Pas de Noël cette année ?

Par James Nowa d’Utah (États-Unis)

Quand nous lui avons posé des questions sur Noël, la mère a dit que les temps étaient durs et que la famille n’aurait rien cette année-là.

Je revois encore la maison dans mon esprit en ce jour gris et froid de décembre en Illinois. Le toit dépassait du sol, mais la plus grande partie de la maison était sous le niveau du sol. Mon collègue et moi avions conclu que probablement personne n’habitait là.

Nous avons frappé. Au bout de quelques instants, une dame a entrouvert la porte. Nous lui avons dit que nous étions missionnaires de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours et que nous avions un message important pour elle. Elle a hésité mais a fini par nous laisser entrer.

Elle nous a fait signe de nous asseoir sur deux chaises bancales en bois. La pièce était faiblement éclairée. Quand mes yeux se sont habitués à la faible lumière, j’ai remarqué que le sol de la maison était en terre battue. Il n’y avait aucune image aux murs. Soudain, quatre enfants tristes, vêtus d’habits ternes, sont apparus.

Noël était dans deux semaines. Où était la crèche avec l’Enfant Jésus ? Où étaient les décorations colorées et le sapin de Noël ?

Après avoir donné notre message sur le Rétablissement, la mère nous a invités à revenir parler à son mari. Avant de partir, nous lui avons posé des questions sur Noël. Elle a dit que les temps étaient durs et qu’ils n’auraient rien cette année-là.

Après notre départ, mon collègue et moi sommes allés demander de l’aide aux membres de la paroisse locale. Il s’en est suivi un grand élan d’amour. Les membres ont donné des denrées alimentaires, des vêtements, des jouets et un sapin de Noël avec des décorations.

Nous sommes retournés quelques jours plus tard. Nous avons frappé et la porte s’est de nouveau entrouverte. Nous avons lancé un « Joyeux Noël », en saluant le père, la mère et les quatre enfants aux yeux écarquillés.

Nous avons apporté le sapin, les cadeaux et des denrées alimentaires dans ce foyer. La famille était abasourdie. Nous avons installé le sapin, déposé des cadeaux au pied de l’arbre, disposé les aliments sur la table et pris plaisir à notre courte visite. Tandis que nous nous préparions à partir, j’ai regardé les enfants. Ils avaient tous un grand sourire.

Nous avons continué à instruire la famille et elle a fini par se joindre à l’Église. À mesure que la lumière de l’Évangile éclairait son foyer, la foi du père a grandi et il a reçu une nouvelle vision pour sa famille. Il a trouvé un meilleur emploi. La famille est devenue plus soudée. Peu après, elle a emménagé dans une nouvelle maison.

Plus de soixante ans plus tard, je remercie encore le Seigneur de nous avoir permis d’être une bénédiction pour six de ses précieux enfants. Cela me rappelle ses paroles : « Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites » (Matthieu 25:40).