2010
Servir avec l’Esprit
Novembre 2010


Servir avec l’Esprit

Faisons tout ce qu’il faut pour nous qualifier pour avoir la compagnie du Saint-Esprit.

President Henry B. Eyring

Je suis reconnaissant de cette occasion d’être unis à vous. Dieu nous honore en nous faisant détenir sa prêtrise. Nous avons été appelés à utiliser le pouvoir divin pour servir les enfants de notre Père céleste. La réussite avec laquelle nous nous acquittons de cette obligation aura des conséquences éternelles pour les personnes que nous sommes appelés à servir, pour nous-mêmes et pour les générations à venir.

Je me souviens avec une grande révérence de deux détenteurs de la prêtrise qui s’étaient qualifiés pour que l’Esprit du Seigneur les accompagne dans la mission à laquelle le Seigneur les avait appelés. Ils avaient eux-mêmes découvert l’Évangile rétabli en Amérique. Ils furent les serviteurs du Seigneur qui furent les premiers à parler de l’Évangile à deux de mes ancêtres européens.

L’un de ces ancêtres était une jeune fille qui vivait dans une petite ferme de Suisse. L’autre était un jeune homme, orphelin et immigrant venu d’Allemagne, qui vivait à Saint-Louis, au Missouri (États-Unis).

Ils entendirent tous les deux un détenteur de la prêtrise témoigner de l’Évangile rétabli, la jeune fille près de la cheminée de sa petite maison en Suisse, et le jeune homme tandis qu’il était assis au balcon d’une salle louée aux États-Unis. Ils surent tous les deux par l’Esprit que le message que ces anciens leur apportaient était vrai.

Le jeune homme et la jeune fille décidèrent de se faire baptiser. Ils se rencontrèrent pour la première fois des années plus tard sur une piste poussiéreuse, alors qu’ils parcouraient des centaines de kilomètres à pied en direction des montagnes de l’Ouest américain. Ils discutèrent en chemin. Ils parlèrent de la bénédiction miraculeuse que parmi les habitants du monde entier, les serviteurs de Dieu les aient trouvés et qu’en plus ils sachent que leur message était vrai.

Ils tombèrent amoureux et se marièrent. Et, grâce au témoignage de l’Esprit, qui avait pris naissance alors qu’ils entendaient les paroles de détenteurs de la prêtrise parlant sous l’influence du Saint-Esprit, ils furent scellés pour l’éternité par le pouvoir de la prêtrise. Je fais partie des dizaines de milliers de descendants de ce garçon et de cette fille qui bénissent les noms des deux détenteurs de la prêtrise qui ont apporté avec eux l’influence de l’Esprit de Dieu en gravissant la colline en Suisse et en se levant pour prendre la parole à cette réunion à Saint-Louis.

Cette belle histoire, et des millions d’autres comme celle-là, se répètent partout dans le monde et se répéteront au fil des générations. Pour certains, ce sera l’histoire d’un jeune instructeur au foyer dont les paroles ont suscité chez votre grand-père le désir de revenir à l’Église. Pour d’autres ce seront les paroles de réconfort et de bénédiction d’un patriarche qui ont fortifié votre mère lorsqu’une tragédie a failli l’accabler.

Il y aura un thème commun à toutes ces histoires. Ce thème sera le pouvoir de la prêtrise d’un détenteur dont le pouvoir de servir est magnifié par le Saint-Esprit.

Et donc mon message pour nous ce soir est celui-ci : faisons tout ce qu’il faut pour nous qualifier pour avoir la compagnie du Saint-Esprit et ensuite allons de l’avant courageusement pour recevoir les pouvoirs nécessaires pour accomplir tout ce que le Seigneur nous demande de faire. Ce pouvoir croissant de servir peut vous être donné lentement, il peut l’être par petites étapes que vous aurez du mal à discerner, mais il viendra.

Ce soir, je vais faire quelques suggestions qui vous aideront à vous qualifier pour avoir la compagnie du Saint-Esprit dans votre service dans la prêtrise. Ensuite je donnerai quelques exemples de service dans la prêtrise dans lesquels vous pouvez vous attendre à voir votre pouvoir de servir renforcé par l’influence de l’Esprit.

Nous savons tous que la confirmation dans l’Église nous a donné le don du Saint-Esprit. Mais la compagnie du Saint-Esprit, les manifestations de ce don dans notre vie et dans notre service, nous obligent à mettre notre vie en ordre afin d’y avoir droit.

