Sorties en couple sans écueil
Je veux vous faire part des points de vue de l’Évangile sur trois domaines : L’amitié, les fréquentations, et les relations physiques.
Premièrement, l’amitié est un principe de l’Évangile ; elle est nécessaire à notre bien-être émotionnel et spirituel. Deuxièmement, l’amitié est la base sur laquelle doivent reposer et s’épanouir les fréquentations et le mariage. Et troisièmement, les relations physiques avant le mariage peuvent empêcher d’édifier une base solide d’amitié mais, après le mariage, ils peuvent y contribuer.
L’amitié
Quelle importance a pour vous l’amitié ? En quoi est-elle une bénédiction pour vous ? Avez-vous déjà eu l’impression de ne pas avoir d’ami ? On est malheureux quand on se sent seul et sans amis. L’amitié est nécessaire à notre bien-être, elle n’est pas seulement agréable, mais elle est aussi nécessaire. Nous avons tous profondément besoin d’amitié ; c’est une aspiration universelle.
J’ai pris conscience de cela grâce à une sœur du bureau général des Jeunes Filles qui a fait des excursions seule l’été dernier. Dans ses voyages, elle a parlé avec des jeunes filles en Idaho, au Brésil, en Mongolie et en Russie. À chaque endroit, elle leur a posé des questions sur leur vie et a compilé leurs réponses. Voici les questions qu’elle leur a posées ainsi que les réponses les plus fréquentes qu’elle a reçues à chaque question.
Question : Qu’est-ce qui vous rend heureuses ? Réponse : Les amis.
Qu’est ce qui vous cause le plus de tracas ? Les amis.
Qu’aimez-vous faire pendant votre temps libre ? Être avec des amis.
Qu’est-ce qui occupe le plus souvent vos pensées ? Les amis.
Pourquoi certaines jeunes filles ne viennent-elles pas aux activités d’échange ? Parce qu’elles n’ont pas d’amis.
Pourquoi certaines jeunes filles deviennent-elles non pratiquantes ? Du fait de la pression des amis.
N’est-ce pas stupéfiant ? Les amis ont une importance énorme pour les jeunes filles du monde entier. Et je crois que les jeunes gens donneraient les mêmes réponses. Ainsi que beaucoup d’adultes. Nous avons tous besoin d’amis.
Les prophètes ont enseigné que l’amitié fait partie intégrante du respect des alliances que nous avons contractées. Réfléchissez à l’exemple du peuple d’Alma aux eaux de Mormon. Les gens y ont exprimé leur désir d’entrer dans la bergerie de Dieu. Alma leur a demandé s’ils étaient disposés à porter les fardeaux les uns des autres, à pleurer avec ceux qui pleurent et à consoler ceux qui ont besoin de consolation. Autrement dit, il leur a demandé s’ils étaient disposés à faire alliance de se comporter en amis. Ils ont battu des mains de joie à l’idée de contracter cette alliance. Et leurs cœurs étaient enlacés dans l’unité et l’amour. C’est un grand exemple scripturaire d’amitié. (Voir Mosiah 18.)
Nous pouvons tourner les yeux vers Jésus-Christ pour avoir le plus grand exemple d’amitié. « Amis » était le meilleur compliment qu’il faisait à ses disciples. Il a dit :
« C’est ici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés.
« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.
« Vous êtes mes amis…
« Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père » (Jean 15:12-15).
Si l’amitié est si importante dans les enseignements de nos prophètes et de notre Sauveur, ne devrions-nous pas nous efforcer d’être d’excellents amis qui respectent les alliances ? Être un tel ami consiste à être comme le Christ ; avoir de tels amis est divin. Nous, saints des derniers jours, savons que l’exaltation comprend le droit de passer l’éternité là où est notre véritable ami, le Sauveur, et d’autres êtres qui sont devenus comme lui. Les Écritures nous font cette promesse glorieuse : « Et cette même sociabilité qui existe parmi nous ici existera parmi nous là-bas, seulement elle sera accompagnée de gloire éternelle » (D&A 130:2).
