Autorité, ordonnances et préparation
Par Dallin H. Oaks
Premier conseiller dans la Première Présidence
Les ordonnances du salut et de l’exaltation sont fondamentales dans le grand plan de Dieu pour ses enfants, et pour leur préparation.
Photo du temple de Tegucigalpa (Honduras) Cody Bell
Les Écritures abondent en références à la Seconde Venue, événement que les justes attendent avec impatience et que les méchants redoutent ou nient. À l’aube du Rétablissement, le Seigneur a lancé cette mise en garde : « Que ce cri aille chez tous les peuples. Voici, l’Époux vient. […] Préparez-vous pour le grand jour du Seigneur » (Doctrine et Alliances 133:10 ; voir aussi 34:6).
Nous préparer à rencontrer Dieu
Nous vivons dans les temps prophétisés « où la paix sera enlevée de la terre » (Doctrine et Alliances 1:35), où « tout sera en tumulte » et où « le cœur des hommes leur manquera » (Doctrine et Alliances 88:91). Les difficultés nous environnent de toutes parts mais, avec foi en Dieu, nous faisons confiance aux bénédictions qu’il a promises à qui respecte ses commandements et se prépare.
Pour nous préparer à le rencontrer, le Seigneur a commandé : « Tenez-vous en des lieux saints et ne vous laissez pas ébranler jusqu’à ce que le jour du Seigneur vienne ; car voici, il vient rapidement » (Doctrine et Alliances 87:8). Quels sont ces « lieux saints » ? Ils comprennent bien sûr le temple, dans lequel se rendent les membres qui respectent fidèlement leurs alliances. Ils comprennent assurément les lieux où servent des missionnaires fidèles et d’autres personnes appelées par l’autorité de la prêtrise. Lorsque nous nous tenons en des lieux saints, nous exerçons l’autorité de la prêtrise et nous nous y soumettons, et nous recherchons les ordonnances requises pour l’exaltation et la vie éternelle.
L’autorité de la prêtrise dans l’Église rétablie.
Il y a trente ans, une expérience m’a montré en quoi l’autorité de la prêtrise dans l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours diffère d’autres formes d’autorité. La femme d’un pasteur protestant célèbre est venue dans mon bureau. Pendant de nombreuses années, elle avait servi aux côtés de son mari au sein d’un ministère chrétien. À présent, elle voulait se joindre à l’Église rétablie mais elle avait une réticence.
Elle est venue me demander pourquoi elle devait se faire baptiser alors qu’elle était devenue chrétienne lorsque son mari, qui était pasteur et avait baptisé un grand nombre de ses fidèles, lui avait administré cette ordonnance. Elle m’a demandé : « Êtes-vous en train de me dire que mon mari n’avait aucune autorité pour baptiser toutes les personnes qu’il a baptisées ? »
L’Esprit est venu à mon secours quand j’ai prié comme nous le faisons dans ce genre de situations.
J’ai répondu : « Non, je suis sûr que votre mari avait l’autorité de faire ces baptêmes. Il avait toute l’autorité que son Église, son assemblée et les lois du pays pouvaient lui donner. Il a exercé cette autorité en baptisant, en célébrant des mariages, en employant des personnes pour l’entretien physique de son église et en nommant des personnes pour participer aux services religieux. Nous ne remettons pas en cause cette autorité mais nous voulons que vous sachiez qu’il existe un autre genre d’autorité : le pouvoir que Dieu délègue aux mortels. »
J’ai expliqué que ce qui nous pousse à exiger le baptême des personnes converties à l’Évangile rétabli de Jésus-Christ est la nécessité d’un baptême accompli par l’autorité divine que Jésus a donnée à Pierre et aux autres apôtres. Il leur a dit que, par cette autorité, tout ce qu’ils lieraient sur la terre serait lié dans les cieux (voir Matthieu 16:19 ; 18:18). En d’autres termes, tout serait valide et en vigueur au-delà du voile de la mort pour satisfaire aux exigences des cieux. Je lui ai témoigné que cette autorité a été rétablie et n’existe que dans l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Quelque temps plus tard, cette femme et son mari se sont fait baptiser. Je les connais depuis de nombreuses années et ils sont des membres fidèles.
L’importance de l’autorité est manifeste dans de nombreux récits des Écritures sur le ministère terrestre de notre Sauveur. Nous lisons que la foule qu’il a instruite a été « frappée de sa doctrine ; car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme leurs scribes » (Matthieu 7:28-29 ; voir aussi Marc 1:22 et Luc 4:32). Dans une synagogue, les gens ont été « saisis de stupéfaction » parce qu’il commandait avec autorité même aux esprits impurs, et ils lui obéissaient (Marc 1:27 ; voir aussi Luc 4:36). Jésus a répondu aux scribes qui l’interrogeaient « que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés » (Marc 2:10 ; voir aussi Luc 5:24).
Plus tard, les principaux sacrificateurs et les anciens lui ont demandé par quelle autorité il agissait (voir Matthieu 21:23-27 ; Marc 11:27-33). Ils n’ont pas répondu à ses conditions pour obtenir une réponse. Mais on peut la déduire de ce qu’il a dit et fait par la suite. Quand il a appelé ses apôtres, il les a « ordonnés » (Jean 15:16) « pour les envoyer prêcher avec le pouvoir de chasser les démons » (Marc 3:14-15 ; voir aussi Matthieu 10:1 ; Luc 9:1 ; Actes 8:18-19). Quand il a appelé les soixante-dix, il leur a donné « le pouvoir » (Luc 10:19).
