Recevoir la confirmation de mon appel à servir

Par Paul Whippy

Soixante-dix d’Interrégion

C’était un nouveau départ pour moi lorsque, après 30 ans de travail dans l’Église, j’ai pris ma retraite et me suis rendu compte que j’avais beaucoup de temps libre. Travailler pour l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours avait été un privilège qui avait grandement contribué à ce que j’étais et à ce que je prévoyais de faire pendant ma retraite.

Ma première décision lors de mon départ à la retraite a été de rendre visite à mes trois fils et à leurs familles dans l’Utah pendant six mois. Ma femme me rejoindrait plus tard, car elle était encore employée. En octobre 2019, alors que j’étais en Utah, j’ai assisté à ma première conférence générale. Ce fut la plus belle expérience spirituelle que j’aie jamais eue dans une réunion de l’Église. Tout ce que j’ai vu, entendu et ressenti dans le centre de conférence m’a rempli de gratitude et d’amour pour l’Évangile et pour tout ce que j’avais appris dans l’Église depuis mon baptême en 1977.

J’ai pleuré en chantant les cantiques de la congrégation. Je me suis émerveillé à la vue des 15 prophètes et apôtres vivants, tous assis ensemble à l’estrade, au milieu d’autres autorités générales et du chœur angélique du Tabernacle à Temple Square. Le chant de la congrégation semblait s’élever vers le ciel, et je voulais que ma voix soit entendue avec les 23 000 autres personnes présentes. C’était vraiment une expérience majestueuse.

Après que ma femme m’ait rejoint en Utah, nous sommes allés en Californie pour rendre visite à sa famille et c’est là que j’ai reçu un appel inattendu du président Ian Ardern, président de la région Pacifique. Il m’a demandé quand je rentrais à Fidji et m’a dit qu’il avait besoin de me rencontrer d’urgence. Je lui ai dit que je rentrais en Utah la semaine suivante, et le président Ardern m’a dit qu’il me contacterait à ce moment-là.

Je n’ai pas bien dormi après cet appel. Mon esprit était troublé. J’ai changé d’attitude pendant les jours restants de mes vacances.

C’est Elder Carl B Cook, de la Présidence des Soixante-dix, qui m’a ensuite contacté, et ma femme et moi, nous nous sommes rendus au siège de l’Église pour le rencontrer. Quelle expérience qui nous remplit d’humilité que d’être appelé à servir en tant que Soixante-dix d’inter-région. Je n’avais jamais refusé un appel au cours de mes 42 années d’appartenance à l’Église, mais cette fois-ci, c’était différent. J’ai été submergé par des sentiments d’incompétence ; je ne me sentais pas préparé. J’ai pleuré ouvertement en présence de ma femme et d’Elder Cook. Était-ce vraiment en train de se produire ?

Toute ma vie, j’avais admiré les Autorités générales et les officiers généraux de l’Église – ils étaient élus par Dieu et vénérés dans toute l’Église. Jusqu’à présent, tous mes appels avaient été locaux. Jamais, dans mes rêves les plus fous, je n’avais imaginé détenir un appel ecclésiastique régional.

J’ai lutté pour accepter ce qui m’était demandé, mais le doute quant à ma capacité à répondre à cet appel a commencé à s’estomper et, au lieu de cela, j’ai été envahie par la gratitude envers mon Sauveur, pour son amour et ses tendres miséricordes. J’ai ressenti une juste détermination à servir le Seigneur à ce poste. C’était pour moi l’occasion de démontrer mon amour pour Lui et pour son Église. L’Écriture qui m’est venue à l’esprit avec une grande force était Doctrine et Alliances 82:3 : « Car on demandera beaucoup à qui l’on a beaucoup donné… »

J’ai été soutenu lors de la Conférence générale d’avril 2020, qui était la première conférence virtuelle jamais organisée par l’Église. Ma formation en tant que nouveau Soixante-dix d’inter-région s’est également déroulée virtuellement alors que la pandémie de COVID était à son apogée. Ma première année dans cet appel a été vraiment miraculeuse ; le soutien que j’ai reçu de la Présidence de la Région Pacifique, de mes collègues Soixante-dix de la Région et des Autorités Générales en visite a été incroyable. Les voyages aux conférences de pieu et les conférences générales en personne ont été des moments forts de cette période, remplis de merveilleuses expériences d’apprentissage et de développement.

Cependant, au fond de moi, je luttais toujours, surtout dans mes moments de méditation personnelle. Je ne me sentais toujours pas sûre de moi et je ne me sentais pas à la hauteur de mon service en tant que Soixante-dix d’inter-région.

Ce n’est que lors de la dernière session de la formation des Autorités générales, des Soixante-dix d’inter-région et des Officiers généraux, pendant la conférence générale d’avril 2021, que j’ai enfin reçu le témoignage spirituel que je recherchais depuis mon appel. Je n’oublierai jamais ce moment.

L’ordre du jour de cette session prévoyait que les 15 apôtres et prophètes rendent leur témoignage de Jésus-Christ. Le caractère solennel et sacré de cette occasion est glorieux. C’est le témoignage d’Elder Neil L. Andersen qui a changé ma perspective et m’a donné l’assurance que je recherchais.

Elder Anderson a expliqué ce qu’il a ressenti lorsqu’il a été appelé au Collège des douze apôtres. Il a dit que lorsqu’il s’est assis pour la première fois dans le siège qu’occupe maintenant Elder Soares, il a regardé les 11 autres apôtres et la Première Présidence, et des sentiments d’incompétence personnelle l’ont envahi. Lorsque j’ai entendu Elder Andersen dire cela, je me suis redressé sur ma chaise parce que je savais que ce qu’il venait de dire – et ce qu’il allait dire ensuite – s’adressait spécifiquement à moi.

Elder Andersen a dit qu’il a lutté avec cette question pendant un certain temps, puis il a entendu la voix du Seigneur dire : « Neil, ce n’est pas toi qui t’as placé là, c’est moi qui l’ai fait parce que je t’aime et je sais que tu peux changer et que tu peux m’aider dans mon oeuvre. »

Lorsque Elder Andersen a partagé cette expérience sacrée, elle est devenue sacrée pour moi aussi. C’était la confirmation dont j’avais besoin.

Je sais que le Père céleste et son Fils ne m’ont pas appelé parce que j’avais fait quoi que ce soit pour me qualifier pour ce rôle, mais parce qu’ils m’aiment. Ils savent que je peux changer et que je peux les aider dans leur œuvre glorieuse : réaliser l’immortalité et la vie éternelle de tous leurs enfants. (Voir Moïse 1:39.)