Les fréquentations
Cela m’amène à ma deuxième relation : les fréquentations. L’amitié devrait jouer un rôle primordial lors des fréquentations et du mariage. Je vois l’amitié comme la fondation de la pyramide des fréquentations. Une petite histoire m’aidera à illustrer ce point.
C’est celle d’Isaac et de Rebecca. Mais ce ne sont pas ceux du récit biblique : Il s’agit de notre fille, Rebecca, et de son soupirant, Isaac. Notre Rebecca n’a pas été persuadée d’épouser son Isaac aussi facilement que l’a été la Rébecca de l’Ancien Testament. Et elle n’était pas non plus aussitôt disposée a abandonner son style de vie et à quitter immédiatement sa famille pour faire partie de la vie de quelqu’un d’autre.
Notre Becky avait 21 ans. Elle s’était inscrite à un stage en entreprise de l’université Brigham Young au Mozambique, en Afrique. Elle ne savait pas si elle devait faire une mission, mais au moins elle avait commencé les démarches en prenant rendez-vous chez le dentiste et le médecin. Elle pensait aussi s’inscrire pour une maîtrise dans son domaine. Bref, elle essayait de décider de l’étape suivante de sa vie. Nous nous demandions tous qui l’emporterait des trois « M » : le Mozambique, la mission ou la maîtrise.
Pendant ce temps, Isaac est entré en course et a bientôt proposé un quatrième « M », le mariage. Il se préparait à entrer en faculté de médecine quelques mois plus tard et ne voulait pas y aller sans Becky. Il nous a dit plus tard qu’il avait ses trois « M » à lui, qu’il espérait qu’elle choisirait : mariage, médecine et, par la suite, maternité. Il a dit : « Je savais que, si elle ne les choisissait pas, je serais le quatrième « M » : malheureux ».
Becky était une femme du 21e siècle. Le monde et ses nombreuses possibilités alléchantes étaient à sa disposition et il lui était difficile de renoncer à certains de ses rêves. Ce qui a fini par la persuader a été la bonté intrinsèque d’Isaac et sa gentillesse avec elle. Il s’est aussi montré romantique : envoi de magnifiques bouquets de fleurs, sorties agréables avec elle, etc.
Mais ces choses n’auraient pas suffi à la conquérir. À ses yeux, l’atout gagnant d’Isaac a été qu’il faisait toujours passer les sentiments et les besoins de Becky avant les siens. Il faisait des petites choses pleines d’attention, du genre de ce qu’on ferait pour un ami. Par exemple, quand il a appris que le bracelet de la montre de Rebecca était trop grand pour son poignet, il a enlevé un ou deux maillons et l’a ajusté parfaitement. Une autre fois, elle a trouvé sa voiture impeccable et étincelante, à l’intérieur comme à l’extérieur, parce qu’il l’avait lavée, sans qu’elle le lui ait demandé. Une autre fois, elle a trouvé une petite liste de choses qu’il pourrait faire pour s’améliorer. Beaucoup de ses buts étaient orientés vers le service. Ces actes de gentillesse promettaient une amitié durable ; ils exprimaient des qualités de cœur qui dureraient même quand la beauté physique finirait par se faner.
Becky a compris qu’il avait les qualités qui dureraient dans les bons et les mauvais moments, les qualités qu’elle rechercherait chez un véritable ami. Alors elle a épousé Isaac. Et maintenant, quand elle y réfléchit, elle voit qu’elle avait raison de dire que les grands points forts du jeune homme seraient des atouts extraordinaires pour leur relation. Elle pense qu’elle est mariée à son meilleur ami. Et c’est ce que devrait être le mariage.
