La génération montante et la préparation pour la mission
Dans le plan de l’interrégion pour 2018, nous sommes tous invités à contribuer aux efforts de mieux préparer la génération montante à faire efficacement des missions à plein temps. C’est notre désir que chaque jeune homme digne et capable fasse une mission fidèle et que beaucoup de nos jeunes femmes choisissent également de servir. Nous espérons également que beaucoup d’autres membres plus âgés commenceront à se préparer pour le moment où ils peuvent faire des missions pour les personnes d’âge mûr. Particulièrement, lorsque nous aidons la génération montante à se préparer pour le service missionnaire, souvenons-nous des principes suivants :
1. L’importance de la GRATITUDE
Récemment, sœur Palmer et moi avons rencontré tous les missionnaires servant partout à Madagascar. C’était un moment de réjouissance comme ils retournaient dans un pays et à un peuple qu’ils aiment après une longue absence. En novembre 2017, les missionnaires ont été évacués de Madagascar à la suite d’une grave épidémie de peste bubonique et pneumonique. Nous les rencontrions donc alors qu’ils venaient tout juste de commencer à y retourner. Ces merveilleux missionnaires ont eu tant de gratitude de servir encore une fois là où ils étaient initialement affectés et parmi les membres qui avaient vaillamment poursuivi l’œuvre missionnaire en leur absence. Ils étaient également reconnaissants d’avoir pu continuer à œuvrer pendant qu’ils étaient affectés dans d’autres missions. Ces missionnaires comprennent de façon très concrète que c’est un privilège et une bénédiction d’être missionnaire à plein temps.
Pourquoi la gratitude est-elle si importante ? Quand les missionnaires rentrent chez eux pleins de gratitude pour le privilège d’être missionnaire, ils reconnaîtront que grâce à toutes les ressources de l’Église (y compris les présidents de mission qui ont laissé leur foyer et leur emploi pour les guider et leur enseigner), ils ont appris à se fixer des buts, à travailler dur et à assumer la responsabilité personnelle de leur bien-être spirituel et temporel. S’ils sont humbles et reconnaissants, ils ne rentreront jamais chez eux avec la fausse idée que maintenant l’Église leur doit quelque chose. Et lorsqu’ils servent de tout leur pouvoir, de tout leur esprit et de toute leur force, ils apprendront la simple vérité pour le reste de leur vie à savoir que s’ils s’oublient dans le service d’autrui, ils se trouveront eux-mêmes. Ils sauront, comme le roi Benjamin, que peu importe combien ils le servent, ils seront toujours redevables au Seigneur. (Mosiah 2:20-22, 34)
2. L’importance du SACRIFICE
Partout dans le monde, nous avons des missionnaires, jeunes et vieux, qui font de grands sacrifices personnels pour servir le Seigneur. Cela a toujours été le cas dans l’histoire de l’Église. Dans leur état de pauvreté déplorable et au milieu d’une période de persécution terrible, les premiers membres du collège des Douze reçurent le commandement de laisser leurs femmes et leurs enfants derrière eux et de partir de Far West, Missouri, pour des missions dans les îles britanniques et dans d’autres parties éloignées du monde. Par suite de cet énorme sacrifice personnel, la foi de ces premiers dirigeants fut sûrement fortifiée, et une fondation fut posée qui permit à l’Église de commencer à prospérer lorsque des convertis provenant d’Europe commençaient à se joindre à Sion. (D&A 112)
Nos missionnaires aujourd’hui sont également tenus de faire des sacrifices personnels considérables et significatifs en économisant des fonds pour payer les frais de leurs missions, en laissant la famille et toutes les autres affaires personnelles derrière eux et en menant une vie consacrée « l’œil fixé uniquement sur la gloire de Dieu » pendant dix-huit à vingt-quatre mois.
Pour assurer l’équité dans toutes les missions, les jeunes missionnaires et leurs familles à travers le monde sont tenus de contribuer aux frais d’une mission selon des frais fixes équivalents à 400 dollars par mois (y compris le logement et une modeste indemnité pour la nourriture et les dépenses essentielles). Lorsqu’un missionnaire et sa famille ont sacrifié de manière significative et fait tout ce qui est en leur pouvoir pour contribuer à ces frais, s’il y a toujours un déficit, l’évêque encouragera la paroisse et les collèges à aider et pourra ensuite solliciter l’aide des fonds contribués par d’autres membres au fonds missionnaire général.
