À la rencontre de nos pionniers
Tout doit se faire avec ordre…
Je suis devenu membre de l’Église en 1975, après avoir espéré longuement trouver mon idéal.
Quand, le 27 décembre 1975 je me suis fait baptiser par mon frère, j’ai dû me rendre de Limoges à La Rochelle pour accomplir cette première ordonnance dans la mer.
Beaucoup ont dû penser que c’était de la folie : dans l’Océan en plein hiver !
Toute la branche était présente : frères Lionel Bertrand, Henri Rateau, sœur Hamis qui m’hébergea, sœur Béatrice Martin, les missionnaires chaudement habillés avec des manteaux. Ce n’était pas une journée particulièrement ensoleillée, mais brumeuse comme parfois en cette saison.
Mon frère et moi nous sommes avancés, tout de blanc vêtus, jusqu’à ce qu’il y ait suffisamment d’eau pour effectuer un baptême par immersion selon le rite de ma nouvelle Église rétablie. J’avais le sentiment qu’il faisait bon être là, n’ayant pas du tout froid, bien au contraire, car l’Esprit était présent et si fort qu’il m’a accompagné pendant plusieurs jours. (Ce qui est drôle, c’est que j’étais un peu enrhumé et quand mon frère m’a plongé dans l’Océan, de l’eau est passée par le nez et m’a complètement dégagé les narines !)
Revenu dans ma branche de Limoges, je reçus la Prêtrise d’Aaron en commençant par l’office de diacre, puis celui dֹ’instructeur, et enfin de prêtre. Tout allait si vite que j’avais à peine le temps de réaliser ce qui m’arrivait !
Jean Roger Garant me demanda de faire un discours la première semaine de mon arrivée. Et d’appels en appels je me retrouvai conseiller dans l’épiscopat de la branche de Limoges. Et là, j’ai eu une autre expérience de taille !
Pierre Chedeville, alors président de branche, me confia la tâche de mettre à part, Béatrice Martin comme représantante des Jeunes Adultes juste après les réunions. Béatrice venait de La Rochelle et faisait ses études à Limoges.
Avec un peu d’appréhension, je lui posais les mains sur la tête : nous formions un cercle autour d’elle. Il y avait Pierre Chedeville, Camille Bertrand et Marcel Landré.
Après avoir prononcé son nom et l’autorité par laquelle nous effectuions la mise à part, je ne pus plus dire quoi que ce soit et je sentis mon corps s’affaiblir au point que j’allais défaillir. Je me souviens que je serrai très fort l’épaule de Marcel juste à ma gauche, ayant le sentiment que j’allais m’effondrer au moment où nous avons brisé le cercle.
Je repris peu à peu mes forces, et là, Pierre Chedeville me dit : « Je viens de comprendre ! Tu n’as pas encore reçu la PRÊTRISE DE MELCHISÉDEK, tu ne peux donc pas accomplir cette mise à part ! »
Je suis ensuite parti en mission en octobre 1978, et me suis passionné pour ce merveilleux Livre de Mormon. Je partageais toutes mes découvertes sur le sujet avec mon frère.
J’ai toujours prié mon Sauveur pour qu’il me guide par le Saint-Esprit, afin de découvrir de nouvelles choses et d’avoir une meilleure compréhension de sa création et de l’Église rétablie.
Peu à peu, grâce sur grâce, expérience sur expérience, j’ai fini par acquérir des convictions dans de nombreux domaines, par exemple :
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La révélation continue est bien réelle.
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La Prêtrise est vraiment un don divin pour diriger, enseigner et bénir. C’est réellement un grand pouvoir qui, lié à la foi, est illimité.
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Le temple, l’histoire familiale et les ordonnances nous rapprochent tellement de nos ancêtres et de la Divinité que cela en a imprégné chaque fibre de mon corps.
J’ai eu de nombreuses bénédictions malgré mes imperfections, et cela m’a permis de savoir avec une grande conviction que Dieu existe réellement, que mon Sauveur et Maître Jésus-Christ est mon Rédempteur, qu’il a donné sa vie pour moi et ses enfants pour nous permettre de revenir dans le sein de son Père.
Il est mon chemin, ma barre de fer, ce fruit au goût sans nul autre pareil, que l’on cueille sur l’arbre de vie et qui apporte la paix, la joie et la sérénité.