Conférence générale
Leçons au puits
Conférence générale d’avril 2022


11:29

Leçons au puits

Nous pouvons nous tourner vers le Sauveur pour obtenir la force et la guérison qui nous permettront d’accomplir tout ce pour quoi nous sommes venues sur la terre.

Quelle joie d’être en compagnie de chacune d’entre vous pour cette session des femmes de la conférence générale !

J’ai grandi dans l’ouest de l’État de New York et j’assistais aux réunions de l’Église dans une petite branche, à une trentaine de kilomètres de chez moi. Quand je prenais place au sous-sol d’un vieux bâtiment loué pour participer à l’École du Dimanche toute seule avec mon amie, Patti Jo, je ne pensais pas faire un jour partie d’une collectivité de sœurs regroupant des millions de femmes.

Il y a cinq ans, mon mari, Bruce, est tombé gravement malade tandis que nous servions auprès de saints dévoués de l’interrégion d’Europe de l’Est. Nous sommes rentrés à la maison et, quelques semaines plus tard, il est décédé. Du jour au lendemain, ma vie a basculé. J’étais remplie de chagrin. Je me sentais faible et vulnérable. J’ai supplié le Seigneur de me guider : « Que veux-tu que je fasse ? »

Quelques semaines plus tard, en prenant mon courrier, j’ai remarqué une petite image dans un magazine. En regardant de plus près, j’ai vu que c’était une représentation artistique de la Samaritaine au puits avec Jésus. À cet instant, l’Esprit m’a clairement dit : « Voilà ce que tu es censée faire. » Notre Père céleste aimant m’invitait à aller au Sauveur et à recevoir ses enseignements.

Je voudrais vous parler de trois leçons que j’apprends encore tandis que je continue de boire « l’eau vive » de son puits1.

Premièrement : notre situation passée et présente ne détermine pas notre avenir

Sœurs, je sais que, comme moi, beaucoup d’entre vous ne savent pas comment affronter les difficultés et le deuil ; le deuil parce que votre vie n’est pas celle que vous avez espérée et prévue, et pour laquelle vous avez prié.

Quelle que soit notre situation, notre vie est sacrée et a un sens et un but. Chacune de nous est une fille aimée de Dieu, née avec la divinité dans son âme.

Grâce à son sacrifice expiatoire, notre Sauveur Jésus-Christ nous permet d’être purifiées et guéries. Il nous permet d’accomplir notre but sur terre, quelles que soient les décisions des membres de notre famille, notre statut marital, notre santé physique ou mentale, ou toute autre situation.

Pensez à la femme au puits. Comment était sa vie ? Jésus savait qu’elle avait eu cinq maris et qu’elle n’était pas mariée à l’homme avec lequel elle vivait. Pourtant, malgré ses difficultés, elle est l’une des premières personnes à qui le Sauveur a annoncé qu’il était le Messie. Il a dit : « Je le suis, moi qui te parle2. »

Elle est devenue un témoin puissant, déclarant aux habitants de sa ville que Jésus était le Christ. « Plusieurs Samaritains de cette ville crurent en Jésus à cause de cette déclaration formelle de la femme3. »

Sa situation passée et présente n’a pas déterminé son avenir. Comme elle, nous pouvons choisir aujourd’hui de nous tourner vers le Sauveur pour obtenir la force et la guérison qui nous permettront d’accomplir tout ce pour quoi nous sommes venues sur la terre.

Deuxièmement : nous avons en nous le pouvoir d’agir

Dans un verset bien connu des Doctrine et Alliances, le Seigneur exhorte les femmes et les hommes à « œuvrer avec zèle à une bonne cause, [à] faire beaucoup de choses de leur plein gré et [à] produire beaucoup de justice. Car ils ont en eux le pouvoir4. »

Sœurs, nous avons en nous le pouvoir de produire beaucoup de justice !

Le président Nelson a enseigné : « Toute femme et tout homme qui contractent des alliances avec Dieu et les respectent, et qui sont dignes de participer aux ordonnances de la prêtrise, ont directement accès au pouvoir de Dieu5. »

J’ai appris que lorsque nous nous efforçons d’honorer les alliances sacrées que nous avons contractées à notre baptême et dans les saints temples, le Seigneur nous bénit en nous accordant « son pouvoir guérisseur et fortifiant » et « des impressions et des éveils spirituels que [nous n’avons] jamais reçus auparavant6 ».

