Se convertir à la volonté de Dieu

Par Quentin L. Cook

du Collège des douze apôtres

Notre conversion personnelle implique la responsabilité de faire connaître l’Évangile de Jésus-Christ au monde entier.

Je suis reconnaissant pour l’appel puissant au service missionnaire lancé par le président Nelson et les messages inspirants que frère Ballard et frère Aidukaitis ont donnés aujourd’hui sur l’œuvre missionnaire.

Une visite que j’ai faite à des fins missionnaires en Grande-Bretagne, à la fin de l’année dernière, m’a permis de réfléchir aux manifestations spirituelles précieuses qui ont motivé ma décision de faire une mission¹. Lorsque j’avais quinze ans, Joe, mon cher grand frère, avait vingt ans, âge auquel il était possible de faire une mission. Aux États-Unis, à cause de la guerre de Corée, très peu de membres étaient autorisés à partir en mission. On ne pouvait appeler qu’un seul jeune par paroisse et par an². Cela a été une surprise lorsque notre évêque a demandé à Joe de réfléchir à cette possibilité avec notre père. Joe préparait sa candidature pour entrer en école de médecine. Notre père, qui n’était pas pratiquant dans l’Église, s’était préparé financièrement pour le soutenir et n’était pas favorable à ce qu’il parte en mission. Il a laissé entendre que Joe pourrait faire davantage de bien en allant à l’école de médecine. C’était une question importante pour notre famille.

Au cours d’une conversation remarquable avec mon grand frère exemplaire et plein de sagesse, nous avons conclu que sa décision de partir en mission dépendait de la réponse à trois questions : (1) Jésus-Christ est-il divin ? (2) Le Livre de Mormon est-il la parole de Dieu ? et (3) Joseph Smith est-il le prophète du rétablissement ? Si la réponse à ces questions était oui, il était clair que Joe pouvait faire plus de bien en apportant l’Évangile de Jésus-Christ au monde qu’en devenant médecin plus tôt³.

Ce soir-là, j’ai prié avec ferveur et une intention réelle. L’Esprit m’a confirmé, avec une puissance indéniable, que la réponse à ces trois questions était oui. Cela a été un événement majeur dans ma vie. J’ai pris conscience que toutes les décisions que je prendrais tout au long de ma vie dépendraient de ces vérités. J’ai aussi su que je ferais une mission si j’en avais l’occasion. Au cours d’une vie entière de service et d’expériences spirituelles, j’ai compris que la véritable conversion est le résultat de l’acceptation consciente de la volonté de Dieu, et que nous pouvons être guidés dans nos actions par le Saint-Esprit.

J’avais déjà un témoignage de la divinité de Jésus-Christ en tant que Sauveur du monde. Cette nuit-là, j’ai reçu un témoignage spirituel du Livre de Mormon⁴ et de Joseph Smith, le prophète.

Joseph Smith était un instrument entre les mains du Seigneur

Votre témoignage sera fortifié lorsque vous saurez dans votre cœur, par vos prières, que Joseph Smith était un instrument entre les mains du Seigneur. Au cours des huit dernières années, l’une de mes tâches au sein du Collège des douze apôtres a été d’examiner et de lire tous les documents et les écrits remarquables de Joseph Smith ainsi que les travaux de recherche qui ont conduit à la publication des tomes Les saints⁵. Mon témoignage de l’appel divin de Joseph Smith et l’admiration que j’ai pour lui ont été grandement fortifiés après avoir lu les détails inspirants de sa vie et de son ministère préordonné en tant que prophète.

La traduction par Joseph du Livre de Mormon par le don et le pouvoir de Dieu est un élément essentiel du rétablissement⁶. Le Livre de Mormon est cohérent, magnifiquement écrit et contient les réponses aux grandes questions de la vie. C’est un autre témoignage de Jésus-Christ. Je témoigne que Joseph Smith était juste, rempli de foi et un instrument entre les mains de Dieu pour faire paraître le Livre de Mormon.

