C’est grâce à ces volontaires anonymes que les doigts du Sauveur peuvent se déployer et se tendre vers les plus faibles
Il est une question que devrait se poser tout être responsable et sensible à ses devoirs :
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En quoi et où pourrais-je être le plus utile dans le Royaume ?
Cette interrogation nous invite parfois à voir les choses de loin et à lever instinctivement les regards vers le sommet de la pyramide.
Beaucoup en concluent invariablement que les acteurs les plus influents en ce monde sont ceux qui concentrent entre leurs mains tous les leviers de pouvoir.
Cette impression est aussi tenace dans les rangs de l’Église qui est la nôtre que dans ceux de toute société organisée.
Or il se trouve que l’expérience humaine nous enseigne le presque exact inverse : c’est ainsi qu’un acteur de cinéma ukrainien deviendra le nouveau Churchill du XXIe siècle, qu’une jeune religieuse de Calcutta enthousiasmera trois générations confondues pleines d’admiration, qu’un jeune berger égyptien découvrant en 1947 les manuscrits de Nag-Hammadi révolutionnera sans le savoir ni le vouloir tout le monde chrétien, ou que le fils d’un obscur tailleur juif d’Europe de l’Est deviendra le Premier ministre de l’État d’Israël en 1948, et le reste à l’avenant…
Que dire d’un obscur Joseph Smith fils que ses contemporains avaient qualifié de garçon fantasque et illettré ?
Nous découvrons alors une leçon sublime qui nous prend presque par surprise : la force véritablement agissante dans le monde et dans l’Église se situe en fait au niveau de ses « acteurs de terrain ».
En réalité, la plus grande révélation resterait non avenue si des femmes et des hommes sans grade ni grande affectation ne se mettaient à l’œuvre pour relever là où ils se trouvent les défis banals et journaliers qui se présentent à eux et n’obéissaient au sentiment de devoir « tenir leur position face à l’ennemi ».
C’est grâce à ces volontaires anonymes que les doigts du Sauveur peuvent se déployer et se tendre vers les plus faibles, c’est-à-dire les plus importants dans le Royaume de Dieu, vers ces malades insignifiants en faveur desquels le Fils de Dieu accepta de subir le plus lourd des sacrifices.
Cette mission sacrée porte un nom aujourd’hui : le service pastoral, qui, exercé dans la poussière du chemin et à l’abri du regard des censeurs et des juges fait de nous des Filles et des Fils de ce Dieu qui désire par ce moyen faire de nous ses héritiers légitimes…