Faire connaître l’Évangile
« Ils sont venus en sous-marins ! »
Quand le cœur est touché… avant la tête.
J’étais au lycée, et il était dans la même classe que moi.
J’avais bien remarqué qu’il était différent. Il ne fumait pas, était poli, et respectueux envers les filles. « C’est un mormon », m’avait-on dit.
Mais cela n’évoquait pas grand-chose pour moi.
Par contre, nous avions trouvé un centre d’intérêt commun : les civilisations précolombiennes.
Et un jour, pendant l’interclasse, il m’annonce :
« Je connais la véritable histoire des Indiens d’Amérique !
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Ah bon ? Mais vas-y, raconte !
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Eh bien, les premiers… dit-il avant de marquer une pause pour réfléchir, les tout premiers sont venus du Moyen-Orient, en sous-marins… »
Voilà bien une explication pour le moins inattendue, et même incongrue pour un lycéen scientifique comme moi. Cela ne cadrait absolument pas avec tout ce que j’avais pu lire à ce sujet.
J’aurais pu éclater de rire, ou bien lui dire d’arrêter de me faire marcher. Au lieu de cela, je me suis entendu lui répondre : « Ah bon ? Je ne savais pas. Vas-y, raconte ! »
La sonnerie de début de cours a mis un terme provisoire à notre conversation. Mais quelque chose s’était passé.
Je ne savais pas ce que c’était, mais mon esprit, tout cartésien qu’il était, ne pouvait remettre en cause ce que j’avais entendu. Mon cœur avait été touché. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, je ressentais que c’était vrai.
Quarante-sept ans plus tard, lorsque je repense aux prémices de ma conversion, je perçois bien l’influence du Saint-Esprit. Mais pour que je la ressente, il a bien fallu que mon camarade de classe ouvre la bouche.
Oui, « ouvrez la bouche, et elle sera remplie ». Et celle de mon ami a effectivement été remplie, certes, à priori, avec des explications pas très bien choisies. Et pourtant…
Ce camarade est devenu mon ami. Il m’a instruit, aidé à acquérir un témoignage personnel et guidé jusqu’au baptême. Aujourd’hui, c’est toujours mon ami. Il n’en reste pas moins vrai que le début de cette histoire reste cette anecdote improbable…
Alors, parfois, lorsque je ne sais pas comment m’y prendre pour faire part de l’Évangile, que j’ai peur d’être maladroit ou de ne pas bien présenter les choses, je repense à cette expérience. Cela m’aide, moi aussi, à ouvrir la bouche avec moins d’appréhension ; parce que je sais que l’Esprit peut toucher les cœurs, et ce, même si l’on parle de sous-marins…