Apprentissage et enseignement de l’Évangile
Ce qui compte le plus, c’est l’attitude ou l’esprit avec lequel l’instructeur enseigne.
En ma qualité de membre de la présidence générale de l’École du Dimanche, j’ai envie de commencer mon discours ce matin en disant : « Bienvenue à notre classe. »
Aujourd’hui, je m’adresse à toutes les personnes qui ont été appelées à enseigner, dans quelque organisation que ce soit et qu’elles soient un converti récent ou un instructeur qui a des années d’expérience.
Je ne vais pas parler de la « manière » d’enseigner mais de la « manière » d’apprendre. Il peut y avoir une grande différence entre ce que l’instructeur dit et ce que les élèves entendent ou apprennent.
Pensez un instant à un instructeur qui a vraiment changé votre vie. Qu’est-ce qui a fait que vous vous souvenez de ce qui était enseigné ? Qu’est-ce qui vous a poussés à vouloir découvrir la vérité par vous-mêmes, à utiliser votre libre arbitre et à agir et non à être passifs, en d’autres termes à apprendre ? Qu’est-ce qui a fait que cet instructeur s’est distingué des autres ?
Un excellent enseignant et auteur a dit : « Dans l’apprentissage, ce qui compte le plus, c’est l’attitude. L’attitude de l’enseignant1. »
Vous remarquerez que ce qui compte le plus dans l’apprentissage, ce n’est ni le nombre d’années que l’instructeur a passées dans l’Église, ni son expérience de l’enseignement, ni même sa connaissance de l’Évangile, ni ses techniques d’enseignement. Ce qui compte le plus, c’est l’attitude ou l’esprit avec lequel il enseigne.
Lors d’une réunion mondiale de formation, Jeffrey R. Holland a raconté cette histoire : « Depuis de nombreuses années, j’aime l’histoire que le président Packer a racontée sur l’instructeur de l’École du Dimanche de William E. Berrett quand il était enfant. Un frère danois âgé a été appelé à instruire une classe de garçons turbulents… Il ne parlait pas très bien l’anglais, il avait encore un fort accent danois, il était beaucoup plus âgé, il avait de grosses mains de paysan. Pourtant, il devait instruire ces jeunes gens remuants de quinze ans. Il semblait clair qu’il n’était pas l’homme de la situation. Mais frère Berrett a dit, et c’est ce que frère Packer citait, que cet homme a réussi à les instruire malgré toutes ces barrières, malgré toutes ces difficultés ; il a touché le cœur de ces jeunes chahuteurs de quinze ans, et il a changé leur vie. Et le témoignage de frère Berrett était le suivant : ‘Nous aurions pu nous réchauffer les mains à la flamme de sa foi2.’ »
Les instructeurs de l’Évangile qui réussissent sont ceux qui aiment l’Évangile. Ils sont enthousiastes. Et, parce qu’ils aiment leurs élèves, ils veulent qu’ils ressentent ce qu’eux-mêmes ressentent et qu’ils vivent la même chose qu’eux. Enseigner l’Évangile, c’est communiquer son amour pour l’Évangile.
Frères et sœurs, l’attitude d’un instructeur ne s’apprend pas, elles « s’attrape3 ».
Comment donc acquérons-nous l’attitude nécessaire pour être un bon instructeur ? Je vais traiter de quatre principes de base de l’apprentissage de l’Évangile.
Premièrement, plongez-vous dans les Écritures. Nous ne pouvons pas aimer ce que nous ne connaissons pas. Prenez l’habitude d’étudier les Écritures tous les jours, indépendamment de la préparation de votre leçon. Avant de pouvoir enseigner l’Évangile, nous devons le connaître.
Le président Monson chérit toujours le souvenir de l’instructrice de l’École du Dimanche de son enfance. Il a dit : « J’ai eu l’expérience dans mon enfance d’être sous l’influence d’une instructrice des plus efficaces et des plus inspirées, qui nous écoutait et nous aimait. Elle s’appelait Lucy Gertsch. Dans notre classe d’École du Dimanche, elle nous enseignait la création du monde, la chute d’Adam, le sacrifice expiatoire de Jésus. Elle amenait dans sa classe, comme invités d’honneur, Moïse, Josué, Pierre, Thomas, Paul et bien sûr le Christ. Nous ne les avons pas vus, mais nous avons appris à les aimer, à les honorer et à suivre leur exemple4. »
Lucy Gertsch a pu avoir ces invités d’honneur dans sa classe parce qu’elle les connaissait. Ils étaient ses amis tendrement aimés. Grâce à cela, ses élèves ont également appris « à les aimer, à les honorer et à suivre leur exemple ».
Le Seigneur a dit à Hyrum Smith : « Ne cherche pas à annoncer ma parole, mais cherche tout d’abord à obtenir ma parole5. » Cette exhortation s’applique à chacun de nous.
Le Seigneur nous a commandé de sonder les Écritures6, de nous en faire un festin7 et de les garder précieusement8. En sondant sincèrement la parole du Seigneur et en méditant à son sujet, nous aurons son Esprit avec nous. Nous connaîtrons sa voix9.
