Nous avons un grand ouvrage à exécuter et nous ne pouvons descendre
Nous ne pouvons pas et ne devons pas nous permettre de nous laisser distraire de notre devoir sacré. Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas perdre de vue les choses les plus importantes.
Mes chers frères, je sais depuis quelques mois quel message je veux vous donner aujourd’hui. Entre-temps, j’ai cherché une histoire pour illustrer ce que je veux dire. J’ai cherché une histoire sur l’agriculture. J’ai cherché une histoire sur les animaux. En l’honneur de frère Scott, j’ai cherché une histoire sur l’ingénierie nucléaire et, en l’honneur du président Monson, une sur l’élevage des pigeons.
En fin de compte, une histoire me revenait sans cesse en mémoire, une histoire qui s’y est imprimée il y a de très nombreuses années. Elle ne concerne pas l’agriculture, les animaux, l’ingénierie nucléaire ni les pigeons. Elle traite, comme vous l’avez deviné, d’aviation. Je l’appelle « L’histoire de l’ampoule électrique ».
L’histoire de l’ampoule électrique ou perdre de vue ce qui est le plus important
Par une nuit noire de décembre, il y a trente-six ans, un gros-porteur Lockheed 1011 s’est écrasé dans les Everglades de Floride, causant la mort de plus de cent personnes. Ce terrible accident a été l’un des plus meurtriers de l’histoire des États-Unis.
Ce qui est curieux dans cet accident, c’est que tous les éléments et les circuits essentiels de l’avion fonctionnaient parfaitement ; l’avion aurait facilement pu atterrir à sa destination à Miami à seulement une trentaine de kilomètres de là.
Or, au cours de l’approche finale, l’équipage a remarqué qu’une lumière verte ne s’était pas allumée, une lumière qui indique si oui ou non le train d’atterrissage avant s’est bien déplié. Les pilotes ont mis fin à l’approche, placé l’appareil sur un circuit d’attente au-dessus des Everglades plongés dans l’obscurité totale et concentré leur attention sur l’étude du problème.
Ils étaient si préoccupés par leur recherche qu’ils n’ont pas remarqué que l’avion perdait progressivement de l’altitude et se rapprochait des sombres marais en dessous. Le temps que quelqu’un s’en rende compte, il était trop tard pour éviter la catastrophe.
Après l’accident, les enquêteurs ont cherché à en trouver la cause. Le train d’atterrissage était en fait bien descendu. L’avion était en parfait état mécanique. Tout fonctionnait bien, tout sauf une chose : une simple ampoule grillée. Cette ampoule minuscule, qui ne valait pas plus de vingt centimes, a été ce qui a déclenché une série d’événements qui allaient finalement causer la mort tragique de plus de cent personnes.
Bien sûr, ce n’est pas l’ampoule défectueuse qui a causé l’accident ; il est arrivé parce que l’équipage s’est concentré sur quelque chose qui semblait important à ce moment-là, perdant ainsi de vue ce qui était le plus important.
Portez votre cœur vers les choses les plus importantes
La tendance à se concentrer sur ce qui est insignifiant au détriment de ce qui est profond n’arrive pas qu’aux pilotes mais à tout le monde. Nous sommes tous menacés. Le chauffeur qui se concentre sur la route a beaucoup plus de chances d’arriver à destination sans accident que celui qui se concentre sur l’envoi de messages sur son téléphone portable.
Nous savons ce qui est le plus important dans la vie ; la lumière du Christ l’enseigne à chacun. En tant que saints des derniers jours fidèles, nous avons le Saint-Esprit pour « compagnon constant » pour nous enseigner les choses qui ont une valeur éternelle. Je pense que tout détenteur de la prêtrise qui m’écoute aujourd’hui, s’il lui était demandé de préparer un discours sur le sujet « ce qui compte le plus », pourrait en faire un excellent. Notre faiblesse est de ne pas conformer nos actes à ce que nous dit notre conscience.
Arrêtez-vous un instant et demandez-vous où est votre cœur. Vous concentrez-vous sur les choses les plus importantes ? La façon dont vous utilisez votre temps libre peut vous donner un précieux indice. Où se dirigent vos pensées lorsque la pression des dates d’échéance n’est plus là ? Vos pensées et votre cœur vont-ils vers les choses éphémères et passagères qui ne sont importantes que sur le moment ou bien vers les choses les plus importantes ?
Quelles rancunes nourrissez-vous ? Quelles excuses, auxquelles vous vous cramponnez, vous empêchent d’être le mari, le père, le fils et le détenteur de la prêtrise que vous savez devoir être ? Quelles choses vous distraient de vos devoirs et vous empêchent de magnifier plus diligemment votre appel ?
Parfois les choses qui nous distraient ne sont pas mauvaises en soi ; souvent elles nous procurent même un sentiment de bien-être.
