Être un témoin
Vous… pouvez être des témoins de Dieu en entretenant un esprit de foi, d’amour, de paix et de témoignage dans votre foyer maintenant.
Devant vous à cette chaire, j’imagine les visages de jeunes filles partout dans le monde. Comme je vous aime ! J’aime tout particulièrement promettre avec vous que nous serons « les témoins de Dieu en tout temps, et en toutes choses, et dans tous les lieux1 ». Comment pouvons-nous le faire ? Je prie pour que, pendant mon discours, l’Esprit nous guide et témoigne à chacune de nous, pour que nous sachions comment être des témoins de Dieu.
Lorsque nos enfants étaient en mission, ils ont appris que, quand nous sommes des témoins de Jésus-Christ, le Saint-Esprit confirme ce témoignage. L’une de nos filles a enseigné l’Évangile à quelqu’un de très sincère, qui s’appelait JieLei. Cette jeune adulte obéissait à chaque nouveau commandement qui lui était enseigné, quelle qu’en soit la difficulté. Elle était étudiante et avait du mal à joindre les deux bouts financièrement mais elle a commencé à payer la dîme quand elle a entendu parler de cette loi. Son travail à temps partiel exigeait qu’elle travaille le dimanche mais elle a eu le courage de demander à son employeur s’il pouvait la faire travailler un autre jour afin qu’elle puisse assister à la réunion de Sainte-Cène.
Malgré sa diligence, JieLei n’avait toujours pas de témoignage solide du Livre de Mormon. Notre fille et sa collègue savaient qu’elle avait besoin d’un témoignage de l’Esprit pour en confirmer la véracité. Elles lui ont donc préparé une leçon sur le Saint-Esprit. Pendant qu’elles y travaillaient, il leur a semblé que ce n’était pas ce qu’elles devaient faire. En priant à ce sujet, elles ont ressenti qu’il fallait aller dans une autre direction et plutôt faire une leçon sur Jésus-Christ.
Lors de la réunion prévue, les missionnaires ont commencé à parler de Jésus-Christ à JieLei. Elle s’est mise à pleurer. Elle n’arrêtait pas de demander : « Qu’est-ce que je ressens ? » Elles lui ont alors témoigné que c’était l’Esprit. C’est exactement ce qu’elles désiraient qui est arrivé. À ce moment-là, notre fille s’est souvenu qu’un des grands rôles du Saint-Esprit est de témoigner du Christ. Jésus a dit lui-même : « Le consolateur, l’Esprit-Saint… rendra témoignage de moi2. » Notre fille s’est rendu compte que lorsqu’elle était un témoin de Jésus-Christ, le Saint-Esprit apportait une confirmation. Nous pouvons nous aussi être des témoins si « nous parlons du Christ, nous nous réjouissons dans le Christ, nous prêchons le Christ » et si nous nous tournons vers lui « pour obtenir la rémission de [nos] péchés3 ».
Benjamin, le roi juste du Livre de Mormon, a rassemblé ses sujets pour aller au temple afin qu’il puisse leur parler du Christ et prêcher à son propos. Il a enseigné à ses sujets la bonté, le pouvoir, la sagesse et la patience du Seigneur et, surtout, son expiation. Lorsqu’il a agi en témoin, l’Esprit leur a témoigné que Jésus-Christ est le Sauveur, comme il l’avait fait pour JieLei. Le roi Benjamin a alors exhorté son peuple à avoir une foi inébranlable au Christ. Tout le peuple a crié :
« Nous croyons toutes les paroles que tu nous as dites… à cause de l’Esprit du Seigneur… qui a produit un grand changement en nous, ou dans notre cœur, de sorte que nous n’avons plus de disposition à faire le mal, mais à faire continuellement le bien… Et nous sommes disposés à conclure avec notre Dieu l’alliance… d’être obéissants à ses commandements dans tout ce qu’il nous commandera4. »
Le peuple du roi Benjamin a fait l’alliance d’obéir aux commandements de Dieu, comme nous l’avons tous fait.
