2010
Le libre arbitre : Essentiel au plan de vie
Novembre 2010


Le libre arbitre : Essentiel au plan de vie

Chaque fois que nous choisissons d’aller au Christ, de prendre son nom sur nous et de suivre ses serviteurs, nous progressons sur le chemin de la vie éternelle.

Elder Robert D. Hales

Récemment j’ai reçu une lettre d’un ami qui l’est depuis plus de cinquante ans et qui n’est pas membre de notre Église. Je lui avais envoyé de la lecture sur l’Évangile, à laquelle il a répondu : « Au début, j’ai eu du mal à comprendre le sens du jargon mormon typique, comme libre arbitre. Peut-être qu’un glossaire d’une page serait utile. »

J’étais surpris qu’il ne comprenne pas ce que libre arbitre veut dire. J’ai consulté un dictionnaire en ligne. Aucun des dix usages et définitions du mot libre arbitre n’exprimait l’idée de faire le choix d’agir. Nous enseignons que le libre arbitre est la capacité et le droit que Dieu nous donne « d’agir par nous-mêmes et non [d’]être contraints1 ». Le libre arbitre c’est agir en étant responsable de nos actions. Notre libre arbitre est essentiel au plan du salut. Grâce à lui, nous sommes « libres de choisir la liberté et la vie éternelle, par l’intermédiaire du grand Médiateur de tous les hommes ou de choisir la captivité et la mort, selon la captivité et le pouvoir du diable2 ».

Les paroles d’un cantique familier nous enseignent clairement ce principe :

Sachez que chacun peut choisir

Et dessiner son avenir ;

Car Jésus n’a jamais voulu

Forcer les hommes au salut3.

Pour répondre à la question de mon ami et aux questions de femmes et d’hommes de bien de partout, je vais vous parler davantage de ce que nous savons de la signification du libre arbitre.

Avant que nous venions sur terre, notre Père céleste a présenté son plan du salut, un plan qui prévoyait que nous viendrions sur terre pour recevoir un corps, choisir entre le bien et le mal et progresser pour devenir comme lui et vivre avec lui pour toujours.

Notre libre arbitre, notre faculté de choisir et d’agir par nous-mêmes, était un élément essentiel de ce plan. Sans le libre arbitre, il ne nous serait pas possible de faire de bons choix et de progresser. Cependant, avec le libre arbitre, nous pourrions faire de mauvais choix, commettre des péchés et perdre la possibilité d’être à nouveau avec notre Père céleste. C’est pour cette raison qu’a été donné un Sauveur pour souffrir pour nos péchés et nous racheter, si nous nous repentions. Grâce à son expiation infinie, il a réalisé « le plan de la miséricorde, pour apaiser les exigences de la justice4 ».

Après que notre Père céleste a présenté son plan, Lucifer s’est avancé et a dit : « Envoie-moi… et je rachèterai toute l’humanité, de sorte que pas une seule âme ne sera perdue… c’est pourquoi donne-moi ton honneur5. » Notre Père a rejeté ce plan, parce qu’il nous refusait notre libre arbitre. En fait, c’était un plan de rebellion.

Puis, Jésus-Christ, le [Fils] Bien-aimé et l’Élu de notre Père céleste depuis le commencement, a exercé son libre arbitre pour dire : « Père, que ta volonté soit faite, et que la gloire t’appartienne à jamais6. » Il est devenu notre Sauveur, le Sauveur du monde.

À cause de la rébellion de Lucifer, un grand conflit spirituel a eu lieu. Chaque enfant de notre Père céleste a eu l’occasion d’exercer le libre arbitre qu’il avait reçu de lui. Nous avons choisi d’avoir foi au Sauveur Jésus-Christ, d’aller à lui, de le suivre et d’accepter le plan que notre Père céleste a présenté pour notre bien. Mais un tiers des enfants de notre Père céleste n’a pas eu la foi de suivre le Sauveur et a choisi de suivre, à la place, Lucifer, c’est-à-dire Satan7.

Alors Dieu a déclaré : « C’est pourquoi, parce que Satan se rebellait contre moi, qu’il cherchait à détruire le libre arbitre de l’homme, que moi, le Seigneur Dieu, je lui avais donné… je le fis précipiter8. » Ceux qui ont suivi Satan ont perdu la possibilité de recevoir un corps mortel, de vivre sur terre et de progresser. À cause de la façon dont ils ont exercé leur libre arbitre, ils l’ont perdu.

Aujourd’hui le seul pouvoir qu’ont Satan et ceux qui l’ont suivi est celui de nous tenter et de nous éprouver. Leur seule joie est de nous rendre « malheureux comme [eux]9 ». Leur seul bonheur vient de notre désobéissance aux commandements du Seigneur.