Il est possible de pousser même de bonnes choses à l’excès. On en voit l’exemple chez un père ou un grand-père qui passe des heures à rechercher ses ancêtres ou à créer un blog tout en négligeant ses propres enfants et petits-enfants ou en évitant de passer du temps de qualité et constructif avec eux. Un autre exemple pourrait être celui d’un jardinier qui passe ses journées à arracher les mauvaises herbes tout en ignorant les mauvaises herbes spirituelles qui menassent d’étouffer son âme.
Même certains programmes de l’Église peuvent devenir sources de distraction si nous les menons à l’extrême et leur permettons de monopoliser notre temps et notre attention au détriment des choses les plus importantes. Nous avons besoin d’équilibre dans la vie.
Si nous aimons véritablement notre Père céleste et ses enfants, nous manifestons cet amour par nos actions. Nous nous pardonnons les uns aux autres et cherchons à faire le bien, car notre vieil homme a été crucifié avec le Christ1. Nous visitons « les orphelins et les veuves dans leurs afflictions », et nous nous préservons « des souillures du monde2 ».
Mes chers frères de la prêtrise, nous vivons dans les derniers jours. L’Évangile de Jésus-Christ est rétabli sur la terre. Les clés de la prêtrise de Dieu sont à nouveau données aux hommes. Nous vivons à une époque d’attente et de préparation, Dieu nous ayant confié le soin de nous préparer, nous, notre famille et notre monde, en vue de l’aube qui approche, du jour où le Fils de Dieu « à un signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel3 » et commencera son règne millénaire.
La sainte prêtrise nous a été confiée et nous avons été chargés de la responsabilité, du pouvoir et du droit d’agir en représentants de notre Roi céleste.
Ce sont les choses les plus importantes. Ce sont les valeurs éternelles qui méritent notre attention.
Nous ne pouvons pas et ne devons pas nous permettre de nous laisser distraire de notre devoir sacré. Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas perdre de vue les choses les plus importantes.
Néhémie
Néhémie, dans l’Ancien Testament, est le grand exemple de concentration et d’engagement persistants dans une tâche importante. Néhémie était un Israélite qui vivait en exil à Babylone. Il était échanson du roi. Un jour le roi lui demanda pourquoi il semblait si triste. Néhémie a répondit : « Comment n’aurais-je pas mauvais visage, lorsque la ville où sont les sépulcres de mes pères est détruite et que ses portes sont consumées par le feu4 ? »
Quand le roi entendit cela, son cœur fut adouci et il donna à Néhémie l’autorité de retourner à Jérusalem et de reconstruire la ville. Cependant, tout le monde n’était pas content de ce plan. En fait, plusieurs gouverneurs qui vivaient près de Jérusalem « eurent un grand déplaisir de ce qu’il venait un homme pour chercher le bien des enfants d’Israël5 ». Ces hommes furent très irrités et se moquèrent des Juifs6.
Bravant le danger, Néhémie ne laissa pas l’opposition le distraire de sa tâche. Au contraire, il organisa ses ressources et ses effectifs et se mit à reconstruire la ville car « le peuple prit à cœur ce travail7 ».
Mais au fur et à mesure que les murs de la ville s’élevaient, l’opposition s’intensifiait. Les ennemis de Néhémie menacèrent, conspirèrent et raillèrent. Leurs menaces étaient très réelles et ils devinrent si intimidants que Néhémie confessa qu’ils effrayèrent son groupe9. Malgré le danger et la menace permanente d’invasion, les travaux progressèrent. Ce fut une période de tension car chaque ouvrier, tandis qu’il travaillait, « avait son épée ceinte autour des reins9 ».
Plus les travaux avançaient, plus les ennemis de Néhémie se désespéraient. À quatre reprises ils le prièrent de quitter la sécurité de la ville et de les rencontrer, sous prétexte de résoudre leur conflit, mais Néhémie savait que leur intention était de lui faire du mal. Chaque fois qu’ils l’abordèrent, il leur fit la même réponse : « J’ai un grand ouvrage à exécuter et je ne puis descendre10. »
Quelle réponse remarquable ! Avec cet objectif clair et immuable dans le cœur et l’esprit, avec cette grande résolution qui animait Néhémie, les murs de Jérusalem s’élevèrent jusqu’à leur achèvement dans le stupéfiant laps de temps de cinquante-deux jours11.
Néhémie refusa de permettre à des distractions de l’empêcher de faire ce que le Seigneur voulait qu’il accomplisse.
Nous ne descendrons pas
Les nombreux détenteurs fidèles de la prêtrise qui aujourd’hui ont un cœur et un esprit identiques m’encouragent et m’inspirent. Tout comme Néhémie, vous aimez le Seigneur et vous efforcez de magnifier la prêtrise que vous détenez. Le Seigneur vous aime et connaît la pureté de votre cœur et la fermeté de votre résolution. Il vous bénit pour votre fidélité, guide vos pas et utilise vos dons et vos talents pour édifier son royaume sur cette terre.