Nous cultivons les dons spirituels en respectant les commandements et en essayant d’avoir une vie irréprochable. Cela exige la foi en Jésus-Christ pour se repentir et être purifiés par son expiation. Alors, en tant que détenteurs de la prêtrise, nous ne devons jamais manquer une occasion de participer de tout notre cœur à la promesse faite lors de chaque réunion de Sainte-Cène aux membres de l’Église rétablie qui prennent sur eux le nom du Fils de Dieu, se souviennent toujours de lui et gardent les commandements qu’il leur a donnés ; afin qu’ils aient toujours son Esprit avec eux1.

Tout comme nous devons être purifiés du péché pour avoir l’Esprit avec nous, de même nous devons être suffisamment humbles devant Dieu pour reconnaître que nous en avons besoin. Les disciples du Sauveur ressuscité ont fait preuve de cette humilité, comme le rapporte le Livre de Mormon.

Le Sauveur les préparait pour leur ministère. Ils se sont agenouillés sur le sol pour prier. En voici le récit : « Et ils prièrent pour ce qu’ils désiraient le plus ; et ils désiraient que le Saint-Esprit leur fût donné2. » Ils furent baptisés comme vous l’avez été. Et le récit dit qu’en réponse à leur supplication, ils furent remplis du Saint-Esprit et de feu.

Le Sauveur a prié à haute voix pour remercier son Père d’avoir donné le Saint-Esprit à ceux qu’il avait choisis à cause de leur foi en lui. Puis il a prié pour que ceux qu’ils servaient reçoivent une bénédiction spirituelle. Le Seigneur a adressé cette supplication à son Père : « Père, je te prie pour que tu donnes le Saint-Esprit à tous ceux qui croiront en leurs paroles3. »

Nous, les humbles serviteurs du Sauveur, nous devons prier pour que les manifestations du Saint-Esprit nous soient données dans notre service et le soient aux gens que nous servons. Il est essentiel de prier humblement notre Père céleste, avec une foi profonde en Jésus-Christ, pour nous qualifier pour avoir la compagnie du Saint-Esprit.

Notre humilité et notre foi, qui favorisent les dons spirituels, se développent par la lecture, l’étude et la méditation des Écritures. Nous avons tous entendu ces mots. Cependant, peut-être lisons-nous quelques lignes ou quelques pages des Écritures chaque jour et espérons-nous que cela sera suffisant.

Mais lire, étudier et méditer ne sont pas la même chose. Nous lisons des mots et nous pouvons trouver des idées. Nous étudions et nous pouvons découvrir des structures et des liens dans les Écritures. Mais, lorsque nous méditons, nous appelons la révélation par l’Esprit. La méditation est, pour moi, la réflexion et les prières que je fais après avoir lu et étudié les Écritures avec soin.

Pour moi, Joseph F. Smith a montré l’exemple de la manière dont la méditation peut inviter la lumière divine. Cela est indiqué à la section 138 des Doctrine et Alliances. Il avait lu et étudié de nombreuses Écritures en essayant de comprendre comment les effets de l’expiation du Sauveur allaient atteindre les personnes qui étaient mortes sans avoir entendu son message. Voici le récit qu’il fait de la manière dont la révélation est venue : « Tandis que je méditais sur ces choses qui étaient écrites, les yeux de mon intelligence s’ouvrirent, l’Esprit du Seigneur reposa sur moi, et je vis les multitudes des morts, petits et grands4. »

Le repentir, la prière et la méditation sur les Écritures sont des éléments essentiels de notre qualification pour avoir les dons de l’Esprit dans notre service dans la prêtrise. Notre pouvoir de servir est magnifié encore davantage quand nous exerçons notre foi pour aller de l’avant dans nos appels avec l’aide du Saint-Esprit.

Le président Monson nous en a parlé de cette façon : « Que signifie magnifier [votre] appel ? Cela signifie lui conférer plus de dignité… le faire grandir et le renforcer pour que la lumière des cieux s’y manifeste à la vue des autres hommes. Et comment magnifie-t-on un appel ? Tout simplement en accomplissant le service qui s’y attache5. »

Je vais suggérer deux services auxquels nous sommes tous appelés. En les accomplissant sous l’influence de l’Esprit, vous et d’autres verrez votre pouvoir se fortifier et se magnifier.

