2021
« Tu seras guidé vers un médecin qui saura te guérir ! » Dieu savait ce que je ne savais pas
Juin 2021


« Tu seras guidé vers un médecin qui saura te guérir ! » Dieu savait ce que je ne savais pas

Il est habituel, lorsque les choses ne se déroulent pas comme nous le souhaitons d’en rendre Dieu responsable :

  • Ah, si Dieu m’aimait vraiment, il ne permettrait pas que j’aie une telle épreuve !

Or, nous n’avons qu’une vision partielle de notre vie. De son côté, Dieu sait tout, sur notre passé, notre présent et notre avenir. Puisqu’il nous aime, il nous donne des occasions de prendre le temps de réfléchir et de nous remettre en question. Je l’ai constaté avec tout ce qui m’est arrivé à la suite de mes nombreux accidents sur le même genou.

Durant l’hiver 1967, j’ai eu un premier accident de ski terrible, à Chamrousse, accident qui a failli bloquer totalement mon articulation. D’autres accidents (sur le même genou) sont venus aggraver la situation, jusqu’au moment où une opération a été nécessaire, puis une immobilisation totale de la jambe par un plâtre depuis la cuisse jusqu’à la cheville. Cette période m’a permis d’avoir du temps pour recevoir les leçons missionnaires, étudier les Écritures et être baptisé. 

Je ne me suis jamais révolté, pensant que Dieu savait ce que je ne savais pas.

Le dernier accident détruisit totalement ce qui me restait de valide dans le genou : tous les ligaments et tendons étaient déchirés et le cartilage littéralement broyé. Cet accident arriva à deux pas d’une pharmacie, près de la gare de Lausanne, en Suisse, un dimanche après-midi où j’avais rendez-vous avec mes frères visiteurs. J’ai donc loué une paire de cannes anglaises et suis allé à mon rendez-vous.

Me voyant arriver avec mes cannes, mes instructeurs proposèrent de me donner une bénédiction, ce que j’acceptais avec joie. C’est ce jour-là que je compris la puissance de la prêtrise. Le frère qui prononçait le scellement de l’onction de santé que je venais de recevoir me dit clairement : « Tu seras guidé vers un médecin qui saura te guérir ! »

J’ai demandé au frère s’il connaissait un bon spécialiste orthopédiste qui m’aiderait. Il me donna le nom du meilleur spécialiste, le chirurgien B., qui opérait les footballeurs et les skieurs de haut niveau. Il m’avertit qu’obtenir un rendez-vous serait peut-être difficile.

Dès le lundi matin, je téléphonais au cabinet et je fus étonné d’entendre la secrétaire me dire : « Pourriez-vous venir tout de suite ? » 

En hâte, je me mis en route et rencontrai ce fameux spécialiste. Il m’ausculta et me dit : « Je n’ai jamais vu un genou en si mauvais état. Avant d’intervenir, je vais en parler au professeur T., de Lyon, il sera dans mon cabinet demain matin. Revenez demain après-midi, nous aviserons à ce moment-là ! »

Le lendemain, ce médecin me dit : « J’ai parlé de votre cas avec le professeur. Il souhaite vous ausculter lui-même, mais son cabinet est à Lyon. Acceptez-vous d’y aller ? »

Avec mon accord, il prit immédiatement rendez-vous pour le lendemain à dix heures.

Je m’y rendis. Après que ce professeur m’eut ausculté, il me dit être en mesure de m’opérer, mais que si je souhaitais être opéré dans une autre ville, il avait assez d’élèves qui interviendraient aussi avec succès.

C’est à ce moment-là que l’Esprit me souffla le nom de Grenoble. Le professeur me dit que c’était un bon choix. Il avait là-bas un jeune confrère qui rentrait des États-Unis où il avait étudié dans sa spécialité.

Prenant son téléphone, il demanda au docteur V. s’il pouvait me prendre avant mon retour en Suisse. J’obtins immédiatement un rendez-vous pour l’après-midi même.

Ce soir-là, ce jeune docteur m’ausculta et me demanda si j’étais pressé de rentrer en Suisse, car il lui était possible de m’opérer le lendemain matin.

Le lendemain, en salle de réveil, il me dit : « L’opération s’est bien passée, mais j’ai mis trois heures pour nettoyer votre articulation qui était envahie de cartilage broyé. Ensuite, j’étais face à un dilemme, votre plateau tibial étant totalement détruit. Je ne pouvais vous laisser ainsi, or, lors de ma semaine passée, aux États-Unis, j’ai assisté au remplacement d’une tête de fémur par une prothèse. N’en ayant pas, j’ai « bricolé » une prothèse dans un morceau de carbone et je vous l’ai mise pour remplacer ce cartilage. J’ai reconstruit les ligaments croisés et latéraux. J’ai fait mon possible, mais je ne vous garantis rien. Je n’immobiliserai pas votre jambe, une simple gouttière suffira pour la nuit, mais vous commencerez la physiothérapie dès demain. »

Je fis de la physiothérapie chaque jour pendant trois semaines et je sortis de la clinique sur mes deux jambes, avec tout de même une canne pour assurer ma stabilité.

Cinquante ans plus tard, je marche et je cours, avec une prothèse en carbone et des ligaments partiellement artificiels. Un orthopédiste local m’a dit que c’était impossible, le carbone étant une mauvaise solution.

La promesse donnée lors de la bénédiction s’est accomplie et Dieu sait toujours mieux que les hommes ce qu’il faut faire pour bénir ses enfants.