L’amitié doit donc constituer la base de l’amour entre homme et femme, de l’amour qui mène à se fréquenter et à se marier. De même, l’amitié et l’amour ne peuvent devenir ce que Dieu veut qu’ils soient que s’ils sont fondés sur la charité, « l’amour pur du Christ » (Moroni 7:47). Comme nous l’apprenons dans Moroni et 1 Corinthiens, la charité est patiente, pleine de bonté, n’est pas envieuse et ne cherche pas son intérêt. La charité amène les couples à se réjouir de la vérité, à croire, à espérer et à endurer. Les conjoints dont l’amour repose sur la charité veulent le meilleur l’un pour l’autre. Leur amour est empreint de l’amour pur du Christ. Voilà les qualités que nous devrions rechercher pendant les fréquentations et le mariage. (Voir 1 Corinthiens 13:4-7 ; Moroni 7:45.)
L’un des moyens de développer une forte relation d’amour est d’avoir une bonne communication. La communication est la manière dont commence et dure une bonne relation. Mes enfants non mariés me demandent constamment comment il arrive que l’on se rencontre. Cela a l’air si mystérieux. Je sais que la façon dont chacun tombe amoureux est différente. Mais il semble y avoir au moins un élément commun à la plupart des histoires : La spontanéité dans la conversation. De nombreux couples disent : « Nous n’avons pas arrêté de parler ; j’ai perdu la notion du temps quand nous parlions ; c’était tellement agréable de parler ; nous avons le même sens de l’humour ; nous aimions parler de nos valeurs et de nos intérêts communs. »
C’était comme à mon premier rendez-vous avec mon mari. Nous étions entourés de gens pendant toute la soirée, mais j’avais l’impression que nous n’étions que tous les deux. John et moi nous nous sommes parlé sans arrêt.
J’ai entendu dire que l’amour est une longue conversation. Je le crois. En fait, je dis souvent en plaisanterie à nos enfants que, si un jour je n’avais plus rien à dire à leur père, alors notre mariage prendrait fin. Je ne crains pas de dire cela parce que nous aimons parler ensemble de tout.
La communication qui est si amusante entre amis est également essentielle quand on fait réellement plus profondément connaissance avec quelqu’un. On ne fera peut-être jamais la cour à une personne qu’on fréquente parce qu’on ne peut pas dépasser avec elle le stade des choses superficielles.
On recherche parfois le bonheur dans les lieux exotiques, et le romanesque dans les choses mystiques, chères ou charmeuses. Nous ne recherchons parfois que les apparences. Au lieu de cela, nous devons rechercher des amis qui incarnent les qualités du Christ. Quand vous sortez, recherchez des amitiés qui ont une force durable et qui peuvent constituer une fondation solide pour le mariage. Une fois que vous aurez établi une base solide et vertueuse dans votre relation, il y aura place pour les relations physiques – dans le mariage.
Relations physiques
Les relations physiques entre l’homme et la femme peuvent être quelque chose de magnifique et de bon ; elles peuvent être une grande bénédiction. Mais si l’aspect physique de l’amour se manifeste trop tôt ou trop vite dans une relation, il peut prendre le pas sur le reste. Il peut alors tout diriger. Nos émotions physiques sont puissantes et excitantes. C’est ce qu’elles sont censées être. Mais c’est justement pour cette raison qu’il faut les tenir en bride jusqu’après le mariage, quand d’autre parties fondamentales de la relation sont développées.
Nous avons enseigné à nos enfants certains principes qui, nous l’espérons, les ont protégés. Nous avons essayé de créer des expressions marquantes qu’ils se rappelleraient facilement quand ils seraient en danger et auraient des décisions à prendre. Je vais vous indiquer quatre principes qui vous protégeront si vous vous les rappelez et que vous les respectez.
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1. Évitez les dangers de l’obscurité. Restez dans des endroits bien éclairés, littéralement et au sens figuré. Il est sage de laisser la lumière allumée, sous le porche, dans le salon, au bal. Il est également sage d’éviter les endroits où l’on ressent un esprit de ténèbres.
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2. Méfiez-vous de la position horizontale. Ne vous allongez pas avec la personne avec qui vous sortez. Ne le faites ni pour regarder un film, ni pour lire un livre, ni pour vous reposer à un pique-nique.
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3. Souvenez-vous qu’il est dangereux de rester à deux. Trouvez des endroits publics où être seuls. Apprenez à avoir vos conversations privées dans des endroits où il y a des gens. Il y a une grande sécurité à être ensemble dans des endroits où l’on peut être facilement dérangé.
