L’opposition à ma mission
L’auteur vit à Manaus (Brésil).
Après mon entretien pour partir en mission, mon président de pieu m’a dit : « Des choses étranges vont se passer dans votre vie pour essayer de vous pousser à changer d’avis. »
Illustration Greg Newbold
Je suis devenu membre de l’Église à l’âge de quinze ans et, quatre ans plus tard, j’ai envoyé mon dossier de candidature missionnaire. Pendant l’entretien, mon président de pieu m’a félicité de ma décision de servir le Seigneur en faisant une mission à plein temps. Puis, ce dirigeant inspiré a dit une chose qui m’a profondément impressionné : « Frère, à partir de maintenant, des choses étranges vont se passer dans votre vie pour essayer de vous pousser à changer d’avis concernant votre décision de servir le Seigneur. »
En attendant mon appel en mission, je travaillais comme stagiaire chez Xerox. Ce travail me donnait les moyens de me procurer certaines des choses dont j’avais besoin pour la mission, et d’aider ma mère pour les dépenses de la maison. Tout se passait très bien.
Malheureusement, « des choses étranges » ont commencé à se produire. Premièrement, ma mère a été agressée et a failli succomber à ses blessures, mais notre Père céleste plein de bonté a miraculeusement épargné sa vie.
À cette époque, ma mère, mes deux plus jeunes sœurs et moi louions la maison dans laquelle nous vivions. Nous subvenions à nos besoins grâce à mon salaire et à une petite rente dont ma mère a bénéficié après la mort de mon père survenue plusieurs années auparavant.
Certaines personnes, dont des membres de l’Église demandaient : « Auras-tu le courage de laisser ta mère comme cela et de partir en mission ? » En entendant cette question encore et encore, j’ai commencé à avoir le cœur rempli de doutes.
Un jour, mon président de pieu m’a appelé pour me dire que mon appel en mission était arrivé et pour me demander de venir à son bureau le soir même afin qu’il me remette l’enveloppe tant attendue en provenance du siège de l’Église. La nouvelle m’a rendu à la fois nerveux et heureux.
Le même jour, mon responsable au travail a demandé à me parler avant le déjeuner. Quand je suis entré dans son bureau, j’ai été accueilli chaleureusement et nous avons parlé pendant quelques minutes de ma formation et de ce que j’avais appris dans l’entreprise. Puis, cet homme au grand pouvoir dans l’entreprise m’a fait une proposition qui aurait été le rêve de nombreuses personnes dans cette ville : « Tu as fait un bon travail en tant que stagiaire, et nous voulons t’embaucher et te garder dans l’équipe. Qu’en penses-tu ? »
Cette décision a été l’une des plus difficiles a prendre de ma vie. Les secondes paraissaient une éternité. Il m’a semblé entendre ces gens qui me demandaient si j’allais abandonner ma mère sans soutien financier pour partir en mission.
Néanmoins, je me suis souvenu des choses que j’avais apprises dans les Écritures et de mes dirigeants dans l’Église, et, d’une manière très sacrée, je savais avec une certitude inébranlable que Dieu voulait que je fasse une mission à plein temps pour son Église. Je savais qu’il prendrait soin de ma famille, que je pouvais lui faire confiance et que tout irait bien.
J’ai expliqué la situation à mon responsable et sa réponse résonne encore dans mon esprit : « Je pensais que tu étais un jeune homme censé et là, tu es en train de rejeter la chance de ta vie. »
Je l’ai remercié du fond du cœur de son offre et, vingt-huit jours plus tard, je me suis présenté au centre de formation missionnaire de São Paulo.
Pendant ma mission, le Seigneur a pourvu aux besoins de ma famille grâce à des amis dans l’Église et par des moyens miraculeux. Ma mère a recouvré la santé et de nouvelles offres d’emploi se sont présentées pour elle et pour mes sœurs.
Des « choses étranges » se passent réellement lorsque nous décidons de servir le Seigneur. Cependant, au témoignage de milliers de personnes qui se sont embarquées au service de Dieu j’ajoute humblement le mien qui est que le service missionnaire a affecté profondément ma vie.