Le premier consiste, en tant que représentant du Seigneur, à enseigner et à rendre témoignage aux autres en son nom. Dans cet appel à servir, le Seigneur a inclus les plus jeunes et ceux des détenteurs de la Prêtrise d’Aaron qui avaient le moins d’expérience. Après avoir décrit les devoirs des détenteurs de la Prêtrise d’Aaron, il a déclaré :

« Mais ni les instructeurs, ni les diacres n’ont l’autorité de baptiser, de bénir la Sainte-Cène ou d’imposer les mains.

« Cependant, ils doivent avertir, expliquer, exhorter et enseigner et inviter tout le monde à venir au Christ6. »

Quelque part dans le monde cette semaine il y aura un diacre à qui son président de collège aura demandé d’inviter un membre du collège qu’il n’a jamais vu à une réunion. Le président de treize ans ne va sûrement pas utiliser les mots : « avertir, exhorter et enseigner » mais c’est ce que le Seigneur attend du diacre qui a été chargé de porter secours.

Je vais faire trois promesses au diacre qui reçoit l’appel d’aller voir le membre de son collège. Premièrement, si vous priez pour avoir de l’aide, l’Esprit apaisera vos craintes. Deuxièmement, vous serez surpris de savoir quoi dire quand vous arriverez chez lui et pendant que vous ferez le chemin de retour avec lui jusqu’à l’église. Ce que vous direz vous paraîtra peut-être embrouillé. Mais vous sentirez que des mots vous ont été donnés au moment même où vous en aviez besoin. Et, troisièmement, vous sentirez l’approbation du Seigneur, qui vous a appelé par l’intermédiaire de votre président, quel que soit le résultat.

Je ne peux pas vous promettre le succès car chacun est libre de décider de sa réaction face à un serviteur de Dieu. Mais le diacre à qui vous parlez au nom du Seigneur se souviendra que vous êtes allé jusqu’à lui. Je connais un garçon, maintenant un homme encore bien loin d’être pratiquant, à qui on a envoyé un diacre et qui a parlé à son grand-père de cette visite qui avait eu lieu vingt ans plus tôt. Elle semblait ne pas avoir eu d’effet et pourtant, l’homme a même cité le nom du diacre qui était venu. Le grand-père m’a demandé de trouver et de remercier le diacre qui avait été appelé à inviter, à exhorter et à enseigner. Cela n’avait été qu’une journée dans la vie d’un garçon, mais un grand-père et le Seigneur se souviennent des paroles que le garçon a été inspiré de dire et du nom de ce dernier.

Je nous lance à tous l’exhortation, jeunes et moins jeunes, qui sommes appelés à prendre la parole dans une réunion au nom du Seigneur de balayer les sentiments de doute et d’incompétence. Nous n’avons pas à utiliser des paroles éloquentes ou à transmettre des vérités profondes. Un témoignage simple fera l’affaire. L’Esprit vous donnera les paroles que vous devez prononcer et il les portera dans le cœur des personnes humbles qui recherchent la vérité de Dieu. Si nous continuons d’essayer de parler au nom du Seigneur, nous serons un jour surpris d’apprendre que nous avons averti, exhorté, enseigné et invité avec l’aide de l’Esprit pour faire du bien à d’autres personnes bien au-delà de nos capacités naturelles.

En plus de l’appel d’enseigner, nous serons tous envoyés par le Seigneur porter secours à des gens qui ont besoin de notre secours. C’est encore un service de la prêtrise dans lequel nous sentirons l’influence de l’Esprit augmenter notre pouvoir de servir. Vous verrez que vous serez plus capables de reconnaître la douleur et l’inquiétude sur le visage des gens. Les noms ou les visages de membres de votre collège vous viendront à l’esprit avec l’impression qu’ils sont dans le besoin.

Les évêques ont ce sentiment qui leur vient pendant la nuit et chaque fois qu’ils sont assis sur l’estrade et qu’ils regardent les membres de leur paroisse ou qu’ils pensent à ceux qui ne sont pas là. Cela peut leur arriver quand ils se trouvent près d’un hôpital ou d’une résidence pour personnes âgées. Plus d’une fois, alors que je franchissais la porte d’un hôpital, j’ai entendu les paroles : « Je savais que vous alliez venir ! »

Nous n’avons pas besoin de nous inquiéter de ce qu’il faut dire ou faire une fois sur place. L’amour de Dieu et du Saint-Esprit peuvent être suffisants. Quand j’étais un jeune homme je craignais de ne pas savoir quoi faire ou quoi dire aux gens ayant des besoins importants.