Lorsque vous respectez cette alliance, vous êtes témoin parmi vos camarades. Récemment, mes enfants et leurs conjoints évoquaient des moments, à travers les années, où ils ont défendu des valeurs justes face à la pression des autres. L’une n’avait pas participé à une compétition de majorettes le dimanche, un autre a dit à son employeur qu’il ne pouvait pas travailler le jour du sabbat. Un a refusé de regarder un film pornographique chez un ami lorsqu’il n’avait que onze ans, un autre a refusé de regarder des magazines pornographiques avec des camarades de classe. Tous deux ont été exclus socialement pendant quelque temps à la suite de cela. Une autre enfant a refusé de succomber au langage grossier et vulgaire de son lieu de travail. L’un a refusé une boisson alcoolisée que son ami avait volée dans le bar fermé à clé de ses parents. Un autre, seul membre de l’Église de sa classe, s’est levé pour faire un exposé en cours d’anglais puis s’est retrouvé à répondre à des questions sur le Livre de Mormon. Nos enfants mariés ont continué à avoir des enfants malgré les critiques de la société.
Dans ces moments-là, ils auraient pu se sentir seuls mais quand ils ont agi en témoins, ils ont ressenti la compagnie et le soutien du Saint-Esprit. Ils étaient également armés des bénédictions qui découlent de l’obéissance aux commandements de Dieu. Il nous a promis : « Ne crains rien, car je suis avec toi ; Ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu ; je te fortifie, je viens à ton secours, je te soutiens de ma droite triomphante5. »
Mes enfants ont vraiment été soutenus par sa main lorsqu’ils ont témoigné de Dieu en respectant fermement ses commandements. Leurs exemples ont été une bénédiction pour moi et m’ont fortifiée.
Si vous êtes un témoin dans votre foyer, vous fortifierez votre famille. Trop souvent nous pensons que le passage du thème des Jeunes Filles « fortifier le foyer et la famille6 » ne s’applique qu’aux futures responsabilités des jeunes filles en tant qu’épouse et mère mais il s’applique aussi à leurs responsabilités de filles et de sœurs dans leur foyer dès à présent.
Ma mère a contribué à fortifier son foyer et sa famille dans sa jeunesse. Aînée d’une famille non pratiquante, elle est née avec le don de la foi. Elle allait d’elle-même à la Primaire et à la SAM. Elle s’est qualifiée pour le mariage au temple avant même que ses parents ne puissent y aller. Elle a été un artisan de la justice, un témoin ferme dont l’exemple a contribué à fortifier ses parents et ses frères et sœurs. Jeunes filles, vous aussi pouvez être des témoins de Dieu en entretenant un esprit de foi, d’amour, de paix et de témoignage dans votre foyer maintenant, vous préparant à faire de même lorsque vous fonderez un jour votre propre foyer. Je suis le produit d’une jeune fille juste qui a été « constante et immuable, abondant toujours en bonnes œuvres7 ».
Nous témoignons aussi de Jésus-Christ en nous réjouissant en lui. Lorsqu’ils ont mieux connu Jésus, les sujets du roi Benjamin ont dit : « Les choses que notre roi nous a dites… nous [ont] fait parvenir à cette grande connaissance, par laquelle nous nous réjouissons d’une joie aussi extrême8. » Lorsque nous nous réjouissons en notre Sauveur, nous nous souvenons de lui et de ses grandes bénédictions pour nous. Nous agissons en témoins lorsque nous exprimons de la reconnaissance et rayonnons de joie. Comme les jeunes filles l’ont chanté pour ouvrir cette réunion : « Ne vois-tu pas qu’à tes besoins il pourvoit, Au désir pur et sincère9 ? »
Dernièrement j’ai entendu parler de deux jeunes filles vaillantes qui, en respectant les commandements et rayonnant la joie de l’Évangile, ont été témoins de Dieu. C’est une histoire qui a été rapportée par une missionnaire d’âge mûr au Centre de formation des missionnaires.
Elle a dit qu’il y a des années elle était chez elle en train de repasser tout en regardant un feuilleton télévisé et en fumant une cigarette lorsqu’on a frappé à la porte. Quand elle l’a ouverte, il y avait deux hommes en chemise blanche et cravate ; l’un d’eux s’est présenté comme étant son évêque. Il a dit qu’en priant il s’était senti poussé à lui demander d’instruire les Jeunes Filles. Elle lui a dit qu’elle s’était fait baptiser à dix ans mais n’avait jamais été pratiquante. Cela n’a pas semblé le décourager car il lui a montré le manuel et lui a expliqué où les jeunes filles se réunissaient le mercredi soir. Alors elle a dit énergiquement : « Je ne peux pas instruire des filles de seize ans ; je ne suis pas pratiquante et en plus je fume. » Il a alors dit : « Maintenant vous serez pratiquante et vous avez jusqu’à mercredi pour arrêter de fumer. » Puis il est parti.