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4. La pudeur est impérative. Tout dans votre apparence, votre langage et votre comportement doit indiquer que vous êtes une fille ou un fils littéral d’esprit de notre Père céleste. Si nous comprenons vraiment l’importance de notre corps dans le plan de notre Père céleste, nous respecterons énormément notre corps. Si vous vous habillez et agissez pudiquement, les autres vous traiteront avec respect.
Vous vous protégerez si vous choisissez d’être avec des gens qui essaient eux aussi de choisir le bien. Quelqu’un avec qui vous voudrez passer le reste de votre vie ne voudra que ce qu’il y a de mieux pour vous. Dans Jeunes, soyez forts , il est dit : « Choisissez des amis qui ont les mêmes valeurs que vous pour pouvoir vous fortifier et vous encourager mutuellement à respecter des principes élevés. Un ami véritable est quelqu’un qui vous incite à être le meilleur possible » (version 2001, p. 12).
Le Seigneur a prévu que nous devenions un en tout. Les relations physiques dans le mariage peuvent contribuer à cimenter notre union spirituelle. Le mari et la femme sont faits l’un pour l’autre.
Notre modèle se trouve dans la toute première histoire d’amour. Le Seigneur a dit qu’il n’était pas bon qu’Adam soit seul. Il a donc créé Ève pour qu’elle soit « une aide semblable à lui » (Genèse 2:18). Ce passage d’Écritures signifie qu’Ève a été créée pour être une aide semblable à Adam. Ève était donc une aide « adaptée à Adam, digne de lui et lui correspondant » (traduction de la Bible anglaise du roi Jacques, Genèse 2:18, note de bas de page b ). Ensuite, il a été enseigné à Adam qu’Ève et lui devaient s’attacher l’un à l’autre et qu’ils deviendraient une seule chair (voir Genèse 2:24). Voici donc tous les éléments : être adaptés l’un à l’autre d’abord, puis ajouter les relations physiques après le mariage.
Je sais ce que c’est que d’avoir un tel ami. Mon mari, John, a été gentil, attentionné et romantique pendant que nous nous fréquentions. Puis même quand il a fait ses études à plein temps, a travaillé à plein temps et que nous avions trois enfants de moins de quatre ans, il a continué à être gentil, attentionné et romantique avec moi. Il me l’a montré en m’aidant dans mes nombreux rôles. Il donnait leur bain aux enfants tous les soirs. Il nettoyait le sol de la cuisine. Il a aussi été ma fenêtre ouverte sur le monde en me tenant informée de ce qui s’y passait. Il a subvenu à nos besoins. Il m’a encouragée dans mon rôle de mère. Il assistait aux pièces de théâtre, aux concerts et aux matchs des enfants et les aidait à faire leurs devoirs. Il m’accordait des moments de repos : des promenades ou des escapades pendant le week-end, en m’emmenant au temple ou parfois dans ses déplacements. Quand je rentre fatiguée à la maison, le soir, il fait des croque-monsieur et d’autres petits plats pour que je n’aie pas à faire la cuisine. Il est la source d’inspiration et le réviseur de mes écrits et mes discours. Il prie en ma faveur et me donne des bénédictions de la prêtrise. Il est un aide adapté pour moi de toutes les manières.
J’espère que chacun de nous trouvera la même joie dans la vie par ses relations avec ses amis, avec les membres de sa famille et avec Dieu. Nous devons nous rappeler que les amitiés profondes sont fondées sur les vertus chrétiennes. Ces amitiés constituent une base saine sur laquelle fonder les fréquentations suivies. Et enfin, avec beaucoup de précautions, les relations physiques rehausseront cette sainte amitié du mariage. Je témoigne que ces principes sont vrais. Puissions-nous trouver de la joie dans la sainte sociabilité que le Seigneur nous a donnée.
Adapté d’un discours donné lors d’une réunion spirituelle à l’université Brigham Young Idaho le 18 novembre 2003.