Message des dirigeants locaux
Favorisé par Dieu pour accomplir Son Œuvre
L’histoire la plus souvent citée dans le Livre de Mormon commence par Léhi qui ordonne Néphi et ses frères de retourner à Jérusalem pour récupérer les plaques d’airain chez le roi Laban. Il était important pour la famille de Léhi d’avoir les archives des Juifs et la généalogie de leurs ancêtres. Même si Néphi savait que son père avait reçu un commandement du Seigneur, il connaissait les difficultés associées à cette mission. Néanmoins, il a choisi de ne pas murmurer, mais de faire confiance au Seigneur.
Frère Neal Maxwell a une fois défini le murmure comme « un ressentiment à moitié réprimé ou une plainte murmurée… ». Frère Maxwell a ajouté que « le véritable destinataire de certains de nos murmures est le Seigneur ».
Récemment, je me suis retrouvé dans une situation où j’avais du mal à surmonter ce genre d’acte pécheur.
Peu de temps après avoir été appelé Soixante-dix d’Interrégion, dans l’Interrégion d’Afrique de l’Ouest, j’ai eu la tâche de superviser une conférence de district à Soubré, une ville située à environ 6 heures de route d’Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire.
Pendant mon voyage de Calabar à Abidjan en passant par Lagos, j’ai paisiblement réfléchi à ce que j’avais préparé et ce que le Sauveur voulait que je dise et fasse. Cependant, dès mon arrivée à l’aéroport d’Abidjan, où les interactions et les échanges se faisaient en français, j’ai commencé à éprouver un sentiment d’inadéquation linguistique. J’ai une capacité limitée en français, ce qui rendait la communication et la demande d’assistance à l’aéroport difficile. En raison de ma mauvaise prononciation, le chauffeur de taxi m’a emmené à un autre hôtel et ce n’était qu’avec l’aide d’un passant que nous avions pu arriver à notre hébergement prévu.
Finalement, une fois en sécurité dans mon hôtel, où j’ai pu obtenir le soutien de la mission, je me suis rappelé à quel point Néphi et le frère de Jared ont été bénis parce qu’ils ont travaillé par la foi et n’ont jamais murmuré contre Dieu, même lorsque les détails de leur mission leur étaient inconnus.
Dans mon état d’impuissance, y compris les difficultés pour communiquer et commander de la nourriture, je me suis rappelé des paroles d’Alma 37:36 qui nous encouragent à « crier à Dieu pour tout notre entretien ». J’ai suivi ce modèle et ai prié pour avoir la force et la direction, j’ai attendu patiemment et j’ai fait confiance à l’heure de Dieu.
J’ai ressenti un soulagement temporaire lorsque le président de mission a envoyé un interprète pour la session du samedi, ce qui a été une grande bénédiction. En retournant dans ma chambre plus tard ce soir, j’ai continué à demander au Seigneur de m’accorder la sagesse dans cette première mission qu’il m’avait confié (tout seul) dans un pays francophone. Le désir de mon cœur était d’accomplir son dessein. La session du dimanche était similaire et je n’ai jamais cessé d’invoquer le Seigneur. En rentrant chez moi après les réunions et plusieurs visites au domicile des membres, j’ai sincèrement supplié le Seigneur pour savoir comment j’allais surmonter ce problème de barrière linguistique.
En arrivant à la maison, j’ai partagé mes épreuves linguistiques frustrantes avec ma femme, et elle m’a gentiment rappelé de ne pas murmurer et m’a encouragé à faire confiance à l’aide divine. Son avertissement sincère m’a rappelé l’explication de Neal Maxwell : « Ceux qui murmurent ont une mémoire courte mais la liste de revendications la plus longue. » J’en avais déjà deux sur ma liste et je ne voulais pas qu’elle soit augmentée.
J’étais à la maison le lendemain matin lorsque j’ai reçu l’appel d’un étudiant qui s’est présenté comme étant le représentant de la classe de Langues modernes et de Traduction de l’Université de Calabar où j’enseigne.
Son appel était pour m’informer que je venais d’être chargé d’enseigner la grammaire anglaise aux étudiants de première année de ce département qui se spécialisaient en français ! J’étais dans un état de perplexité. Certes, ce n’était pas l’œuvre de l’homme et si ce n’était pas le cas, alors c’était Dieu qui avait mis en place des structures de soutien pour moi, non seulement pour que je réussisse, mais pour que je reconnaisse Sa main en toute chose. Le premier jour, en entrant dans la classe, je fus accueilli par cette phrase qui résonnait comme une chorale « Bonjour Professeur, vous êtes le bienvenu dans notre classe » ; auquel je répondis « Bonjour ! ».
Cette classe est comme une micro-communauté francophone dans un pays où l’anglais est la seconde langue et la langue officielle.
Aujourd’hui, je fais quelques progrès. C’est lent, mais j’en suis reconnaissant car je suis obligé d’interagir avec eux en français, en classe comme en dehors des cours. Mais ce n’était pas tout. Alors que je partageais mon expérience avec un serviteur du Seigneur comme moi, il a également eu la gentillesse de me recommander une suggestion intelligente sur la façon de projeter mes formations en français et en anglais afin de faciliter le processus de formation, de gagner du temps et de réduire les interférences.
Je suis heureux d’être témoin du soutien du Sauveur et je ne compte plus uniquement sur ma force.
Il a miraculeusement mis à ma disposition le cours de français au moment où je m’y attendais le moins. Il m’a en outre soutenu grâce à une méthode de formation intelligente prodiguée par un compagnon de service après que j’ai humblement demandé de l’aide. Mais par-dessus tout, il m’a fortifié avec l’Esprit pour que j’aie confiance en Lui et en Son heure. Je sais qu’il peut me soutenir et m’aider à accomplir ce qu’il veut que je fasse, maintenant et à l’avenir, donc je ne me soucierai plus jamais de certaines choses.
Comme par surprise, le programme de cette année stipule que je retournerai cinq fois dans ce même pays francophone. Je suis fort ! Je sais comme Néphi que, quelle que soit la nature de mon appel, si je me fie à Lui et à Son heure, je n’ai pas besoin de craindre ni de douter. « Car je sais que le Seigneur ne donne pas de commandements (mission) aux enfants des hommes, sans leur préparer la voie pour qu’ils puissent accomplir ce qu’il leur commande. » (1 Néphi 3:7) Je puise également ma force dans les paroles de Frère Dieter Uchtdorf lorsqu’il a dit : « Vous n’êtes pas seul. »
Je sais et je témoigne que le Sauveur ne me laissera jamais travailler seul pendant que je poursuis le rassemblement d’Israël que le Président Nelson a décrit comme : « la chose la plus importante qui se produit sur terre aujourd’hui. »
Je témoigne que Jésus-Christ est le Messie promis, Il vit et dirige Son église et Ses enfants avec amour, au nom de Jésus-Christ, Amen.