Mais réfléchissez à ceci : dans notre état prémortel, nous avons choisi de suivre le Sauveur, Jésus-Christ ! Et, parce que nous l’avons fait, nous avons été autorisés à venir sur terre. Je témoigne qu’en faisant le même choix de suivre le Sauveur maintenant, durant notre vie sur terre, nous obtiendrons des bénédictions encore plus grandes dans les éternités. Mais que ce soit bien clair : Nous devons continuer de choisir de suivre le Sauveur. Il y va de l’éternité, et notre bon usage du libre arbitre et nos actions sont essentiels pour que nous ayons la vie éternelle.

Tout au long de sa vie, notre Sauveur nous a montré comment utiliser notre libre-arbitre. À Jérusalem, alors qu’il était encore enfant, il a délibérément choisi de s’occuper des affaires de son Père10. Pendant son ministère, il a choisi par obéissance de faire la volonté de son Père11. Au jardin de Gethsémané, il a choisi de souffrir toutes choses, disant : « que ma volonté ne se fasse pas mais la tienne. » « Alors un ange lui apparut du ciel, pour le fortifier12 ». Sur la croix, il a choisi d’aimer ses ennemis et a fait cette prière : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font13. » Puis, afin qu’il puisse montrer qu’il choisissait seul, il a été laissé à lui-même. « Père, pourquoi m’as-tu abandonné ? », a-t-il demandé14. Enfin, il a exercé son libre-arbitre d’agir, endurant jusqu’à la fin, jusqu’à ce qu’il puisse dire : « Tout est accompli15. »

Bien qu’il ait été « tenté comme nous en toute chose16 » à chaque choix et à chaque action il a exercé le libre arbitre d’être notre Sauveur, pour briser pour nous les chaînes du péché et de la mort. Et, par sa vie parfaite, il nous a enseigné que, quand nous choisissons de faire la volonté de notre Père céleste, notre libre arbitre est conservé, nos possibilités sont multipliées et nous progressons.

On trouve des témoignages de cette vérité partout dans les Écritures. Job avait tout perdu mais il a choisi de rester fidèle et il a gagné les bénédictions éternelles de Dieu. Marie et Joseph ont choisi de suivre l’avertissement d’un ange de fuir en Égypte, et le Sauveur a eu la vie sauve. Joseph Smith a choisi de suivre les instructions de Moroni et le Rétablissement s’est déroulé comme il avait été prophétisé. Chaque fois que nous choisissons d’aller au Christ, de prendre son nom sur nous et de suivre ses serviteurs, nous progressons sur le chemin de la vie éternelle.

Pendant notre voyage dans la condition mortelle, il est utile de nous souvenir que le contraire est vrai aussi. Quand nous ne respectons pas les commandements et l’inspiration du Saint-Esprit, nos possibilités se réduisent et notre capacité d’agir et de progresser diminue. Quand Caïn, parce qu’il aimait Satan plus que Dieu, a ôté la vie à son frère, sa progression spirituelle s’est arrêtée.

Dans ma jeunesse, j’ai appris une leçon importante sur la façon dont nos actions peuvent limiter notre liberté. Un jour mon père m’a chargé de vernir un parquet. J’avais choisi de commencer à la porte et de continuer à l’intérieur de la pièce. Alors que j’avais presque terminé, je me suis rendu compte que je ne m’étais laissé aucune issue. Il n’y avait ni fenêtre ni porte de l’autre côté. Je m’étais fourré dans une impasse. Je n’avais nulle part où aller. J’étais coincé.

Chaque fois que nous désobéissons, nous nous fourrons spirituellement dans une impasse et nous devenons captifs de nos choix. Bien que nous soyons coincés spirituellement, il y a toujours un moyen de revenir. Comme le repentir, faire demi-tour et marcher sur un parquet fraîchement verni demande du travail, beaucoup de re-ponçage et de couches de finition ! Ce n’est pas facile de retourner au Seigneur mais cela en vaut la peine.

En comprenant l’épreuve du repentir, nous apprécions les bénédictions du Saint-Esprit qui guide notre libre arbitre, et notre Père céleste, qui nous donne des commandements, et qui nous soutient et nous renforce quand nous les respectons. Nous comprenons aussi de quelle façon l’obéissance aux commandements protège finalement notre libre arbitre.

Par exemple, quand nous suivons la Parole de Sagesse, nous échappons à la captivité d’une mauvaise santé et de la dépendance à des substances qui nous privent littéralement de notre faculté d’agir par nous-mêmes.

En obéissant au conseil d’éviter les dettes ou de les régler maintenant, nous exerçons notre libre arbitre et obtenons la liberté d’utiliser les revenus dont nous disposons pour aider les autres et leur faire du bien.

