Conférence générale
Ayant reçu de grandes faveurs du Seigneur toute ma vie
Conférence générale d’octobre 2021


8:59

Ayant reçu de grandes faveurs du Seigneur toute ma vie

Comment réagissons-nous face aux difficultés ? Sommes-nous reconnaissants parce que nous sommes davantage concentrés sur nos bénédictions que sur nos problèmes ?

La pandémie de COVID-19 fait partie des nombreuses épreuves et difficultés auxquelles les enfants de Dieu ont dû faire face à travers l’histoire du monde. En début d’année, ma famille bien-aimée et moi avons traversé une période sombre. Le décès de personnes très chères dû à la pandémie et à d’autres facteurs ont semé la mort et causé du chagrin au sein de notre famille. En l’espace de cinq semaines, malgré les soins médicaux, le jeûne et la prière, mon frère, ma sœur et mon beau-frère sont passés de l’autre côté du voile.

Je me suis parfois demandé pourquoi le Sauveur a pleuré en voyant Marie tourmentée par la mort de son frère, Lazare1, sachant qu’il avait le pouvoir de le ramener à la vie et que, sous peu, il utiliserait ce pouvoir pour ressusciter son ami. Je suis émerveillé par la compassion et l’empathie du Sauveur pour Marie. Il comprenait la douleur indescriptible qu’elle ressentait à cause du décès de son frère Lazare.

Nous éprouvons cette même douleur intense lorsque nous sommes séparés temporairement de nos êtres chers. Le Sauveur éprouve une parfaite compassion pour nous. Il ne nous reproche pas de manquer de perspective, ni d’avoir une vision limitée de notre cheminement éternel. Au contraire, il compatit à notre tristesse et à notre souffrance.

Notre Père céleste et son Fils, Jésus-Christ, veulent que nous ayons la joie2. Russell M. Nelson, président de l’Église, a enseigné : « La joie que nous ressentons dépend peu de notre situation, mais entièrement de l’orientation de notre vie. Lorsque notre vie est centrée sur le plan du salut de Dieu, […] nous pouvons connaître la joie, quoi qu’il arrive, ou n’arrive pas, dans notre vie3. »

Je me souviens du jour où, lorsque j’étais jeune missionnaire, un excellent missionnaire que j’admirais a reçu une nouvelle bouleversante. Sa mère et son jeune frère étaient décédés dans un tragique accident. Le président de mission a proposé au missionnaire de rentrer chez lui pour les obsèques. Cependant, après avoir parlé avec son père au téléphone, il a décidé de rester et de terminer sa mission.

Une visite à un missionnaire à l’hôpital

Peu de temps après, alors que nous servions dans la même zone, mon collègue et moi avons reçu un appel d’urgence : des voleurs avaient volé la bicyclette de ce même missionnaire et l’avaient blessé au couteau. Son collègue et lui se rendaient à pied à l’hôpital le plus proche, où mon collègue et moi les avons rejoints. Sur le chemin de l’hôpital, je ressentais du chagrin pour ce missionnaire. J’imaginais que son moral serait au plus bas et qu’assurément, après cette expérience traumatisante, il souhaiterait à présent rentrer chez lui.

Pourtant, lorsque nous sommes arrivés à l’hôpital, je l’ai vu allongé sur son lit, attendant une intervention chirurgicale, et il souriait. Je me suis dit : « Comment peut-il sourire à un moment pareil ? » Pendant sa convalescence à l’hôpital, il a distribué avec enthousiasme des brochures et des exemplaires du Livre de Mormon aux médecins, aux infirmières et aux autres patients. Même après ces épreuves, il ne voulait pas rentrer chez lui. Au contraire, il a œuvré jusqu’au dernier jour de sa mission avec foi, énergie, force et zèle.

Au début du Livre de Mormon, Néphi déclare : « Moi, Néphi, […] ayant vu beaucoup d’afflictions au cours de ma vie, ayant néanmoins reçu de grandes faveurs du Seigneur toute ma vie4… »

Les nombreuses épreuves que Néphi a connues, et qui figurent pour la plupart dans ses écrits, me viennent à l’esprit. Elles nous aident à comprendre que nous traversons tous des périodes sombres. L’une de ces épreuves s’est produite lorsque Néphi a reçu le commandement de retourner à Jérusalem obtenir les plaques d’airain que Laban avait en sa possession. Certains frères de Néphi étaient des hommes de peu de foi ; ils ont même frappé Néphi avec un bâton. Néphi a traversé une autre épreuve lorsqu’il a brisé son arc et s’est trouvé dans l’incapacité d’obtenir de la nourriture pour sa famille. Plus tard, lorsqu’il a reçu le commandement de construire un bateau, ses frères aînés se sont moqués de lui et ont refusé de l’aider. En dépit de ces épreuves et de bien d’autres au cours de sa vie, Néphi a toujours reconnu la bonté de Dieu.

