Un nouveau président et une nouvelle intendante pour le temple de Paris
L’entretien par téléconférence avec le président Eyring venait de se terminer…
Mon épouse et moi nous sommes regardés, visiblement émus et choqués. Le cours de notre vie allait une nouvelle fois changer. Nous venions d’accepter l’appel de la Première Présidence de servir comme président et intendante du temple de Paris.
Notre stupéfaction était d’autant plus grande que cela ne fait même pas deux ans que nous sommes rentrés de Tahiti où j’ai servi comme Président de Mission avec mon épouse à mes côtés, et que nous venions d’acheter une maison en Californie du Nord pour être près de nos enfants. Nous commencions à peine à nous installer dans notre nouvelle vie. Il ne restait plus que quelques cartons à défaire quand nous avons appris que nous allions devoir repartir.
Mon épouse, qui avait dû interrompre ses études d’art à l’Université de Californie à Los Angeles pour répondre à l’appel en mission, avait pu y retourner et recevrait son diplôme quelques semaines plus tard ; mon dossier de retraite venait d’être validé ; et nos cinq enfants étaient tous indépendants et occupés par leur vie de famille.
Le souvenir de ma dernière visite au temple de Paris m’est alors revenu à l’esprit : un sentiment profond de Bien-êtr et de paix m’avait alors envahi. Je pensai à tous les sacrifices et à toutes les prières faits par les saints français pour que ce temple devienne réalité.
Bien que nous habitions loin, c’était notre Temple, celui où nous retrouvions nos amis de longue date restés fidèles à leur engagement vis-à-vis du Seigneur, un endroit sacré sur la terre de nos ancêtres.
Comme souvent pour les appels que nous recevons, mon épouse et moi nous demandions : pourquoi nous ? Nous sommes loin, et il y a tant de bons membres qui pourraient servir mieux que nous.
Alors que j’interrogeais un dirigeant du département du temple à ce propos, il m’a répondu : « Le Seigneur veut certainement que vous appreniez quelque chose sur le temple que vous ne savez pas. » Sa réponse, pleine de vérité, m’a apaisé.
Il y a en effet tellement de choses à apprendre sur le plan éternel de notre Père céleste. Ce sera un privilège et une joie de les découvrir.
Au delà des services que nous rendons, les appels sont là pour nous faire progresser et nous apporter des bénédictions. Souvent il faut des années pour s’en rendre compte, comme pour mon premier appel, lorsque lorsqu’à l’âge de quinze ans un président de branche inspiré m’a demandé d’être le nouvel instructeur de l’École du Dimanche. J’ai certainement bien plus appris sur l’Évangile durant les deux années qui ont suivi que mes pauvres élèves, attentifs et bienveillants, instruits par un jeune lycéen qui, pour préparer ses leçons, devait lire les Écritures au lieu d’aller s’amuser avec ses copains ; ou bien la mission à plein temps qui, bien qu’effectuée à Paris, m’a permis, grâce à mes collègues américains, de devenir plus à l’aise avec la langue anglaise, ce qui s’avéra crucial des années plus tard, pour l’obtention d’un poste important qui m’a amené à vivre aux États-Unis avec ma famille ces vingt-cinq dernières années ; ou encore de l’appel d’évêque à San Francisco, quelques mois après notre arrivée sur le nouveau continent et qui a grandement favorisé notre intégration dans le pays.
Cet appel nous demande de rentrer en France et de laisser une nouvelle fois dernière nous nos enfants et petits-enfants. C’est un sentiment un peu doux et amer auquel nous avons déjà goûté…
Cependant, nous nous réjouissons de retrouver les membres français qui nous sont si cher et de servir dans la maison du Seigneur, dans notre temple.
Nous sommes reconnaissants de toutes les bénédictions que nous recevons de notre Père aimé et espérons être des instruments humbles et serviables entre ses mains car nous lui sommes toujours redevables.