Quand nous suivons le conseil des prophètes de faire des soirées familiales, de prier et d’étudier les Écritures en famille, notre foyer devient une couveuse pour la croissance spirituelle de nos enfants. Nous leur y enseignons l’Évangile, rendons témoignage, exprimons notre amour et les écoutons nous exprimer leurs sentiments et nous raconter leurs expériences. Par nos choix et nos actions justes, nous les délivrons de l’obscurité en améliorant leur aptitude à marcher dans la lumière.

Le monde enseigne de nombreux mensonges sur le libre arbitre. De nombreuses personnes pensent que nous devons manger, boire, nous réjouir… et que si nous sommes coupables, Dieu nous battra de quelques coups, et qu’à la fin nous serons sauvés dans le royaume de Dieu17. » D’autres personnes embrassent ce qui est profane et nient Dieu. Elles se persuadent qu’il n’y a pas « d’opposition en toute chose18 » et qu’alors « tout ce qu’un homme [fait n’est] pas un crime19 ». Cela « détruit la sagesse de Dieu et ses desseins éternels20 ».

Contrairement aux enseignements profanes du monde, les Écritures nous enseignent que nous avons le libre arbitre, que le bon usage de notre libre arbitre change toujours les possibilités que nous avons, notre capacité d’agir en conséquence et de progresser éternellement.

Par exemple, par l’intermédiaire du prophète Samuel, le Seigneur a donné un commandement clair au roi Saül :

« C’est moi que l’éternel a envoyé pour t’oindre roi… : Écoute donc ce que dit l’Éternel… 

“… « Va maintenant, frappe Amalek et dévouez par interdit tout ce qui lui appartient21. »

Mais Saül n’a pas obéi au commandement du Seigneur. Il a pratiqué ce que j’appelle « l’obéissance sélective ». Se reposant sur sa propre sagesse, il a épargné la vie du roi Agag et a ramené les meilleures brebis et les meilleurs bœufs.

Le Seigneur a révélé cela au prophète Samuel et il l’a envoyé destituer Saül de sa royauté. Quand le prophète est arrivé, Saül a déclaré : « J’ai accompli le commandement du Seigneur22. » Mais le prophète savait qu’il en était autrement et dit : « Qu’est-ce donc que ce bêlement de brebis qui parvient à mes oreilles, et ce mugissement de bœufs que j’entends23 ? »

Saül s’est excusé en rejetant la faute sur d’autres, disant que son peuple avait gardé les animaux pour faire des sacrifices au Seigneur. Le prophète a répondu clairement : « L’Éternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, comme dans l’obéissance à la voix de l’Éternel ? Voici, l’obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l’observation [de ses commandements] vaut mieux que la graisse des béliers24. »

Finalement, Saül a avoué : « J’ai péché, car j’ai transgressé l’ordre de l’Éternel, et je n’ai pas obéi à tes paroles ; je craignais le peuple, et j’ai écouté sa voix25. » Parce que Saül n’avait pas obéi avec exactitude, parce qu’il avait choisi « l’obéissance sélective », il a perdu la possibilité, la liberté, d’être roi.

Mes frères et sœurs, écoutons-nous avec exactitude la voix du Seigneur et de ses prophètes ? Ou, comme Saül, pratiquons-nous une « obéissance sélective » en craignant les jugements des hommes ?

Je reconnais que nous commettons tous des fautes. Les Écritures nous enseignent : « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu26. » Vous qui êtes captifs du passé, de mauvais choix, coincés dans une impasse, où vous n’avez pas toutes les bénédictions accessibles grâce au juste exercice du libre arbitre, nous vous aimons. Revenez ! Sortez du coin sombre et entrez dans la lumière. Même si vous devez marcher sur un parquet fraîchement verni, cela en vaut la peine. Ayez l’assurance que, « grâce au sacrifice expiatoire du Christ, tout le genre humain [vous et moi inclus] peut être sauvé en obéissant aux lois et aux ordonnances de l’Évangile27 ».

Alors qu’était venu pour lui le moment du sacrifice expiatoire, le Sauveur a fait sa grande prière sacerdotale et a parlé de chacun de nous en disant : « Père, je veux que là où je suis ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi. afin qu’ils voient ma gloire, la gloire que tu m’as donnée28. » « Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ29. »

Je témoigne solennellement qu’ils vivent. Quand nous exerçons notre libre arbitre en justice, nous les connaissons, nous devenons davantage semblables à eux et nous nous préparons pour ce jour où « tout genou fléchira et toute langue confessera30 » que Jésus est notre Sauveur. Je prie pour que nous continuions de le suivre, lui et notre Père céleste, comme nous l’avons fait au commencement. Au nom de Jésus-Christ. Amen.