Elle a dit : « Je me souviens avoir hurlé de colère, mais ensuite je n’ai pas pu résister à l’envie de lire le manuel. En fait, j’étais si curieuse que je l’ai lu de la première à la dernière page, puis j’ai appris par cœur chaque mot de la leçon.
« Le mercredi je n’étais toujours pas décidée à y aller mais je me suis retrouvée au volant en route pour l’église, morte de peur. Je n’avais jamais eu peur de rien auparavant. J’avais grandi dans des quartiers pauvres, avait été en prison une fois, et avait sorti mon père de la cellule de dégrisement. Et tout d’un coup, je me retrouvais à une activité de jeunes, et on me présentait comme la nouvelle consultante des Lauréoles. Je me suis assise face à deux Lauréoles et j’ai donné la leçon au mot près y compris les parties ‘maintenant demandez-leur…’ Je suis repartie immédiatement après la leçon et j’ai pleuré tout le long du chemin jusqu’à la maison.
« Quelques jours plus tard on a à nouveau frappé à la porte ; je me suis dit : ‘Bon, c’est l’évêque qui vient reprendre son manuel.’ J’ai ouvert la porte ; c’étaient les deux ravissantes Lauréoles, l’une avec des fleurs, l’autre avec des biscuits. Elles m’ont invitée à aller à l’église avec elles le dimanche, ce que j’ai fait. J’aimais bien ces filles. Elles ont commencé à m’enseigner des choses sur l’Église, la paroisse, la classe. Elles m’ont enseigné à coudre, à lire les Écritures et à sourire.
« Ensemble, nous avons commencé à instruire les autres filles de la classe qui ne venaient pas. Nous le faisions partout où nous réussissions à les trouver, dans des voitures, au bowling, sous des porches. Six mois plus tard, quatorze d’entre elles venaient et un an plus tard les seize filles sur les listes étaient toutes pratiquantes. Nous avons ri et pleuré ensemble. Nous avons appris à prier, à étudier l’Évangile et à servir les autres10. »
Ces deux jeunes filles vaillantes ont été des témoins de la vérité et de la justice, de la bonté et de la joie de l’Évangile.
Lorsque j’ai été appelée à être la présidente générale des Jeunes Filles, il m’a été promis dans la bénédiction de ma mise à part que ma foi en Jésus-Christ serait fortifiée du fait de mon service. J’ai été entourée de femmes vaillantes, mes conseillères et les membres du bureau, les présidences des autres auxiliaires et mes nobles prédécesseurs, les précédentes présidentes générales des Jeunes Filles. Elles ont été témoins de Jésus-Christ par leur vie exemplaire et leur altruisme.
Fortifiée par ces femmes, les membres de ma famille, ainsi que par des femmes et des dirigeantes constantes et immuables dans le monde entier, je me sens environnée « d’une si grande nuée de témoins ». Cela m’a aidée à courir « avec persévérance dans la carrière qui [m’est] ouverte, ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi11 ».
La promesse d’une foi accrue en Jésus-Christ qui m’a été faite dans la bénédiction de ma mise à part s’est réalisée car j’ai eu l’occasion d’être son témoin chaque jour et partout. J’ai parlé de lui, ai prêché à son sujet et me suis réjouie en lui. Lorsque j’ai ressenti que mes paroles n’étaient pas suffisantes, elles ont été confirmées par son Esprit. Lorsque j’ai eu peur ou que je ne me suis pas sentie à la hauteur, j’ai été fortifiée et soutenue par sa main omnipotente. Je sais qu’il bénit chacune de nous lorsque nous agissons en témoins. Il nous soutiendra toujours12.
Allons de l’avant avec une foi immuable en Christ, en étant ses témoins en tous temps, et en toutes choses, et en tous lieux. C’est là ma prière, au nom de Jésus-Christ. Amen.