2020
A la table du sauveur
Janvier 2020


A la table du sauveur

« L’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Éternel regarde au cœur1 ».

Dans son ministère, le Seigneur n’aura eu de cesse de regarder au cœur des hommes. Aussi la disposition de cœur des uns et des autres aura conditionné pour beaucoup leur relation avec leur Seigneur.

Si Jésus devait partager un repas avec vous, vous semblerait-il important qu’il s’assoie à votre table ? Et que feriez-vous de ce moment particulier ?

De nombreuses occurrences montrant le Seigneur à table nous enseignent de précieuses leçons. Dans la culture juive ancienne, la communauté de table est une communauté de vie, qui implique une adhésion aux mêmes valeurs. On ne mangeait pas avec ceux dont on ne partageait pas la foi ou la morale.

Or, une fois encore le Seigneur va rompre avec les traditions et aller au-delà des usages et des principes admis pour s’inscrire en précurseur. Car si les repas de Jésus ont choqué, c’est d’abord parce qu’il s’entourait de convives à la morale douteuse, comme la femme pécheresse ou les péagers méprisés parce qu’au service de l’occupant romain2.

Pourtant cette communion de table a une signification très profonde : elle anticipe le festin du Royaume promis aux enfants d’Abraham.

Accueillir les réprouvés de son temps, c’est préfigurer ici-bas l’accueil que Dieu réservera à la fin des temps à ceux qui lui font confiance. La parabole de l’invitation au festin du roi3 en parle clairement : si les premiers invités dédaignent l’invitation au repas du Royaume, Dieu invitera tous ceux qui n’étaient initialement pas conviés.

Or, dans l’accueil à la table de Jésus, cette prédiction commence à se réaliser, notamment quand une femme pécheresse s’invite dans la maison du pharisien qui reçoit Jésus à sa table4.

Pour le pharisien, c’est une femme irréligieuse qui ne mérite aucun égard. Il l’a déjà condamnée depuis longtemps, peu importe la nature de ses péchés et ce qu’elle fera de son existence future.

Pour Jésus, c’est une fille de Dieu au potentiel spirituel infini pour qui le champ des possibles reste immensément vaste en matière de bénédictions temporelles et spirituelles.

D’un côté, le pharisien irréprochable, soi-disant défenseur de la loi religieuse, jouissant de sa réputation mondaine incontestable, et de l’autre, la femme pécheresse déconsidérée, déclassée et inexistante aux yeux de la société, vouée aux gémonies, et dont seul le regard de Jésus peut entrouvrir l’espoir d’une vie nouvelle.

Ce que j’aime ici, par-dessus tout, comme souvent d’ailleurs, et qui force mon admiration pour le Christ, c’est ce courage qu’il incarne.

Le courage de faire les choses autrement, le courage de voir les autres différemment et le courage de les accompagner librement. « Puis il [Jésus] se tourna vers la femme et dit à Simon [le pharisien] : vois-tu cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as pas donné d’eau pour mes pieds ; mais elle, elle a mouillé mes pieds de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux5. […] »

Comment l’un et l’autre voient-ils Jésus ?

Alors que ce notable ne voit en Jésus qu’un agitateur excentrique rassemblant les foules sans légitimité aucune6, cette femme déconsidérée honore la compagnie du Maître, qu’elle reconnaît intimement et profondément pour elle-même, comme étant son Sauveur7.

C’est avec gratitude que je reconnais le pouvoir rédempteur du Seigneur dans ma vie.

Finalement, peu m’importe d’être à sa table si je suis incapable de voir ou de comprendre combien il m’inspire et me nourrit d’une force spirituelle indicible et combien il me permet d’atteindre mon potentiel divin, une fois purifié de mes péchés.

Offrons-nous une place à la table du Sauveur qui reçoit quiconque l’accepte, pour être béni et pardonné, et reconnaissons qu’il est le Christ, notre rédempteur personnel, notre ami indéfectible qui nous élèvera en lui vers le Père.

Références

  1. Samuel 16:7

  2. Luc 15:2

  3. Matthieu 22:1-14

  4. Luc 7:37

  5. Luc 7:44-46 

  6. Luc 7:39

  7. Luc 7:48-50