Les révélations et les événements rapportés dans les Doctrine et Alliances fournissent les clés, les ordonnances et les alliances nécessaires au salut et à l’exaltation. Ils présentent non seulement les éléments essentiels nécessaires à l’établissement de l’Église, mais aussi une doctrine profonde qui nous permet de comprendre le but de la vie et nous donne une perspective éternelle.

L’un des nombreux exemples du rôle de Joseph Smith en tant que prophète se trouve à la section 76 des Doctrine et Alliances. C’est un récit explicite de la vision des cieux, notamment des royaumes de gloire, que Joseph Smith et Sidney Rigdon ont eu la bénédiction de recevoir le 16 février 1832. À cette époque, la plupart des Églises enseignaient que l’expiation du Sauveur n’apporterait pas le salut à la majeure partie de l’humanité. Les gens croyaient que quelques personnes seraient sauvées et que la très grande majorité serait condamnée à l’enfer et la damnation, notamment aux tortures éternelles de la plus horrible et innommable intensité⁷.

La révélation contenue dans la section 76 donne une vision glorieuse des degrés de gloire où la grande majorité des enfants de notre Père céleste qui ont été vaillants dans la vie prémortelle reçoivent d’immenses bénédictions après le jugement dernier⁸. La vision des trois degrés de gloire, dont le plus bas « défie toute compréhension⁹ », est une réfutation directe de la doctrine alors dominante, mais erronée, selon laquelle la majorité des gens serait condamnée à l’enfer et à la damnation.

Sachant que Joseph Smith n’avait que vingt-six ans, qu’il avait reçu une instruction limitée et qu’il n’avait pratiquement aucune connaissance des langues classiques à partir desquelles la Bible avait été traduite, il n’y a pas de doute qu’il a vraiment été un instrument entre les mains du Seigneur. Dans le verset 17 de la section 76, il a reçu l’inspiration d’employer le mot injuste au lieu de damnation qui est utilisé dans l’Évangile de Jean¹⁰.

Il est intéressant de noter que quarante-cinq ans plus tard, un dirigeant anglican reconnu et érudit des textes classiques¹¹, Frederic W. Farrar, qui a écrit La vie du Christ¹², a affirmé que la définition de la damnation dans la version du roi Jacques de la Bible était le résultat d’erreurs de traduction de l’hébreu et du grec à l’anglais¹³.

À notre époque, beaucoup de personnes ont adopté l’idée qu’il ne doit y avoir aucune conséquence au péché. Elles sont favorables au cautionnement inconditionnel du péché, sans repentir. Notre doctrine révélée non seulement réfute l’idée que la plupart des gens sont condamnés éternellement à l’enfer et à la damnation, mais établit aussi que le repentir personnel est une condition requise pour prendre part à l’expiation du Sauveur et hériter le royaume céleste¹⁴. Je témoigne que Joseph Smith a réellement été un instrument entre les mains de Dieu pour faire paraître le Livre de Mormon.

Grâce au rétablissement de l’Évangile de Jésus-Christ, nous comprenons l’importance du repentir et des « œuvres de la justice¹⁵ ». Nous comprenons l’importance suprême de l’expiation du Sauveur et de ses ordonnances et alliances salvatrices, notamment celles accomplies dans le temple.

Les « œuvres de la justice » émanent de la conversion et en sont les fruits. La véritable conversion provient d’une acceptation délibérée de la volonté de Dieu et d’un engagement conscient à la suivre¹⁶. Les conséquences et les bénédictions qui découlent de la conversion sont une paix véritable et permanente, et l’assurance personnelle du bonheur suprême¹⁷ en dépit des tempêtes de cette vie.

La conversion au Sauveur change l’homme naturel en une personne sanctifiée, née de nouveau et purifiée, une nouvelle créature en Jésus-Christ¹⁸.

Beaucoup sont empêchés d’accéder à la vérité parce qu’ils ne savent pas où la trouver

Quels devoirs découlent de la conversion ? Dans la prison de Liberty, Joseph Smith a fait remarquer qu’il y en a beaucoup « qui ne sont empêchés d’accéder à la vérité que parce qu’ils ne savent pas où la trouver¹⁹ ».

