Emporter le nom d’un ancêtre au temple
Quarante ans plus tard…
Lorsque j’étais jeune, j’étais passionné de moto. Il y avait dans l’album de famille une photo de mon deuxième arrière-grand-oncle assis sur une Harley Davidson devant son magasin à Nantes. À ma connaissance, sa femme et lui n’avaient pas d’enfants.
Au cours de ma mission (mission française de Paris, 1976-1978), j’ai été affecté à Nantes. Ma mère m’a alors demandé de me rendre dans la rue où se trouvait le magasin de la photo. J’y suis allé un samedi matin avec mon collègue : mise à part l’enseigne, qui avait été enlevée, c’était le même décor et sur la porte figurait toujours le nom de mon ancêtre.
Mon collègue a sonné. Une femme d’un âge voisin de celui de ma mère nous a demandé ce que nous voulions.
« N’y avait-il pas autrefois ici un magasin avec une enseigne ‘Au bon tailleur’ » ? lui ai-je demandé.
« Si » a-t-elle répondu.
« Le propriétaire du magasin avait-il une Harley Davidson ? »
« Oui ».
Je lisais la surprise sur son visage. Comment quelqu’un d’aussi jeune que moi pouvait-il être au courant de faits remontant à plus de cinquante ans ?
« Qui êtes-vous ? » m’a-t-elle demandé.
« Je suis missionnaire et un de mes ancêtres du même nom a habité là. »
« Je suis sa fille, entrez ».
Nous avons alors fait connaissance et par la suite ma mère a gardé le contact avec elle. En fait, il s’agissait d’une enfant adoptée par mon aïeul.
Il y a quelques mois, vers quatre heures du matin, j’ai fortement pensé à elle, ce qui ne m’était pas arrivé depuis quarante ans. Lorsque j’en ai parlé à ma mère, elle m’a dit avoir perdu le contact quatre ans plus tôt.
Pensant qu’elle était décédée, ce qui était le cas, ma mère, ma sœur et moi avons réclamé son certificat de décès et, comme elle n’était ni mariée ni mère, ma sœur a accompli toutes les ordonnances au temple pour elle.
Je rends témoignage de l’influence de nos ancêtres dans notre vie et de la possibilité qu’ils ont d’entrer en contact avec nous, afin de participer à l’œuvre de l’histoire familiale.