Perfectionnement des saints
Mes écrits témoigneront…
En 1976, j’étais un pionnier. Je le suis aussi encore en cette année 2020, quarante-quatre ans après.
Du plus loin de ma mémoire d’enfant, la foi m’a toujours animé grâce à l’aide d’un brave curé de campagne, alors que je commençais l’école à six ans.
À ma majorité, vingt et un ans à l’époque, j’unis ma destinée à celle qui est encore ma compagne aujourd’hui, même si elle ne partage toujours pas ma foi.
Quand Dieu décide que le moment est là, ce n’est ni avant ni après, c’est seulement au temps approprié.
Ce moment approprié fut la période où nous étions jeunes mariés, parents de deux enfants en bas âge. Nous étions en accession à la propriété depuis un an, nous demandant comment faire pour continuer à régler les échéances, car nous n’avions qu’un seul revenu dans notre foyer.
J’avais eu l’occasion de parler avec les représentants de plusieurs confessions religieuses. Un soir, de retour du travail, je dis à Yvette, ma femme :
« Les premiers qui passeront parler de religion, je les fais entrer pour entendre leurs explications, même si ce sont les ‘Témoins de Jéhovah’ ».
Un soir de l’automne 1976, ma femme me dit :
« J’ai eu la visite de deux jeunes gens très grands avec un fort accent étranger. Je n’ai rien compris à ce qu’ils m’ont dit… Ils souhaitent seulement nous voir tous les deux. »
Je me rendrai compte par la suite que le Dieu des cieux m’envoya ces jeunes gen en réponse à mes recherches et à mes questionnements qui duraient depuis un certain temps.
Il commençait son œuvre dans notre modeste foyer pour me faire connaître le message de l’Évangile rétabli, le Christ lui-même étant à la tête de l’Église. Ce n’était pas très populaire comme doctrine à l’époque, ni même encore de nos jours.
Mes seules références religieuses étaient l’Évangile de Jean, et mon vieux livre de catéchisme (N.D.L.R. : dans l’Église catholique, ce livre permet aux enfants d’en apprendre davantage sur leur religion.)
Notre Père céleste avait déjà décidé qui viendrait chez nous : Frères Mickaël Monson et Bob Timmins.
J’entrais seul dans les eaux du baptême un 4 avril 1977, Yvette m’ayant donné son accord. J’étais accompagné des quelques familles de l’époque : Pragout, Garant, Dugény, Bertrand, Chedeville…, les pionniers d’alors.
À mon grand désarroi, ce ne furent pas les missionnaires Monson et Timmins qui officièrent, car ils avaient été remplacés par frère Lemblé, un Français (à droite sur la photo) et frère Colleman J. des États-Unis.
Ce fut pour moi le départ d’une nouvelle existence, de nouvelles connaissances, une progression continuelle…
Un mois après ma conversion je fus appelé 1er conseiller à l’École du Dimanche, sous la présidence de Michel Dugény et quelques mois après, président de l’École du Dimanche. Avec cet appel et l’aide de tous, en prenant la parole en public au fil des mois et des années, je corrigeais ma timidité maladive et mon problème de bégaiement, dus à une frayeur d’enfance.
Après avoir bénéficié d’un logement de fonction gratuit pendant douze ans — encore une bénédiction d’en haut — nous avons acheté notre maison grâce à un plan d’épargne de longue date. Nous avions aussi acquis davantage d’autonomie grâce à la mise en pratique des principes de l’Évangile qui nous ont apporté protections et bénédictions.
Avec l’aide divine dont je bénéficie toujours au quotidien, je parviens à continuer à travailler depuis quarante ans malgré une maladie orpheline qui me rend partiellement aveugle par moment.
Ma foi a été mise à l’épreuve, le Seigneur a permis que je sois éprouvé, mais en mettant l’Évangile en pratique nous sommes bénis et protégés. Le Dieu des cieux a toujours aplani la voie suivant les circonstances et les difficultés du moment. Les portes nécessaires se sont toujours ouvertes au moment opportun.
Malgré l’adversité, ma foi est constante, c’est elle qui m’aide toujours à aller de l’avant, qui m’a toujours aidé, nous a toujours aidés jusqu’à ce jour.
Grâce à l’Évangile, à la foi acquise au début de mes jeunes années et qui n’a demandé qu’à s’amplifier au fil des ans, je témoigne que nous ne sommes jamais seuls !
Où que nous soyons, il suffit de demander, d’appeler quand c’est nécessaire.
Quand tout est fermé, une porte s’ouvrira toujours en temps voulu, au bon moment lorsque nous aurons besoin de l’aide d’en haut, que ce soit pour nous ou les membres de notre famille. En effet, ceux qui ne croient pas peuvent être protégés par le manteau de la foi de ceux qui suivent la voie juste, tenant fermement la barre de leur témoignage.
Nos trois enfants sont bien installés dans la vie et nous avons sept petits-enfants qui aiment leurs grands-parents. Le seul bémol est qu’ils n’ont aucun lien avec l’Évangile.
Le président Kimball nous a conseillé d’écrire l’histoire de notre vie (en plus de la généalogie familiale) pour ceux qui suivront, nous promettant que peut-être un jour les anges citeront ce que nous aurons mentionné.
Je prie le Dieu des cieux afin que vienne le moment où il permettra à ma descendance d’approfondir, de rechercher, et ainsi d’acquérir son propre témoignage de la véracité des Écritures, de cette foi qui m’a amené à écrire ces lignes, et tout ce que j’ai déjà écrit1 jusqu’à ce jour, surtout à leur intention.
Si je ne puis le faire par la parole pour l’instant, que ce soit par les actes et par l’exemple, même si nous ne sommes pas parfaits, essayant de devenir meilleurs chaque jour qu’il nous est permis d’exister.
Étant une personne discrète, voici mon témoignage de la parole divine, de plusieurs décennies de foi, depuis que ce brave curé de campagne a éveillé mon esprit en 1954.
N’ayant pu faire de mission jusqu’à ce jour, mon plus grand souhait serait d’en faire une au pays natal, berceau familial des ancêtres, le pays de mes aïeux.
En attendant cette opportunité, ma mission actuelle est sûrement d’écrire l’histoire familiale pour la postérité…