Dans la préface aux Doctrine et Alliances, le Seigneur déclare, avec la perspective qui lui est propre, le dessein qu’il a pour nous : « C’est pourquoi, moi, le Seigneur, connaissant la calamité qui s’abattra sur les habitants de la terre, j’ai fait appel à mon serviteur Joseph Smith, fils, lui ai parlé du haut des cieux et lui ai donné des commandements. […] Afin que la plénitude de mon Évangile soit proclamée par les faibles et les simples jusqu’aux extrémités du monde²⁰. » Cela inclut les missionnaires à plein temps. Cela inclut chacun de nous. Cela devrait être une priorité absolue pour toutes les personnes qui ont eu la bénédiction d’être converties à la volonté de Dieu. Le Sauveur nous invite gracieusement à être sa voix et ses mains²¹. Son amour nous guidera. Il a enseigné à ses disciples : « Allez, faites de toutes les nations des disciples²². » Par l’intermédiaire de Joseph Smith, il a déclaré : « Prêche[z] mon Évangile à toutes les créatures qui ne l’ont pas reçu²³. »

Le 3 avril 1836, le dimanche de Pâques, le Seigneur est apparu dans une vision magnifique à Joseph et à Oliver Cowdery, une semaine après la consécration du temple de Kirtland. Il a accepté le temple et a déclaré : « C’est là le commencement de la bénédiction qui sera déversée sur la tête de mon peuple²⁴. »

Lorsque cette vision s’est refermée, Moïse est apparu et « [a remis] les clefs pour rassembler Israël des quatre coins de la terre et pour ramener les dix tribus du pays du nord²⁵ ».

Russell M. Nelson, notre prophète bien-aimé, qui détient de nos jours ces mêmes clés, a dit ce matin : « Jeunes gens, vous avez été réservés pour cette période où le rassemblement promis d’Israël a lieu. En faisant une mission, vous jouez un rôle essentiel dans cet événement sans précédent²⁶ ! »

Pour que le commandement donné par le Sauveur de faire connaître l’Évangile devienne une partie de notre identité, nous devons nous convertir à la volonté de Dieu. Nous devons aimer notre prochain, faire connaître l’Évangile rétabli de Jésus-Christ et inviter tout le monde à venir et à voir. En tant que membres de l’Église, nous chérissons la réponse donnée par Joseph Smith en 1842 à John Wentworth, éditeur du Chicago Democrat. Ce dernier désirait des renseignements sur l’Église. Joseph a complété sa réponse en écrivant « L’Étendard de la vérité » en préface des treize articles de foi. Ce texte communique de manière concise ce qui doit s’accomplir :

« Aucune main impie ne peut empêcher l’œuvre de progresser ; les persécutions peuvent faire rage, les émeutiers s’attrouper, les armées s’assembler, la calomnie diffamer, mais la vérité de Dieu ira de l’avant hardiment, noblement et en toute indépendance, jusqu’à ce qu’elle ait pénétré dans tous les continents, visité tous les climats, balayé tous les pays et résonné à toutes les oreilles, jusqu’à ce que les desseins de Dieu soient accomplis et que le grand Jéhovah dise que l’œuvre est terminée²⁷. »

C’est le message de ralliement de générations de saints des derniers jours, particulièrement des missionnaires. Dans l’esprit de « L’Étendard de la vérité », nous sommes reconnaissants qu’en pleine pandémie mondiale, des missionnaires fidèles fassent connaître l’Évangile. Chers missionnaires, nous vous aimons ! Le Seigneur demande à chacun de nous de proclamer l’Évangile par nos paroles et nos actions. Notre conversion personnelle implique la responsabilité de faire connaître l’Évangile de Jésus-Christ au monde entier.

Proclamer l’Évangile nous permet d’accroître notre conversion à la volonté de Dieu et de le laisser prévaloir dans notre vie²⁸. Nous permettons à d’autres de connaître un « grand changement de cœur²⁹ ». Il y a une joie éternelle à amener des âmes au Christ³⁰. Travailler à notre propre conversion et à celle d’autres personnes est une tâche noble³¹. J’en témoigne au nom de Jésus-Christ. Amen.