La foi malgré l’adversité
Le fait que nous vivons conformément à l’Évangile… signifie que nous serons prêts à affronter et à endurer l’adversité avec davantage de confiance.
Un matin, il y a quelques années, j’ai reçu un coup de téléphone d’Omar Alvarez, qui était alors l’un de mes conseillers dans l’épiscopat. Sa fille de trois ans avait péri dans un accident tragique.
Voici le récit qu’il a fait de ce qui s’est passé ce jour-là :
« Dès notre arrivée à la plage, nos enfants nous ont suppliés de les laisser aller jouer dans un petit cours d’eau qui se déversait sur la plage. Nous leur avons permis de le faire. Puis, pendant que nous sortions des affaires de la voiture, des amis qui étaient venus avec nous sur la plage nous ont demandé de les aider. Environ deux minutes après, nous sommes retournés à la voiture et avons constaté que nos enfants commençaient à trop s’éloigner du rivage.
« En nous approchant d’eux pour leur dire de revenir, nous avons remarqué que notre fillette de trois ans n’était pas avec les autres enfants. Nous l’avons cherchée désespérément et l’avons trouvée qui flottait près de l’endroit où se trouvaient les autres enfants. Nous l’avons aussitôt tirée hors de l’eau. Des gens sont venus pour essayer d’aider à la sauver mais rien n’y a fait. Notre fille cadette s’était noyée.
« Les instants qui ont suivi ont été extrêmement difficiles, pleins d’angoisse et de chagrin d’avoir perdu notre petite fille. Ce sentiment s’est vite transformé en un tourment presque insupportable. Mais, au cœur de la confusion et de l’incertitude, nous avons pensé que nos enfants étaient nés dans l’alliance et que, grâce à cette alliance, notre fille nous appartient pour l’éternité.
« Quelle bénédiction d’appartenir à l’Église de Jésus-Christ et d’avoir reçu les ordonnances de son saint temple ! Nous sentons maintenant que nous sommes beaucoup plus engagés à être fidèles au Seigneur et à persévérer jusqu’à la fin parce que nous voulons être dignes des bénédictions du temple afin de revoir notre fille. Parfois, nous pleurons sa perte, « mais nous ne pleurons pas comme ceux qui n’ont pas d’espérance » (Enseignements des présidents de l’Église, Joseph Smith, cours de la Prêtrise de Melchisédek et de la Société de Secours, p. 187.)
Cette famille fidèle a compris que, quand survient l’adversité, Dieu est la seule vraie source de réconfort. « Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point » (Jean 14:27).
Plusieurs années après l’épreuve difficile de la famille Alvarez, j’ai été témoin de la manière dont une autre famille fidèle a affronté une grande adversité. Plusieurs membres de la famille Quero étaient morts dans un terrible accident de voiture. Frère Quero avait perdu ses parents, deux sœurs, son beau-frère et sa nièce dans cet accident.
Il a eu un comportement admirable quand il a déclaré :
« Cela a été l’occasion de nous montrer loyaux envers Dieu et de reconnaître que nous dépendons de lui, que nous devons obéir à sa volonté et que nous lui sommes soumis.
« J’ai parlé à mes frères et je leur ai donné la force et le courage de comprendre ce que le président Kimball a enseigné il y a de nombreuses années : ‘La tragédie n’est pas dans la mort, mais seulement dans le péché’ (chapitre 2, Enseignements des présidents de l’Église, Sprencer W. Kimball, cours de la Prêtrise de Melchisédek et de la Société de Secours, p. 20). L’important n’est pas de savoir comment un homme est mort mais comment il a vécu.
« Les paroles de Job ont rempli mon âme : ‘L’Éternel a donné, et l’Éternel a ôté ; que le nom de l’Éternel soit béni !’ (Job 1:21). Puis celles de Jésus : ‘Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort’ (Jean 11:25).
« Cela a été l’une de nos expériences familiales les plus spirituelles d’accepter la volonté de Dieu dans des ces circonstances très difficiles. »
Dans les expériences qu’ont traversées ces deux bonnes familles, la douleur et le chagrin ont disparu grâce à la lumière de l’Évangile qui les a emplies de paix et de réconfort en leur donnant l’assurance que tout irait bien.
Bien que la douleur de ces familles ne soit pas comparable à l’agonie du Christ à Gethsémané, cela m’a permis de mieux comprendre la souffrance et l’expiation du Sauveur. Il n’est aucune infirmité, aucune affliction ni aucune adversité que le Christ n’ait endurée à Gethsémané. Au milieu de sa souffrance, il a demandé : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Matthieu 26:39).
Le Seigneur a révélé ce qui suit à Joseph Smith dans les Doctrine et Alliances :
« Ces souffrances m’ont fait trembler de douleur, moi, Dieu, le plus grand de tous, et elles m’ont fait saigner à chaque pore et m’ont fait souffrir de corps et d’esprit – et j’ai voulu ne pas devoir boire la coupe amère, mais je n’ai pas non plus voulu me dérober –
« Néanmoins, gloire soit au Père, j’ai bu et j’ai terminé tout ce que j’avais préparé pour les enfants des hommes » (D&A 19:18-19).
Joseph Smith, le prophète, qui en savait long sur les tempêtes de la vie, s’est exclamé pendant l’un de ses moments les plus difficiles : « Ô Dieu, où es-tu ? Et où est la tente qui couvre ta cachette ? » (D&A 121:1.)
Puis, tandis que le prophète élevait la voix, les paroles suivantes de consolation du Seigneur l’ont aidé :
« Mon fils, que la paix soit en ton âme ! Ton adversité et tes afflictions ne seront que pour un peu de temps ;
« Et alors, si tu les supportes bien, Dieu t’exaltera en haut ; tu triompheras de tous tes ennemis » (D&A 121:7-8).
Howard W. Hunter a dit : « Si notre vie est centrée sur le Christ, rien ne peut aller mal en permanence. Je sais que la vie comporte beaucoup de difficultés mais, avec l’aide du Seigneur, nous ne devons pas craindre. Si notre vie et notre foi sont centrées sur Jésus-Christ et sur son Évangile rétabli, rien ne peut aller mal en permanence. D’autre part, si notre vie n’est pas centrée sur le Sauveur et ses enseignements, aucun autre succès ne peut être juste en permanence » (The Teachings of Howard W. Hunter, édités par Clyde J. Williams. (1997), p. 40).
Le Sauveur a dit :
« C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc.
« Et la pluie est tombée, et les torrents sont venus, et les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison ; et elle n’est point tombée, parce qu’elle était fondée sur le roc.
« Et quiconque entend ces paroles que je dis et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable.
« Et la pluie est tombée, et les torrents sont venus, et les vents ont soufflé et ont battu cette maison ; et elle est tombée, et sa ruine a été grande » (3 Néphi 14:24-27).
Il est intéressant de noter que la pluie est tombée, que les torrents sont venus et que les vents ont soufflé et se sont jetés contre les deux maisons ! Le fait que nous vivons conformément à l’Évangile ne signifie pas que nous échapperons éternellement à l’adversité. Mais cela signifie que nous serons prêts à l’affronter et à l’endurer avec davantage de confiance.
Je témoigne solennellement que Jésus est le Christ, notre Sauveur et notre Rédempteur. Il dirige son Église par l’intermédiaire de son prophète actuel, Thomas S. Monson. Si nous vivons conformément aux enseignements du Sauveur, nous trouverons sûrement la paix et la consolation que seul Dieu peut donner (voir Philippiens 4:7). J’en rends témoignage au nom de Jésus-Christ. Amen.