Cependant, tous ne sont pas comme Néhémie. Nous pouvons mieux faire.
Je me demande, mes chers frères de la prêtrise, ce qui pourrait être accompli si tous, nous « prenions à cœur ce travail » comme le peuple de Néhémie. Je me demande ce qui pourrait être accompli si nous faisions « disparaître ce qui était de l’enfant12 » et nous engagions, de tout notre cœur et de toute notre âme, à devenir des détenteurs de la prêtrise dignes et fidèles, de vrais représentants du Seigneur Jésus-Christ.
Réfléchissez un instant à ce qui pourrait être accompli dans notre vie personnelle, dans notre vie professionnelle, dans notre famille, dans notre paroisse ou dans notre branche. Réfléchissez à la façon dont le royaume de Dieu progresserait sur toute la terre. Imaginez le changement bénéfique que le monde lui-même pourrait connaître si chaque homme qui détient la prêtrise de Dieu se ceignait les reins et se montrait à la hauteur de son vrai potentiel, converti jusqu’au tréfonds de son âme, et était un homme de la prêtrise loyal et fidèle, engagé à établir le royaume de Dieu.
Il est facile de se laisser distraire, de se concentrer sur une ampoule grillée ou sur l’impolitesse d’une personne désagréable, quelles que soient ses raisons. Mais réfléchissez au pouvoir que nous pourrions avoir individuellement et comme détenteurs de la prêtrise si, à chaque tentation de perdre de vue nos principes, les principes de Dieu, ou de transiger sur eux, nous répondions : « J’ai un grand ouvrage à exécuter et je ne puis descendre. »
Nous vivons à une époque de grandes difficultés et de grandes possibilités. Le Seigneur recherche des hommes comme Néhémie, des frères fidèles qui s’acquittent du serment et de l’alliance de la prêtrise. Il cherche à enrôler des âmes fermes qui travailleront diligemment à édifier le royaume de Dieu, des gens qui, lorsqu’ils rencontrent de l’opposition ou des tentations, se disent en leur cœur : « J’ai un grand ouvrage à exécuter et je ne puis descendre. »
Lorsqu’ils rencontrent l’épreuve et la souffrance, ils répondent : « J’ai un grand ouvrage à exécuter et je ne puis descendre. »
Lorsqu’ils rencontrent la dérision et les reproches, ils répondent : « J’ai un grand ouvrage à exécuter et je ne puis descendre. »
Notre Père céleste recherche les gens qui refusent de laisser les choses insignifiantes les entraver dans leur quête des choses éternelles. Il recherche ceux qui ne permettront pas à l’attrait de la facilité ni aux pièges de l’adversaire de les distraire de l’œuvre qu’il leur a donnée à accomplir. Il recherche ceux dont les actes sont en accord avec les paroles, ceux qui disent avec conviction : « J’ai un grand ouvrage à exécuter et je ne puis descendre. »
Je témoigne solennellement que Dieu vit et se soucie de chacun de nous. Il étend la main et défend ceux qui se lèvent et détiennent la prêtrise avec honneur car, en ces derniers jours, il a une grande œuvre à nous faire accomplir.
Cet Évangile ne vient pas de l’homme. La doctrine de l’Église n’est pas l’explication que quelqu’un a trouvée par hasard au sens des Écritures anciennes. C’est la vérité céleste révélée par Dieu lui-même. Je témoigne que Joseph Smith a vu ce qu’il dit avoir vu. Il a vraiment regardé dans les cieux et a communié avec Dieu le Père, avec le Fils et avec les anges.
Je témoigne que notre Père céleste parle à qui le recherche en esprit et en vérité. J’ai été témoin de mes propres yeux et vous témoigne avec joie que, de nos jours, Dieu parle par l’intermédiaire de son prophète, voyant et révélateur, Thomas S. Monson.
Mes chers frères, comme Néhémie, nous avons une grande œuvre à accomplir. Nous contemplons l’horizon de notre époque. Ma prière fervente est qu’en dépit des tentations, nous ne transigions jamais sur nos principes ; qu’en dépit des distractions, d’où qu’elles viennent, nous ne perdions pas de vue ce qui est le plus important ; que nous soyons résolus et qu’ensemble nous portions vaillamment la bannière du Seigneur Jésus-Christ.
Je prie pour que nous soyons dignes de la sainte prêtrise du Dieu Tout-Puissant et levions la tête comme un seul homme et, d’une voix ferme, proclamions au monde : « Nous avons un grand ouvrage à exécuter et nous ne pouvons descendre. » Au nom sacré de Jésus-Christ. Amen.