et éviter les substances nocives. Les apôtres et les prophètes ont enseigné depuis que nous devons rejeter toute substance ou pratique nuisible pour notre corps ou notre esprit et pouvant mener à la dépendance7.
Sainimere Balenacagi, de Fidji, a appris cette leçon pendant son adolescence, lors d’un mariage auquel elle assistait avec des amis qui n’étaient pas membres de l’Église. De nombreuses personnes, y compris ses amis, buvaient et fumaient et lui ont offert à boire. Sainimere dit : « On m’a enseigné toute ma vie à obéir aux principes de l’Évangile, alors j’ai refusé sans hésitation. »
Elle sait que les bénédictions qu’apporte le respect de la Parole de Sagesse ne s’arrêtent pas à la santé physique : « J’ai trouvé une protection supplémentaire, en ce sens que je suis capable de faire de meilleurs choix, parce que je suis proche du Saint-Esprit. Je comprends clairement que les principes ne restreignent pas notre liberté ; ils nous protègent des conséquences qui mènent à une restriction de liberté. »
3. Emploi
Dans de nombreuses paroisses et branches, trouver un emploi est le besoin le plus urgent des membres qui s’efforcent de devenir autonomes. Les collèges de la prêtrise et les membres des conseils de paroisse peuvent les aider. Ils doivent travailler en étroite collaboration avec ces personnes, rechercher les ressources utiles proposées par la collectivité, des conseillers qui puissent aider personnellement ceux qui en ont besoin et les offres d’emploi disponibles. Le pouvoir des membres travaillant ensemble avec foi pour aider les personnes dans le besoin leur permet souvent de trouver du travail.
Dans certaines régions du monde, l’Église a créé des centres d’aide à l’emploi. Actuellement, il y en a plus de trois cents dans cinquante-six pays ; ils proposent des services comme des stages de recherche d’emploi, des réunions de constitution de réseaux de contacts professionnels et des conseils personnalisés en emploi. Le nouveau site Internet de l’Église LDSjobs.org fournit aussi des ressources pour les demandeurs d’emploi, les employeurs et les dirigeants de l’Église.
Après avoir perdu son travail, Oséias Portinari, du Brésil, a passé plus de deux mois à en chercher un autre. N’y parvenant pas, il s’est proposé comme bénévole à son centre local d’aide à l’emploi, à São Paulo. Aider les autres à chercher du travail lui a permis d’améliorer ses aptitudes en matière d’entretiens et de recherche d’emploi. Il a suivi plusieurs fois le stage de recherche d’emploi et en est finalement devenu l’instructeur. À sa grande surprise, en servant les autres avec diligence, il n’a pas tardé à recevoir des appels d’employeurs potentiels, ce qui lui a permis d’obtenir un emploi rémunérateur.
Oséias est reconnaissant pour les outils de l’Église qui donnent aux membres sans emploi une meilleure vision de la vie. Il dit : « Je sais que, lorsque nous faisons des efforts, le Seigneur ouvre des portes. »
4. Production et réserves de nourriture au foyer
En 2007, l’Église a publié Préparez tout ce qui est nécessaire : Réserves au foyer, brochure qui donne une approche simplifiée des réserves au foyer. La Première Présidence recommande aux membres du monde entier d’avoir une réserve de base de nourriture et d’eau, ainsi que des économies. Les membres peuvent commencer en faisant pousser de la nourriture ou en achetant quelques articles supplémentaires et en mettant un peu d’argent de côté chaque semaine, si la situation le permet. En suivant ces conseils, avec le temps, ils peuvent se constituer une réserve de nourriture au foyer et des économies convenant à leurs besoins8.
Après avoir entendu ce conseil, la famille Lugo, de Valencia, au Vénézuela, a ressenti qu’elle devait commencer ses réserves familiales. Chaque semaine, les Lugo ont commencé à mettre de côté de petites quantité de nourriture, d’eau et d’argent. Bien qu’ayant des moyens limités, il ont réussi à se constituer une réserve modeste, en seulement quelques mois. Au cours de l’année, une grève des ouvriers au Venezuela a menacé le travail de nombreux ouvriers locaux. Omar Lugo faisait partie des ouvriers qui ont fini par perdre leur emploi.