Troisièmement : « C’est des petites choses que sort ce qui est grand7 »

Dans le Sermon sur la montagne, Jésus a dit à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre8 » et « vous êtes la lumière du monde9. » Plus tard, il a comparé la croissance du royaume des cieux à du levain « qu’une femme a pris et mis dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que la pâte soit toute levée10 ».

  • Le sel

  • Le levain

  • La lumière

Même en petites quantités, ces éléments font toute la différence. Le Sauveur nous invite à utiliser son pouvoir à la manière du sel, du levain et de la lumière.

Le sel

Une simple pincée de sel change complètement la saveur de ce que nous mangeons. Pourtant, le sel est l’un des ingrédients les plus simples et les moins chers.

Le deuxième livre des Rois parle d’une « petite fille11 » qui a été capturée par les Syriens et est devenue la servante de la femme de Naaman, le capitaine de l’armée syrienne. Elle était comme le sel : jeune, insignifiante pour le monde, et sa vie d’esclave dans un pays étranger n’était clairement pas ce qu’elle avait espéré.

Pourtant, remplie du pouvoir de Dieu, elle a témoigné à la femme de Naaman : « Oh ! si mon seigneur était auprès du prophète qui est à Samarie, le prophète le guérirait de sa lèpre12 ! »

Ses paroles pleines de foi ont été répétées à Naaman, qui a agi en conséquence et a été guéri, tant physiquement que spirituellement.

Nous nous concentrons souvent sur les serviteurs qui ont persuadé Naaman de se baigner dans le Jourdain, comme le prophète Élisée l’avait commandé. Cependant, Naaman n’aurait pas trouvé Élisée sans cette « petite fille ».

Vous êtes peut-être jeune ou avez l’impression d’être sans importance, mais vous pouvez être comme le sel dans votre famille et votre collectivité.

Le levain

Avez-vous déjà mangé du pain sans levain ? Comment le décririez-vous ? Dense ? Lourd ? Dur ? Avec un peu de levain, le pain monte, gonfle de manière à devenir plus léger et moelleux.

Quand nous invitons le pouvoir de Dieu dans notre vie, nous remplaçons « un esprit abattu13 » par des perspectives inspirées qui édifient autrui et ouvrent les cœurs à la guérison.

Récemment, une de mes amies était allongée dans son lit le matin de Noël, accablée de chagrin. Ses enfants l’ont suppliée de se lever ; cependant elle était remplie de souffrance à la pensée de son divorce qui allait être prononcé. Dans son lit, en sanglots, elle a déversé son âme en prière à son Père céleste, lui parlant de son désespoir.

À la fin de sa prière, l’Esprit lui a murmuré que Dieu connaissait sa souffrance. La compassion divine l’a remplie. Cette expérience sacrée lui a permis de se sentir comprise et elle a reçu l’espérance qu’elle ne vivait pas cette épreuve seule. Elle s’est levée, est sortie et a fait un bonhomme de neige avec ses enfants, remplaçant l’atmosphère pesante de la matinée par les rires et la joie.

La lumière

Quelle intensité de lumière faut-il pour percer l’obscurité d’une pièce ? Un simple rayon. Ce rayon de lumière dans les ténèbres peut émaner du pouvoir de Dieu qui est en vous.

Même si vous vous sentez seule dans les tempêtes de la vie qui font rage, vous pouvez faire briller une lumière dans les ténèbres de l’incompréhension, de la confusion et de l’incrédulité. La lumière de votre foi en Christ sera constante et sûre, conduisant votre entourage vers la sécurité et la paix.

Sœurs, les cœurs changent et les vies sont bénies quand nous offrons une pincée de sel, une cuillère de levain et un rayon de lumière.

Je témoigne que le Sauveur est le sel de notre vie. Il nous invite à goûter à sa joie et à son amour14. Quand notre vie est difficile, c’est lui le levain. Il nous apporte l’espérance15 et porte nos fardeaux16 par sa puissance incomparable et son amour rédempteur17. Il est la lumière18 qui éclaire notre chemin de retour à la maison.

Je prie pour que nous allions au Sauveur, comme la femme au puits, et buvions de son eau vive. Ainsi, avec le peuple de Samarie, nous déclarerons : « Nous croyons ; car nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde19. » Au nom de Jésus-Christ. Amen.