« Nous avons fait de notre mieux »
Pendant la Seconde Guerre mondiale et les années 1950, des saints des derniers jours des États-Unis, de Tonga, de Nouvelle-Zélande et d’Australie sont allés vivre au Vanuatu (anciennement connu sous le nom de Nouvelles-Hébrides). La paroisse de Port-Vila, principalement constituée de familles tongiennes, a été créée le 15 juillet 1973 et était présidée par Lanipotu Fehoko. Après le départ de Lanipotu, pour des raisons professionnelles, c’est Saikem Jackson qui a dirigé le groupe de membres. En janvier 1975, deux missionnaires en provenance des îles Tonga sont arrivés pour prêcher l’Évangile. Joel Busai, baptisé le 20 novembre 1976, a été la première personne à se joindre à l’Église au Vanuatu.
Le 30 juillet 1980, le Vanuatu a gagné son indépendance et a pris son nouveau nom. Le Premier ministre qui a pris la tête du nouveau gouvernement a décidé d’interdire la présence de missionnaires de l’Église dans le pays.
À peu près au même moment, à Port-Vila, Edwin Basil, un adolescent, plantait des choux dans le jardin familial lorsqu’il a entendu du vacarme. Ses frères et sœurs tentaient de s’échapper de la maison parce que leur mère les y avait enfermés pour les éloigner des missionnaires saints des derniers jours qui se trouvaient à l’extérieur. Lorsqu’ils ont vu leur père parler aux missionnaires, ils sont tous sortis par la porte d’entrée.
Le père d’Edwin a informé les missionnaires que sa famille et lui étaient de confession anglicane, mais il a accepté d’écouter leur message. Pendant la première leçon, la mère d’Edwin « est restée assise dans la pièce et a regardé les missionnaires, les yeux remplis de colère ». Elle n’a pas non plus participé aux deuxième et troisième leçons missionnaires. Le jour de la quatrième leçon, en rentrant chez lui, le père d’Edwin a vu qu’il y avait des fleurs sur la table : « Les missionnaires vont bientôt arriver », a dit la mère d’Edwin. Et elle a pris part à l’enseignement. À la fin des sept leçons, les missionnaires ont demandé aux parents d’Edwin comment ils se sentaient : « Tout va bien », a répondu la mère.
Edwin et sa famille se sont fait baptiser en août 1981, juste avant que les missionnaires étrangers ne quittent le pays. Les missionnaires ont formé les membres locaux à la prédication de l’Évangile, notamment Timothy Proveau, Fred Massing, Edwin et Paul Hilliman, un adolescent qui venait de se joindre à l’Église.
Paul se souvient : « Ils m’ont montré comment tenir les finances et les registres de l’Église. Ils m’ont expliqué cela une fois, puis j’ai été appelé comme greffier de la branche. Ensuite, ils ont quitté le Vanuatu. Il n’y a plus eu de missionnaires pendant dix ans. Nous avons fait de notre mieux. »
Au cours de la décennie qui a suivi, ayant peu de contacts avec l’Église, les saints du Vanuatu ont assumé la responsabilité de diriger l’œuvre dans leur pays. Chaque soir après son travail, Jack Taso Hokau, le président de branche, organisait les visites que les membres se rendaient les uns aux autres, à la lumière d’une lanterne : « Chaque semaine. Du lundi au vendredi. Chaque soir », raconte Paul. Les saints ont développé des liens étroits de fraternité.
En 1991, alors qu’un nouveau gouvernement était au pouvoir, Edwin et un autre membre ont rencontré Serge Vohor, alors ministre des Affaires étrangères, qui a accepté que l’œuvre missionnaire à plein temps reprenne dans le pays. Edwin était si heureux qu’il a couru jusqu’au marché de la ville, où Wendy, sa femme vendait de la nourriture, et l’a serrée dans ses bras. Quand elle lui a demandé pourquoi il avait fait cela, il lui a répondu : « Ils ont autorisé le retour des missionnaires ! »
Edwin a pris contact avec le président de mission des îles Fidji pour lui demander d’envoyer des missionnaires au Vanuatu. « Quand cela sera-t-il possible ? », a demandé le président. « Aujourd’hui, demain. Quand vous voulez ! », a répondu Edwin. Cinq missionnaires sont arrivés dans la semaine.
Avec soin, Edwin a guidé les missionnaires afin qu’on les considère comme des personnes venues aider et non comme des envahisseurs. Il leur a permis de rendre service chaque jour de préparation et les missionnaires allaient de maison en maison dans le village de Mele, afin de couper du bois pour les personnes âgées. Wendy, qui était originaire de Mele, est allée voir le chef du village et lui a expliqué qui étaient les missionnaires.
Grâce aux efforts diligents des membres de l’Église du Vanuatu et en dépit des difficultés initiales considérables, la semence de l’Évangile a pris racine et s’est épanouie.