#rendregrâce
Je suis « aidant » de mon épouse et je considère que je suis bien béni de la garder au domicile
Depuis juillet 2017, Denise fait de l’hypertension et a commencé progressivement une dégradation physique due à un comportement dépressif.
Des problèmes d’incontinences urinaires et une embolie pulmonaire grave ont favorisé une perte d’autonomie.
En 2020, le mot « Alzheimer » a été évoqué au cours d’une conversation, et une hydrocéphalie à pression constante est venue provoquer des troubles dans sa marche au fur et à mesure des mois et des années qui ont suivi.
Aujourd’hui, et ce depuis décembre 2023, la maladie d’Alzheimer est confirmée ainsi que d’autres troubles neurologiques, et sa situation s’est aggravée à tel point qu’elle ne tient plus debout.
Ses membres supérieurs ne bougent pratiquement pas et elle a beaucoup de difficultés pour s’exprimer, de ce fait, elle ne parle plus et se referme sur elle-même. Ses yeux sont le plus souvent fermés.
Elle est considérée comme un cas « lourd », c’est pourquoi chaque jour, matin, midi et soir, une auxiliaire de vie m’aide pour la toilette et l’habillage de mon épouse.
Elle vit constamment soit dans son lit médicalisé, soit dans son fauteuil confort, soit dans son fauteuil roulant que je dois manœuvrer pour ses déplacements.
Si j’ai eu beaucoup de difficultés à appréhender et accepter les faits, je me considère aujourd’hui béni grâce au soutien des membres de notre Église et au courage psychologique qui me permet d’assister aux réunions de l’Église, même si d’abord, j’estimais que ma situation de « vie hors de notre monde » ne pouvait rien apporter à notre entourage.
En février 2023, notre petite-fille Christelle a reçu son appel en mission pour l’Angleterre et pour recevoir sa dotation, elle a souhaité la présence de sa mamie à ses côtés.
Avec un peu d’appréhension, j’ai accepté. Et quelle ne fut pas notre surprise de constater que mon épouse se rendait compte de l’endroit où elle se trouvait et j’entendais avec étonnement des servantes du temple venir à moi et me parler de « miracles ».
Dans les jours qui ont suivi notre retour du temple, j’ai remarqué que Denise changeait de comportement, elle était davantage présente.
Depuis, nous allons au temple aussi souvent que possible. Après presque chaque session, je vois arriver des sœurs qui, avec un grand sourire, me disent : « Nous avons eu droit à un miracle ! »
J’avoue que mes présences régulières et mensuelles à des groupes de paroles organisés par France-Alzheimer et une plateforme de répit m’aident à comprendre et à accepter cette maladie à tel point que lorsque l’on me donne la parole, je suis presque désolé de dire que « tout va bien » en comparaison avec ce que j’entends.
Et finalement, je me dis que je suis bien béni, que notre présence aux réunions de l’Église et au temple m’apporte force et réconfort.
Alors, oui, je suis particulièrement béni de garder mon épouse à domicile.