MESSAGE DE LA PRÉSIDENCE DE L’INTERRÉGION
Le parcours d’un disciple
Apprendre à être un disciple, c’est entreprendre un voyage qui dure toute une vie. C’est un voyage qui apporte une grande joie au cœur lorsqu’il est entrepris avec diligence, malgré les distractions qui inévitablement jonchent le long chemin.
Tout voyage commence par un désir du cœur pour atteindre ce qu’on vise au bout dudit voyage. De même, toute entreprise commence par la ferme détermination qu’un résultat valable sera obtenu lorsque le travail sera fini. Imprégné d’espoir en l’avenir, le voyageur se hâte sur son chemin, et le travailleur s’attaque diligemment à une tâche, puis à une autre.
Mon parcours de disciple du Christ a commencé par un désir ardent de me connecter avec une puissance supérieure à moi. Au fond de mon cœur, je savais que cette puissance était là. Mais je ne savais pas comment établir cette connexion avec elle. Inconsciemment, j’ai commencé à chercher. Je regardais souvent avec émerveillement et admiration la majesté du ciel nocturne et ses innombrables étoiles. Je m’émerveillais de la façon dont les nombreuses formes de vie sur terre sont créées et que chaque être vivant est naturellement doté d’une intelligence qui lui permet d’exister et de se préserver. J’ai remarqué que même certaines plantes savent comment attirer les oiseaux et les animaux pour qu’ils mangent leurs fruits et que d’autres savent comment faire craquer leurs gousses et libérer leurs graines ailées en temps sec et lorsque le vent est fort, afin de répandre leurs graines sur un nouveau sol et de faire naître de nouveaux arbres. Mon antenne pour les choses de Dieu était dressée et prête à capter.
Aussi, lorsque, apparemment par hasard, nous avons rencontré un couple de missionnaires âgés qui nous ont parlé, ma femme Gladys et moi, de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, et nous ont invités à nous joindre à une assemblée chez eux le lendemain pour voir par nous-mêmes. Nous avons répondu promptement. Alors que j’étais assis pour la première fois au milieu de cette petite assemblée d’une vingtaine de personnes, les enseignements que j’entendais me semblaient vrais et me faisaient du bien. Je voulais que cela fasse partie de ma vie. J’ai partagé ces sentiments avec ma femme et j’ai appris qu’elle ressentait la même chose. Nous avons décidé de nous joindre à nouveau à l’assemblée le dimanche suivant. Nous avons continué à le faire, et très vite, aller à l’église tous les dimanches est devenu une tradition pour notre famille. Pendant que nous participions à l’ordonnance de Sainte Cène, j’ai ressenti, et le ressens encore ce jour, un profond sentiment de paix lorsque je me souviens des paroles prononcées par le Seigneur lui-même :
« Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes.
« Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour.
« Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage.
« Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui.
« Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi » (Jean 6:53-57).
Un changement important de paradigme (ou repentir) s’est produit en moi lorsque j’ai appris que la doctrine de l’Église mettait fortement l’accent sur la famille. J’en suis venu à aimer les conseils que le Seigneur a donnés par l’intermédiaire de ses prophètes tout au long des dispensations, y compris l’instruction et la promesse données par Moïse :
« Et ces commandements que je te donne aujourd’hui, seront dans ton cœur.
« Tu les inculqueras à tes enfants et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras.
« Tu les lieras comme un signe sur ta main et ils seront comme un fronteau entre tes yeux.
« Tu les écriras sur les montants de la porte de ta maison et sur les portes de tes villes » (Deutéronome 6:6-9).
« Tu les écouteras donc, Israël, et tu auras soin de les mettre en pratique afin que tu sois heureux et que vous vous multipliiez beaucoup, comme te l’a dit l’Eternel, le Dieu de tes pères, en te promettant un pays où coulent le lait et le miel » (Deutéronome 6:3).