Il a fallu presque deux ans à frère Lugo pour retrouver du travail. Pendant ce temps, sa famille et lui ont vécu de leurs économies et de leurs réserves de nourriture. Malgré les difficultés dues au chômage, les Lugo ont ressenti de la paix et du réconfort grâce à leur préparation. Ils ont affronté l’avenir incertain avec confiance, sachant qu’ils avaient suivi le conseil de se constituer petit à petit des réserves au foyer 9.
5. Finances familiales
Un autre aspect de la prévoyance consiste à gérer sagement les revenus et les dépenses. La Première Présidence a déclaré :
« Nous vous exhortons à modérer vos dépenses ; faites preuve de maîtrise dans vos achats pour éviter les dettes…
« Si vous avez payé vos dettes et avez des économies, même petites, votre famille et vous vous sentirez plus en sécurité et aurez une plus grande paix au cœur10. »
Le succès des finances familiales commence par le paiement de la dîme et des offrandes. Quand les membres mettent le Seigneur en premier, ils sont plus en mesure de subvenir à leurs besoins et à ceux des autres.
Un autre aspect du succès de la gestion financière consiste à connaître vos revenus et vos dépenses et à maîtriser l’argent au lieu de vous laisser maîtriser par lui. Quand Devon et Michaela Stephens, d’Arizona (États-Unis), ont commencé à tenir un budget, ils n’avaient qu’une vague idée du montant qu’ils dépensaient mensuellement. Mais l’établissement d’un budget avec des catégories précises les a aidés à « redescendre sur terre », comme le dit Michaela. Elle ajoute : « Cela nous a inquiétés de découvrir que nous avions moins d’argent que nous le pensions, mais c’était aussi très enthousiasmant de sentir soudain que nous contrôlions totalement ce que nous avions. »
6. Force spirituelle
La spiritualité est essentielle à notre bien-être temporel et éternel. Nous rencontrons tous des épreuves. Nos efforts pour accroître notre spiritualité nous aideront à bien les affronter et nous donneront l’espoir de jours meilleurs.
Nirina Josephson-Randriamiharisoa, de Madagascar, vit actuellement en France où elle poursuit ses études. À son arrivée, elle a connu la solitude et le mal du pays. Elle explique : « J’ai recherché la consolation dans la prière, la lecture des Écritures et les doux murmures du Saint-Esprit. Cela m’a rapprochée de mon Père céleste et du Sauveur et je me suis sentie en paix. »
Avec le temps, elle s’est fait des amis, elle a participé à des activités dans l’Église et en dehors, et elle a trouvé le bonheur. Mais elle a reçu alors de chez elle des nouvelles tragiques qui l’ont profondément affectée. « Un matin, j’ai reçu un message m’annonçant que mon frère était décédé. Je n’aurais jamais pensé ressentir une telle tristesse. Pendant les jours et les semaines qui ont suivi, j’ai connu des moments de solitude, de colère et de désespoir. J’avais de la peine à faire les choses les plus élémentaires. »
Quelques mois plus tard, un ami très proche est aussi décédé. Ce chagrin supplémentaire a augmenté le fardeau déjà lourd de Nirina. Pendant un moment, elle a envisagé de ne plus aller à l’église, mais elle s’est alors souvenue que les mêmes choses qui l’avaient aidée lors de ses difficultés précédentes pouvaient la soutenir à nouveau.
Elle raconte : « Comme je l’avais fait quand je suis arrivée en France, j’ai cherché du réconfort dans la prière, la lecture des Écritures et auprès du Saint-Esprit. C’est ainsi que j’ai découvert plus intensément que l’Esprit et la doctrine de la famille éternelle peuvent nous réconforter et que l’expiation de Jésus-Christ a un effet réel dans notre vie. »
« Quelles que soient les épreuves que nous rencontrons, avec le Seigneur il n’y a pas de ‘voie sans issue’. Son plan est un plan de bonheur. »