Appelez-moi en premier

Par Diana Loski, Pennsylvanie (États-Unis)

Je suis heureuse de ne pas avoir perdu l’occasion d’aider une sœur qui avait besoin de moi, et réciproquement.

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une femme âgée et une jeune femme passent du temps ensemble

Lorsque j’étais jeune mère et que j’ai eu mon premier enfant, mon mari était toujours étudiant. Nous avions tous deux un travail à mi-temps pour nous permettre de joindre les deux bouts.

J’attendais avec impatience un jour de congé pendant lequel j’avais prévu de regarder un vieux film à la télévision. C’était avant l’époque des DVD et des services de vidéo en ligne.

Le film commençait à l’heure idéale, dix heures du matin, pendant la sieste de notre fils. L’acteur principal était Cary Grant, l’un de mes acteurs américains préférés.

La veille de mon jour de congé prévu, la présidente de la Société de Secours m’a appelée. Une sœur de notre paroisse venait de subir un léger AVC et avait besoin qu’on s’occupe d’elle ce jour-là jusqu’à ce que son fils rentre du travail.

La présidente de la Société de Secours expliqua qu’elle l’aurait fait mais elle avait de la visite. Elle m’a annoncé qu’elle n’avait personne d’autre à qui demander et a proposé de veiller sur notre fils pendant que je m’occuperais de la sœur. J’ai accepté à contrecœur.

Le lendemain matin, j’ai déposé notre fils et me suis rendue chez la sœur. Elle s’appelait Louise et je me suis immédiatement prise d’affection pour elle. Elle avait l’âge de ma grand-mère, qui venait de mourir récemment.

J’ai aidé Louise à s’habiller et je lui ai préparé le petit déjeuner. Elle s’est installée dans un fauteuil et a allumé la télévision. Il allait bientôt être dix heures. En balayant les chaînes avec la télécommande, elle a fait la remarque suivante : « Il n’y a rien à la télé. »

J’ai hésité avant de dire : « Il y a un film avec Cary Grant sur la onzième chaîne. »

« Vous en êtes sûre ?, a-t-elle demandé. J’adore Cary Grant ! »

Nous avons regardé le film avec délectation. Ensuite, elle m’a raconté sa vie quand elle avait mon âge. Elle m’a parlé de son fils et je lui ai parlé du mien. Elle m’a parlé de l’Église et m’a dit à quel point les réunions lui manquaient.

Quand son fils est arrivé, je lui ai promis de revenir. J’ai dit à la présidence de la Société de Secours de m’appeler en premier si Louise avait besoin de quelqu’un.

Dans les deux semaines qui ont suivi, Louise a eu un nouvel accident vasculaire cérébral et est morte avant que j’ai eu l’occasion de la revoir. Nous n’avions passé que neuf heures ensemble et regardé un film, mais elle était devenue une tendre amie. Je pense à elle souvent.

Je suis reconnaissante de ne pas être passée à côté de l’occasion d’aider une sœur qui avait besoin de moi, et réciproquement, même si je ne m’en rendais pas compte.