Le Sauveur avait le pouvoir et l’autorité de Dieu, et il les a transmis. Comme l’a dit Jean-Baptiste, le Père « a remis toutes choses entre ses mains » (Jean 3:35).
Le rôle des ordonnances
Les exemples les plus connus de l’exercice de l’autorité ont trait aux ordonnances. Les ordonnances et la prêtrise sont inséparables. Une ordonnance est un acte sacré d’une importance éternelle, accompli par l’autorité de la prêtrise. Elle accompagne l’engagement par des alliances et les promesses de bénédictions. Les ordonnances de l’Église rétablie de Jésus-Christ comprennent le baptême, le fait de prendre la Sainte-Cène (ordonnance la plus fréquente dans l’Église) et les ordonnances du temple, notamment le mariage pour le temps et pour toute l’éternité et le don de ce que nous appelons la dotation, qui comporte des connaissances, des alliances et des bénédictions promises.
L’obligation d’ordonnances vient de Dieu et a des conséquences éternelles. « Il y a une loi, irrévocablement décrétée dans les cieux avant la fondation de ce monde, sur laquelle reposent toutes les bénédictions » (Doctrine et Alliances 130:20). Et : « Tous ceux qui veulent avoir une bénédiction de moi respecteront la loi qui a été désignée pour cette bénédiction, et ses conditions, qui ont été instituées dès avant la fondation du monde » (Doctrine et Alliances 132:5).
Les ordonnances du salut et de l’exaltation sont essentielles dans le grand plan de Dieu pour ses enfants. Jésus a enseigné que pour avoir le salut dans le royaume de Dieu, il faut naître d’eau et d’Esprit (voir Jean 3:5). On reçoit l’exaltation (la vie éternelle, « le genre de vie que notre Père céleste et son Fils bien-aimé Jésus-Christ mènent1 ») grâce aux alliances et aux ordonnances supérieures du temple (voir Doctrine et Alliances 14:7 ; 84:38 ; 88:107 ; 132:16-17, 20-21). Notre prophète, le président Nelson, a enseigné : « Cette vie est le moment de se préparer au salut et à l’exaltation. Dans le plan éternel de Dieu, le salut est une affaire individuelle, l’exaltation est une affaire familiale2. »
Se préparer à rencontrer le Seigneur
Il revient pour gouverner et régner, tableau de Mary Sauer
Dans la révélation moderne, il nous est dit que celui qui craint le Seigneur « s’attendra à la venue du grand jour du Seigneur, oui, aux signes de la venue du Fils de l’Homme » (Doctrine et Alliances 45:39). Juste avant la fin de son ministère dans la condition mortelle, Jésus a parlé de sa seconde venue. Il a décrit les tribulations qui la précéderont et l’importance, malgré ces tribulations, de nous tenir « prêts » (Matthieu 24:44). Ensuite, il a déclaré : « Heureux ce serviteur, que son maître, à son arrivée, trouvera faisant ainsi ! » (Matthieu 24:46 ; voir aussi Luc 12:37, 43).
Le président Nelson a enseigné : « Nous ne faisons qu’avancer vers l’apogée de cette dispensation, moment où la seconde venue du Sauveur deviendra une réalité3. » Les signes de cette Seconde Venue nous environnent et semblent devenir plus fréquents et plus intenses. Dans le monde entier, nous sommes victimes ou entendons parler de tremblements de terre, de famines, de typhons, d’inondations, d’épidémies et de conflits armés. Mais ces signes ne sont pas tous menaçants. L’un des signes positifs des temps est le rassemblement d’Israël qui a été prophétisé et dont le président Nelson a déclaré qu’il est « la chose la plus importante qui se produise sur la terre aujourd’hui4 ».
Tandis que ce rassemblement s’opère, nous organisons des pieux « pour la défense, le refuge contre la tempête, et contre la colère lorsqu’elle sera déversée sans mélange sur toute la terre » (Doctrine et Alliances 115:6). Nous accélérons également la construction de temples où les fidèles se rassemblent dans leur propre pays pour contracter les alliances qui leur permettent d’avoir droit à la vie éternelle (voir Doctrine et Alliances 84:19-22 ; 131:1-3).
Comme l’enseigne le Livre de Mormon, « cette vie est le moment où les hommes doivent se préparer à rencontrer Dieu » (Alma 34:32). Est-ce que nous nous préparons ?
Et si le jour de la venue du Sauveur était demain ? Si nous savions que nous allions rencontrer le Seigneur demain, par notre mort ou par sa venue, que ferions-nous aujourd’hui ? Quelles confessions ferions-nous ? Quelles habitudes abandonnerions-nous ? À qui accorderions-nous le pardon ? Quelles ordonnances rechercherions-nous ? Que ferions-nous de plus pour respecter nos alliances ? Si nous pouvions faire cela, alors pourquoi pas maintenant ? Si le niveau du réservoir de notre lampe de la préparation a baissé, commençons immédiatement à le remplir.