Lors d’une réunion récente avec les dirigeants de la prêtrise à Kinshasa, en République démocratique du Congo, un évêque a posé une question à David A. Bednar de savoir l’ampleur du sacrifice que les missionnaires potentiels devaient faire. Sa réponse inspirée était : « Ces jeunes hommes et jeunes femmes doivent se préparer de telle sorte qu’ils ressentent de la gratitude toute leur vie pour le privilège et l’opportunité que leur donne l’Église de faire une mission. Ils doivent sacrifier suffisamment pour que cela soit le résultat. Il n’y a pas de montant fixe et chaque situation est différente. C’est pourquoi vous, les évêques, avez le don de discernement. »
J’ai récemment rencontré un jeune missionnaire qui est un excellent exemple de sacrifice et de gratitude décrits par frère Bednar. Frère Rabemananjaina est originaire de la ville de Toamasina à Madagascar et est un converti très récent qui était la seule personne à se joindre à l’Église dans sa famille. Après sa conversion, il a voulu faire une mission et en a discuté avec son président de branche et de district. Bien qu’il ait été facile pour le président de branche de soumettre simplement la recommandation missionnaire de ce jeune converti désireux une fois qu’il a exprimé le désir, ces dirigeants sages ont enseigné à ce bon jeune homme l’importance de faire un sacrifice personnel significatif de temps ainsi que d’argent. Ils se sont donc mis d’accord sur un but personnel de déterminer combien il allait se procurer avant de soumettre sa candidature pour la mission. Il a ensuite diligemment et volontairement passé l’année suivante à travailler dur dans divers emplois et a été en mesure d’économiser l’argent nécessaire pour atteindre le but. La mère de frère Rabemananjaina n’est pas membre de l’Église, mais elle est très fière de son fils et sait qu’il a travaillé très dur pour le privilège de servir le Seigneur dans sa mission. Lorsque le président de mission lui a rendu visite à la suite d’un cyclone dévastateur qui a gravement endommagé sa maison, il était profondément touché de voir que l’une de ses possessions précieuses restantes était une copie du plan de l’interrégion affichée avec fierté au mur à côté d’une photo de son fils missionnaire.
Ce missionnaire bien préparé n’a pas hésité quand ses dirigeants de la prêtrise lui ont dit qu’il devait attendre et travailler pour faire preuve de sacrifice significatif pour le privilège de servir le Seigneur. Maintenant, il est plein d’enthousiasme et de gratitude de faire connaître l’Évangile de Jésus-Christ dans son propre pays.
3. L’importance de la CONSÉCRATION et de l’INTÉGRITÉ
On entend parfois parler de missionnaires, ou de familles des missionnaires, qui comprennent mal les objectifs d’une mission et au lieu de considérer cet appel comme un moment de « Donner et Servir », ils le perçoivent comme un moment de « Recevoir et Prendre ». Plutôt que de reconnaître une mission comme un service consacré, ils la considèrent à tort comme un emploi et peuvent même utiliser de manière malhonnête les indemnités de mission à des fins personnelles en achetant des articles non approuvés tels que les téléphones, les appareils photo ou les ordinateurs ou en envoyant de l’argent à leur famille. Malheureusement, quelques-uns épargnent même une partie de leur indemnité de mission pour être utilisée après leur mission. Mais l’indemnité de subsistance reçue par chaque missionnaire provient de fonds sacrés et précieux de dîme et ne doit être utilisée que comme spécifié dans le manuel du missionnaire. Comment un missionnaire pourrait-il prendre « le denier de la veuve » pour son propre usage égoïste et enseigner en même temps aux amis de l’Église l’importance de l’obéissance ? Le Livre de Mormon condamne toute pratique de ce genre dans les termes les plus forts possibles : « Les intrigues de prêtres, c’est que les hommes prêchent et se posent en lumière pour le monde, afin d’obtenir du gain et les louanges du monde ; mais ils ne cherchent pas le bien-être de Sion. Voici, le Seigneur a interdit cela… Mais l’ouvrier en Sion travaillera pour Sion ; car s’il travaille pour de l’argent, il périra. » (2 Néphi 26:29-31)
Nous sommes très reconnaissants pour bon nombre de gens de la génération montante ici en Afrique qui se sont fidèlement préparés à servir le Seigneur comme l’un de ses missionnaires. Nous comptons à présent presque un grand nombre de missionnaires sur le champ en provenance de l’interrégion d’Afrique du Sud-est qui servent dans l’interrégion. Chacun de ces missionnaires a sa propre histoire de sacrifice et de préparation. La plupart sont humbles et obéissants, fidèles et travailleurs. Beaucoup ont des familles non-membres et sont des convertis récents, mais lorsqu’ils retournent de leurs missions riches en témoignage, nous sommes sûrs qu’ils continueront à servir dans l’Église, et se marieront au temple et établiront des foyers centrés sur l’Évangile.
4. L’exemple important des PARENTS et GRANDS-PARENTS qui se préparent également à servir
Nous sommes également reconnaissants de voir beaucoup de nos membres fidèles se préparer à servir des missions pour les personnes d’âge mûr dans les temples et dans les missions dans toute l’interrégion. Avec l’annonce de quatre nouveaux temples, ou en cours de construction dans notre interrégion, le besoin se fait pressant et nous ne devons plus compter sur des couples d’âge mûr venant d’autres continents. Les missionnaires locaux apportent une compréhension des cultures et des langues locales qui font d’eux des serviteurs particulièrement efficaces du Seigneur. Les missionnaires d’âge mûr africains servant en Afrique montrent également à leurs enfants et petits-enfants un excellent exemple de l’importance de servir le Seigneur, même quand cela exige un grand sacrifice.