Peu après mon appel comme président de pieu, notre présidence de pieu a reçu une formation d’un soixante-dix d’interrégion. Pendant la formation, j’ai posé une question à laquelle il a répondu : « C’est une bonne question. Prenons le Manuel d’instructions de l’Église pour trouver la réponse. » Nous avons donc consulté le manuel et il y avait la réponse à ma question. Un peu plus tard dans notre formation, j’ai posé une autre question. Il a de nouveau répondu : « Bonne question. Prenons le manuel. » Je n’ai pas osé poser d’autres questions. J’ai pensé qu’il valait mieux lire le manuel.
Depuis, j’ai pensé que le Seigneur pourrait donner une réponse semblable à chacun de nous lorsque nous lui faisons part de nos problèmes ou que nous lui posons nos questions. Il pourrait dire : « C’est une bonne question. Si tu relis Alma, chapitre 5 ou Doctrine et Alliances, section 76, tu te souviendras que je t’ai déjà parlé de ce sujet. »
Frères et sœurs, il est contraire à l’économie des cieux que le Seigneur nous répète individuellement ce qu’il nous a déjà révélé collectivement. Les Écritures contiennent les paroles du Christ. Elles sont la voix du Seigneur. L’étude des Écritures nous entraîne à entendre la voix du Seigneur.
Deuxièmement, appliquez ce que vous apprenez. Lorsque Hyrum Smith a souhaité faire partie de cette grande œuvre des derniers jours, le Seigneur lui a dit : « Voici, ton œuvre, c’est de garder mes commandements ; oui, de tout ton pouvoir, de tout ton esprit et de toute ta force10. » Notre œuvre est avant tout, en tant qu’instructeurs, de respecter les commandements de tout notre pouvoir, de tout notre esprit et de toute notre force.
Troisièmement, recherchez l’aide des cieux. Suppliez le Seigneur, de toute l’énergie de votre cœur, de vous donner son Esprit. Les Écritures indiquent : « Si vous ne recevez pas l’Esprit, vous n’enseignerez pas11. » Cela signifie que, même si vous utilisez toutes les bonnes techniques d’enseignement et que ce que vous enseignez est vrai, sans l’Esprit, il ne se produira pas de véritable apprentissage.
Le rôle de l’instructeur est « d’aider chacun à s’acquitter de la responsabilité d’apprendre l’Évangile : de susciter en lui le désir d’étudier, de comprendre et d’appliquer l’Évangile12 ». Cela signifie que nous, les instructeurs, nous devons moins nous concentrer sur notre manière d’enseigner que sur la manière dont nous aidons les autres à apprendre et à appliquer l’Évangile13.
Quand vous êtes-vous agenouillés pour la dernière fois pour demander au Seigneur de vous aider non pas seulement à faire votre leçon mais aussi à connaître les besoins de chaque élève de votre classe et à y répondre ? Aucune classe n’est grande au point que nous ne puissions prier pour demander l’inspiration afin de savoir comment toucher chaque élève.
Il est naturel que les instructeurs ne se sentent pas à la hauteur. Vous devez comprendre que « l’âge, la maturité et la formation intellectuelle ne sont en aucun cas ni à aucun degré nécessaires à la communion avec le Seigneur et son Esprit14 ».
Les promesses du Seigneur sont sûres. Si vous sondez sincèrement les Écritures et amassez dans votre esprit les paroles de vie, si vous respectez les commandements de tout votre cœur et priez pour chaque élève, vous aurez la compagnie du Saint-Esprit et vous recevrez des révélations15.
Quatrièmement, mes frères et sœurs, il est capital que nous exercions notre libre arbitre et agissions, sans attendre, conformément aux incitations spirituelles que nous recevons.
Le président Monson a enseigné : « Nous observons. Nous attendons. Nous écoutons le murmure doux et léger. Quand il parle, les sages obéissent. On ne doit pas remettre à plus tard ce que l’Esprit murmure16. »
Vous ne devez pas avoir peur d’exercer votre libre arbitre et de suivre les pensées et les impressions que l’Esprit du Seigneur met dans votre cœur. Vous serez peut-être gênés au départ, mais je vous promets que vous aurez les expériences pédagogiques les plus belles et les plus enrichissantes si vous vous soumettez à la volonté du Seigneur et suivez les murmures du Saint-Esprit. Vos expériences fortifieront votre foi et vous donneront plus de courage pour agir à l’avenir.
Chers instructeurs, vous êtes l’un des grands miracles de l’Église. Vous avez une responsabilité sacrée. Nous vous aimons et nous avons confiance en vous. Je sais que, si nous sondons les Écritures et vivons de manière à être dignes de la compagnie du Saint-Esprit, le Seigneur nous magnifiera dans nos appels et nos responsabilités afin que nous puissions accomplir la mission qu’il nous a confiée. Je prie pour que nous le fassions tous, au nom de Jésus-Christ. Amen.