Histoire de l’Église
L’ouverture de la mission en Tchécoslovaquie


« L’ouverture de la mission en Tchécoslovaquie », L’Église dans le monde – République tchèque, 2018

« L’ouverture de la mission en Tchécoslovaquie », L’Église dans le monde – République tchèque

L’ouverture de la mission en Tchécoslovaquie

Le 27 février 1884, Thomas Biesinger arriva à Prague, qui faisait partie de l’Empire austro-hongrois. Comme la loi locale ne permettait pas de prêcher, Thomas Biesinger intégra des messages de l’Évangile dans ses conversations quotidiennes.

Un après-midi, Thomas Biesinger ressentit qu’il allait bientôt être arrêté. Au lieu de fuir, il décida de rester à Prague et d’y faire part de son message, même au personnel judiciaire, si cela devait arriver.

Au petit matin du 30 mars, Thomas Biesinger fut réveillé par la police et arrêté. Après trente huit jours de prison, il fut amené devant le cinquième syndicat de juges pour répondre à l’accusation de prosélytisme. Parmi ceux qui témoignèrent contre lui se trouvait Anthon Just, un marchand de fourrure avec qui Thomas Biesinger avait eu une conversation sur l’Évangile. Avant la fin du procès, Thomas Biesinger s’adressa à la cour. Plus tard il écrivit : « J’ai eu l’occasion de rendre mon témoignage en détail. » Il fut condamné à trente jours de prison supplémentaires.

Après sa libération, il passa deux jours à Prague et baptisa son seul converti : Anthon Just.

Bien qu’aucun missionnaire ne retournât à Prague pendant plusieurs décennies, quelques Tchèques découvrirent l’Évangile ailleurs. En 1913, Františka Brodilová se joignit à l’Église alors qu’elle vivait à Vienne.

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la famille Brodil

La famille Brodil, vers 1918.

Lorsque les hommes de la branche de Vienne furent conscrits pour combattre pendant la Première Guerre mondiale, les femmes, dont Františka Brodilová, continuèrent à tenir des réunions, à s’enseigner mutuellement l’Évangile et à apporter du réconfort. À la fin de la guerre, cependant, l’Empire austro-hongrois fut dissous et les citoyens tchèques chassés de Vienne. Františka, son mari et leurs deux filles furent contraints de fuir. František, le mari de Františka, mourut peu après leur arrivée à Prague.

Veuve et seule, Františka n’eut aucun contact avec d’autres membres de l’Église pendant plus de deux ans. Malgré cela, elle continua à enseigner les principes de l’Évangile rétabli à ses filles et à prier pour que des missionnaires reviennent prêcher en Tchécoslovaquie.

En 1928, Františka accueillit le premier missionnaire affecté à Prague depuis plus de quarante ans : Thomas Biesinger, quatre-vingt quatre ans, qui priait lui-même depuis 1884 pour avoir l’occasion de revenir. Le 7 mars 1928, Thomas Biesinger remit personnellement une pétition au ministre de l’intérieur demandant la permission d’établir une mission dans le pays.

La permission fut rapidement accordée. Le 24 juillet 1929, John A. Widtsoe, du Collège des douze apôtres, accompagné de membres, de missionnaires et de dirigeants de l’Église, gravit la colline des prêtres près du château de Karlštejn, à l’extérieur de Prague, et consacra le pays à la prédication de l’Évangile rétabli et organisa officiellement la mission tchécoslovaque avec Arthur Gaeth comme président. Le dimanche suivant, la première réunion de l’Église en Tchécoslovaquie eut lieu dans la maison de Františka Brodilová. La mission resta ouverte et connut un certain succès jusqu’en août 1939, lorsque tous les missionnaires nord-américains furent évacués d’Europe à l’approche de la Seconde Guerre mondiale.

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