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Suivre l’exemple de mon père
Ma famille élargie a pour tradition, à l’occasion de vacances, de réunions ou d’autres occasions particulières de prendre le bateau de mon oncle pour aller de Tongatapu, l’île principale de Tonga jusqu’à une très belle île du nom de Pangaimotu. Nous passons la journée à jouer au volleyball et au billard, à faire du kayak, et bien sûr à manger et à nager.
Lorsque nous arrivons à Pangaimotu, nous jetons l’ancre du bateau à l’extérieur du lagon et un petit bateau transporte les adultes sur le rivage. Les enfants (mes cousins et mes frères et sœurs) n’aiment jamais attendre et préfèrent effectuer le trajet à la nage, aussi bien à l’aller qu’au retour, en fin de journée.
Quand j’étais plus jeune, je voulais toujours me joindre à eux, mais ce parcours à la nage me semblait difficile parce que l’on n’avait pas pied depuis notre bateau. Ne pas pouvoir toucher le fond m’effrayait car j’étais certaine que quelque chose allait m’attraper et me tirer vers le fond. De plus, la distance entre le bateau et le rivage me semblait tellement grande. Que se passerait-il si je devenais trop fatiguée avant de pouvoir l’atteindre ?
Mon père savait qu’il était important que je parvienne à faire cette distance à la nage.
Lors d’une de ces excursions à Pangaimotu, alors que le soleil se couchait, mon père m’a appelé. Il m’a dit qu’il allait m’aider à nager du rivage jusqu’au bateau.
Papa a marché avec moi depuis la zone peu profonde et au-delà. Dès que je n’ai pu sentir le fond sous mes pieds, j’ai eu peur et ai essayé de m’agripper à lui, mais il ne l’a pas permis. Frustrée, j’ai versé quelques larmes, mais mon père est juste resté à mes côtés pour m’encourager à continuer de nager.
A un moment donné, mes bras et mes jambes ayant du mal à fonctionner normalement, j’ai eu l’impression de n’aller nulle part. J’étais si fatiguée ! Mon père m’a gentiment suggéré de changer ma position de nage.
J’étais si concentrée sur sa voix, sur ma respiration et sur le simple fait de continuer à me mouvoir que je me suis à peine rendue compte que nous étions arrivés au bateau, bien plus vite que je ne l’aurais pensé.
En montant à bord du bateau, cet accomplissement m’a donné une sensation de chaleur et j’ai réalisé que quelque part au cours de ce parcours à la nage (où j’étais restée concentrée sur ma façon de nager et sur la voix de mon père) je m’étais libérée de ma peur de l’océan.
Au cours des années qui ont suivi, j’ai maintes fois effectué ce parcours aller-retour à la nage sans la moindre peur. Ce qui m’avait autrefois semblé si difficile à faire est devenu aujourd’hui tellement aisé.
Je pense à la façon dont mon père m’a guidée lors de ce premier parcours à la nage jusqu’au bateau. Il s’est montré à la fois gentil et ferme. Il m’a laissée affronter seule les difficultés, mais il est resté proche de moi pendant toute la distance à parcourir. Parfois, j’ai paniqué et émis des protestations, mais il a patiemment et de manière aimante continué à m’encourager.
J’ai depuis appris que notre Père céleste travaille de façon très similaire. Il sait que nous sommes ici sur terre pour apprendre, ce qui nous oblige souvent à sortir de notre zone de confort. Il sait que plusieurs des défis auxquels nous devrons faire face ici-bas seront difficiles et source de souffrance, et qu’il nous faut les affronter pour progresser. Mais il est toujours près de nous pour nous guider, nous encourager, et nous aider à transformer nos faiblesses en forces.
Quand nous endurons nos épreuves avec foi et humilité, elles peuvent nous rapprocher de notre Père céleste. Elles peuvent nous enseigner à placer notre confiance dans l’amour divin qu’il ressent envers nous et dans son désir de nous voir réussir. Comme l’a fait mon père pour moi il y a de nombreuses années à Pangaimotu, notre Père céleste peut nous transformer en une meilleure version de nous-mêmes et nous aider à accomplir bien plus que nous ne le pourrions de nous-mêmes.