La décision du yo-yo
L’auteur vit en Illinois (États-Unis).
« Petite voix douce, par toi l’Esprit me pousse » (L’Ami avril 2006, p. A13).
Léa et sa maman ont presque terminé leurs courses. Mais maman s’arrête pour regarder des vêtements.
« Je n’en ai que pour quelques minutes », dit-elle.
Léa pousse un soupir. Quand maman dit « quelques minutes », ça veut parfois dire vingt !
Léa trouve une étagère avec des jouets pas très loin. Elle feuillette les pages d’un livre de coloriage, puis fait rebondir une balle en caoutchouc sur le sol une ou deux fois. Mais ça devient vite ennuyeux.
Elle trouve alors sur l’étagère un objet rond et brillant. C’est un yo-yo ! Il est exactement comme celui que Oskar a apporté à l’école la semaine dernière. Pendant la récréation, il a montré à tout le monde les figures amusantes qu’il sait faire. Elles avaient des noms comme « la promenade du chien » ou « le tour du monde ». Léa lui a demandé si elle pouvait essayer mais Oskar n’a pas voulu.
Léa passe la boucle de la ficelle autour de son doigt. Elle lâche le yo-yo et tire sur la ficelle comme elle a vu Oskar le faire. Le yo-yo frappe le sol en faisant un bruit sourd. Elle essaie encore une fois. Après plusieurs essais, elle réussit à ramener le yo-yo dans sa main ! Si elle a réussi à apprendre à faire ça aussi vite, elle pourra sûrement apprendre toutes les figures que Oskar a faites.
C’est alors que Léa regarde l’étiquette de prix. Elle fronce les sourcils. Elle est loin d’avoir autant d’argent dans sa tirelire à la maison !
« J’ai presque terminé, Léa », prévient maman.
Léa pousse un soupir. Alors qu’elle s’apprête à reposer le yo-yo, une idée lui vient à l’esprit. Le yo-yo n’est pas très gros. Elle pourrait le glisser dans sa poche et le garder ! Le propriétaire du magasin ne regarde pas. Personne ne le saura jamais. Elle pourra le garder pour toujours et apprendre à faire de nouvelles figures. Et à l’école, les enfants l’admireront.
Tandis que Léa regarde le yo-yo dans sa main, elle se sent tiraillée et nerveuse. Elle a les mains moites. Elle serre le yo-yo plus fort. Qu’est-ce que c’est que ce sentiment désagréable ? Elle aimerait qu’il s’en aille.
Elle se souvient alors de quelque chose que papa lui a dit avant son baptême :
« Après ton baptême, tu recevras le don du Saint-Esprit. Le Saint-Esprit nous aide à faire de bons choix. Il nous parle d’une petite voix douce. »
« Il va me parler ? » a demandé Léa.
« Pas exactement », a répondu papa. « Ça sera peut-être une pensée qui te viendra à l’esprit. Ou un sentiment qui viendra dans ton cœur. »
« Quel genre de sentiment ? »
« Ce n’est pas pareil pour tout le monde », a expliqué papa. « Mais, en général, quand tu feras quelque chose de bien, le Saint-Esprit te fera te sentir calme et en paix. Si tu es en danger, il t’avertira. Et si tu as envie de faire quelque chose de mal, il s’en ira et tu te sentiras troublée ou mal. »
Léa regarde le yo-yo. Elle aimerait vraiment l’avoir. Mais elle sait que le Saint-Esprit est en train de lui dire qu’il est mal de voler.
Elle repose le yo-yo sur l’étagère. Immédiatement, elle ressent de la paix et une chaleur. Elle retourne auprès de sa maman.
« J’ai terminé », dit maman. « Tu es prête à rentrer ? »
Léa sourit. « Oui. »
En quittant le magasin, Léa se sent légère comme une plume. Le yo-yo l’aurait peut-être amusée quelque temps. Mais ce qu’elle veut faire pour toujours c’est suivre l’Esprit. ●