Une fois, j’étais à l’hôpital au chevet de mon père, qui semblait être sur le point de mourir. J’ai entendu un brouhaha parmi les infirmières dans le couloir. Tout à coup, le président Kimball est entré dans la chambre et s’est assis sur une chaise en face de moi de l’autre côté du lit. Je me suis dit : « Voici l’occasion d’observer et d’écouter un maître dans l’art d’aller vers les personnes qui sont dans la douleur et la souffrance. »

Le président Kimball a dit quelques mots de salutation, il a demandé à mon père s’il avait reçu une bénédiction de la prêtrise, puis, quand papa lui a dit que oui, le prophète s’est calé au fond de sa chaise.

J’attendais une démonstration des qualités de compassion qui me semblaient me manquer et dont j’avais tant besoin. Après les avoir observés se souriant simplement l’un à l’autre en silence pendant cinq minutes, j’ai vu le président Kimball se lever et dire : « Henry, je pense que je vais partir avant de te fatiguer. »

Je pensais avoir manqué quelque chose, mais j’ai appris la leçon plus tard. Au cours d’un moment paisible avec papa après qu’il eut récupéré assez de forces pour rentrer à la maison, nous avons parlé de la visite du président Kimball. Papa a dit doucement : « De toutes les visites que j’ai eues, c’est la sienne qui m’a remonté le plus le moral. »

Le président Kimball n’a pas dit beaucoup de paroles de réconfort, ou tout au moins je n’en ai pas entendu beaucoup mais il s’était fait accompagner par l’Esprit du Seigneur pour apporter le réconfort. Je me rends compte maintenant qu’il démontrait la leçon donnée par le président Monson : « Et comment magnifie-t-on un appel ? Tout simplement en accomplissant le service qui y est attaché. »

Cela est vrai que nous soyons appelés à enseigner l’Évangile par l’Esprit ou que nous allions avec le Saint-Esprit vers les personnes aux genoux qui chancellent et aux mains languissantes7. Notre service dans la prêtrise sera fortifié, du bien sera fait et la lumière des cieux sera là. La lumière des cieux sera là pour nous aussi bien que pour les personnes que nous servons. Nous pouvons être fatigués. Nos propres problèmes et ceux de notre famille peuvent nous préoccuper. Mais il y a une bénédiction d’encouragement pour les personnes qui œuvrent sous l’influence de l’Esprit.

George Q. Cannon a eu plus que sa part de chagrin, d’opposition et d’épreuves au cours de ses années de service dans la prêtrise. Il a également eu des expériences de l’action du Saint-Esprit dans les moments difficiles et le service éprouvant. C’est là l’assurance que nous avons pour notre service de prêtrise dans l’Église et dans notre famille. Pour moi la promesse s’est réalisée quand j’ai ressenti l’Esprit dans mon service dans la prêtrise. « Chaque fois que les ténèbres envahissent notre esprit, nous pouvons savoir que nous n’avons pas l’Esprit de Dieu… Quand nous sommes remplis de l’Esprit de Dieu, nous sommes remplis de joie, de paix et de bonheur, quelle que soit notre situation ; car c’est un esprit de gaieté et de bonheur. Le Seigneur nous a accordé le don du Saint-Esprit. Nous avons la bénédiction que ce Saint-Esprit règne en nous, si bien que du matin au soir et du soir au matin nous aurons la joie, la lumière et la révélation qui viennent de lui8. »

Nous pouvons nous attendre à ce que cette bénédiction du bonheur et de la joie survienne quand nous en avons besoin dans les moments difficiles de notre service fidèle dans la prêtrise.

Je témoigne que nous sommes appelés de Dieu par prophétie. Cette Église est la véritable Église de Jésus-Christ, rétablie par l’intermédiaire de Joseph Smith, le prophète. Dieu vit et il entend chacune de nos prières. Jésus est le Christ ressuscité et notre Sauveur. Vous pouvez savoir que c’est vrai par le pouvoir du Saint-Esprit, qui se manifestera à vous dans votre service. Au nom de Jésus-Christ. Amen.