Frère et sœur Rakotovao sont un couple merveilleux et dévoué qui sont originaires de Madagascar et qui ne peuvent s’empêcher de sourire pendant qu’ils servent le Seigneur comme missionnaires d’âge mûr dans la ville d’Ansirabe, à Madagascar. Quand ils se sont joints à l’Église il y a dix-sept ans, ils étaient déjà mariés et trop vieux pour servir comme jeunes missionnaires. Mais ils montrent à présent leur gratitude au Seigneur en faisant leur troisième mission comme couple d’âge mûr. En 2010, ils ont vendu leur propriété et tout ce qui se trouvait dans leur maison afin de pouvoir servir comme missionnaires d’âge mûr dans le temple de Johannesburg. À propos de cette expérience, ils ont récemment dit : « Servir dans le temple, c’est servir les autres. Pendant que nous servions les autres, nous avions l’impression que nous servions notre Dieu. C’est ce fort sentiment en nous qui nous pousse à faire à nouveau une mission. » Et ainsi, après avoir servi fidèlement dans le temple pendant deux ans, ils sont rentrés chez eux et ont commencé à se préparer pour une autre mission. Au début de cette année, ils ont de nouveau quitté leur foyer à Antananarivo pour aller servir, le cas échéant, sous la direction du président de mission. Ils sont reconnaissants d’être missionnaires dans l’Église du Seigneur et sont une source d’inspiration pour tous les saints des derniers jours comme ils font leur troisième mission pour les couples d’âge mûr avec une grande dévotion et un sacrifice personnel.
5. L’exemple important des MISSIONNAIRES RENTRÉS DE MISSION qui continuent à SERVIR et à FAIRE DES SACRIFICES
Les missionnaires rentrés de mission qui ont servi efficacement comme missionnaires dévoués rentrent chez eux pleins de foi et de témoignage et d’une conversion puissante à l’Évangile de Jésus-Christ. Ils connaissent un « grand changement de cœur » décrit par Alma. Ils deviennent alors de grandes bénédictions à leurs familles et à leurs paroisses lorsqu’ils agissent selon les enseignements du Seigneur qui disent que « Quand tu seras converti, affermis tes frères » et « On demandera beaucoup à qui l’on a beaucoup donné ».
Sœur Dickie est une sœur missionnaire d’âge mûr très aimée servant dans la mission d’Harare, au Zimbabwe. Son expérience est une histoire sur la façon dont des générations sont bénies par le sacrifice, la gratitude et la consécration dans la préparation de la mission. Il y a quinze ans, tandis qu’elle luttait pour subvenir aux besoins de sa famille, elle a contribué financièrement à soutenir son fils, Freeman, lorsqu’il servait dans la mission de Nairobi, au Kenya. Chaque mois, son président de pieu, Eddie Dube, la contactait pour voir si elle se débrouillait bien pendant qu’elle faisait des contributions mensuelles. Elle lui disait simplement qu’elle était reconnaissante pour les nombreuses bénédictions qu’elle recevait pendant qu’elle soutenait un missionnaire. Son fils, qui avait contribué de son mieux, a aussi ressenti de la gratitude pour les mêmes sacrifices réels faits par sa mère. De nombreuses années plus tard, ce fils missionnaire rentré de mission, Freeman Dickie, est maintenant président de pieu à Beira, au Mozambique. Et cette fois, c’est Freeman Dickie et son frère et sa sœur qui contribuent de plein gré et avec joie au service missionnaire de leur chère mère pendant qu’elle consacre avec amour son temps et son effort. C’est un merveilleux exemple sur la façon dont quand les missionnaires et leurs familles contribuent de manière significative à leurs missions, ils rentreront chez eux pleins de gratitude, reconnaissant que c’est un privilège d’être l’un des missionnaires du Seigneur. Ensuite ils serviront avec joie dans les appels et feront volontairement des sacrifices en aidant d’autres membres de la famille, ou en contribuant au fond missionnaire de paroisse ou général, afin que les autres puissent recevoir les mêmes bénédictions de faire une mission qu’ils ont tant appréciées.
De cette façon, les générations de futurs missionnaires et de missionnaires de retour peuvent éviter le Cycle d’Orgueil dont on a parlé dans le Livre de Mormon, en remplaçant l’orgueil par un service humble et par la gratitude. Nous pourrions plutôt appeler cela le Cycle de Gratitude.
EN RÉSUMÉ
Que chacun d’entre nous réfléchisse à la façon dont nous pouvons aider à nous preparer nous-mêmes, nos enfants et les jeunes dans nos paroisses et dans nos branches à faire efficacement des missions. Le vieux proverbe qui dit « Il faut un village pour élever un enfant » pourrait être changé pour dire « Il faut une paroisse ou une branche pour préparer un missionnaire ». Lorsque nous regardons vers l’avenir de l’Église en Afrique, sa force ne se trouve pas dans la qualité de ses bâtiments mais dans les témoignages de ses membres et dans notre volonté de montrer notre amour et notre gratitude à Dieu en servant humblement les autres.