L’étranger du train
Je suis né en 1932 à Lausanne. En 1937, nous avons émigré en Argentine. Une partie de mon enfance s’est passée dans la province de Cordoba, dans une région désertique, et nous allions à l’école à cheval. Plus tard, nous avons déménagé dans la banlieue de Buenos Aires, à Quilmes, Ezpeleta et à Berazategui.
Alors que ma sœur et moi habitions à Quilmes et allions à l’école à Buenos Aires, nous devions y aller en train chaque matin.
Un matin, alors que nous allions prendre notre train, un homme assez âgé, aux cheveux blancs, habillé élégamment dans un costume gris, s’est approché de nous et a dit :
« Bonjour, mes enfants. Ce matin vous n’irez pas à l’école en train ! »
Puis, nous saisissant par les poignets, il nous retint pendant que le train arrivait en gare.
Nous avons protesté et nous sommes débattus, mais il nous tenait fermement et n’a daigné nous lâcher la main que lorsque le train a recommencé à rouler pour sortir de la gare.
Nous avons couru aussi vite que nous le pouvions pour essayer de monter à bord du train, mais nous n’y sommes pas parvenus. Regardant le train s’éloigner, nous avons eu une grande colère et avons cherché le vieil homme tout autour de la gare, mais il avait disparu.
Nous étions tristes et sommes allés nous asseoir pour attendre le prochain train qui ne passerait pas avant une heure.
Alors que nous attendions, une voix s’éleva des haut-parleurs, annonçant aux voyageurs qu’il n’y aurait pas d’autre train ce matin-là : un grave accident s’était produit avec le dernier train, et le prochain voyage se ferait par bus.
Ce matin-là, ma sœur Suzanne et moi avons échappé à une mort certaine, grâce à l’intervention d’un inconnu, étrange…