Heureux les pauvres en esprit
Nous vivons à une époque passionnante, une époque de grandes difficultés et de grandes possibilités. Nous vivons à une époque où l’Évangile de Jésus-Christ a été rétabli et progresse. Une époque où des anges sont venus et ont rétabli les clés de la prêtrise, où Dieu lui-même a inauguré la dispensation de la plénitude des temps.
Je me suis fait baptiser à l’âge de vingt-et-un ans en Guadeloupe. J’ai sincèrement essayé de me repentir de mes péchés, comme on me l’avait enseigné, afin de pouvoir recevoir le Saint-Esprit. Je suis devenu membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours et j’ai éprouvé un changement de cœur, mes aspirations se sont portées vers l’Évangile. Mais bien que baptisé, certains aspects de ma vie et de mon caractère n’étaient pas acceptables.
Je me demandais souvent comment je pouvais être pardonné, et comment mon cœur pouvait être complètement changé. Souvent j’éprouvais les mêmes sentiments que Néphi et je m’exclamais : « Ô misérable que je suis ! Oui, mon cœur est dans l’affliction à cause de ma chair ; mon âme est dans la désolation à cause de mes iniquités. » (2 Néphi 4:17)
Dès l’instant où je me suis fait baptiser, j’ai respecté tous les commandements qui accompagnent l’ordonnance du baptême : le paiement d’une dîme complète, le respect du jour du sabbat, de la Parole de Sagesse, de la loi de chasteté, etc.
Mais certains aspects de ma vie me posaient encore des problèmes ; j’ai travaillé à ces aspects pendant des années, doutant parfois de les vaincre un jour. Je suis souvent venu à la table de Sainte-Cène pour implorer l’aide de Dieu.
Un jour, alors que je cherchais à obtenir la rémission de mes péchés et que j’implorais l’aide de Dieu, il s’est produit quelque chose d’étrange. En écoutant un discours, l’Esprit de Dieu s’est posé sur moi et mes yeux se sont ouverts, me permettant de voir réellement combien mes péchés étaient graves aux yeux de mon Dieu, combien j’aurais terriblement honte d’être ramené en sa présence et combien je redouterais ce moment. Un feu s’est littéralement allumé dans mon âme, je me suis vu, encore moins que la poussière de la terre, je me suis lamenté pour mes péchés et j’ai pleuré amèrement. En même temps, je me rendais compte que pendant de nombreuses années, j’avais prié pour vivre ce que je vivais maintenant ; je pouvais voir ma faiblesse de façon très concrète (Éther 12:27), je savais que le Sauveur ne me laisserait pas souffrir pour mes péchés sans venir à mon secours, et j’ai imploré son aide. J’ai alors mieux compris les sujets du roi Benjamin :
« Et alors, il arriva que lorsque le roi Benjamin eut fini de dire les paroles qui lui avaient été remises par l’ange du Seigneur, il jeta les regards autour de lui sur la multitude, et voici, elle était tombée par terre, car la crainte du Seigneur était venue sur elle.
« Et elle s’était vue dans son état charnel, encore moins que la poussière de la terre. Et tous s’écrièrent d’une seule voix, disant : Oh ! sois miséricordieux, et applique le sang expiatoire du Christ, afin que nous recevions le pardon de nos péchés, et que notre cœur soit purifié ; car nous croyons en Jésus-Christ, le Fils de Dieu, qui a créé le ciel et la terre, et toutes choses, qui descendra parmi les enfants des hommes.
« Et il arriva que lorsqu’elle eut dit ces paroles, l’Esprit du Seigneur vint sur elle, et elle fut remplie de joie, ayant reçu le pardon de ses péchés, et ayant la conscience en paix, à cause de la foi extrême qu’elle avait en Jésus-Christ qui allait venir, selon les paroles que le roi Benjamin lui avait dites. » (Mosiah 4:1-3)
Je ne peux pas vous dire à quel moment j’ai retrouvé la paix mais dans les jours qui ont suivi, j’ai su que ma culpabilité était balayée et je n’avais plus de craintes, je ne ressentais plus de désir pour les choses du passé, j’avais éprouvé un autre changement de cœur, plus profond encore qu’à mon baptême. J’ai reconnu la bénédiction de la Sainte-Cène dans ma vie qui m’a permis de recevoir la paix et le réconfort du Seigneur. Je désirais respecter les commandements encore plus scrupuleusement et être plus diligent dans mon service.
Un sermon très connu du Sauveur a revêtu une nouvelle signification pour moi :
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« Heureux les pauvres en esprit (qui viennent à moi), car le royaume des cieux est à eux !
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« Heureux les affligés, car ils seront consolés !
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« Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre !
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« Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés !
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« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde !
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« Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu !
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« Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu !
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« Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux ! » (Matthieu 5:3-10)
J’avais été pauvre en Esprit, j’avais été affligé par mes péchés, j’avais été consolé et, en conséquence, j’étais devenu plus débonnaire, j’avais faim et soif de respecter les commandements. J’ai pris conscience que mon désir de justice s’accompagnait du danger de me juger et de juger les autres sévèrement, je devais être miséricordieux envers moi-même et envers les autres, comme le Seigneur l’avait été envers moi pendant de nombreuses années, et continue à l’être.
J’ai hâte de voir l’accomplissement dans ma vie de la prochaine bénédiction promise ; je veux être un artisan de paix, je prie pour avoir le courage de supporter les afflictions qui accompagnent la prédication de l’Évangile avec la joie dans le Seigneur Jésus-Christ.
Il vit, il est notre Rédempteur, notre Sauveur.
C’est maintenant qu’il nous a appelés à venir à Lui. En marchant résolument vers Lui, nous verrons nos faiblesses, nous serons consolés, nous serons sanctifiés, notre lumière brillera plus intensément au fur et à mesure que le Seigneur nous raffinera, grâce à Son Évangile glorieux.