Néphi lié sur le bateau

Alors que sa famille traversait l’océan en direction de la terre promise, certains membres de la famille ont commencé à s’amuser, à parler durement et à oublier que c’était grâce à la puissance du Seigneur qu’ils avaient été protégés. Lorsque Néphi les a réprimandés, ils se sont offensés et l’ont lié avec des cordes de sorte qu’il ne pouvait plus bouger. Le Livre de Mormon indique que ses frères « [le] traitèrent avec beaucoup de dureté » ; ses chevilles « étaient très enflées et très douloureuses5 », de même que ses poignets. Néphi était peiné de l’endurcissement de cœur de ses frères et se sentait parfois accablé de chagrin6. « Néanmoins, déclara-t-il, je me tournais vers mon Dieu, et je le louais toute la journée ; et je ne murmurais pas contre le Seigneur à cause de mes afflictions7. »

Mes chers frères et sœurs, comment réagissons-nous face à nos afflictions ? Murmurons-nous devant le Seigneur à cause d’elles ? Ou, comme Néphi et mon ancien ami missionnaire, sommes-nous reconnaissants en paroles, en pensées et en actes parce que nous nous concentrons davantage sur nos bénédictions que sur nos problèmes ?

Notre Sauveur Jésus-Christ nous a donné l’exemple pendant son ministère terrestre. Dans les moments de difficulté et d’épreuve, il y a peu de choses qui nous apportent plus de paix et de satisfaction que de servir notre prochain. Le livre de Matthieu raconte ce qui s’est produit quand le Sauveur a appris que son cousin, Jean-Baptiste, avait été décapité par le roi Hérode pour plaire à la fille d’Hérodias :

« Les disciples de Jean vinrent prendre son corps, et l’ensevelirent. Et ils allèrent l’annoncer à Jésus.

À cette nouvelle, Jésus partit de là dans une barque, pour se retirer à l’écart dans un lieu désert ; et la foule, l’ayant su, sortit des villes et le suivit à pied.

Quand il sortit de la barque, il vit une grande foule, et fut ému de compassion pour elle, et il guérit les malades.

Le soir étant venu, les disciples s’approchèrent de lui, et dirent : Ce lieu est désert, et l’heure est déjà avancée ; renvoie la foule, afin qu’elle aille dans les villages, pour s’acheter des vivres.

Jésus leur répondit : Ils n’ont pas besoin de s’en aller ; donnez-leur vous-mêmes à manger8. »

Jésus-Christ nous a montré qu’en période d’épreuve et d’adversité, nous pouvons reconnaître les difficultés des autres. Émus de compassion, tendons-leur la main et soutenons-les. Ce faisant, nous sommes de même renforcés par notre service chrétien. Gordon B. Hinckley a déclaré : « Le meilleur antidote que je connaisse aux soucis est le travail. Le meilleur remède au désespoir est le service. La meilleure façon de lutter contre la lassitude consiste à aider quelqu’un qui est encore plus fatigué9. »

Au sein de l’Église de Jésus-Christ, j’ai eu de nombreuses occasions de servir mon prochain. C’est dans ces moments-là que je sens que mon Père céleste allège mes fardeaux. Russell M. Nelson, le président de l’Église, est le prophète de Dieu sur la terre ; il est un excellent exemple de la manière dont nous devrions servir les autres lors d’épreuves difficiles. Je joins mon témoignage à celui de nombreux autres saints : Dieu est notre Père céleste aimant. J’ai ressenti son amour infini pendant les périodes sombres de ma vie. Notre Sauveur Jésus-Christ comprend nos douleurs et nos afflictions. Il veut alléger nos fardeaux et nous réconforter. Nous devons suivre son exemple en servant les personnes dont les fardeaux sont encore plus lourds que les nôtres. Au nom de Jésus-Christ. Amen.