Nous avons travaillé ensemble, ma femme Gladys et moi, à établir une tradition quotidienne de prière en famille, de lecture et de discussion des enseignements du Livre de Mormon. Nous nous sommes efforcés de nous réunir aussi souvent que possible chaque semaine pour une soirée familiale. Lorsque la déclaration La Famille : Proclamation au Monde a été reçue en 1995, je me suis réjoui de pouvoir témoigner personnellement des vérités que les prophètes et apôtres vivants ont déclarées dans la proclamation parce que j’avais vécu cela dans ma propre famille :
« Le bonheur dans la vie familiale a le plus de chances d’être atteint lorsqu’il est fondé sur les enseignements du Seigneur Jésus-Christ. Les mariages et les familles qui réussissent sont établis et maintenus sur des principes de foi, de prière, de repentir, de pardon, de respect, d’amour, de compassion, de travail et d’activités récréatives saines ».1
Ma foi a également eu un impact sur ma vie professionnelle. Une fois, un fournisseur de marchandises à mon employeur est entré dans mon bureau et m’a dit qu’il avait apporté un « petit cadeau » pour moi en remerciement des achats que son entreprise avait réalisés cette année-là. J’étais alors responsable du service des achats pour toutes les fournitures consommables. Je lui ai demandé si un membre de mon personnel avait sollicité ce « petit cadeau » de sa part. Il a répondu que personne ne l’avait fait, mais que c’était une pratique courante dans d’autres entreprises avec lesquelles il travaillait. Je lui ai demandé de convertir la valeur de son « petit cadeau » en marchandises supplémentaires et de les livrer gratuitement au magasin de l’entreprise le jour suivant. Il était visiblement choqué par cette réponse, mais il est parti et a obtempéré.
L’épreuve de ma foi s’est présentée à moi à divers stades de progression au cours du voyage et a été un véritable feu de raffinage. Une fois, me sentant lésé et blessé, je me suis retrouvé entraîné dans un échange de paroles inamicales avec un membre de ma famille proche. Quand j’ai compris ce qui se passait, j’ai décidé de me taire et de quitter les lieux. Alors que je commençais à m’éloigner, j’ai senti que l’Esprit me réprimandait, alors je suis revenu et j’ai présenté des excuses sincères pour mon rôle dans l’incident. Il s’en est suivi des larmes de regret mutuel pour ce qui s’était passé et un pardon sincère l’un pour l’autre.
Hormis le fait de vivre l’Évangile à la maison, les prochaines opportunités de croissance spirituelle se sont présentées en servant les autres à travers les appels de l’Église. J’ai appris que la joie permanente de l’évangile consiste à aider les autres à trouver ou à retrouver le chemin de l’alliance. La question posée par le Père dans le conseil pré-mortel : « Qui enverrai-je ? » (Abraham 3:27), est la clé de la réalisation des bénédictions éternelles du ciel. J’ai trouvé beaucoup de joie à exercer mon ministère auprès des saints de manière informelle dans leurs foyers et de manière formelle dans les réunions de l’Église.
J’ai longtemps réfléchi à l’image du Seigneur à la fin de son ministère terrestre, cloué sur une croix dressée mais encore vivant ; ce qui l’a amené à crier au Père dans sa douleur. C’était un moment de douleur physique aussi grande que celle qui n’est jamais venu à l’esprit humain ni jamais infligée par la main humaine. Seuls quelques-uns de ceux qui vivaient à cette époque ont pu en faire l’expérience. Penser que le Seigneur, tout en endurant cette situation, a détourné son esprit de sa propre douleur physique atroce pour se concentrer sur le bien-être spirituel de ceux qui l’ont crucifié, constitue un témoignage de sa soumission totale au Père et à sa loi, et au salut de ses semblables. Peu de temps après, alors ressuscité et le spectre de toute douleur terrestre à jamais derrière lui, il déclara : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre » (Matthieu 28:18).
Grâce à son exemple, j’ai suivi le chemin qui m’a amené à savoir par moi-même que « grâce à l’expiation du Christ Seigneur », pour être son disciple, je dois devenir « comme un enfant, soumis, doux, humble, patient, plein d’amour, disposé à subir tout ce que le Seigneur juge bon de m’infliger, comme un enfant se soumet à son père » (Mosiah 3:19), car il s’est soumis au Père de l’univers et de toute vie, et a été couronné d’une grande gloire.
Apprendre à être un disciple, c’est entreprendre un voyage qui dure toute la vie. C’est un voyage qui apporte une grande joie au cœur lorsqu’il est entrepris avec diligence – malgré les distractions qui sont jonchent toujours le long chemin. C’est un voyage qui nous amène à connaître et à aimer le Seigneur Jésus-Christ, et à nous réjouir en Lui.
Joseph W. Sitati a été soutenu comme Autorité générale soixante-dix en avril 2009. Il est marié à Gladys Nangoni ; ils sont parents de cinq enfants.